Quelles évolutions dans l’engagement des salariés syndiqués ?

La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) a publié en mars une étude sur les formes et implications de l’engagement syndical en France. Si l’on peut déplorer qu’elle s’appuie sur des chiffres datant de 2013, cette étude apporte un éclairage très intéressant sur l’évolution, au cours des années, des modalités et de l’intensité de la participation des adhérents à la vie syndicale. Voici son résumé :

En 2013, 11 % des salariés âgés de 18 à 65 ans déclarent adhérer à une organisation syndicale, 30 % d’entre eux participent régulièrement aux activités de leur syndicat, alors qu’un peu plus de 50 % n’y ont jamais pris part ou très rarement.

Les syndiqués les plus engagés sont plus âgés, moins diplômés et plus souvent ouvriers, que la moyenne des salariés adhérents. En dépit d’un taux de syndicalisation moins élevé que dans la fonction publique, les syndiqués du secteur marchand sont en proportion plus engagés.

Les salariés syndiqués participent plus souvent aux élections professionnelles et aux conflits du travail. Cette plus grande implication dans des causes collectives dépasse les limites de l’entreprise. Ils déclarent plus souvent être membres d’associations caritatives, de défense des droits et intérêts communs, de protection de l’environnement ou de partis politiques. Ils participent plus fréquemment à des activités bénévoles.

Entre 1983 et 2013, la part des adhérents qui participe régulièrement aux activités syndicales a sensiblement diminué dans un contexte de repli de la syndicalisation et l’adhésion intervient de plus en plus tardivement au cours de la carrière. Cette moindre attractivité pour l’engagement syndical va de pair avec un fort recul de l’adhésion à d’autres associations qui marquent un engagement citoyen. Pour autant, les syndicats de salariés comptent plus d’adhérents que la plupart des autres organisations.

Source : De l’adhérent au responsable syndical – Quelles évolutions dans l’engagement des salariés syndiqués ?

Les salariés français victimes de « réunionite aiguë »

Ce n’est pas vraiment une surprise, mais cette étude réalisée par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine vient le confirmer : les salariés français passent en moyenne 4h30 par semaine en réunion, soit 3 semaines par an et plus de 6 pour les cadres ! Mais à peine plus de la moitié de ces réunions sont considérées comme productives…

Source : Les salariés français victimes de « réunionite aiguë »

De la religion en entreprise

Un dossier en deux volets sur ce thème « casse-gueule » (sic) qui engendre « le malaise des syndicats » (re-sic).

Autre son de cloche à la CFE-CGC (cadres) qui a, notamment, mis les pieds dans le plat chez Orange en dénonçant, l’été dernier, une dérive des « ASA », ces autorisations spéciales d’absence (héritées du passé public du groupe de télécoms) qui peuvent être accordées pour les fêtes juives, musulmanes, orthodoxes et boudhistes. L’inflation des demandes devenait ingérable, au point de pourrir l’ambiance sur certains sites, expliquait alors Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC d’Orange, d’autant qu’elle s’accompagnait parfois « de pressions des plus fervents sur leurs coreligionnaires moins pratiquants ». La CFE-CGC a proposé que ces 3 jours de congés annuels soient désormais prélevés sur le stock de RTT, et perdent leur référence religieuse. Même si la direction n’a pas donné suite, une telle prise de position publique sur ce thème reste rare de la part d’un syndicat.

Sources :
La religion en entreprise : la question « casse-gueule » qui monte
Revendications religieuses au travail : le malaise des syndicats

Voyage en e-Estonie

Depuis fin 2014, l’Estonie propose un statut d’e-résident, afin d’attirer les entrepreneurs autour des promesses de l’économie dématérialisée. 20 000 personnes ont déjà effectué cette démarche d’une redoutable simplicité, qui permet de créer son entreprise en une demi-journée et de la piloter depuis l’autre bout du monde.

La carte d’e-Résident, accompagnée d’un lecteur avec port USB qui permet de la brancher sur un ordinateur

Source : Comment je suis devenu e-Estonien

Code du travail : l’accord d’entreprise doit-il primer ?

Depuis quelques jours, Emmanuel Macron et son premier ministre rencontrent les partenaires sociaux pour préparer le terrain à une réforme du Code du travail. L’axe majeur de leur projet serait le renforcement de la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche et les dispositions législatives. Les défenseurs de cette inversion de la hiérarchie des normes considèrent qu’une telle souplesse est nécessaire pour mieux répondre aux besoins des entreprises, et donc pour développer l’emploi. Ses opposants y voient au contraire une façon de fragiliser les salariés en favorisant le dumping social.

Gilbert Cette, économiste français spécialisé dans l’étude du marché du travail, des temps de travail et de la productivité, et Emmanuel Dockès, professeur en droit du travail, débattent de de cette question.

Protection des données : quelles incidences pour l’entreprise ?

Applicable à compter de mai 2018, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) va impacter l’ensemble de la vie juridique de l’entreprise. Les avocats Eric Caprioli et Isabelle Cantero évoquent les conséquences de cette réglementation européenne.

Source : Quelles incidences de la protection des données personnelles sur le droit de l’entreprise ?

Réforme du code du travail : ce que veut faire Emmanuel Macron

Assouplissement du temps de travail, flexibilité pour les entreprises, ordonnances… Le président de la République reçoit, ce mardi 23 mai, les partenaires sociaux pour évoquer les pistes de sa réforme.

