Collecte et conservation des données : Facebook (encore) sur la sellette

Ce mois de mars est décidément bien difficile pour la firme de Mark Zuckerberg ! Dans la foulée du scandale Cambridge Analytica, de plus en plus d’internautes s’intéressent aux informations que Facebook est susceptible de collecter et de conserver à leur sujet. Et le résultat est édifiant ! Au-delà de tous les contenus postés volontairement et des échanges avec leurs amis, ils y retrouvent les résultats de tous leurs clics en relation avec le réseau social, mais aussi, pour peu qu’ils aient accepté la synchronisation de leurs contacts, toutes les adresses e-mail, voire les numéros de téléphone de leurs correspondants, aspirés depuis leurs carnets d’adresses mail et mobiles…

Mais la cerise sur le gâteau est réservée aux possesseurs d’un téléphone sous Android, pour lesquels Facebook a accès… à tout l’historique de leurs appels et SMS !

Source : Historique d’appels, contacts, SMS… Ce que Facebook a pu enregistrer

L’affaire Cambridge Analytica plonge Facebook dans une crise historique

A son corps défendant, Facebook a animé le feuilleton à scandale de la semaine, dont voici un court résumé, par articles interposés : le réseau social a en effet été indirectement mis en cause par deux enquêtes, parues en fin de semaine dernière dans le Guardian et le New York Times. Ces dernières accusent Cambridge Analytica, société spécialisée dans le data mining, d’avoir exploité les données Facebook de 50 millions d’utilisateurs américains et britanniques, dans le cadre de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis et de celle en faveur du Brexit au Royaume-Uni.

Si la contribution réelle de Cambridge Analytica à la victoire de Trump semble assez relative, Facebook traverse, depuis ces révélations, la pire crise de son histoire : confronté à la chute de son action en Bourse et à des appels au boycott et autres menaces de class actions, la firme de Menlo Park devrait bientôt sacrifier son chef de la sécurité. Muet pendant plusieurs jours, Mark Zuckerberg, son P-DG est finalement sorti de son silence pour se dire « vraiment désolé », reconnaître des « erreurs » et promettre des améliorations, sans toutefois remettre en cause son modèle économique. Pas sûr que cela suffise à lui permettre de regagner la confiance (?) de ses utilisateurs…

Ce que prévoit l’UE pour taxer les géants du Net

La Commission européenne a précisé ses orientations en matière de taxation des activités des géants du numérique. Son projet comporte une taxe provisoire à hauteur de 3% des revenus des entreprises les plus importantes, en attendant une réforme fiscale d’envergure. Un premier (petit) pas, toutefois suspendu à l’obtention d’un accord unanime des 28 Etats membres…

Source : Présence numérique, taxe provisoire… Ce que prévoit l’UE pour taxer les géants de l’Internet

La France s’attaque aux pratiques commerciales d’Apple et Google

Décidément, Bruno Le Maire ne laisse pas de répit aux GAFA en ce début d’année. Le ministre de l’Economie vient en effet d’annoncer l’assignation à venir d’Apple et de Google devant le tribunal de commerce de Paris pour leurs « pratiques commerciales abusives » envers les développeurs français.

Lorsque des développeurs veulent vendre leur application à Google ou Apple, ils se voient imposer des tarifs. Google et Apple récupèrent les données, peuvent modifier unilatéralement les contrats avec les développeurs. Tout ça est inacceptable.

Source : Bruno Le Maire sur RTL : « Je vais assigner Google et Apple au tribunal »

Le père du Web s’alarme de la puissance des grandes plateformes

Il y a 29 ans, Tim Berners-Lee, ingénieur logiciel au CERN présentait à son supérieur hiérarchique le schéma d’une mise en réseau de plusieurs ordinateurs… qui allait donner naissance au World Wide Web.

Commémorant cet acte fondateur, le père du Web vient de publier une lettre ouverte dans laquelle il met notamment en garde le public sur l’influence de plus en plus grande des géants du Net, appelant à une régulation renforcée de ces plateformes.

Source : Tim Berners-Lee met en garde contre le poids des géants du numérique

Marre de Google et Facebook ? Des alternatives françaises existent

Google et Facebook collectent massivement les données personnelles de leurs utilisateurs à des fins publicitaires, mais jouissent pourtant de situations de quasi-monopole. Pendant ce temps, quelques « irréductibles Gaulois » promettent un web plus éthique et des services plus protecteurs en matière de vie privée. Partons à la rencontre de Qwant, « le moteur de recherche qui respecte votre vie privée » (dont vous avez eu l’occasion d’entendre déjà parler dans ces colonnes), Lilo, celui qui « finance des projets sociaux et environnementaux », ou encore Whaller, qui permet de créer des « réseaux sociaux privatifs (…) sans pub, sans exploitation de données ».

Source : Marre de Google et Facebook ? Des alternatives françaises existent

Publicité : l’Autorité de la concurrence part à la chasse aux GAFA

Ventes liées, effets de leviers ou pratiques discriminatoires, l’enquête de l’Autorité de la concurrence sur  le secteur de la publicité en ligne dresse un inventaire des pratiques des géants du Web, en particulier Facebook et Google, qui s’avèrent néfastes pour le marché français. Un préambule à de possibles sanctions ?

