L’article du Nouvel Obs « Voici le roman d’entreprise » met en avant trois ouvrages qui mettent sous les projecteurs la vie du salarié en entreprise.
Les deux romans, Retour aux mots sauvages, par Thierry Beinstingel, et L’Enquête, par Philippe Claudel, s’inspirent directement de France Télécom, devenue entreprise emblématique d’un mode de (dys)fonctionnement qui malheureusement s’étend bien au-delà de l’opérateur téléphonique.
Nous étions des êtres vivants, par Nathalie Kuperman constitue un témoignage direct de l’expérience vécue lors du rachat de Fleurus Presse. On pourrait y ajouter le roman d’Isabelle Desesquelles, Fahrenheit 2010, chroniqué par Pierre Assouline, qui s’inspire directement du rachat de la Librairie Privat à Toulouse – dont Isabelle Desesquelles était la directrice – par l’enseigne Chapitre. Ces derniers témoignages montrent que, jusque chez les « passeurs du sens » que constituent les journalistes et les libraires, on veut aussi détruire le sens au travail et le sens du travail.
L’art est toujours le reflet du monde dans lequel il s’inscrit, et de la manière dont les hommes le perçoivent. A l’ère contemporaine, les artistes sont de plus en plus des « lanceurs d’alertes » qu’il convient d’écouter avec attention, parce qu’ils font partie des derniers citoyens dont la parole est libre. Souhaitons que ceux-là soient entendus, et que leurs mots contribuent à faire changer le monde de l’entreprise, comme nous souhaitons aussi le faire en en décryptant les enjeux.
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