L’idée d’une irrémédiable raréfaction du travail sous l’effet de l’automatisation et la robotisation ne fait pas consensus. De quoi justifier une discussion entre Marie-Claire Carrère-Gée, Présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi, qui a récemment publié une étude relativisant l’impact de la révolution numérique sur le volume d’activité, Dominique Méda, philosophe et sociologue spécialiste de cette thématique, auteure, dès 1995, de l’ouvrage « Le travail : une valeur en voie de disparition », et Raphaël Liogier, philosophe et sociologue, récent auteur de l’essai « Sans emploi : condition de l’homme postindustriel ».
A tant focaliser sur le remplacement d’un travailleur par un automate l’on perd complètement de vue la véritable problématique : ce n’est pas tant que les métiers disparaissent, mais plutôt que les nouveaux outils permettent à un homme d’abattre seul, et parfois plus rapidement, des tâches qui pouvaient autrefois en nécessiter dix autrefois.
Donc certes, nombre d’emplois évoluent plutôt que de disparaître, mais que fait-on de ces neufs hommes dont nous n’avons plus besoin ?