Idate : les opérateurs européens doivent se réinventer sous peine de « bain de sang »

A l’occasion de la publication de la 13e édition de son Digibook, l’Idate tire le signal d’alarme : « On arrive à un épuisement du modèle télécom européen ». En France notamment, les approches commerciales sont aujourd’hui dépassées…

A lire sur ZDNet.
Pour aller plus loin : commander le DigiWorld YearBook de l’Idate

Lannion (22). Une charge contre le plan d’Alcatel-Lucent

Les experts comptables du cabinet Syndex ont examiné les justifications économiques du plan. Leur rapport, très critique, est présenté ce matin à la direction.

Injuste, irrationnel, inadapté, tel est le diagnostic porté par les experts sur le projet de restructuration d’Alcatel Lucent.

A lire dans Ouest France

Optique : la concurrence s’accroît, les marges aussi

Rien à voir avec les télécoms ? Euh, ben si : cette étude et les commentaires qui en sont faits démontrent que la concurrence n’est pas forcément la meilleure manière de faire baisser les prix pour le consommateur, comme on semble encore le croire dans de nombreux cénacles…

Lire :

Et cherchez l’erreur…

 

Danièle Linhart « La responsabilité de la souffrance au travail ne revient pas aux individus »

Vous êtes membre de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées de France Télécom. Qu’avez-vous pu constater ?

Danièle Linhart. Une redéfinition à marche forcée du sens du travail, du service public, des métiers… Le virage commercial du service public entraîne une déstabilisation des salariés, pris dans un tourbillon de réformes, de remises en question diverses, un changement perpétuel de leurs pratiques… À quoi s’ajoute une soumission régulière aux évaluations et à des objectifs à tenir souvent surréalistes, en décalage total avec la réalité de leur métier. Ce sentiment arbitraire de ne pas être à la hauteur conduit à l’épuisement et nie aussi bien l’expérience que la compétence des salariés.

Extrait d’une interview à lire in extenso dans l’Huma

« Merci, merci » : je m’suis fait tout p’tit devant le service client d’Orange

Un témoignage amusant, qui se conclut par :

J’ai re-mer-cié. Oui, moi le méchant, le vindicatif, le « on-me-la-fait-pas », je m’suis fait tout p’tit devant un service client Orange à l’accent Nokia du Sud…

On est en train de nous les changer, les plateformes d’appels. On est en train de nous les changer, les conseillers-vendeurs. J’ai payé un gros tas de minutes pour m’entendre dire que j’étais le plus heureux des clients, l’heureux possesseur d’un Samsung, l’acheteur comblé d’un BlackBerry dont je n’avais sans doute nul besoin, que la télé nulle d’Orange ne me coûtait rien, et que si j’avais d’autres questions à poser, Pierre P. serait toujours à mon service.

C’est arrivé le 2 avril 2013. Le 2. Il m’a même frustré d’un poisson d’avril.

A lire en texte intégral sur Rue89 Eco

Satisfaction des premiers utilisateurs de la 4G

C’est une étude commanditée par SFR qui le dit :

Notre étude confirme l’intérêt de la 4G pour ses utilisateurs, qui voient l’arrivée de cette technologie comme un changement important auquel ils ne sont pas prêts de renoncer. Les utilisateurs sont convaincus des performances de la 4G, qui contribuent au développement d’usages plus riches en mobilité (vidéoconférence, Cloud, musique, vidéo). Si la 4G performe avant tout à l’extérieur du domicile, elle rivalise également avec les autres modes de connexion au domicile (WiFi et PC connecté).

La synthèse de l’étude est en ligne sur le site de TNS Sofres.

« La crise renforce le pouvoir de nuisance des sales cons dans les entreprises »

L’auteur du best-seller « Objectif zéro-sale-con » est formel : la peur du chômage donne encore plus de champ aux individus néfastes qui sévissent en entreprise.

Depuis la parution de son livre, «The No Asshole Rule» («Objectif zéro-sale-con») en 2007, Robert Sutton est devenu le spécialiste mondial des personnalités odieuses au bureau. Il avait déjà réédité son ouvrage en 2010, avec une pelletée de nouvelles observations. Nous lui avons demandé de faire un troisième point, fin janvier 2013, sur l’évolution des comportements déviants en milieu professionnel. Même au téléphone, depuis Palo Alto, l’homme s’enflamme sur le sujet : avec la crise, les tyrans, les pervers et les emmerdeurs de tout poil ont de plus en plus le champ libre. Mais beaucoup d’entreprises commencent à poser des garde-fous.

