Revue de presse: Le Parisien de jeudi consacrait sa Une et deux autres pages à la pratique courante du cumul des mandats, et parfois des postes, parmi les dirigeants des grandes entreprises françaises. Ce dossier né de l’affaire Proglio à EDF et Veolia cite Daniel Lebègue, président de l’Institut français des administrateurs (IFA): «Cent personnes concentrent dans leurs mains plus de 40% du total des mandats des conseils d’administration des principales entreprises françaises.»
Daniel Lebègue relève que cette concentration n’existe plus ailleurs dans le monde. Il cite entre autres les responsables de General Electric, qui ont reçu pour consigne de n’accepter aucun autre mandat externe. Le cumul pose un problème d’efficacité, relève Le Parisien:
« Un administrateur investi doit consacrer trois jours par mois à son mandat, estime l’IFA (un mois et demi de travail par an). «Comment celui qui dirige une entreprise de 80.000 salariés, qui a les responsabilités d’une dizaine de filiales, peut-il passer deux, quatre, dix jours par mois à travailler pour une autre société?», interroge Daniel Lebègue.
Se pose aussi la question de la « bonne gouvernance ». Elle exige qu’une majorité d’administrateurs soit indépendant vis-à-vis de la société. L’administrateur doit prendre des décisions au nom du seul intérêt social de l’entreprise », relève le responsable de l’IFA, ce qui n’est pas forcément le cas lorsque les administrateurs se recrutent entre eux. »
Autre conséquence de cette consanguinité, qui est une «catastrophe», pour Pierre-Henry Leroy, fondateur du cabinet Proxinvest, ces dirigeants issus des mêmes écoles et fréquentant les mêmes cercles «sont complètement déconnectés de la réalité. Résultat : ils n’ont même pas vu venir la crise financière.»
L’exemple de Didier Lombard
Le Parisien consacre plusieurs encadrés à différents cas de dirigeants cumulards. Dont celui de Didier Lombard, qui outre son poste de PDG de France Télécom siège au conseil d’administration et au conseil stratégique de Thales, est administrateur et président du comité de gouvernance et de nominations de Thomson (devenu maintenant Technicolor), et siège aux conseils de surveillance de ST Microelectronics et de Radiall.
Le quotidien indique que sa rémunération en 2009 a été de 1,655 million d’euros (900.000 € de fixe, 750.210 € de rémunération variable et 3.885 € de rémunération en nature). « Chez Thales, il a perçu 29.000 € en jetons de présence en 2008, et 33.938 € de jetons de présence chez Thomson. Au conseil de surveillance de ST Microelectronics, il a touché 98.250 € de jetons de présence en 2008. Et 7.000 € de jetons de présence chez Radiall. » Son commentaire au Parisien: « Didier Lombard explique qu’il se ‘consacre à 100% à son entreprise’. Ses autres activités sont réservées aux ‘week-ends et aux jours fériés’. »
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