Pour l’Arcep, la convergence télécoms-médias menace le développement des réseaux

Dans une interview au Financial Times, Sébastien Soriano s’inquiète que l’intérêt de SFR et Orange pour les médias ne freine leurs investissements dans la 4G et la fibre.

Après sa prise de position de début janvier qui avait déclenché un affrontement avec Orange (et une réaction de notre syndicat), voilà encore une nouvelle communication malheureuse du président de l’Arcep, qui intervient alors même que les opérateurs multiplient les signes attestant de leur engagement sur le développement des réseaux, à l’instar d’Orange tout récemment.

Source : Pour l’Arcep, la convergence entre les télécoms et les médias menace les réseaux

En attendant la fibre, Bouygues Telecom s’appuie sur la 4G pour fournir du très haut débit fixe

Soulignant en creux les difficultés de déploiement de la fibre optique, notamment dans les zones rurales, Bouygues lance une offre très haut débit fixe reposant sur l’utilisation d’une box 4G.

Source : Bouygues Telecom généralise sa 4G Box pour du très haut débit fixe

Bouygues part en campagne pour démocratiser l’Internet des Objets

Objenious, la filiale de Bouygues Télécom dédiée à l’Internet of Things a déployé son réseau LoRa (communication longue distance à bas débit) en 2016, et affirme couvrir 84% du territoire et 93% de la population. Ses dirigeants misent sur une politique de partenariats pour développer les usages et lancent une campagne de communication reprenant les codes des politiques.

Source : Objenious part en campagne pour démocratiser l’internet des objets

Affrontement Arcep-Orange sur la fibre : les pièces du dossier

Interviewé lundi dans Les Echos à l’occasion des vœux de l’Arcep pour 2017, Sébastien Soriano, son Président, déplorait le retard de la France dans la 4G et l’Internet fixe à très haut débit, appelait les opérateurs à investir plus dans leurs réseaux et se prononçait pour… un renforcement de la régulation d’Orange dans la fibre, affirmant vouloir « attaquer les derniers bastions de son monopole ».

Si les concurrents de l’opérateur historique, forcément, se félicitent de cette prise de position, il n’en est évidemment pas de même chez Orange.
La CFE-CGC a été la première à réagir, dans un communiqué de presse paru mardi, s’interrogeant notamment sur la justesse de l’analyse du régulateur des télécoms selon laquelle « c’est donc l’acteur qui investit le plus qui devrait être sanctionné », et appelant le gouvernement à intervenir face à ces mesures « visant à punir, une fois de plus, l’opérateur dont le défaut majeur est d’être issu d’un ancien monopole d’État ».
La Direction d’Orange lui a emboité le pas, par la voix de son Directeur général délégué, Pierre Louette, qui affirme : « Si certains concurrents sont en retard, si des erreurs ont été commises, ce n’est pas à nous de les payer. Laissez-nous déployer en paix ! ».

Sources :
S. Soriano : « Les opérateurs télécoms doivent mettre les bouchées doubles dans les investissements »
Le régulateur veut des obligations spécifiques pour Orange dans la fibre
Nouvelles contraintes réglementaires sur la fibre : injustes et contre-productives pour la croissance et pour l’emploi en  France
Orange au régulateur : « Laissez-nous déployer la fibre en paix ! »

Télécoms en France: les prix vont augmenter, c’est une bonne chose

La France est toujours le pays le moins cher dans le domaine des télécoms mais un mouvement haussier commence, et c’est une bonne chose. Par Charles Cuvelliez, chargé d’enseignement à l’Ecole Polytechnique de Bruxelles (ULB)

Source : Télécoms en France: les prix vont augmenter, c’est une bonne chose

François Fillon contre les fonctionnaires de France Télécom: où sont VRAIMENT les compétences?

« Vous pensez qu’il y aurait de l’Internet en France si on avait toujours France Télécom avec des fonctionnaires? », s’interroge François Fillon. Une réponse.

Source : François Fillon contre les fonctionnaires de France Télécom: où sont VRAIMENT les compétences?

Une tribune de Sébastien Crozier & Hélène Marcy dans le HuffPost, pour répondre aux propos insultants de M. Fillon au CES de Las Vegas.

Ces défis qui attendent les opérateurs français en 2017

Après une année notamment marquée par l’échec de la recomposition du paysage des télécoms français, 2017 promet d’être également animée. Voici une revue de détail des principaux enjeux du secteur, dans un contexte de marché toujours aussi concurrentiel.

Source : Les six défis qui attendent SFR, Free, Orange, Bouygues Telecom en 2017

Les petits opérateurs pour les entreprises prêts à s’unir

Source : Les petits opérateurs pour les entreprises prêts à s’unir, High tech

Un article qui forcément amène des remarques, ne serait-ce qu’à partir de quelques morceaux choisis :

Intro

C’est une critique récurrente dans la bouche de Sébastien Soriano, le président de l’Arcep : le marché des télécoms pour entreprises doit davantage s’ouvrir à la concurrence.

