Hello Jobs : Orange entend séduire ses futurs employés

Alors que la concurrence fait rage sur le marché de l’emploi du numérique, l’opérateur historique a lancé aujourd’hui une opération séduction, matérialisée par un vaste forum de recrutement organisé simultanément dans onze villes françaises. L’occasion pour Orange de faire découvrir ses métiers en exhibant ses plus belles innovations.

Si Sébastien Crozier, Président de la CFE-CGC Orange, salue cette initiative, il pointe du doigt une absence de schéma directeur en matière d’emploi dans le Groupe, ainsi qu’un certain Paris-centrisme.

Ces métiers ne sont pas le gros des emplois proposés. (…) C’est très bien de proposer des emplois. C’est positif. Mais au bout de quelques années, on va offrir quoi à ces nouvelles recrues comme évolution de carrière ? Elles quitteront l’entreprise à défaut de perspectives. Les métiers qui recrutent sont essentiellement des services adhérents : boutique, intervention clients, service réseau pour déployer la fibre… Pour aller plus loin, il faut rejoindre Paris. Les régions ont aussi droit à des emplois plus qualifiés.

Source : Orange offre 2500 postes en CDI

CAC 40 : des profits sans partage

En France, et plus largement en Europe, le capitalisme évolue depuis des années vers un modèle qui donne la priorité aux actionnaires, presque toujours gagnants par rapport aux salariés. Le rapport sur la redistribution des profits des entreprises du CAC 40, publié conjointement par l’ONG Oxfam et le Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne, met en lumière cette situation qui « nourrit une véritable spirale des inégalités ».

Orange n’échappe évidemment pas à cette tendance et, en dépit de résultats salués comme excellents, n’a consenti qu’à une seule augmentation en 2018, celle des dividendes ! Les efforts fournis par les personnels sont de moins en moins reconnus, au point que les syndicats ont unanimement refusé de signer l’accord salarial 2018, qui maintient à peine le pouvoir d’achat. C’est également unanimement qu’ils demandent aujourd’hui une réouverture des négociations !

Source : Profits du CAC 40 : la priorité aux actionnaires de plus en plus contestée

Conflit Orange-TF1 : les derniers développements

Comme aux Galeries Lafayette, il se passe toujours quelque chose dans le bras de fer qui oppose le groupe de médias et l’opérateur historique… Après une grosse semaine de pause, voici un petit récapitulatif des derniers événements.

Il y a 10 jours, on apprend qu’Orange a décidé d’annuler ses campagnes publicitaires prévues chez TF1. Dans la foulée, Gilles Pélisson, le P-DG de TF1 tente de calmer le jeu et clame sa volonté de trouver « un accord dans des délais proches ».

Dans le même temps, la CFE-CGC Orange sollicite les trois ministres concernés par cette affaire (Ministère de l’Economie et des Finances, Ministère de la Culture, Secrétariat d’Etat au Numérique), pour les inviter à prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ces « troubles manifestes ».

En milieu de semaine dernière, la présentation des résultats des opérateurs français offre de nouvelles tribunes d’expression : Stéphane Richard se dit « optimiste » quant à la possibilité d’un accord, mais reste ferme sur la position d’Orange : « les chaînes gratuites sont gratuites. Nous avons obligation de les transporter sans faire payer pour leur transport, nous n’allons pas payer pour le faire. » De son côté, Martin Bouygues, dont la posture, pour le moins schizophrène, a sans doute été rendue plus facile suite à l’accord signé entre Bouygues Télécom et le Groupe TF1 fin janvier, prend officiellement position, évidemment en faveur de TF1 : « Si vous souhaitez acheter une voiture de luxe au prix d’une Lada, forcément cela peut poser problème ».

Quand un feuilleton est bon, on ne s’en lasse pas. Mais là, la série commence à traîner en longueur…

Le gouvernement affiche sa détermination à réformer vite et fort

Source : Le gouvernement affiche sa détermination à réformer vite et fort

Dans la newsletter des Échos, cet article figure sous le titre « Macron prend de front les syndicats ». Et c’est absolument la réalité : toutes les réformes en cours, à commencer par les ordonnances sur le code du travail, démontrent cette volonté de les sortir du jeu. C’est un calcul politique, et les Français peuvent peut-être suivre, au moins un temps : on leur bassine tellement que les syndicats sont un club de ringards que certains peuvent finir par le croire.

