Egalité femmes-hommes au travail : les annonces phares du gouvernement

Le fait qu’on commémore toujours, en ce 8 mars, une journée internationale des femmes est tout de même assez dramatique : nous ne pourrons que nous réjouir lorsque disparaîtra de nos calendriers ce « marronnier », qui trouve son origine en… 1910 lors de la conférence internationale des femmes socialistes, avant une officialisation de cette date par l’ONU en 1977.

Mais si cette journée existe encore aujourd’hui, c’est qu’elle est nécessaire. Les inégalités sont notamment criantes dans le monde professionnel, comme nous le rappelle l’étude publiée hier par l’Organisation internationale du travail ou encore l’interview d’Isabelle Bensidoun, économiste du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

Pour tenter de résorber ces inégalités, le gouvernement a proposé aujourd’hui un plan de 50 mesures à large spectre. Espérons qu’elles soient VRAIMENT suivies d’effets et que, dans quelques années, on puisse attribuer une autre « cause » à ce 8 mars.

Source : Égalité femmes-hommes au travail: les annonces phares du gouvernement

Formation professionnelle: ce qu’il faut retenir du « big bang »

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé hier que chaque salarié disposerait désormais de 500 euros par an pour se former, un dispositif qui vient remplacer l’actuel comptabilisation en heures de formation, et que la collecte des fonds serait dorénavant assurée par les Urssaf. Un « big bang » qui ne peut que mécontenter les partenaires sociaux !

Source : Formation professionnelle: ce qu’il faut retenir du « big bang »

Macron : toutes les réformes « en même temps » ?

Il y a peu, nous évoquions et fustigions la détermination du gouvernement à réformer vite et fort. D’autres se posent aussi des questions quant au rythme adopté par Emmanuel Macron pour réaliser des réformes tous azimuts. Quelle efficacité ? Quelle cohérence ? Répondent à ces questions Marc Endeweld, auteur de l’ouvrage « L’Ambigu monsieur Macron », Philippe Manière, spécialiste de la communication stratégique, et Philippe Frémeaux, journaliste économique.

Dématérialisation des démarches administratives : le gouvernement veut accélérer

80 % des démarches administratives se font encore aujourd’hui sur papier. Pour le gouvernement, qui ambitionne de tout dématérialiser avant la fin du quinquennat, il reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir. Afin d’accélérer le mouvement, la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DINSIC) propose désormais aux acteurs publics le service demarches-simplifiees.fr, kit de développement qui devrait leur permettre de dématérialiser les démarches « en toute simplicité » et « en quelques minutes ». L’Etat espère ainsi faire entrer 500 procédures supplémentaires dans l’ère numérique dès cette année.

Source : Avec Démarches-simplifiées, l’Etat aide les acteurs publics à dématérialiser

Pas de passage en force pour la réforme de l’assurance chômage

Alors que les syndicats constatent et dénoncent le peu de cas qui est fait de leurs avis dans le cadre des concertations avec le gouvernement, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, se dit « en phase » avec le texte de l’accord sur la réforme de l’assurance chômage négocié avec les partenaires sociaux. Par ailleurs, elle affirme que, contrairement à celle du code du travail, cette réforme ne se fera pas par voie d’ordonnance.

Source : Muriel Pénicaud : « Nous allons créer de nouveaux droits au chômage »

En voulant protéger les entreprises stratégiques, l’Etat mécontente la tech française

Ainsi que Bruno Le Maire l’avait appelé de ses vœux, Edouard Philippe a présenté, il y a une dizaine de jours, de nouvelles mesures pour protéger les entreprises françaises jugées stratégiques. Parmi ces dernières, on trouve un élargissement du décret Montebourg de 2014 aux secteurs de l’intelligence artificielle, du spatial, du stockage des données, des semi-conducteurs et des infrastructures financières.

De nombreuses voix du numérique se sont rapidement élevées contre cette mesure, « erreur magistrale » qui va favoriser « copinage et corruption », « mettre des bâtons dans les roues des start-up locales » et « faire fuir les investisseurs étrangers ».

En ce début de semaine, une tentative de concertation a toutefois été amorcée, via une réunion entre le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, et le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, d’une part, et les représentants des associations du numérique de l’autre. Tout le monde semble vouloir aller dans le même sens : protéger les secteurs sensibles, sans toutefois dissuader les investissements internationaux indispensables au financement des pépites tricolores. A suivre…

Sources :
Philippe présente un plan pour protéger les entreprises stratégiques françaises
Investissements étrangers : le numérique s’inquiète d’un contrôle par l’État
Extension du décret Montebourg : ce que proposent les lobbies de la tech

Le gouvernement affiche sa détermination à réformer vite et fort

Source : Le gouvernement affiche sa détermination à réformer vite et fort

Dans la newsletter des Échos, cet article figure sous le titre « Macron prend de front les syndicats ». Et c’est absolument la réalité : toutes les réformes en cours, à commencer par les ordonnances sur le code du travail, démontrent cette volonté de les sortir du jeu. C’est un calcul politique, et les Français peuvent peut-être suivre, au moins un temps : on leur bassine tellement que les syndicats sont un club de ringards que certains peuvent finir par le croire.

