Demande d’ouverture d’une procédure d’enquête à l’encontre de FREE MOBILE sur le fondement de l’article L.36-11 du Code des Postes et Communications Électroniques
Les Syndicats CFE-CGC & UNSA des opérateurs télécoms mobiles ont saisi l’ARCEP en raison d’une forte préoccupation relative au respect par FREE MOBILE de ses obligations réglementaires, lesquelles auraient, si elles étaient confirmées, des impacts majeurs sur l’emploi et les investissements en France.
- Télécharger le communiqué, copie du courrier adressé à Monsieur Silicani, Président de l’Arcep :
Communiqué de Presse – Arcep_Free mobile- 24 janvier 2012
Derrière les soupçons de couverture sur FREE, peut-être une gaffe technique monumentale ?
Il faut d’abord savoir quel genre de roaming Orange a accordé à FREE, parce qu’il en existe plusieurs sortes. Il y a le roaming orthodoxe (communications entre HLR)que Orange n’a peut-être pas voulu pratiquer parce que plus coûteux, et d’autres solutions simplifiées faisant diverses impasses. Une caractéristique du roaming orthodoxe est que le réseau visité n’a pas le pouvoir de mettre en service une carte SIM (*) et pour qu’un abonnement fonctionne il faut que le terminal et la SIM se soient fait voir au moins une fois par le réseau FREE : ainsi un client FREE qui habiterait une commune non desservie par FREE n’aurait pas son service tant qu’il ne se serait déplacé dans un zone desservie; si FREE avait une couverture aussi exécrable que ce dont on l’accuse, avec un roaming orthodoxe il croulerait sous les récriminations de clients ayant payé pour rien. Les roamings simplifiés sont moins regardant du côté réseau visité (donc Orange)
Supposons maintenant un client FREE régulièrement mis en service; sont terminal se connecte prioritairement au réseau FREE tant qu’il est dans une zone couverte, puis il finira bien par se connecter Orange quand il se trouvera passer par un trou de la couverture FREE. Oui mais alors rien n’est prévu pour le chasser de chez Orange quand il retrouvera une couverture FREE (double couverture); il ne reviendra spontanément vers FREE que quand il se retrouvera dans un trou Orange. A dééfaut il faudrait l’arrêter et le remettre en marche, mais comme il n’y a pas de bouton marche-arrêt sur un mobile, pour l’arrêter il faut lui couper son alimentation, donc retirer temporairement la batterie et pour cela l’ouvrir. Ce que Orange a probablement oublié est d’inventer un système qui chasse de son réseau les terminaux FREE en double couverture (la norme prévoit qu’un réseau demande régulièrement des rapports d’analyse locale de spectre, mais évidemment pour détecter les autres stations du même réseau).
En pratique tant que le réseau Orange ne chassera pas les terminaux FREE en double couverture, il sera un point d’agglutinement de ceux-ci et en supportera l’essentiel du trafic.
Noter que cette lacune a aussi pour conséquence de fausser la couverture FREE pour tous ceux qui la testent avec un mobile (puisque quand celui-ci est passé sur Orange il y reste et ne voit plus les stations FREE). Les équipes que l’ARCEP envoie sur terrain faire des relevés utilisent des explorateurs de spectre donc qui voient les stations de tous les opérateurs sans d’ailleurs pour autant s’y connecter et donnent des rapports exacts.
Conclusion : avant d’attaquer FREE sans preuve sérieuse, tourner sept fois sa langue ou sa souris.
(*) note sur SIM : les cartes SIM sont spécifiques 2G, en 3G ça s’appelle USIM. FREE n’ayant pas de licence 2G n’a pas vocation à délivrer des cartes SIM.
La vérification du réseau par l’Arcep, demandée à la fois par la CFE-CGC & l’UNSA Télécoms d’Orange, Bouygues Télécom et SFR et par la Direction de SFR, devrait permettre d’éclaircir ces points.