Conclusion

Alors que le déploiement du très haut débit est une priorité en France, les opérateurs alternatifs ne demandent qu’une chose : pouvoir fournir la fibre à leurs clients.

Notre analyse

Le régulateur français (et les gouvernements successifs) a choisi la concurrence par les infrastructures, avec le maximum d’opérateurs actifs sur le marché. Or, déployer la fibre nécessite de gros investissements, qui ne sont pas à la portée de tous, surtout si le marché est trop morcelé : rappelons une fois encore que les télécommunications sont une industrie d’économies d’échelles, et qu’une masse significative de clients est nécessaire pour rentabiliser les déploiements de réseaux.

Une fois de plus, on constate que les voies de régulation choisies ne fonctionnent pas. Si on les change en cours de route pour imposer aux grands opérateurs d’ouvrir leurs réseaux aux acteurs qui n’ont pas participé au risque d’investissement, ils n’hésiteront pas à stopper les leur… qui n’ont de raison d’être que s’ils ont de bonnes chances de les rentabiliser, ce qui n’est pas gagné d’avance sur le marché français.
La rentabilité du mobile a déjà été détruite en 2012, et plus de 10 000 emplois avec dans le secteur des télécoms françaises. Si l’on détruit aussi celle de la Fibre, on peut s’attendre au pire : à libéraliser le marché à outrance, on a favorisé l’installation aux commandes des grands acteurs de Directions financières dont la préoccupation première n’est pas l’aménagement du territoire, ni le développement de l’emploi, mais la rentabilité la plus rapide possible pour que les marchés financiers continuent de les suivre.

A refuser sans cesse de regarder les implications globales de la libéralisation, on se retrouve régulièrement dans des impasses ! Et une fois de plus, on ne peut que s’interroger sur les compétences économiques de ceux qui nous gouvernent…

AT&T-Time Warner : débat autour d’un méga-deal qui pourrait en entraîner bien d’autres

Pour beaucoup d’observateurs, cette mégafusion à plus de 85 milliards de dollars pourrait déclencher une accélération des opérations de concentration entre les acteurs des médias et ceux des télécoms aux Etats-Unis, si elle était autorisée par le régulateur américain. Mais ce mariage fait débat, ses détracteurs craignant un amoindrissement de la concurrence au détriment des consommateurs.

Source : AT&T-Time Warner : ce méga-deal qui pourrait en entraîner tant d’autres

Le très fort coup de pression de SFR sur Canal+

L’opérateur au carré rouge multiplie les emplettes dans les médias et les contenus. Ainsi, cette semaine, il a soufflé à Canal+ l’exclusivité des chaînes Discovery et NBCUniversal. Du cinéma en passant par le sport et le divertissement, SFR a considérablement étoffé son offre ces derniers mois, poursuivant dans sa stratégie de convergence et se positionnant comme un concurrent de plus en plus sérieux face à la chaîne de Vincent Bolloré. L’opérateur vient d’ailleurs d’annoncer le lancement prochain d’une offre de télévision par satellite, vouée à concurrencer frontalement Canalsat.

sfr_medias

Source : Le très fort coup de pression de SFR sur Canal+

Même à l’heure du numérique, les fermetures d’agences bancaires pèsent encore sur la fidélité des clients

Depuis quelques mois, nombre de banques françaises adoptent une même stratégie de réduction du nombre de leurs agences. Elles les justifient généralement par une volonté de s’adapter à l’évolution des comportements de leurs clients, ces derniers fréquentant moins les agences sous l’impact de la « digitalisation » des services bancaires. Les banques semblent cependant oublier quelques évidences : que cette appétence pour les canaux numériques ne concerne pas tous les clients, que tous les services ne peuvent pas être dématérialisés avec une même efficacité, et que le passage aux outils en ligne ne se fait pas du jour au lendemain, bref qu’un peu de contact humain leur est encore nécessaire.

L’étude mondiale du cabinet Bain & Company arrive à point nommé pour le leur rappeler, la France figurant parmi les pays les plus rétifs à cette digitalisation des services bancaires au détriment du réseau physique. Ainsi, plus de 40% des clients français se sont tournés vers la concurrence suite à la fermeture d’une agence. L’image de marque de la banque est également impactée par une telle stratégie : le taux de recommandation d’une enseigne par les clients (le fameux Net Promoter Score) chute de 21 points (!) après la  fermeture d’un point de vente.

Une étude dont les résultats sont sans doute valables pour bien des secteurs d’activité…

nps_banques

Source : A l’heure du numérique, les fermetures d’agences pèsent encore sur la fidélité des clients

Télécoms : BT forcé de séparer son réseau du reste de ses activités

Source : Télécoms : BT forcé de séparer son réseau du reste de ses activités, High tech

Une sorte de coup de tonnerre dans le paysage des télécoms européennes : aux débuts de la dérégulation du marché, BT était l’opérateur historique qui était allé le plus loin dans la démarche de séparation de ses activités « réseau », en les logeant dans une entité spécifique. A l’époque, cela avait été salué par la régulation britannique et européenne, comme un acte garant d’une gestion « loyale » du réseau à l’égard de l’ensemble des compétiteurs.

