Audience: Médiamétrie va mesurer l’Internet mobile

Actu express: Médiamétrie publiera en octobre prochain sa première mesure d’audience de l’Internet mobile, qui portera sur l’ensemble du 3ème trimestre et sera ensuite trimestrielle. L’opérateur, qui mesure déjà des audiences de l’audiovisuel et de l’Internet fixe, a été choisi l’an dernier après appel d’offres.

Objectif, permettre le développement de la publicité sur téléphone mobile. A ce jour, 11,8 millions de personnes se connectent à Internet depuis leur téléphone mobile en France. Notre pays compte 44,6 millions d’utilisateurs de téléphone mobile.

L’Association française du multimédia mobile (AFMM), les opérateurs mobiles (SFR, Orange, Bouygues Telecom), Médiamétrie et les acteurs du marché publicitaire ont défini conjointement le dispositif et la méthode de la mesure de l’Internet mobile en France.

« Les données seront transmises de façon anonyme à Médiamétrie par les opérateurs mobiles français », indique l’entreprise. Une qualification de l’audience des sites mesurés sera « réalisée à partir d’un panel de 10.000 mobinautes en cours de constitution ».

En Grande-Bretagne, les premières mesures d’audience de l’Internet mobile viennent d’être publiées par ComScore pour le mois de décembre dernier. Elles ont notamment montré que les dix premiers sites ont fourni à eux seuls 70 % des pages vues et de la durée de navigation, et que le site mobile le plus consulté était Facebook, devant Google.

Autre enseignement de l’étude britannique: les utilisateurs de smartphones ne représentent en décembre que 29% de l’audience Internet mobile anglaise, mais ils comptent pour 47% des pages vues et 51% du temps passé en ligne.

Taxe télécoms pour l’audiovisuel public: quelle taxe pour compenser quelle publicité?

Il y a deux ans, Nicolas Sarkozy créait la surprise en annonçant la prochaine suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publiques*. Le 5 janvier 2009, elle entrait partiellement en vigueur avant même d’être votée au Parlement (la loi a été promulguée le 5 mars 2009), le président de France Télévisions, Patrick de Carolis, suivant obligeamment la demande en ce sens de la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel.

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Depuis, la publicité n’est diffusée sur France 2, France 3, France 4 et France 5 que dans la journée, une taxe sur les opérateurs de télécoms et les chaînes privées alimente les caisses de l’Etat pour compenser en partie les recettes perdues, la régie publicitaire France Télévisions Publicité est à vendre et la suppression de la publicité de jour est prévue… ou faut-il écrire « était »? En effet, tout l’édifice vacille fortement ces derniers temps:

« Charge administrative incompatible avec le droit européen »

La Commission européenne n’a en effet pas du tout apprécié la taxe créée sur les opérateurs de télécoms pour compenser les recettes perdues de l’audiovisuel public. Elle y voit « une charge administrative incompatible avec le droit européen » et a ouvert une procédure d’infraction contre la France – entamant un processus qui risque de durer, si l’on va vers un procès devant la Cour de justice européenne, jusqu’à trois ans.

Tout cela « grâce » à une directive européenne du 7 mars 2002, dont l’article 12 limite les taxes administratives pouvant être imposées aux opérateurs télécoms, et n’y inclut pas l’audiovisuel public. La Commission européenne vient d’ailleurs d’entamer une enquête sur l’adoption en Espagne d’une suppression de la publicité sur les chaînes publiques, qui a copié la réforme française en taxant elle aussi les télécoms.

Question: si cette taxe est supprimée, comment seront compensés dans le budget de l’Etat les 300 à 350 millions d’euros qu’elle devait rapporter?

La vente de France Télévisions Publicité pas faite, « loin s’en faut »

Au passage, le Conseil d’Etat, saisi contre la décision de France Télévisions de supprimer la publicité en soirée sans attendre le vote de la loi, pourrait bien juger cette décision illégale – c’est en ce sens en tout cas que l’invite à conclure le rapporteur public.