Mais qu’en sera-t-il quand les citoyens prendront conscience que, pour la plupart d’entre eux, les promesses ne sont pas tenues et qu’ils se retrouvent finalement fragilisés ? C’est déjà le cas en ce qui concerne le basculement d’une partie des charges sociales vers la CSG. En soi, l’idée n’était pas mauvaise. Le problème, c’est d’une part que le plein effet sur le pouvoir d’achat est différé (ce qui bénéficie aux salariés est toujours pour demain, mais nous l’avons déjà dit ici), d’autre part que les calculs sont incompréhensibles pour le commun des mortels. On attend toujours le gouvernement qui sera capable de préparer une mise en œuvre simple,  compréhensible, et réellement conforme aux promesses faites, des mesures qu’il annonce.

Plus globalement, évacuer les médiateurs sociaux que sont les syndicats est toujours un mauvais calcul sur le moyen terme, pour au moins deux raisons :

  • Les syndicat connaissent très concrètement leur contexte, les attentes des salariés qu’ils représentent, le degré d’acceptabilité des mesures proposées, et les problèmes concrets de mise en œuvre. Ils sont donc des garde-fous, mais ils sont aussi capables, quand on les traite bien et que les mesures vont dans le bon sens, de participer activement à l’explication et donc à la meilleure acceptation des mesures prises. Les passer à la trappe est toujours suspect, et laisse forcément penser qu’en réalité les mesures annoncées ne sont pas exactement telles qu’on veut bien nous les présenter. Les ordonnances sur le travail en sont un exemple flagrant.
  • La disparition des médiateurs sociaux signifie également la disparition du dialogue. Et donc la fin de la démocratie. On peut utilement réécouter les cours de Pierre Rosanvallon au Collège de France à ce propos. Quant aux mouvements sociaux sans médiateurs, ils sont en général beaucoup plus violents et difficiles à régler qu’en présence d’organisations syndicales.

Nous ne pensons pas que les Français aient voté pour une dictature. Et s’ils se sentent floués cette fois encore, ce qui sortira des urnes ne sera pas forcément ce qui est espéré par ceux qui sont aujourd’hui à la manœuvre.

Orange porté par son retour à la croissance en France

Source : Orange porté par son retour à la croissance en France

Devinez qui gagne le gros lot ?

Orange confirme par ailleurs le versement d’un dividende de 0,65 euro par action pour 2017, et annonce une hausse à 0,70 euro par action pour l’exercice 2018, dont 0,30 euro par action versé début décembre.

Malheureusement, comme la CFE-CGC l’a rappelé dans un communiqué, le résultat net par action ressort à 0,62 €, et l’entreprise versera donc plus aux actionnaires qu’elle n’a réalisé de bénéfices.

Au détriment du désendettement, de la prudence, des capacités d’investissement… et bien sûr de la négociation annuelle sur les salaires, qui s’annonce cette année encore particulièrement indécente.

Réforme de la formation professionnelle : Pénicaud braque les syndicats et le patronat

Source : Réforme de la formation professionnelle : Pénicaud braque les syndicats et le patronat

Comme d’habitude, dès qu’il s’agit de renforcer les droits des salariés, c’est « circulez, y’a rien à voir ».

Le gouvernement Macron qui prétendait vouloir favoriser le dialogue social, le ramener au plus près des entreprises, « libérer & protéger » tout à la fois révèle chaque jour un peu plus son vrai visage.

A chaque réforme du droit du travail, on nous dit « on va commencer par flexibiliser parce que c’est tellement nécessaire pour la compétitivité, on sécurisera ensuite ». Mais le « ensuite » est toujours pour demain, comme les coiffeurs qui rasent gratis. Quant au dialogue social, parlons-en ! Après des ordonnances qui en réalité font absolument tout pour évacuer les organisations syndicales des entreprises et continuer de précariser les salariés, c’est maintenant le dialogue entre patronat et centrales syndicales qui est jeté aux orties.

Avec une ancienne DRH au Ministère du travail, et de si beaux discours sur le dialogue social en entreprise, certains leaders syndicaux avaient pu croire à des jours meilleurs. L’illusion de la « méthode douce » aura été de courte durée. Les déclarations d’intérêts de la Ministre et les investigations de la presse avaient dévoilé une face assez peu noble du personnage. La brutalité cynique s’affiche un peu plus à chaque nouvelle réforme.

