Verizon rachète Yahoo! pour près de 5 milliards de dollars

Avec cette acquisition, l’opérateur américain Verizon met la main sur les nombreux services en ligne de Yahoo! (mail, actualités, finance, etc.), sur son moteur de recherche, sur sa régie publicitaire et sur ses biens immobiliers.

Après le rachat d’AOL et de la majeure partie des activités publicitaires de Microsoft, Verizon poursuit sa stratégie de diversification dans la publicité en ligne, censée compenser la stagnation de son chiffre d’affaires dans le mobile.

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Source : Yahoo! vend son cœur de métier à Verizon pour 4,4 milliards d’euros

Privacy Shield : sitôt adopté par Bruxelles, déjà critiqué

Approuvé en fin de semaine dernière par les Etats membres et adopté aujourd’hui par la Commission européenne, le Privacy Shield, qui encadrera le transfert des données personnelles des citoyens européens vers les Etats-Unis, reste très contesté.

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Source : Données personnelles : Bruxelles lance un nouveau cadre juridique pour les transferts vers les Etats-Unis

A voir : la carte interactive de la CNIL sur les niveaux de protection des données dans le monde

Quels pays respectent les normes européennes de protection des données personnelles ? C’est la question à laquelle entendre répondre la CNIL à travers une carte interactive listant les lois et le niveau de protection offerts dans chaque pays.

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Logiquement, dans l’attente de l’adoption du Privacy Shield, jugé insatisfaisant en l’état par les CNIL européennes, la carte mentionne que les Etats-Unis ne sont pas, pour l’instant (?), « reconnu[s] comme adéquat[s] par l’UE ».

Source : Une carte de la CNIL pour savoir où vos données peuvent être exportées

L’ogre Google veut dévorer la Smart City

Le géant américain va profiter des bornes de Wifi public déployées dans les villes par sa filiale Sidewalk Labs, et de la plateforme Big Data qu’elle développe pour les acteurs du transport, pour étendre son emprise sur la Smart City.

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Source : L’ogre Google va dévorer la smart city, et il vaut mieux s’y préparer

Privacy Shield : les CNIL européennes ne sont pas satisfaites

Conclu début février après d’intenses négociations, le Privacy Shield, accord encadrant le transfert des données personnelles des citoyens européens vers les Etats-Unis, ne convient pas en l’état au G29 des CNIL européennes : trop imprécis, proposant des mesures trop complexes à mettre en œuvre, et ménageant aux Etats-Unis trop d’exceptions permettant une collecte massive des données.

Certes, l’avis du G29 n’est que consultatif, mais si la Commission européenne, qui doit en principe statuer sur le Privacy Shield en juin, choisissait de l’ignorer, elle prendrait le risque de voir les CNIL européennes se tourner vers la Cour de justice de l’Union européenne, pour un combat judiciaire qui pourrait prendre plusieurs années…

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Source : Privacy Shield : les CNIL européennes veulent davantage de garanties

Le FBI se passe d’Apple pour faire parler l’iPhone d’un terroriste

C’est la fin d’un bras de fer de plusieurs semaines entre le FBI, qui souhaitait pouvoir accéder aux données contenues dans l’iPhone d’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino (2 décembre 2015, 14 morts), et Apple qui refusait de collaborer, pour ne pas créer « un dangereux précédent ». Le FBI avait lancé une procédure d’injonction judiciaire, et on s’orientait vers un procès, lorsque les autorités ont finalement annoncé avoir « accédé avec succès aux données stockées sur l’iPhone » et n’avoir « plus besoin de l’assistance d’Apple ».

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Au-delà de l’identité du mystérieux « tiers » (une société israélienne spécialiste du mobile ?) qui a fourni la solution technique permettant de débloquer l’iPhone, cet épilogue laisse en suspens un certain nombre d’interrogations, remettant notamment sur le tapis la question de l’antagonisme entre sécurité publique et protection de la vie privée. Certes, l’appareil à « cracker » était celui d’un terroriste, mais demain, ce pourrait celui de n’importe qui, et ce avec beaucoup moins de publicité : à défaut d’une victoire juridique, les autorités pourraient bien avoir remporté une victoire technique bien plus menaçante pour nos libertés.

Source : Le FBI n’aura pas eu besoin d’Apple pour débloquer l’iPhone de San Bernardino

Le Privacy Shield apporte-t-il plus de garanties que le Safe Harbor ?

Ce 2 février, après des discussions âpres et tendues, l’Union européenne et les Etats-Unis sont parvenus à un accord sur l’encadrement du transfert des données entre les deux continents. Le « Privacy Shield » vient remplacer le « Safe Harbor », en vigueur jusqu’à son invalidation en octobre dernier par la justice européenne qui, au regard des révélations d’Edward Snowden, avait considéré que la sécurité des données personnelles des citoyens européens aux Etats-Unis n’était plus assurée.

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Cette fois, plus de problème, assure le communiqué de presse qui entérine l’accord : « les Etats-Unis ont exclu la surveillance de masse sans discernement sur les données personnelles transférées aux États-Unis dans le cadre du nouvel accord ». Par ailleurs, « les compagnies américaines qui souhaitent importer des données à caractère personnel en provenance d’Europe devront respecter de solides obligations sur la façon dont les données personnelles seront traitées et les droits individuels garantis ». Enfin, un médiateur sera mis en place au sein du Département d’Etat américain, afin de traiter les plaintes des citoyens européens.

