Les incertitudes qui touchent le monde du professionnel… Notre travail a-t-il encore un sens ? Stress, épuisement, harcèlement, compétition, pression économique, précarité…
C’était le thème de l’émission « Le téléphone sonne » d’hier soir, où intervenait notamment Jean-Philippe Bouilloud, récemment intervenu dans l’un de nos séminaires CFE-CGC/UNSA.
Réécouter l’émission sur le site de France Inter.
Il reste à ajouter que cette compétition toujours plus extrême dans laquelle on entraîne les salariés est l’aboutissement d’une mauvaise régulation du système libéral, basé sur la concurrence censée bénéficier aux consommateurs, qui actuellement détruit tout à la fois les emplois, le pouvoir d’achat, et la santé des salariés.
Tant que la prise de conscience n’aura pas eu lieu, et en conséquence les mesures prises au plus haut niveau de l’État (ou par les salariés eux-mêmes au travers d’actions collectives permettant de faire pression pour que ça change) que l’emploi est la colonne vertébrale de tout notre écosystème économique et du « vivre ensemble », la situation ne fera qu’empirer. L’emploi est en effet le seul vrai garant du pouvoir d’achat, et donc de la consommation – moteur de croissance clef dans notre pays. En période de plein emploi, ou quasiment, il est également plus facile pour les salariés de négocier un meilleur partage de la valeur produite, mais aussi de meilleures conditions de travail, tandis qu’aujourd’hui le chantage à l’emploi, explicite ou implicite, oblige les salariés à se soumettre, fusse au détriment de leur santé, voire de leur vie. Est-il normal dans une société dite « développée » qu’autant de gens soient contraints de consommer des antidépresseurs pour faire face à leurs conditions de travail ? Assurément non. Le travail peut au contraire être un facteur d’épanouissement et de stabilité pour les individus… à condition toutefois qu’il ne soit pas instrumentalisé à l’unique profit des détenteurs du capital.