Que compte donc faire le gouvernement pour les salariés ? Pour le moment, rien de bon. Au rythme où vont les choses, nous serons bientôt revenus au temps des Maîtres de Forges, voire à celui des Guildes…

Le numérique sans les femmes : ni envisageable… ni acceptable !

Le déficit de femmes dans les métiers de l’informatique est un phénomène sociohistorique qui ne cesse de s’aggraver malgré les efforts de la profession, de l’éducation et du monde associatif. Ce n’est cependant pas une fatalité, et la révolution du numérique est l’occasion unique de gommer cette anomalie.

Source : Le numérique sans les femmes : ni envisageable… ni acceptable !

Une initiative qu’on ne peut que soutenir, évidemment ! La CFE-CGC aussi milite pour qu’il y ait plus de femmes dans les métiers du numérique. Chez Orange, nous insistons régulièrement sur la féminisation des embauches, ayant également constaté que la place des femmes tendait à reculer, en dépit des initiatives prises par l’entreprise à cet égard.

Marché entreprises : l’Arcep ouvre deux enquêtes à l’encontre d’Orange

Source : Marché entreprises : l’Arcep ouvre deux enquêtes à l’encontre d’Orange

Orange montre chaque jour sa bonne volonté, et tout récemment encore dans l’accord défini avec l’Etat, l’Arcep et les autres opérateurs pour un « new deal » des télécoms, dont Orange prend largement sa part, avec des investissements massifs à la clefs, y compris dans la mutualisation des réseaux mobiles qui permettront d’accélérer la couverture des « zones blanches ».

Cela n’appelle aucune bienveillance de la part du régulateur, qui semble s’acharner sur l’opérateur sans qui cette couverture de qualité serait strictement impossible, restant obnubilé par la doxa de la concurrence pure et parfaite… jusqu’à l’outrance, puisque l’opérateur historique est sommé de partager toujours plus ses réseaux. Mais les alternatifs qui récriminent partagent-ils les investissements d’Orange ?

Que dit (vraiment) la circulaire sur l’écriture inclusive ?

Le très clivant débat concernant l’écriture inclusive a atteint un nouveau climax ce mardi, les médias français reprenant en boucle une phrase d’une circulaire signée Edouard Philippe, le Premier ministre invitant ses ministres « à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive »… qui serait donc bannie des textes officiels ?

Mais si elle condamne bien l’usage du point médian, la circulaire en question, dévoilée hier dans son intégralité, introduit en réalité officiellement une part d’écriture d’inclusive dans les textes ministériels : les noms de fonctions devront y être féminisés (la ministre, la secrétaire générale, etc.) et les formules inclusives privilégiées (par exemple, « le candidat ou la candidate »). C’est un début, qui méritait bien qu’on lise cette (courte) circulaire dans son intégralité.

Source : Que dit la circulaire sur l’écriture inclusive ?

#3Novembre11h44 : Mesdames, et si on bullait ?

Source : CFE-CGC groupe Orange | #3Novembre11h44 : Mesdames, à partir de cette date, vous travaillez bénévolement. La CFE-CGC Orange dépose un préavis de grève. | Communiqués de Presse | Presse

En écho à ce que nous avons déjà signalé sur ce blog, et pour la seconde année consécutive, la CFE-CGC Orange dépose un préavis de grève, 4 jours + tôt que l’an dernier, pour protester contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes.

La CFE-CGC Orange et l’Adeas demandent la révocation de Bpifrance du conseil d’administration d’Orange

La CFE-CGC Orange et l’Association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés estiment incompatible la présence de Bpifrance, via son PDG Nicolas Dufourcq, au conseil d’administration de l’opérateur historique, alors que la banque publique d’investissement est aussi présente au capital de Kosc Telecom, nouvel opérateur concurrent direct d’Orange dans les télécoms d’entreprise. Elles invoquent un risque de conflit d’intérêt.

Le problème, c’est qu’en siégeant au conseil d’administration, Bpifrance a accès à toutes les données du marché entreprise d’Orange, comme les taux de marge.

Source : Orange : des salariés actionnaires veulent chasser Bpifrance du conseil

Egalité femmes-hommes : l’écriture dite « inclusive », sujet qui divise

Ses défenseurs y voient une manière de respecter l’égalité entre les sexes. Ses opposants lui reprochent d’appauvrir la langue. Mais de quoi s’agit-il ?

