Parce que les assistants virtuels ne naissent pas intelligents, voici le témoignage édifiant, recueilli par La Quadrature du Net, d’une « dresseuse » de chatbot. Il met tout particulièrement en avant la problématique du (non-)respect de la vie privée des utilisateurs, soumis, sans le savoir, à l’écoute (et à l’enregistrement) de leur moindre conversation avec la machine.
On avait (…) accès à énormément de données personnelles, que ce soit des bribes de conversations privées en ligne ou bien hors ligne. (…) Inévitablement il arrivait que les utilisateurs révèlent un numéro de téléphone, une adresse, des coordonnées, date de naissance, numéros importants, événements auxquels ils allaient se rendre, etc. (…) N’importe qui pouvait être engagé et avoir accès aux enregistrements du moment qu’il en avait les compétences techniques. (…) Et sur plus d’une cinquantaine de pages d’instructions détaillées sur comment traiter les transcriptions, pas une seule ligne ne mentionnait le respect de la vie privée des utilisateurs. (…) De plus, on travaillait tous depuis nos propres ordinateurs, il était donc facile de récupérer les enregistrements qu’on traitait si on le voulait.
Au passage, même si cela est assez peu évoqué dans l’article, profitons-en pour dénoncer, une nouvelle fois, l’exploitation de ces « tâcherons du clic », sous-payés par les grandes plateformes.
Source : Derrière les assistants vocaux, des humains vous entendent