Les syndicats d’Alcatel-Lucent France ont exprimé jeudi la crainte d’un « démantèlement du groupe par des rapaces » alors que le groupe de télécoms a obtenu un prêt de 1,6 milliard d’euros garanti par des actifs.
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L’intersyndicale a tenu une assemblée générale, en marge d’un comité central d’entreprise extraordinaire (CCE), devant l’entrée du siège d’Alcatel-Lucent France à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), devant une centaine de salariés rassemblés autour d’un feu de palettes.
Le CCE portait sur le droit d’alerte déclenché par les syndicats suite à l’obtention par le groupe d’un prêt de 1,615 milliard d’euros auprès des banques Goldman Sachs et Crédit Suisse, garantis entre autres, par son portefeuille de propriété intellectuelle, soit plus de 29.000 brevets actifs à ce jour.
Le groupe, qui a engagé un nouveau plan de restructuration prévoyant près de 5.500 suppressions de postes dans le monde dont 934 à Alcatel-Lucent France, a en effet essuyé un déficit de 146 millions d’euros de juillet à septembre, alors qu’il avait été bénéficiaire de 94 millions un an auparavant.
Selon les syndicats, le groupe emprunterait à un taux de 9%, ce qui l’amènerait à rembourser 150 millions d’euros d’intérêts par an.
Le montage financier prévoirait, selon Frédéric Aussedat, élu CFE-CGC au CCE, des « critères de réussite intermédiaires. Si le groupe ne les atteint pas, Goldman Sachs ne va pas attendre 6 ans pour se faire rembourser. Elle se servira dans les brevets et les actions des filiales. Ce sera de la vente à la découpe« , assure le syndicaliste.
Mercredi, le vice-président exécutif d’Alcatel Lucent, Philippe Keryer, a affirmé devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale qu’il n’avait pas « l’intention de céder telle ou telle partie nantie, en particulier les brevets, puisqu’ils sont clairement l’avenir du groupe« .
L’article en texte intégral dans L’Entreprise