L’impact des fragilités des salariés sur les entreprises

Entraves financières, contraintes en tant qu’aidant, maladie grave, perte de sens, difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle… Les fragilités des salariés, qu’elles soient d’origine personnelle ou professionnelle, impactent l’activité des entreprises : 56 % des salariés déclarent en connaître actuellement au moins une, tandis que 91 % des dirigeants d’entreprise estiment employer au moins un salarié dans une telle situation, selon l’étude du groupe de protection sociale Malakoff Médéric.

Source : Le COMPTOIR mm de la nouvelle entreprise de Malakoff Médéric présente les résultats de son étude sur les situations de fragilité des salariés

Aujourd’hui, une proposition de loi sur le burn-out sera débattue… et rejetée

A l’initiative du député de la France Insoumise François Ruffin, une proposition de loi, visant à faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle, doit être examinée aujourd’hui par l’Assemblée Nationale en séance publique. Une telle reconnaissance permettrait aux salariés concernés de voir leurs frais de santé entièrement et automatiquement pris en charge, faisant ainsi basculer le coût de la maladie sur leurs employeurs. La proposition de loi sera donc… rejetée, comme ce fut le cas, il y a une dizaine de jours, en commission des affaires sociales.

Certains points faisaient consensus, même Les Républicains avaient proposé d’évaluer le coût pour les entreprises d’une reconnaissance des pathologies psychiques. Mais la majorité a tout refusé. Elle assure qu’elle est déterminée sur ce sujet mais renvoie aux résultats d’une mission sur la santé au travail (…), prévus pour la fin du printemps.

A suivre donc.

Sources :
François Ruffin veut faire payer le burn-out aux entreprises
Le burn-out : 40 ans de non-reconnaissance

Hausse des troubles psychiques liés au travail

Une étude de l’Assurance maladie publiée ce jour dénombre, pour 2016, plus de 10 000 accidents du travail liés à des affections psychiques, ce qui représente 1,6% du total contre 1% en 2011. 596 maladies professionnelles d’ordre psychique ont par ailleurs été recensées, soit 7 fois plus qu’en 2011.

Source : Dépression, troubles anxieux… la hausse des affections psychiques liées au travail

Les salariés français se sentent de moins en moins autonomes

Les résultats de la dernière enquête « Conditions de travail », conduite en 2016 par la DARES, font état d’une stabilisation des contraintes en matière de rythme de travail, par rapport à la dernière enquête datant de 2013. On note la baisse de certaines contraintes psychosociales (charge mentale en diminution, horaires moins contraignants, soutien social fort et stabilisation de la demande émotionnelle), de même que la raréfaction des comportements hostiles au sein de l’entreprise. Les contraintes physiques sont, elles, globalement stabilisées, à un niveau qui reste élevé. Enfin, le degré d’autonomie ressenti par les salariés est globalement en recul.

Source : Tâches répétitives, contrôles : les salariés de moins en moins autonomes

1 salarié français sur 4 est miné par le stress

Selon les résultats d’une étude réalisée par le cabinet Stimulus, spécialisé dans le bien-être et la santé au travail, 52% des salariés français présentent un niveau élevé d’anxiété et 24% sont dans un « état d’hyperstress » qui met en danger leur santé.

« Devoir traiter des informations complexes et nombreuses » et « manquer de temps » concernent respectivement 72% et 62% des salariés, et leur impact en termes de stress est très fort.

Source : Un quart des salariés français sont dans un « état d’hyperstress » qui met leur santé en danger

Conditions de travail : l’Anact lance un portail de références documentaires

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail vient de lancer un portail de veille, listant les références documentaires sur tous les champs relatifs à cette thématique : qualité de vie au travail, management, prévention des risques, dialogue social, risques psychosociaux, organisation du travail, numérique, égalité professionnelle, articulation des temps, santé au travail, etc.

Pourquoi le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle

La question de la reconnaissance du « syndrome d’épuisement professionnel » refait régulièrement surface, au gré d’une actualité souvent tragique. Mais il y a une dizaine de jours, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé que le burn-out ne serait pas, pour l’heure, reconnu comme une maladie professionnelle. Pour quelles raisons ? Cet article nous l’explique.

Sources : Pourquoi le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle

Quand le numérique accroit les risques psychosociaux dans les banques

Une enquête, réalisée par des universitaires pour le syndicat SNB/CFE-CGC, concernant les risques psychosociaux dans le secteur bancaire, révèle que 37% des employés estiment aujourd’hui la sécurité de leur emploi menacée (contre 23% seulement en 2011). Parallèlement, un nombre croissant de sondés doutent de leurs compétences pour faire face aux enjeux de demain. Une perte de confiance à mettre en parallèle avec les réorganisations annoncées par la majorité des grandes banques, sous l’effet de la « digitalisation » des services bancaires, tandis que s’accroit la concurrence des banques en ligne.

Source : Dans la banque, la crainte pour son emploi explose avec le digital

Quels types d’organisation du travail à l’horizon 2030 ?

France Stratégie, Commissariat général à la stratégie et à la prospective rattaché au Premier Ministre, vient de publier un très intéressant document de travail prospectif, qui s’intéresse à l’évolution futures des quatre grands modèles d’organisation du travail qui existent aujourd’hui.