Source : Egalité femmes-hommes : l’écriture dite « inclusive », sujet qui divise

Le nouveau combat des anciens contre les modernes ? Nous, en tous cas, nous avons commencé notre chemin vers l’écriture inclusive. Et si l’un de ses détracteurs prétend que « ce n’est pas à la langue de changer les mentalités« , il est indéniable que cela oblige à réfléchir à chaque fois qu’on écrit ou qu’on prononce un texte. Forcément, ce n’est donc pas « neutre » pour l’évolution des mœurs.

Si vous avez envie de vous y mettre, l’article du Monde contient des liens vers 2 guides d’écriture inclusive :

PS : avez vous remarqué que tous les détracteurs de l’écriture inclusive sont… des hommes ? Ooops, pardon, je sors…

Arnaud Montebourg : « Il n’est pas trop tard pour nationaliser Alstom »

L’ex-ministre de l’économie s’insurge, dans une tribune au « Monde », contre la vente de la branche ferroviaire d’Alstom à l’allemand Siemens.

Source : Arnaud Montebourg : « Il n’est pas trop tard pour nationaliser Alstom »

Même si a priori on est loin du secteur télécoms, cette tribune mérite d’être relayée sur ce blog : le raisonnement est parfaitement juste et avéré par l’expérience.

Je me permets, pour les lecteurs non abonnés au Monde, de reprendre la liste des cas cités, où non seulement le secteur des télécoms remonte en tête de liste, mais aussi parce que nous craignons que les mêmes raisonnements néfastes de certains de nos gouvernants s’appliquent au désengagement de l’Etat du capital d’Orange, sur lequel nous avons récemment réagi, sans avoir pour le moment de réponse concrète. (lire l’article du Monde et notre courrier)

Un tableau accablant

Jugeons plutôt. Voici le tableau accablant de la vente en pièces détachées du corps industriel de la France, qui résume trois années d’antipolitique industrielle :

1 – Alcatel vendu au finlandais Nokia : Nokia avait promis le maintien de l’emploi en France, ils licencient au bout de trois ans.

2 – Lafarge dévoré par le suisse Holcim dans le cadre d’une « alliance entre égaux » avec des promesses de maintien du management français : ce management sera plus tard sévèrement éconduit.

3 – L’aéroport de Toulouse-Blagnac : privatisé par le ministère de l’économie au profit d’un oligarque chinois en fuite et poursuivi pour corruption, dans le cadre d’une fausse cession à 49 % qui sont en vérité 51 % en vertu d’un pacte d’actionnaires tenu secret par l’Etat.

4 – La disparition de Technip, fleuron du CAC 40 : vendu au texan FMC, pourtant une entreprise en difficulté qui, après l’absorption dans le cadre d’une « alliance entre égaux », a commencé à déménager le siège social hors de France.

5 -STX, les chantiers navals : vendus aux italiens Fincantieri, dans une « alliance entre égaux » en faisant croire à une fausse nationalisation.

Alstom Transport : aurait dû être nationalisé conformément à l’accord arraché en 2014, et aurait pu racheter l’une des coentreprises dans les énergies renouvelables, est aujourd’hui vendu à Siemens dans une fausse « alliance entre égaux ».

Il y a un point commun à tous ces dossiers. Dans la quasi-totalité d’entre eux, l’Etat disposait du pouvoir juridique d’empêcher la vente, et pouvait à tous coups faire autrement. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il ne l’a pas voulu.

 

 

Risque de privatisation d’Orange : la CFE-CGC monte au créneau

Suite aux déclarations du ministre de l’Economie Bruno Le Maire au début du mois, la CFE-CGC et l’Association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat des salariés de l’opérateur historique s’inquiètent de la possibilité d’une cession des 23% détenus par l’Etat dans le capital du groupe. Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre, elles lui demandent d’éclaircir la position de l’Etat quant au caractère stratégique d’Orange et des participations au capital qu’il prévoit de conserver.

Source : Privatisations : la CFE-CGC d’Orange monte au créneau

Participation de l’Etat dans Orange : la CFE-CGC et l’ADEAS nuancent l’analyse de la Cour des Comptes

Dans son rapport au vitriol sur l’Etat actionnaire, la Cour des comptes n’épargne pas la gestion de sa participation au capital de l’opérateur historique, estimant notamment que « la réticence de l’État à voir sa participation diluée et son influence réduite peut (…) constituer un handicap pour l’avenir d’Orange ».

Face à cette position qui prône un désengagement de l’Etat, la CFE-CGC Orange et l’ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat Salariés) proposent une analyse plus nuancée, développée dans ce communiqué de presse.