La semaine dernière, se sont succédé deux annonces d’importance pour le marché de la publicité média : tout d’abord, une coalition, menée par les groupes Les Echos et Lagardère Active (Europe 1, Paris Match, Elle…) et composée d’acteurs des médias (M6, Conde Nast, L’Equipe, Prisma, des groupes de presse quotidienne régionale…), de SFR, du distributeur Fnac-Darty et de SoLocal, maison mère des Pages Jaunes, lançait Gravity, une plateforme commune d’achat d’espace publicitaire en ligne. Deux jours plus tard, Le Monde et Le Figaro présentaient leur propre alliance, nommée Skyline.
Dénonçant cette stratégie dans un communiqué, l’association La Quadrature du Net invitait les journalistes de ces groupes « à refuser que leur travail soit associé à la marchandisation de la vie privée de leurs lecteurs ».
Ce n’est pas parce qu’un projet est français et se présente comme une réponse à la captation de données et de valeur opérée par Google et d’autres géants numériques états-uniens qu’il est acceptable. Contrer un mauvais modèle par un mauvais modèle ne rend pas ce dernier vertueux, et l’Alliance Gravity comme Skyline portent en elles à la fois des dangers pour la vie privée et la sécurité des données personnelles des Français (comme tout silo centralisateur de données personnelles), et une inquiétante absence de vision d’avenir.
Sources :
Publicité: les éditeurs de presse s’allient contre Google et Facebook
« Le Monde et Le Figaro lancent une place de marché privée commune »
Gravity, Skyline : les groupes de presse s’alignent sur les géants du Web pour exploiter la vie privée de leur lectorat