Lire l’interview sur Capital / Management

Un article délicieux qui permet d’aborder avec humour un problème réel et parfois très pénible pour les salariés, assorti d’un petit guide, du même auteur, pour se prémunir et limiter la prolifération de ces individus nuisibles.

Votre travail a-t-il encore un sens ?

Les incertitudes qui touchent le monde du professionnel… Notre travail a-t-il encore un sens ? Stress, épuisement, harcèlement, compétition, pression économique, précarité…

C’était le thème de l’émission « Le téléphone sonne » d’hier soir, où intervenait notamment Jean-Philippe Bouilloud, récemment intervenu dans l’un de nos séminaires CFE-CGC/UNSA.

Réécouter l’émission sur le site de France Inter.

Il reste à ajouter que cette compétition toujours plus extrême dans laquelle on entraîne les salariés est l’aboutissement d’une mauvaise régulation du système libéral, basé sur la concurrence censée bénéficier aux consommateurs, qui actuellement détruit tout à la fois les emplois, le pouvoir d’achat, et la santé des salariés.

Tant que la prise de conscience n’aura pas eu lieu, et en conséquence les mesures prises au plus haut niveau de l’État (ou par les salariés eux-mêmes au travers d’actions collectives permettant de faire pression pour que ça change) que l’emploi est la colonne vertébrale de tout notre écosystème économique et du « vivre ensemble », la situation ne fera qu’empirer. L’emploi est en effet le seul vrai garant du pouvoir d’achat, et donc de la consommation – moteur de croissance clef dans notre pays. En période de plein emploi, ou quasiment, il est également plus facile pour les salariés de négocier un meilleur partage de la valeur produite, mais aussi de meilleures conditions de travail, tandis qu’aujourd’hui le chantage à l’emploi, explicite ou implicite, oblige les salariés à se soumettre, fusse au détriment de leur santé, voire de leur vie. Est-il normal dans une société dite « développée » qu’autant de gens soient contraints de consommer des antidépresseurs pour faire face à leurs conditions de travail ? Assurément non. Le travail peut au contraire être un facteur d’épanouissement et de stabilité pour les individus… à condition toutefois qu’il ne soit pas instrumentalisé à l’unique profit des détenteurs du capital.

Free Mobile, le jeu de massacre continue

Avec 5,2 millions de clients, le quatrième opérateur a réussi sa percée au-delà des espérances. Mais son objectif est de conquérir 15 % de part de marché. Ce qui va forcément l’amener à prendre d’autres initiatives.

Les points à retenir

Loin d’avoir épuisé l’effet de surprise lié à son irruption sur le marché du mobile en janvier 2012, Free a porté un nouveau coup à ses concurrents en boostant son forfait à 2 euros par mois.
Le « petit » opérateur se prépare à attaquer le marché des forfaits haut de gamme, ce qui ouvrirait un nouveau front face à ses trois rivaux.
Free a intérêt à marquer des points très vite contre la concurrence, car la donne a changé : comme les autres, il va devoir lourdement investir pour se doter de son propre réseau.

L’article complet dans Les Echos

Une analyse peu optimiste, malheureusement très réaliste, et qui aura des conséquences sur l’emploi dans le secteur des télécoms, et aussi donc sur le pouvoir d’achat (revoir la vidéo Xerfi d’hier).

Le hard-discount casse… le pouvoir d’achat

Les casseurs de prix sont les sauveurs du pouvoir d’achat. Cela a tout l’air d’une évidence. C’est pourtant totalement faux…

Les analystes de Xerfi ne sont pas précisément des militants gauchistes, plutôt des consultants sérieux qui analysent l’économie et conseillent les entreprises.
En moins de 4 minutes, cette vidéo explique très clairement les mécanismes globaux du « low-cost »… relevant exactement les phénomènes que nous observons sur le marché des télécoms depuis l’arrivée de Free Mobile, mais que nos régulateurs nationaux et européens n’ont pas l’air de comprendre !