Source : Publicité : l’Autorité de la concurrence part à la chasse aux Gafa

Les utilisateurs de Facebook ciblés en fonction de leurs centres d’intérêt « sensibles »

Ce n’est, hélas, pas vraiment une surprise, au regard des diverses condamnations de la firme de Menlo Park, pour utilisation abusive de ses données à des fins publicitaires : une étude, récemment menée par des chercheurs espagnols, montre que 73% des utilisateurs européens du réseau social – 65% des utilisateurs français – ont été « ciblés » par des experts en marketing en fonction des données dites « sensibles », telles que leurs orientations sexuelles, religieuses, ou politiques, que leur a communiquées Facebook.

Source : Sur Facebook, 65% des Français ciblés sur leur orientation sexuelle, politique ou religieuse

Géants du Web : qui possède quoi ?

Un article qui fait un tour d’horizon des nombreuses filiales d’Alphabet, Amazon, Apple, Facebook, Microsoft, ou encore Twitter, dont les activités sont parfois très différentes de celles qui ont fait la renommée de leurs maisons-mères. Et ce qui ne gâche rien, il sera remis à jour à chaque acquisition importante.

Source : Apple, Facebook, Google, Microsoft, Twitter, Amazon : qui possède quoi ?

Fiscalité des GAFA : une taxe « entre 2% et 6% » ?

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a indiqué qu’une directive européenne serait bientôt dévoilée, instaurant une taxation des géants du numérique sur la base de leurs chiffres d’affaires réalisés dans les pays de l’Union européenne. Pour son taux, « la fourchette va de 2% à 6% ; on sera plus près de 2 que de 6 ».

C’est un point de départ. Je préfère un texte applicable très vite plutôt que des négociations interminables. On l’améliorera par la suite.

Source : Fiscalité des Gafa : Bruno Le Maire annonce une directive européenne à venir

Que faire de nos données personnelles ?

Alors que l’idée d’une monétisation des données personnelles a récemment suscité un important débat, voici une discussion entre experts de la question : Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL, Lionel Maurel, juriste et membre du Conseil d’orientation stratégique de la Quadrature du Net, et Isabelle Landreau, avocate et membre du conseil scientifique du think tank GenerationLibre.

Pour l’Arcep, les terminaux sont le « maillon faible » d’un Internet ouvert

Le régulateur français des télécoms vient de publier un rapport intitulé Les terminaux, maillon faible de l’ouverture d’Internet. Selon ce dernier, les terminaux (smartphones, tablettes, assistants vocaux, etc.), leurs systèmes d’exploitation et leurs magasins d’applications limitent de facto notre accès à Internet en nous enfermant dans des écosystèmes propriétaires, restrictifs et peu compatibles entre eux. Visant une nouvelle fois les géants de l’IT, en particulier Google, Apple et Microsoft, l’Arcep formule une série de préconisations « pour assurer un internet ouvert et le libre choix des utilisateurs ».

Au-delà de la pertinence de cette analyse, on peut toutefois s’interroger sur la légitimité d’une telle démarche pour l’organe de réglementation français. Nous savons que l’Autorité cherche à étendre son périmètre d’intervention, mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment de ses missions premières…

Source : Pour l’Arcep, les smartphones sont le « maillon faible » d’un Internet ouvert

Contenus « toxiques » : Unilever menace les géants du Net

Jugeant, comme beaucoup d’observateurs, que nombre de contenus qui circulent sur les plateformes numériques « ne fournissent pas une contribution positive à la société », la multinationale menace Facebook et Google de les priver de ses investissements publicitaires. De quoi faire réfléchir les géants du Net, Unilever confiant désormais un tiers de son colossal budget publicitaire (7,7 milliards d’euros en 2017) aux éditeurs de supports numériques.

Source : Facebook, Google ? … Unilever menace de retirer ses pubs des plateformes numériques « toxiques pour la société »

Quand les GAFA fixent les règles du jeu

Dans son intéressant article prospectif « From Territorial to Functional Sovereignty: The Case of Amazon« , le juriste américain Frank Pasquale montre que les GAFA ne se limitent plus à un simple rôle d’acteurs du marché, endossant de plus en plus souvent celui de régulateurs, qui fixent leurs propres conditions aux acteurs qui dépendent d’eux. En cela, ils prennent la place des Etats, dont ils outrepassent la souveraineté territoriale au profit d’une souveraineté fonctionnelle.

Source : Souveraineté fonctionnelle : la puissance des GAFAM met-elle en péril les démocraties ?

Vers une réforme de la fiscalité des entreprises du Net en Europe

Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques et financières, l’a annoncé le week-end dernier :

Fin mars, je présenterai au nom de la Commission européenne une réforme, ambitieuse et globale, de la fiscalité du net pour que les géants du Net qui réalisent plus de 750 millions de chiffre d’affaires (…) puissent payer des impôts là où ils créent de la valeur.

Source : Moscovici : une réforme de la fiscalité des entreprises du net présentée en mars