Source : Réforme du code du travail : ce que veut faire Emmanuel Macron

Consultation des e-mails par l’employeur : les grands principes

Maître Rodolphe Olivier, avocat associé à CMS Bureau Francis Lefebvre, nous propose une mise au point sur la législation en matière de consultation par les employeurs des e-mails reçus et envoyés par leurs salariés sur leur lieu de travail.

Source : Consultation d’e-mails par l’employeur : rappel des principes

Un serious game autour des risques psychosociaux

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) vient de lancer le premier jeu de sa gamme « Travail & Réalités ». Il s’adresse aux acteurs de la prévention des risques (RH, membre de CHSCT, préventeurs, employeurs, …) qui éprouvent des difficultés pour intégrer les risques psychosociaux (RPS) dans le document unique de leur entreprise. Avec ce jeu de plateau associant plusieurs supports (vidéos, cartes, livret de l’animateur, etc.), l’Anact mise sur la ludopédagogie pour favoriser la participation du plus grand nombre et faciliter l’appropriation du sujet, en permettant d’analyser des situations réelles et d’élaborer des actions de prévention.

Source : Le jeu « Les RPS dans le document unique »

Marché B2B : SFR, BT et Verizon réclament 2,7 milliards d’euros à Orange

Les trois opérateurs ont saisi le tribunal de commerce de Paris pour réclamer des réparations à Orange, auxquels ils reprochent des pratiques anticoncurrentielles sur le marché entreprises.

Les concurrents de l’opérateur historique lancent donc les grandes manœuvres, concomitamment à la consultation de l’Arcep sur la possible ouverture du réseau d’Orange aux petits » opérateurs du marché B2B, mesure soutenue en début de semaine par l’Autorité de la Concurrence via un communiqué.

Source : Trois opérateurs réclament 2,7 milliards d’euros à Orange

Présidentielle : les syndicats ont-ils tout à perdre ?

La période post-élection s’annonce compliquée à négocier pour les syndicats de salariés, leur position n’étant pas acquise dans les dispositifs imaginés par les deux candidats encore en lice pour présidence : Marine Le Pen plaide pour ce qu’elle appelle une « véritable liberté syndicale », susceptible de permettre à de nouvelles organisations d’émerger et, donc, de réduire l’influence de celles déjà en place. Emmanuel Macron entend, pour sa part, réformer le code du travail par ordonnances et renouveler le dialogue social en donnant la priorité aux négociations d’entreprises ou de branches.

Voici un débat autour de cette question entre Véronique Descacq, Secrétaire générale adjointe de la CFDT, François Hommeril, Président de la CFE-CGC, et Catherine Perret, Secrétaire nationale de la CGT en charge de la formation initiale et professionnelle.

Assurance chômage : les nouvelles règles de l’indemnisation

La semaine dernière, organisations patronales et syndicales sont parvenues à trouver un accord, signé aujourd’hui par la CFE-CGC, sur la nouvelle convention d’assurance chômage applicable à compter du 1er septembre prochain. Cet article en présente les principales nouvelles mesures.

Source : Assurance chômage : les nouvelles règles de l’indemnisation

Discriminations au travail : un tableau assez sombre

En fin de semaine dernière, le Défenseur des Droits et l’Organisation Internationale du Travail ont dressé un constat inquiétant dans la 10ème édition de leur Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi.

L’emploi apparaît comme un milieu particulièrement discriminant, une personne sur deux considérant que les discriminations sont fréquentes au cours d’une recherche d’emploi et une sur trois dans la carrière. Les expériences déclarées par les personnes en activité – en emploi ou chômage – confirment ces représentations puisqu’un tiers de la population active (34 %) rapporte des discriminations liées au sexe, à l’âge, à la grossesse ou la maternité, à l’origine, aux convictions religieuses ou au handicap et à la santé, dans son parcours professionnel au cours des 5 dernières années. (…) Le fait d’être une femme dans le halo de la maternité, d’être un jeune homme d’origine extra-européenne, ou d’être en situation de handicap, apparaissent comme des caractéristiques associées à des taux particulièrement élevés d’expériences d’inégalités de traitement.

Source : Discrimination au travail: une réalité violente

Comment les syndicats sont utiles aux salariés… et aux entreprises

En 1984, le livre « What Do Unions Do? », écrit par les économistes et universitaires américains Richard B. Freeman et James L. Medoff, soutenait notamment l’idée, plutôt révolutionnaire à l’époque, selon laquelle les syndicats pouvaient contribuer à l’amélioration de la performance économique des entreprises.

Plus de 30 ans après la publication de cet ouvrage, Richard B. Freeman et deux autres universitaires, dont le Français Patrice Laroche, se sont repenchés sur les résultats de l’étude menée aux Etats-Unis en 1984, pour savoir s’ils avaient bien résisté à l’épreuve du temps et s’il était possible de généraliser leurs conclusions à l’ensemble des pays industrialisés : le passage au crible de plus de 300 études empiriques sur la question montre bien que la productivité est généralement supérieure dans les entreprises où des syndicats sont présents, dans la mesure où représentants des salariés et employeurs coopèrent.

Source : Comment les syndicats sont utiles aux salariés… et aussi aux entreprises