Nous serons sept milliards d’humains en 2011 (12 ans après le cap des six milliards en 1999), mais nous venons en ce mois de juillet de franchir un autre palier en milliards, celui des cinq milliards d’abonnements au téléphone mobile, selon une estimation que vient de publier Ericsson.
Le constructeur de réseaux de téléphonie mobile évalue le rythme à deux millions d’abonnements mobiles supplémentaires par jour, et estime que sur ces cinq milliards d’abonnements, plus de 500 millions (soit 10%) sont des abonnements 3G.
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Cette croissance rapide du marché de la téléphonie mobile tient largement à des marchés émergents comme l’Inde et la Chine, indique Ericsson. En 2000, on comptait 720 millions d’abonnements mobiles dans le monde, soit moins que le nombre que l’on compte maintenant dans la seule Chine – le pays compterait près de 800 millions d’abonnés mobiles et 380 millions d’internautes.
Les abonnements Internet par téléphone portable croissent à la même vitesse, et devraient atteindre 3,4 milliards d’ici 2015, selon Ericsson, contre 360 millions en 2009.
Les abonnements mobiles sont une nécessité pour certains, estime le constructeur, qui cite les gens qui n’ont pas accès à une banque pour transférer de l’argent, les pêcheurs et les fermiers pour être alertés d’un changement météo brusque, les villageois pour avoir des soins médicaux…
Dans les pays développés, « les appareils connectés, plus que les personnes, mènent l’augmentation du trafic réseau ». Le constructeur rappelle qu’en décembre 2009, un autre tournant majeur a été atteint, lorsque le trafic données a dépassé le trafic voix. La montée des communications M2M, Machine-to-Machine, sera une composante clé de la future croissance de l’industrie des télécoms mobiles, prévoit Ericsson.
1° Ce cocorico statistique est à prendre avec des pincettes, comme d’ailleurs toutes les proclamations sur des parcs de mobiles à considérer comme douteuses dès qu’on dépasse 75-80% d’une population (sauf à croire que même les bébés au berceau ont un mobile); pour se valoriser beaucoup oublient de retrancher les abonnements terminés ou périmés (cartes prépayées). A ce petit jeu la France, plutôt honnête, finit par passer pour ringarde ce qui n’est pas son cas.
2° L’affirmation que « le trafic données a dépassé le trafic voix » relève de la galéjade; quand on fait sérieusement un calcul estimatif, on trouve en général un trafic data inférieur à 1/1000 du trafic de la téléphonie classique circuits (exprimés en bits/s, le ratio de conversion étant que 1Mb/s vaut 5 erlangs circuits). C’est un exercice certes difficile où il faut jongler avec des puissances de 10, des nombres d’heures de trafic dans l’année, ne pas confusionner des bits et des octets. C’est d’ailleurs inquiétant car si des saturations sont déjà constatables avec de si faibles niveaux de trafics data, comment ça va se passer quand on voudra mettre toute la voix sur IP ?