Une étude met en doute l’efficacité d’un logiciel censé prédire la criminalité

Un logiciel peut-il prédire le risque de récidive criminelle ? C’est en tout cas ce qu’est censé faire, aux Etats-Unis, l’algorithme Compas (pour Correctional Offender Management Profiling for Alternative Sanctions), utilisé par les juges de nombreuses juridictions en tant qu’outil d’aide à la décision. Or, une récente étude du Dartmouth College remet fortement en question son efficacité :

Ce logiciel commercial largement utilisé pour prédire la récidive n’est pas plus pertinent ni juste que les prédictions de personnes n’ayant aucune ou peu d’expertise judiciaire.

Source : Pas plus efficace que les humains, l’algo qui veut prédire la criminalité est épinglé

L’économie collaborative est-elle en voie de désubérisation ?

Tandis qu’Uber a vécu une annus horribilis en 2017 partout dans le monde, Airbnb est, pour sa part, confrontée à une tentative de régulation de ses pratiques par les autorités françaises, sur les plans national et local. Est-ce le début d’une désubérisation de l’économie collaborative, susceptible de ramener cette dernière vers ses racines primitives ?

L’ancienne députée apparentée écologiste Isabelle Attard, la professeure à l’ESCP Europe Valentina Carbone, le co-fondateur de OuiShare Arthur De Grave, et l’avocat au barreau de Paris Arthur Millerand, débattent de cette question.

Les monnaies électroniques vont-elles nous ruiner ?

1 000 dollars en janvier, 20 000 le 18 décembre, puis 13 000 dollars 4 jours plus tard : le cours du bitcoin n’a cessé de varier très fortement en 2017. D’où proviennent les fluctuations de la valeur de cette monnaie virtuelle, qui a vécu son 5ème krach depuis sa création en 2008 ? Et quel impact ont-elles sur le système monétaire et financier du monde « réel » ?

Ludovic Desmedt, maître de conférences en sciences économiques à l’université de Dijon, Adli Takkal-Bataille, président du Cercle du Coin et spécialiste du bitcoin, et Stanislas Jourdan, directeur Europe de l’ONG Positive Money, débattent de ces questions.

iPhones bridés : Apple attaqué en justice

C’est le scandale technologique qui a animé la trêve des confiseurs : mis au pied du mur par les médias, Apple a reconnu ralentir volontairement, depuis plus d’un an, les performances de certains de ses « vieux » modèles d’iPhones, pour ménager leurs batteries vieillissantes. Ciblée par plusieurs « class actions » aux Etats-Unis, la firme de Cupertino a présenté ses excuses à ses clients et annoncé une baisse drastique du prix de ses batteries pour permettre à ceux qui le souhaitent de les remplacer.

Cette actualité est venue relancer le débat autour de la durée de vie des objets et de la « culture du jetable ». Mais peut-on vraiment fabriquer des objets inusables ou susceptibles d’être garantis à vie ? Laëtitia Vasseur, cofondatrice de l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), Olivier Chambon, youtuber « maker », Manuel Charpy, chargé de recherches au CNRS et spécialiste de l’histoire de la culture matérielle et de la consommation, et Gilles Belley, designer industriel, en débattent.

Démission de la quasi-totalité des membres du CNNum

Suite à l’ingérence du gouvernement qui avait réclamé, la semaine dernière, le départ de la militante antiraciste Rokhaya Diallo, du Conseil National du Numérique fraîchement nommé, sa Présidente, Marie Ekeland, et la quasi-totalité de ses membres ont choisi de démissionner.

Le projet que j’ai porté d’ouverture, d’indépendance de pensée et de diversité, a été mis à l’épreuve dès le démarrage. Je ne vois pas aujourd’hui, comment continuer à le porter en maintenant son essence et de bonnes chances de réussite.

Sources :
Ingérence du gouvernement au CNNum : la présidente Marie Ekeland a démissionné
Le nouveau Conseil national du numérique explose au décollage

Réforme du Code du travail : un coup pour rien ?

Réalisé depuis 2009 par Ipsos et le Centre des études supérieures industrielles en partenariat avec Le Figaro, l’Observatoire social de l’entreprise permet de faire régulièrement le point sur le moral des chefs d’entreprises et des salariés du secteur privé. La vague d’enquête de novembre 2017 incluait un volet thématique concernant la Loi Travail. Saluée par les dirigeants, inquiétant les salariés, cette dernière rassemble tout le monde sur un point : les ordonnances Macron ne devraient pas avoir d’impact ni sur les effectifs (ou alors plutôt à la baisse, selon les salariés), ni sur le dialogue social de leurs entreprises !

Source : Code du Travail: les ordonnances Macron n’auront pas d’impact sur l’emploi selon les patrons et salariés

Neutralité du Net : quelle stratégie en France ?

C’est aujourd’hui que les Etats-Unis devraient enterrer la neutralité du Net sur leur territoire. En France, cette question revient logiquement sur le devant de l’actualité : au gré d’une interview, le P-DG d’Orange, Stéphane Richard, plaide pour « des internets avec des fonctionnalités et puissances différentes » et demande à ce qu’on « laisse faire » les opérateurs ; parallèlement, le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, livre, lui, un plaidoyer pour la neutralité du Net, qu’un groupe de travail de l’Assemblée nationale propose même d’inscrire dans la Constitution.