Pour compléter cette limpide analyse, rappelons que les entreprises ne sont pas des associations philanthropiques. Même lorsqu’elles baissent les prix, elles s’attachent à conserver leur rentabilité, afin notamment de servir aux actionnaires les dividendes qu’ils réclament.
La masse salariale est donc une variable d’ajustement : on commence par la compression des rémunérations, et si ça ne suffit pas, on supprime des emplois (on peut le constater très concrètement dans les comptes de France Télécom 2012, voir notre communiqué d’analyse)

A voir et à faire circuler le plus largement possible : il est temps de muscler notre culture en macro-économie si nous voulons redresser la barre !

La société Free Mobile déboutée de sa plainte contre un professeur d’économie

Fin  de l’épisode judiciaire que nous évoquions le 13 février dernier :

Le tribunal de grande instance de Paris a débouté la société Free Mobile dans la procédure qui l’oppose à l’universitaire Bruno Deffains, professeur d’économie à l’université Panthéon-Assas (Paris-II) et auteur d’une étude sur l’impact de l’arrivée du quatrième opérateur sur le marché de la téléphonie mobile.

Selon cette étude, dont les conclusions avaient donné lieu à une tribune publiée dans le quotidien Les Echos en juin 2012, l’arrivée de Free sur le marché allait entraîner « une baisse du chiffre d’affaires dans le secteur des télécoms mobiles » et la perte « de 60 000 à 70 000 emplois », à échéance de quelques années. La société Free, fondée et dirigée par Xavier Niel (l’un des trois actionnaires du Monde), avait aussitôt réagi en mettant en cause l’impartialité de l’universitaire, accusé de travailler pour les opérateurs concurrents et l’avait menacé de poursuites judiciaires pour « dénigrement » ou « concurrence déloyale ».

[…]

Considérant que Free avait outrepassé ses droits en obtenant la saisie de documents, l’avocat de Bruno Deffains, Me Thibault de Montbrial, a déposé une « requête en rétractation » de l’ordonnance devant le tribunal de grande instance de Paris. La procédure contre son client, affirme-t-il, « ne repose sur aucun motif légitime » et « constitue une manœuvre d’instrumentalisation » de la justice par la société Free. L’avocat demandait la destruction ou la restitution des fichiers saisis en décembre 2012 au domicile de son client. Le juge lui a donné raison.

Dans une ordonnance rendue vendredi 1er mars, il observe que « la société Free Mobile ne justifie d’aucun intérêt légitime à faire rechercher les preuves d’un éventuel comportement déloyal [de M. Deffains] à partir de ses installations informatiques ». L’étude « ne comporte aucune critique des services proposés par Free Mobile », et « aucun élément ne conforte l’allégation d’un lien avec des concurrents de la société Free Mobile », indique la décision.

La société Free a en conséquence été condamnée à verser 2 000 euros pour frais de justice à M. Deffains. Pour Me de Montbrial, cette décision marque « un premier coup d’arrêt à la terreur judiciaire entretenue par Free ».

L’article complet dans Le Monde (abonnés)

Enjeux du travail en France : une analyse intéressante de Danièle Linhart

14 minutes à écouter absolument !

Invités des Matins de France Culture le 20 février dernier :

Danièle Linhart
Sociologue du travail et directrice de recherche au CNRS Université Paris Ouest Nanterre La Défense
et membre de l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées (NDLR)

Pascal Chabot au téléphone en deuxième partie
Titulaire à l’Institut des hautes études des communications sociales (IHECS) (Bruxelles)


Les matins – La société est –elle menacée par… par franceculture

Le licenciement automatique bientôt inscrit dans la loi ?

Mieux protéger les salariés tout en ouvrant de nouvelles « possibilités d’adaptation indispensables aux entreprises ». C’est ce que promet le gouvernement avec sa « loi sur l’emploi » en préparation, qui reprend les termes de l’accord conclu entre le patronat et trois syndicats le 11 janvier. Cet accord interprofessionnel simplifie à l’extrême plusieurs procédures de licenciement, sans possibilité de recours en justice. Les mesures sur les mobilités risquent même de légaliser le harcèlement organisationnel. Des juristes dénoncent « un véritable chantage à l’emploi » et « un boulevard pour procéder à des licenciements ». Basta ! vous explique pourquoi.

Un article d’Yvan Du Roy, qui connaît bien France Télécom, et qui d’ailleurs en parle dans cet article, à lire sur Basta!