Aujourd’hui, le régulateur demande la séparation juridique… et la menace de la séparation fonctionnelle ressurgit, comme un épouvantail qu’on agite sous le nez de tous les opérateurs : en France, on reproche à Orange… d’être en phase avec son plan de marche en termes d’investissement sur la Fibre, et du coup d’être leader sur son marché domestique. L’idéologie de la concurrence effrénée continue de déboucher sur des absurdités :

  • on ne peut pas à la fois prôner la concurrence par les infrastructures (position du régulateur français notamment) et pénaliser ceux qui investissent, pour le bénéfice collectif de tous les acteurs économiques du territoire, qui ont besoin  de couverture et de débit ;
  • les télécommunications, et particulièrement l’activité d’opérateur de réseau, sont une industrie d’économies d’échelles, où atteindre une taille critique en termes de nombre de clients connectés à son réseau est la clef de voute d’une rentabilité suffisante pour assurer la capacité future d’investir, tout en maintenant des tarifs de détail accessibles pour les consommateurs. Toutes les études économiques le démontrent, et ce depuis longtemps (revoir la présentation de Laurent Benzoni, Professeur à la Sorbonne et spécialiste de la régulation, très explicite à ce sujet).

Or, que constate-t-on dans la réalité, et en particulier à l’égard des opérateurs historiques, soupçonnés de toute les turpitudes monopolistiques ?

  • On les empêche d’amortir correctement leurs infrastructures, et on les oblige à comprimer leurs personnels (la suppression de postes est actuellement, chez Orange notamment même si c’est par le biais des départs en retraite, la principale source d’économie du Groupe pour maintenir son EBITDA en France), en imposant le maintien de 4 opérateurs sur des marchés qui en réalité ne peuvent en supporter que 3 dans des conditions économiques viables à moyen/long terme.
  • Dès qu’un acteur historique se démarque par son efficacité économique, on le menace de devoir partager ses infrastructures avec les autres acteurs, à prix coûtant ou quasiment, l’empêchant ainsi d’obtenir le retour sur investissement prévu lors des décisions de déploiement des réseaux.

Au final, les revenus des opérateurs télécoms en Europe sont en baisse continue, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis ou en Afrique. C’est en soi une aberration économique, alors que le service offert aux consommateurs ne cesse d’augmenter, en débit, en volumes d’échanges, et en couverture. L’emploi dans la filière, lui, ne cesse de se dégrader.

Il serait temps que les régulateurs prennent enfin leurs responsabilités, en matière de préservation des emplois, mais aussi de viabilité économique du marché dans la durée : si l’on veut faire de l’Europe la « Digital Society », encore faut-il que les opérateurs de télécommunications aient un intérêt à poursuivre leur activité sur le territoire (les opérateurs européens qui sont également présents outre-Atlantique regardent de plus en plus les USA comme un eldorado, et peut-être le lieu privilégié de leurs opérations pour le futur, étant tous à la peine en Europe) et le déploiement des réseaux de nouvelles générations.

Si l’on veut que l’Union européenne retrouve la confiance des peuples, il est temps qu’elle agisse vraiment pour le développement économique global de nos territoires, et non pour l’étouffement à petit feu d’activités censées porter les espoirs du futur. Que tous ceux qui la font s’interrogent également sur leurs responsabilités en matière de vote populiste : c’est tout à fait d’actualité !

 

Et si Patrick Drahi finissait par revendre SFR ?

Confronté aux difficultés de l’opérateur au carré rouge en France, Patrick Drahi, pourrait-il être tenté de vendre SFR ? Certains de ses concurrents ne l’excluent pas à terme, même si ce scénario est qualifié de « ridicule » chez Altice.

patrick_drahi

Source : Et si Patrick Drahi revendait un jour SFR ?

Les doléances des entreprises de la Silicon Valley à Donald Trump

Le nouveau Président des Etats-Unis ne semble pas porter une affection particulière aux géants américains de la « tech », mais ces derniers tentent d’enterrer la hache de guerre et de sauvegarder leurs intérêts. Dans une longue lettre ouverte adressée à Donald Trump, l’Internet Association, qui regroupe 40 des plus importantes entreprises américaines du Web, s’est efforcée de le sensibiliser sur des thématiques telles que la protection du chiffrement des données, le soutien à l’immigration des travailleurs qualifiés, la sauvegarde de la neutralité du Net et… les « barrières au développement de l’Internet » mises en œuvre par l’Europe.

trump

Source : Immigration, chiffrement… Les doléances de la Silicon Valley à Donald Trump