Evidemment, tous affirment parler dans l’intérêt des consommateurs. Alors, faut-il sauver la neutralité du net ? Un débat entre Michel Combot, directeur général de la Fédération française de télécoms, Axelle Lemaire, ancienne secrétaire d’Etat chargée du Numérique et de l’innovation, et Valérie Nicolas, universitaire spécialiste du droit des TIC, nous en apprend plus sur cette question complexe.

Source :
Pourquoi la fin de la neutralité du Net fait peur
Stéphane Richard (Orange) veut « des internets avec des fonctionnalités et puissances différentes »
Europe Has a Message for Americans on Net Neutrality
Et si l’on inscrivait la neutralité du net dans la Constitution ?

Les Français divisés face aux changements qui impactent l’économie

L’étude Ipsos/Sopra Steria et Lire la Société portant sur la perception par les Français des nouveaux enjeux de l’économie souligne, une fois de plus, la profonde fracture sociale qui divise notre pays. De fait, sur à peu près toutes les questions, un clivage très net sépare les catégories moyennes et supérieures, plus confiantes en l’avenir, des catégories populaires, qui se perçoivent comme moins bien armées pour faire face aux défis qui vont se présenter à eux.

Par exemple, concernant l’impact des technologies numériques sur l’emploi, une moyenne de 34% des Français y voient une menace, mais ce pourcentage monte à 42% chez les ouvriers, alors qu’ils se limite à 19% chez les cadres.

Source : Des Français divisés face aux nouveaux enjeux de l’économie

Neutralité du Net aux Etats-Unis : la fin est proche

A l’issue d’un vote planifié pour le 14 décembre prochain, la Federal Communications Commission, autorité américaine de régulation des télécoms, devrait mettre fin à l’obligation faite aux fournisseurs d’accès à Internet de respecter la neutralité du Net. Voilà sans doute la fin d’une saga politico-économique qui fait débat depuis bientôt deux décennies aux États-Unis… Jusqu’à ce que les Démocrates reviennent à la Maison Blanche ?

Source : Les États-Unis vont-ils vraiment donner un coup fatal à la neutralité du Net ?

Loi travail : comme une lettre à la Poste ?

Alors que le projet de loi sur la réforme du code du travail sera voté solennellement aujourd’hui par l’Assemblée nationale, la contestation parait s’être essoufflée depuis la rentrée. Habileté politique d’Emmanuel Macron ? Désunion syndicale ? Lassitude de la population ?

Jean-Marie Pernot, chercheur à l’Institut de Recherches Economiques et Sociales, Brice Couturier, journaliste, et Philippe Manière, fondateur et dirigeant du cabinet de conseil Footprint, en débattent.

Huit départements entendent tester le revenu de base

Figurant parmi les principales mesures du programme de Benoît Hamon lors de la dernière campagne présidentielle, le revenu de base pourrait bientôt être expérimenté. Les présidents des Conseils départementaux de l’Ariège, de l’Aude, du Gers, de la Haute-Garonne, de la Gironde, de l’Ille-et-Vilaine, de la Meurthe-et-Moselle et de la Seine-Saint-Denis ont signé une tribune en fin de semaine dernière, dans laquelle ils se portent candidats pour expérimenter le revenu de base, « sans dogmatisme, sans certitudes, mais avec l’intuition que son émergence est l’occasion de porter un nouveau regard sur les défis du présent ».

Source : « Pourquoi nous allons tester le revenu universel dans nos départements »

Que dit (vraiment) la circulaire sur l’écriture inclusive ?

Le très clivant débat concernant l’écriture inclusive a atteint un nouveau climax ce mardi, les médias français reprenant en boucle une phrase d’une circulaire signée Edouard Philippe, le Premier ministre invitant ses ministres « à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive »… qui serait donc bannie des textes officiels ?

Mais si elle condamne bien l’usage du point médian, la circulaire en question, dévoilée hier dans son intégralité, introduit en réalité officiellement une part d’écriture d’inclusive dans les textes ministériels : les noms de fonctions devront y être féminisés (la ministre, la secrétaire générale, etc.) et les formules inclusives privilégiées (par exemple, « le candidat ou la candidate »). C’est un début, qui méritait bien qu’on lise cette (courte) circulaire dans son intégralité.

Source : Que dit la circulaire sur l’écriture inclusive ?

Le président de l’Arcep veut démanteler Google

Considérant Internet comme un bien commun, Sébastien Soriano fustige « une forme de capitulation dans le débat public » face à la domination des GAFA. « Taxer les géants du Web ne suffira pas à mettre à bas leur domination », estime-t-il, « la question n’est pas « Faut-il démanteler Google ? », mais « Comment démanteler Google ? » ».

Il faut déterminer quels sont les leviers de régulation à mettre en place pour rouvrir le jeu, faire émerger des alternatives aux Gafam respectueuses des droits humains et des valeurs qui sont les nôtres.

Source : Démanteler Google est la seule solution (Soriano, Arcep)

Réforme du dialogue social : le fantasme de l’exception française

On le dit irréformable, trop éloigné des entreprises, trop soumis au pouvoir des syndicats. Et si les traits que l’on prête au dialogue social en France et qui servent en grande partie de justification à la réforme actuelle du code du travail correspondaient davantage à une image fantasmée qu’à la réalité ?

Une très intéressante tribune de Vincent Pasquier, Doctorant à Grenoble École de Management.

Source : La réforme du dialogue social et le fantasme de l’exception française