Daniel Cohen est économiste, professeur à l’École Normale Supérieure et éditorialiste associé au journal « Le Monde ». Son dernier ouvrage, La prospérité du vice, est sous-titré « Une introduction (inquiète) à l’économie ».
Relativement court (280 pages) et facile à lire, cet ouvrage n’apporte pas de « solution miracle » pour sortir de la crise dans laquelle nous sommes actuellement. Et c’est certainement l’un de ses grands mérites. L’autre, c’est qu’il retrace, depuis les origines de l’humanité, les différents systèmes économiques, les analyses qui en ont été faites, et les théories fondatrices des grands courants de la pensée économique. La mise en perspective historique et géopolitique permet d’identifier les éléments – innovation, nouvelle contrainte, ambition ou décision politique – qui permettent à un système économique de se mettre en place, mais aussi comment les différentes théories économiques se sont articulées au fil du temps. Pour finir, il retrace efficacement et très intelligiblement le déclenchement de la crise financière, et les nouvelles contraintes auxquelles l’humanité contemporaine doit faire face pour mettre en place un système qui lui permette, ni plus ni moins, de se survivre à elle-même.
Il pose ainsi un cadre très concret, documenté et argumenté, pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, évacuant au passage quelques idées toutes faites qui perdurent malgré leur inadéquation dans certains discours. Il permet aux plus audacieux de réfléchir à la manière de construire le monde de demain, et à tout un chacun d’évaluer, pour l’immédiat et le futur proche, la validité des solutions qui sont, ou pas, proposées à l’appréciation des citoyens du monde que nous sommes, économie mondialisée oblige, tous devenus.
Pour se convaincre de l’intérêt du livre, on peut consulter l’interview donnée par l’auteur à La Tribune.