Accueilli par des réactions tièdes, voire franchement hostiles (une « plaisanterie » pour l’eurodéputé franco-allemand Jan Philipp Albrecht, un accord « universellement critiqué » pour Edward Snowden), cet accord semble, il est vrai, très politique et extrêmement difficile à mettre en place, tant il va nécessiter un accroissement important du contrôle exercé par l’administration américaine sur ses entreprises.
Saluant la conclusion de cet accord, les CNIL européennes attendent encore d’en connaître le contenu précis pour juger. Elles donneront un avis définitif fin mars après avoir étudiée les documents écrits qui doivent leur être communiqués.

Sources :
Transferts de données : le Privacy Shield, une jolie coquille vide ?
Privacy Shield : les Cnils européennes attendent plus que des mots pour trancher

L’investissement dans le numérique, solution miracle pour doper la productivité française ?

Depuis le milieu des années 90, la France subit, comme l’ensemble de ses voisins européens, un ralentissement marqué de la croissance de sa productivité horaire de travail, désormais passée sous la barre des 1% par an, enregistrant, depuis la crise de 2008, un net décrochage par rapport aux Etats-Unis. A l’origine de cette constatation, France Stratégie, l’organisme gouvernemental d’études stratégiques et prospectives, vient de publier une note d’analyse sur les causes de ce phénomène.

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Pour une fois, ce n’est pas l’insupportable coût du travail qui est mis en cause, mais le manque d’investissement dans le numérique des entreprises tricolores, contrairement à leurs consœurs américaines. Plus qu’un sous-investissement, l’étude évoque un « mal-investissement », auquel s’ajoute une surprotection des entreprises vieillissantes et peu productives. Ainsi, le processus de « destruction créatrice », cher à Joseph Schumpeter, qui a eu lieu aux Etats-Unis, ne s’est pas pleinement produit, empêchant le renouvellement du tissu productif, tandis que les rigidités légales et réglementaires contribuent elles aussi à limiter le développement des entreprises les plus productives.

La bonne nouvelle, c’est que « la plus grande diffusion des technologies numériques et la recomposition d’une partie du tissu productif pourrait assurer un rebond non négligeable des gains de productivité ». Pour favoriser ce « rebond », le rapport France Stratégie dresse trois actions à suivre :

  • renforcer les compétences des salariés, à travers une politique d’éducation ambitieuse alliant réforme structurelle de la formation initiale et augmentation des moyens pour la formation continue ;
  • aider les entreprises les plus innovantes, via une simplification administrative et fiscale, des réformes pro-concurrentielles et une allocation prioritaire des aides ;
  • encourager la mobilité des travailleurs, en réduisant notamment la dualité des contrats (CDI vs. CDD), grâce à une révision du Code du travail – nous y voilà quand même –, assurant sécurité et flexibilité, pour inciter les salariés les plus qualifiés à prendre des risques pour rejoindre des entreprises plus innovantes.

Sources :
Article Au secours, les entreprises françaises ont oublié d’investir dans le numérique !
Note d’analyse de France Stratégie Comprendre le ralentissement de la productivité en France

Travail et numérique : aux Etats-Unis, on laisse l’innovation se développer avant de légiférer

Vendredi dernier s’est tenue à Paris, au siège de l’OCDE, une rencontre des ministres du Travail des pays membres. Chercheurs, syndicalistes et politiques ont esquissé leur vision de l’avenir du travail à l’heure de la mondialisation et de la numérisation.

thomas perez

A cette occasion, le Secrétaire d’état au Travail des Etats-Unis, Thomas Perez a accepté de répondre aux questions de L’Usine Digitale, explicitant notamment l’attitude libérale adoptée Outre-Atlantique face à la transformation du travail sous l’effet du numérique. Selon lui, l’important est de laisser l’innovation technologique se développer et de « s’en emparer à bras le corps », avant de légiférer sur la protection des travailleurs pour rendre l’innovation « inclusive ».

Top chrono pour une interview à l’américaine, en dix minutes et entre deux portes

L’Europe surveille l’exploitation du Big Data par les géants américains

Dans un article, publié dans ces colonnes il y a quelques mois, évoquant les risques associés au Big Data, nous nous posions la question : « Et si quelques entreprises accaparaient la donnée ? »… La Communauté européenne formule aujourd’hui les mêmes craintes, par la voix de la Commissaire à la concurrence, Margrethe Vestager, qui s’inquiète que quelques acteurs américains – principalement les GAFA – aient la mainmise sur les données des citoyens européens, au point de pouvoir en faire une arme anti-concurrentielle.

Margrethe Vestager

Si quelques sociétés contrôlent les données dont vous avez besoin pour satisfaire les clients et réduire les coûts, cela pourra leur donner le pouvoir pour sortir leurs compétiteurs du marché.

La commission européenne n’a, pour l’instant, pas engagé de procédure, mais un rapport préliminaire sur le sujet devrait être publié avant l’été.

Source : Le Big Data dans le collimateur de l’Europe – Le Monde Informatique