La commission « consommateurs » (IMCO) du Parlement européen vient de voter pour assouplir la protection de la vie privée des citoyens, se pliant au lobbying d’entreprises principalement américaines1. Ce vote est le premier d’une longue série et est riche d’enseignements sur le rapport de force au Parlement. Il doit sonner comme un appel à l’action pour les citoyens, qui doivent défendre leur droit à la vie privée contre la collecte, le traitement et le commerce illégitimes de leurs données personnelles.
La commission « consommateurs » (IMCO) du Parlement européen a voté ce matin sur son avis concernant le règlement de « protection des données », concernant la vie privée.
Par des votes serrés, les membres de la commission IMCO ont choisi de diluer la protection de la vie privée des citoyens en facilitant, entre autres, un profilage des utilisateurs par les entreprises2 ou en allégeant les obligations de notification de fuites de données personnelles3. La plupart des tentatives pour imposer des garde-fous contre la collecte, le traitement, le stockage et la vente de nos données personnelles ont été rejetées.
Ce vote est le premier de cinq votes pour avis qui se tiendront en commissions parlementaires et d’un vote dans la commission principale (commission des Libertés publiques, LIBE), avant un vote en session plénière4. Il permet d’évaluer le rapport de force au Parlement…
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Et pour savoir comment vous pouvez agir en tant que citoyen, RDV sur le forum de la même organisation.
Note de la rédactrice :
Il est tout de même étonnant de voir comment l’Europe interprète la notion de « consommateur » et comment elle le défend ! Au delà de l’idéologie du pouvoir d’achat au détriment de l’emploi (alors que sans emploi, pas de pouvoir d’achat, rappelons-le encore et encore, beaucoup l’oublient tous les matins), le consommateur n’est donc bon qu’à être livré en pâture aux entreprises commerciales exploitant leurs données personnelles.
La plupart de ces entreprises sont états-uniennes et se débrouillent par ailleurs pour échapper à la fois au financement des réseaux de télécommunications qui permettent leur activité, et à toute fiscalité en Europe via d’astucieux montages passant par des paradis fiscaux.
A quoi sert donc l’Europe, Commission et Parlement, si elle ne défend ni nos emplois, ni notre vie privée, ni les finances publiques de nos états ?