Alors qu’il y a quelques jours, France Télévisions annonçait entrer en négociations exclusives pour céder 70% du capital de France Télévisions Publicité (qui gère aussi la publicité sur Internet des chaînes, ainsi que celle d’autres chaînes hors secteur public français) à l’alliance formée par Publicis et l’homme d’affaires et de télévisions Stéphane Courbit (voir son interview, au côté de Maurice Lévy, président de Publicis, dans Le Figaro), on vient d’entendre un bémol:

Patrick de Carolis, interrogé par le Journal du Dimanche, souligne que « la vente n’est pas faite. Loin s’en faut. » Et il précise que « la vente s’inscrit dans le cadre actuel de la loi qui prévoit la fin totale de la publicité en novembre 2011. Cela étant, j’ai demandé par écrit à l’Etat actionnaire de France Télévisions de me confirmer que ce cadre n’était pas appelé à évoluer. Si la publicité était maintenue avant 20 heures, la privatisation à hauteur de 70% ne se justifierait plus. Tout le processus serait à revoir. »

On l’aura compris: la suppression de la publicité de jour n’est pour le moins pas pour tout de suite…

* « Je souhaite donc que le cahier des charges de la télévision publique soit revu profondément, et que l’on réfléchisse à la suppression totale de la publicité sur les chaînes publiques, qui pourraient être financées par une taxe sur les recettes publicitaires accrues des chaînes privées, et par une taxe infinitésimale sur le chiffre d’affaires de nouveaux moyens de communication, comme l’accès à l’Internet ou la téléphonie mobile. » (conférence de presse du président de la République à l’Elysée, 8 janvier 2008)

L’e-publicité a résisté à la crise avec +6% en 2009

En 2009, le marché de la communication online a progressé de 6% pour atteindre 2,11 milliards d’euros nets. Cette progression est quatre fois moindre que celle de 2008, mais est supérieure à celle de la presse écrite (-2,8% selon Yacast).

C’est ce qui ressort de la 3ème édition de l’Observatoire de l’e-Pub, publiée par le Syndicat des Régies Internet (SRI), l’UDECAM (Union des Entreprises de Conseil et d’Achat  Médias) et Capgemini Consulting. Cette étude mesure des résultats contrastés selon les canaux:

– Le Search (liens sponsorisés) conforte sa position de premier segment d’investissement online avec une croissance de 10% par rapport à 2008 et un montant investi de 880 millions d’euros nets.

– Deuxième segment en valeur avec 580 millions d’euros nets de CA, le Display (publicité graphique) baisse de 6% en 2009. La part du Display vendue à la performance (coût par acquisition, coût par clic…) a ainsi fortement progressé pour atteindre 20% du Display total.

– Les annuaires online ont subi l’effet de la crise économique avec un semestre de retard, avec quand même une croissance de 7% en 2009 bénéficiant, comme en 2008, du transfert du modèle papier vers le numérique.

– L’affiliation totalise un chiffre d’affaires de 157 millions d’euros en 2009 avec une progression de +12% sur l’année.

– L’e-mailing a connu une année difficile (-20% soit 104 millions d’euros nets de chiffre d’affaires) avec une forte pression sur les prix et une conversion vers un modèle de vente essentiellement à la performance, indique l’étude.

– Les comparateurs de prix ont progressé de +12% (101 millions d’euros de chiffre d’affaires)

– Le mobile connaît la plus forte croissance du marché de la communication online, +30%, avec 23 millions d’euros nets de chiffre d’affaires.

AOL aura perdu les trois quarts de ses effectifs mondiaux en 4 ans!

Actu express: L’Express et Le Monde nous informent qu’AOL ferme définitivement ses portes en France, mais aussi ses bureaux en Espagne et en Suède, en attendant un probable retrait définitif de l’Europe, pendant que l’entreprise licencie également aux États-Unis.

Pionnier du développement du web, […] AOL, qui comptait encore 19 000 employés en 2006, n’en aura plus que 4 400 à l’issue de cette restructuration, qui doit lui permettre de se concentrer sur l’activité de site Internet d’information et de programmes développés en propre. L’entreprise a peu a peu revendu toutes ses activités de fournisseur d’accès à Internet, espérant se recentrer sur la vente de publicités sur ses portails. La mauvaise conjoncture publicitaire en 2009 a cependant plombé encore un peu plus les résultats du groupe. L’action a gagné 1,13 % lundi à la Bourse de New York, à 25,97 dollars.