Les organisations du travail sont un élément prédictif majeur pour imaginer le travail de demain. Elles ont contribué à modeler le monde d’aujourd’hui, et leur évolution sera porteuse de profonds changements à la fois pour les travailleurs, pour l’économie et pour la société dans son ensemble. Si les organisations dites apprenantes et hautement participatives offrent de bonnes perspectives aux salariés (stabilité de l’emploi, accès à la formation continue, conditions de travail satisfaisantes, etc.), d’autres modèles pourraient leur être moins favorables. Comment ces organisations du travail évolueront-elles d’ici 2030 ? Ces mutations seront-elles sources d’amélioration en termes de qualité du travail, de pratiques managériales et de mobilité ? En se fondant sur leurs caractéristiques actuelles et sur les grandes tendances – économiques, technologiques, démographiques et sociétales – qui façonneront  les  quinze  prochaines  années,  ce document propose  quatre  évolutions  possibles des modes d’organisation du travail : un boom des organisations apprenantes, l’essor de la plateforme apprenante virtuelle, le recours à un super-intérim et l’apparition d’un taylorisme new age. À chaque fois, il esquisse les conséquences sur la vie au travail comme sur la capacité des entreprises à bien figurer dans la compétition mondiale. Ces scénarios ne constituent pas des prédictions mais visent à nourrir la réflexion sur l’avenir du travail : si certains peuvent apparaître inquiétants, d’autres sont davantage porteurs d’espoir.

Source : Imaginer l’avenir du travail – Quatre types d’organisation du travail à l’horizon 2030

Un serious game autour des risques psychosociaux

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) vient de lancer le premier jeu de sa gamme « Travail & Réalités ». Il s’adresse aux acteurs de la prévention des risques (RH, membre de CHSCT, préventeurs, employeurs, …) qui éprouvent des difficultés pour intégrer les risques psychosociaux (RPS) dans le document unique de leur entreprise. Avec ce jeu de plateau associant plusieurs supports (vidéos, cartes, livret de l’animateur, etc.), l’Anact mise sur la ludopédagogie pour favoriser la participation du plus grand nombre et faciliter l’appropriation du sujet, en permettant d’analyser des situations réelles et d’élaborer des actions de prévention.

Source : Le jeu « Les RPS dans le document unique »

La performance, une norme qui ne vous veut pas que du bien

Vous êtes-vous déjà demandé ce que pourrait être l’exploit d’un Alekseï Stakhanov à notre époque ? Répondre à 192 000 emails (des vrais, pas l’envoi en masse d’une invitation) en 8h, ce qui ferait 400 mails à la minute ? Développer 76 applications from scratch lors d’un hackathon ? Accomplir 315 tâches sur l’Amazon Mechanical Turk en 24h et gagner 37,5$ ? Passer 3 jours et 3 nuits d’affilée à décortiquer des listings et des tableaux financiers pour finaliser une opération de fusion-acquisition pour une banque internationale ?

Une rafraîchissante tribune d’Aurialie Jublin, co-pilote du projet Digiwork à la Fing, et l’une des intervenantes de notre Université d’été 2015, synthétisée dans notre ouvrage « Enjeux de la numérisation de nos vies ».

Source : La performance, une norme qui ne vous veut pas que du bien

Le burn-out sera-t-il un jour reconnu comme maladie professionnelle ?

La proposition est en tout cas sur la table, à l’initiative d’un groupe de députés qui a planché sur le syndrome d’« épuisement professionnel », rendant un rapport, qui montre le burn-out comme une réalité en manque de reconnaissance.

Source : Le burn-out sera-t-il reconnu comme maladie professionnelle ?

Une impossible déconnexion ?

Alors que le droit à la déconnexion a été consacré par la Loi Travail, voilà un débat à propos de ce difficile chantier. Avec Cindy Felio, psychologue du travail, chercheuse pour le Laboratoire Missioneo et universitaire, auteure d’une thèse sur les risques psychosociaux liés aux nouvelles technologies, Marie Le Douaran, journaliste expérimentant sa propre déconnexion et Sylvie et Pierre Massot, propriétaires d’une maison d’hôtes proposant des cures de « déconnexion temporaire ».

« Le droit à la déconnexion au travail ne va pas assez loin »

Incitatif, mais non contraignant, et basé sur la seule négociation en entreprises, le « droit à la déconnexion » tel qu’il est inscrit dans la Loi travail ne convient pas à Jean-Claude Delgenes, directeur général du cabinet Technologia, spécialisé dans l’évaluation et de la prévention des risques liés à l’activité professionnelle.

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Source : « Le droit à la déconnexion au travail ne va pas assez loin »

Loi Travail : zoom sur le droit à la déconnexion

Sujet sensible, le droit à la déconnexion renvoie aussi bien à problématique de la mesure du temps du travail qu’à celle des risques psychosociaux. Avec la loi Travail, aucune entreprise de plus de 50 salariés ne devrait pouvoir s’exonérer de prendre des dispositions pour garantir ce droit… même si aucune sanction n’a été prévue dans le cas contraire. Toutefois, tout pousse les entreprises à ne pas prendre cette question à la légère…

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Source : Le droit à la déconnexion, c’est maintenant !