Mais qu’en sera-t-il quand les citoyens prendront conscience que, pour la plupart d’entre eux, les promesses ne sont pas tenues et qu’ils se retrouvent finalement fragilisés ? C’est déjà le cas en ce qui concerne le basculement d’une partie des charges sociales vers la CSG. En soi, l’idée n’était pas mauvaise. Le problème, c’est d’une part que le plein effet sur le pouvoir d’achat est différé (ce qui bénéficie aux salariés est toujours pour demain, mais nous l’avons déjà dit ici), d’autre part que les calculs sont incompréhensibles pour le commun des mortels. On attend toujours le gouvernement qui sera capable de préparer une mise en œuvre simple,  compréhensible, et réellement conforme aux promesses faites, des mesures qu’il annonce.

Plus globalement, évacuer les médiateurs sociaux que sont les syndicats est toujours un mauvais calcul sur le moyen terme, pour au moins deux raisons :

  • Les syndicat connaissent très concrètement leur contexte, les attentes des salariés qu’ils représentent, le degré d’acceptabilité des mesures proposées, et les problèmes concrets de mise en œuvre. Ils sont donc des garde-fous, mais ils sont aussi capables, quand on les traite bien et que les mesures vont dans le bon sens, de participer activement à l’explication et donc à la meilleure acceptation des mesures prises. Les passer à la trappe est toujours suspect, et laisse forcément penser qu’en réalité les mesures annoncées ne sont pas exactement telles qu’on veut bien nous les présenter. Les ordonnances sur le travail en sont un exemple flagrant.
  • La disparition des médiateurs sociaux signifie également la disparition du dialogue. Et donc la fin de la démocratie. On peut utilement réécouter les cours de Pierre Rosanvallon au Collège de France à ce propos. Quant aux mouvements sociaux sans médiateurs, ils sont en général beaucoup plus violents et difficiles à régler qu’en présence d’organisations syndicales.

Nous ne pensons pas que les Français aient voté pour une dictature. Et s’ils se sentent floués cette fois encore, ce qui sortira des urnes ne sera pas forcément ce qui est espéré par ceux qui sont aujourd’hui à la manœuvre.

Réforme de la formation professionnelle : Pénicaud braque les syndicats et le patronat

Source : Réforme de la formation professionnelle : Pénicaud braque les syndicats et le patronat

Comme d’habitude, dès qu’il s’agit de renforcer les droits des salariés, c’est « circulez, y’a rien à voir ».

Le gouvernement Macron qui prétendait vouloir favoriser le dialogue social, le ramener au plus près des entreprises, « libérer & protéger » tout à la fois révèle chaque jour un peu plus son vrai visage.

A chaque réforme du droit du travail, on nous dit « on va commencer par flexibiliser parce que c’est tellement nécessaire pour la compétitivité, on sécurisera ensuite ». Mais le « ensuite » est toujours pour demain, comme les coiffeurs qui rasent gratis. Quant au dialogue social, parlons-en ! Après des ordonnances qui en réalité font absolument tout pour évacuer les organisations syndicales des entreprises et continuer de précariser les salariés, c’est maintenant le dialogue entre patronat et centrales syndicales qui est jeté aux orties.

Avec une ancienne DRH au Ministère du travail, et de si beaux discours sur le dialogue social en entreprise, certains leaders syndicaux avaient pu croire à des jours meilleurs. L’illusion de la « méthode douce » aura été de courte durée. Les déclarations d’intérêts de la Ministre et les investigations de la presse avaient dévoilé une face assez peu noble du personnage. La brutalité cynique s’affiche un peu plus à chaque nouvelle réforme.

Que compte donc faire le gouvernement pour les salariés ? Pour le moment, rien de bon. Au rythme où vont les choses, nous serons bientôt revenus au temps des Maîtres de Forges, voire à celui des Guildes…

Cybersécurité : le gouvernement veut enrôler les opérateurs

L’article 19 du projet de la nouvelle Loi de programmation militaire, présentée hier en Conseil des ministres, permet à l’Agence nationale des systèmes d’informations (Anssi) de s’appuyer sur les opérateurs télécoms pour la prévention des attaques informatiques. En fonction des cybermenaces qu’elle détectera, l’Anssi pourra en effet, sous le contrôle de l’Arcep, solliciter les opérateurs afin qu’ils scannent leurs réseaux pour lui fournir plus de détails.