L’entreprise aura donc perdu les trois quarts de son effectif en à peine 4 ans. C’est malheureusement devenu un lieu commun de dire que travailler dans une activité de pointe ne protège pas du chômage… et sans doute aussi que la publicité, a fortiori en temps de crise et de réflexion sur le développement durable, ne constitue pas forcément l’eldorado que certains avaient cru découvrir pour financer le développement d’activités sur Internet.

Il n’en reste pas moins vrai qu’il devient urgent d’identifier les métiers et les modèles économiques qui permettront à cet outil devenu incontournable dans nos vies quotidiennes de tenir ses promesses en matière de création de richesses et d’emplois.

Renseignements téléphoniques: plus de concurrence, plus cher, pour moins d’appels

Parmi les dernières statistiques qu’a publiées récemment l’Arcep, on trouve ce passage sur les renseignements téléphoniques: leur revenu «s’élève à 40 millions d’euros au deuxième trimestre 2009 et progresse de 3,7% par rapport à celui du deuxième trimestre 2008. Le nombre des appels vers les services de renseignements (27 millions d’appels) ainsi que le volume des minutes qu’ils génèrent (58 millions de minute) sont en recul d’environ 15% sur un an au deuxième trimestre 2009.»

Beau paradoxe apparent: malgré cette forte baisse des appels, le chiffre d’affaires qu’ils génèrent augmente (cette année – depuis l’ouverture de la concurrence, il a chuté de plus de moitié). C’est une nouvelle réussite du dogme de la concurrence à tout va: la hausse des tarifs compense la baisse de la demande…

20091115_renseignements_telephoniques_2Les demoiselles du téléphone, image Wikipédia sous licence CC by-sa

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« Plus belle la vie », riche en produits dérivés, se prépare au placement publicitaire

Actu express: la série télévisée « Plus belle la vie » (26 minutes quotidiennes) propose de nombreux produits dérivés, rapporte un grand article des Échos. Romans, livre de cuisine, jeux vidéo, fournitures scolaires à la rentrée 2010… cette série, regardée par plus de 5 millions de téléspectateurs, utilise toutes les possibilités de vendre sa marque.

Mieux, indique le journal économique, « la production se tient aussi prête pour le placement de produits dans les séries télévisées » et elle « s’estime parée, forte d’une expérience menée en 2007 avec le catalogue Quelle ».

"Plus belle la vie", logo de la série TV
"Plus belle la vie", logo de la série TV

Le CSA (au sein duquel Christine Kelly est chargée du dossier) doit édicter les règles du placement produit d’ici la fin de l’année, en transposition d’une directive européenne. Ce qui pour les critiques comme Acrimed sera le « retour de la publicité clandestine ».

Six candidats pour France Télévisions Publicité

Actu express: le groupe France Télévisions va ouvrir début 2010 le capital de sa régie publicitaire, dont il ne gardera que 30% d’ici 2012. Les noms des six candidats ont filtré cette semaine: NextRadioTV, le groupe d’Alain Weill, Lagardère Active, Stéphane Courbit, Walter Butler, Charles Beigbeder associé au DG de la chaîne télé Vivolta Gaspard de Chavagnac, et la régie publicitaire sur Internet Hi-media associée au groupe Sud-Ouest et à plusieurs hommes d’affaires.

Selon Le Figaro, qui cite un « proche du dossier », «aucune proposition ne sort réellement du lot et ne présente de solutions satisfaisantes», certaines faisant un effort sur le prix, et d’autres sur le volet social. France Télévisions Publicité a déjà allégé ses effectifs, passant depuis l’annonce par Nicolas Sarkozy de sa volonté de supprimer la publicité de 330 à 288 personnes, indique cette interview du Point. La régie va réaliser cette année au moins 110 millions d’euros de plus que prévu.

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France Télécom candidat repreneur de France Télévisions Publicité, une stratégie incertaine?

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Grande-Bretagne: Internet dépasse la télévision en dépenses publicitaires

Après le Danemark, la Grande-Bretagne a vu au premier semestre 2009, pour la première fois, le chiffre d’affaires brut de la publicité sur Internet dépasser celui des recettes publicitaires à la télévision.

Publicité sur écran
Publicité sur écran

Image murilo campos (Flickr) sous licence CC by-sa

Selon les données de l’IAB (Internet Advertising Bureau), la publicité en ligne en Angleterre aurait représenté de janvier à juin 1,75 milliard de livres sterling, en hausse de 4,6%, alors que l’ensemble du chiffre d’affaires de la publicité a baissé de 16,6% pendant ce semestre. Internet représente maintenant au Royaume-Uni 23,5% de la publicité, devant la TV à 21,9% avec 1,64 milliard de livres sterling.

Chez nous, rapporte Neteco.com, «l’IAB France annonçait pour sa part un budget global en ligne de 1,96 milliard d’euros pour le premier semestre (+8,1%), très proche des montants investis au Royaume-Uni. Le online ne figure toutefois qu’à la troisième place au rang des supports privilégiés par les annonceurs, derrière la presse et la télévision. Peut-être parce qu’en Angleterre, les chaines du service public sont d’ores et déjà dépourvues de publicités?»

En France en 2008, Internet représentait 8,3% du mix media et monterait à 9,7% en 2009, sous la moyenne mondiale, de 11,7% l’an dernier et 13% cette année, selon une étude GroupM de décembre dernier rapportée par le Journal du Net.

Le plus gros marché publicitaire en ligne mondial, celui des Etats-Unis, a baissé de 5% au 1er semestre, à 10,9 milliards de dollars.

Justice: « Texto » est un terme usuel

Actu express: la Cour d’Appel de Paris a confirmé, par arrêt du 23 septembre 2009, que  la marque Texto n’avait pas de valeur juridique,  le mot texto ayant déjà, lors de son dépôt comme marque par SFR en 2001, pris comme sens commun celui de message court par téléphone mobile, synonyme de SMS (Short Message Service).

L’arrêt sur Legalis.net – Cour d’appel de Paris 1ère chambre. Arrêt du 23 septembre 2009. SFR / One Texto

SMS
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Image Mangee (Flickr) sous licence CC by-nc-sa

France Télécom candidat repreneur de France Télévisions Publicité, une stratégie incertaine?

Quand l’opérateur télécoms revient dans la publicité, après avoir abandonné la régie de PagesJaunes en 2006, et qu’il veut rivaliser avec des Publicis ou Bolloré, ne cède-t-il pas au miroir aux alouettes de l’audiovisuel, au moment même où les modèles publicitaires sont moins assurés que jamais?

Ce grand groupe français rachète une régie publicitaire, puis cherche à en acquérir une autre dans l’audiovisuel… Publicis? Non, France Télécom, qui le 28 août, a annoncé le rachat d’Unanimis, une régie anglaise spécialisée dans la publicité sur Internet, pour un montant non communiqué. Un achat qui suit le partenariat annoncé quelques semaines plus tôt entre le service de vidéo à la demande d’Orange et TF1 Vision.

La publicité, avenir ou passé?
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Image John.P. (Flickr) sous licence CC by-nc

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Série sur la presse écrite mondiale dans Les Echos

Secouée dans le monde entier par la crise et par la montée d’Internet et de nouveaux modes de consommation de l’information, la presse écrite est en quête de renouveau. C’est ce qu’expose Les Echos dans une série d’articles intitulée « Quand la presse écrite mondiale tente de se réinventer », parue du 11 au 20 août dans le quotidien et (gratuitement) toujours en ligne sur son site.

Projets de passage au payant sur le Net du groupe Murdoch, supports de lecture numérique comme ceux d’Amazon ou d’Apple, réussite d’El Confidencial, site espagnol bénéficiaire depuis cinq ans, presse allemande très lue mais qui se bat contre la baisse des tirages et des revenus… pas de solution miracle en vue, mais un panorama plein d’informations à dévorer.

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