Une disposition qui ne devrait pas manquer de se heurter à l’hostilité des associations de défense de la vie privée.

Source : Cybersécurité : le gouvernement veut mettre les télécoms à contribution pour détecter les attaques

Google France en appelle à de nouvelles règles fiscales pour les GAFA

Alors qu’on vient d’apprendre la négociation à l’amiable entre Amazon et le fisc français, la situation de Google n’est, elle, toujours pas réglée. On en était resté, l’été dernier, à l’annulation par le tribunal administratif du redressement fiscal de plus de 1 milliard d’euros qu’entendait lui imposer Bercy. Dans la foulée, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin annonçait l’intention de l’Etat français de faire appel, sans exclure la possibilité de conclure une transaction avec le géant américain. Si aucun accord n’a été signé pour l’heure, Sébastien Missoffe, DG de Google France, l’appelle de ses vœux, de même qu’une redéfinition des règles en matière d’imposition des bénéfices des GAFA.

Source : Fiscalité : Google « appelle de ses vœux » un accord avec la France

Quel rôle pour l’entreprise au XXIème siècle ?

Prévue pour le printemps, la loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation de l’Entreprise), qui « ambitionne de donner aux entreprises les moyens d’innover, de se transformer, de grandir et de créer des emplois », devrait être l’un des temps forts de l’actualité en 2018. Pour l’élaborer, le ministère de l’Economie a consulté organisations professionnelles, chefs d’entreprises et parlementaires, avant de lancer, début janvier, une consultation publique en ligne, autour de 31 propositions.

Le gouvernement s’interroge notamment sur le rôle de l’entreprise, et sur la pertinence de l’intégration de la responsabilité sociale et environnementale au cadre juridique qui définit son « objet social », une idée qui divise.

Dans cette intéressante tribune, l’universitaire Hugues Poissonnier revient sur l’historique d’un débat déjà ancien.

Source : Quel rôle pour l’entreprise au XXIᵉ siècle ?

« Choose France » : Macron joue les VRP pour séduire les multinationales

Hier, le président de la République avait invité 140 patrons de multinationales à Versailles, pour les convaincre de l’attractivité de la France. Le message est, semble-t-il, bien passé si l’on en croit les promesses formulées par les entreprises, dont Facebook et Google, prêtes à investir au total plus de 3,5 milliards d’euros et à créer près de 2200 emplois sur cinq ans. A suivre…

Source : « Choose France » : les principaux investissements annoncés à Versailles

Muriel Pénicaud veut supprimer les écarts de salaires entre hommes et femmes

Interviewée dans le Journal du Dimanche, la ministre du Travail proclame l’ambition du gouvernement « de supprimer cette différence de 9% [entre les salaires des hommes et des femmes à postes équivalents] pour toutes les femmes pendant le quinquennat ». Cela devrait passer par une réunion avec les partenaires sociaux, pour élaborer un plan d’action d’ici à mars. A suivre…

Source : Muriel Pénicaud : « Nous voulons réaliser le rattrapage salarial femmes-hommes »

La France et le Royaume-Uni attachés à la neutralité du Net

Alors que Washington vient de rompre avec la neutralité du Net, Paris et Londres la défendent dans un communiqué de presse commun, consécutif à l’édition 2018 du sommet franco-britannique, qui s’est déroulé la semaine dernière.

Nous voulons réaffirmer notre engagement et notre soutien en faveur du principe de neutralité du net qui encourage la gratuité et l’ouverture de l’Internet.

Source : La France et le Royaume-Uni soulignent leur attachement à la neutralité du net

Les entreprises high-tech françaises stratégiques bientôt protégées des investisseurs étrangers

Jusqu’ici, seuls les secteurs de l’énergie, des transports, des télécoms, de l’eau ou de la santé étaient concernés par les mesures de contrôle des investissements étrangers prévues dans le « décret Montebourg ». Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire veut élargir ce décret aux secteurs technologiques les plus en pointe.

Je pense par exemple à tout ce qui a trait à la protection des données personnelles. Est-ce qu’on a vraiment envie que des investisseurs puissent commercialiser des données qui nous appartiennent ? Je pense à l’intelligence artificielle, secteur très sensible sur lequel nous voulons investir davantage.

Source : Investissements étrangers : l’État va élargir sa sphère de contrôle aux high-tech