7 Français sur 10 toujours hostiles à la Loi Travail

Alors que la nouvelle mouture de la loi Travail est présentée ce jeudi en Conseil des Ministres, un sondage réalisé par Odoxa pour France Info et le Parisien montre que la réécriture du texte n’a rien changé aux yeux des Français : de 67% d’opinions défavorables au projet initial, nous sommes même passés à 71% !

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Si les modifications opérées par rapport à la version initiale sont perçues comme nécessaires (par 62% des interrogés), la majorité (toujours 62%) estiment qu’elles ne constituent que de « légers ajustements » à un projet, pour lequel le MEDEF est perçu comme l’unique « gagnant » (par 52% des interrogés).

Source : Loi El Khomri : une loi qu’il fallait changer, et qui ne profiterait qu’au MEDEF

Mots de passe professionnels : réutilisation, partage, ou… vente, de quoi êtes-vous coupable ?

Une étude de SailPoint pour le cabinet Vanson Bourne qui montre la négligence des salariés en ce qui concerne la sécurité informatique dans leur entreprise : en France, 73% des interviewés n’utilisent qu’un seul mot de passe pour des applications multiples, tandis que 38% partagent joyeusement leurs mots de passe avec leurs collègues. Pour les 16% qui affirment être prêts à vendre leurs identifiants à des tiers extérieurs à l’entreprise, on peut dire que la négligence laisse la place à la malhonnêteté.

Dans le même temps, 86% des interviewés se disent préoccupés par la perspective de voir leurs données personnelles partagées par les entreprises avec qui ils sont en relation…

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Source : 20% des salariés prêts à vendre leurs mots de passe

La fin du salariat est-elle inéluctable ?

Sur cette question très sensible, on a surtout entendu jusqu’à présent s’exprimer les experts du monde du travail. Dans sa récente étude sur « L’évolution du travail », ADP, outsourceur spécialisé dans la gestion des ressources humaines, a interrogé des employeurs et des salariés des grandes régions développées.

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La presse fait état des résultats concernant la France, qui montrent que les travailleurs sont bien conscients des mutations en cours. Voici un extrait de l’article de Challenges qui dévoile les principaux chiffres.

Est-ce la fin des carrières en entreprise ?

En tout cas, les Français le pensent puisqu’ils sont 53% à anticiper qu’ils pourront – et devront sans doute – travailler là où leurs compétences sont nécessaires, sans lien de fidélité à une seule entreprise. Aujourd’hui la « carrière » repose souvent sur une succession d’expériences et de postes dans la vie d’un homme ou d’une femme, au sein d’une même entreprise ou de plusieurs. Or, pour 47% des personnes interrogées en France, les entreprises embaucheront dans l’avenir exclusivement des travailleurs contractuels, au cas par cas. Ainsi la masse salariale pourrait se changer en un ensemble de freelance ou collaborateurs temporaires.

Avec cette révolution du travail anticipé, c’est la notion de salaire garanti chaque mois qui serait remise en question puisque 56% des personnes interrogées estiment qu’elles seront payées en temps réel, à la mesure de leur contribution professionnelle.

La carrière telle qu’on l’entend aujourd’hui pourrait même ne plus avoir de fin… Plus de la moitié des Français consultés pour l’enquête (57%) considèrent que dans le futur, il n’y aura plus d’âge standard de départ à la retraite.

Pour en savoir plus, consultez l’étude complète d’ADP.

Quelle protection sociale pour les travailleurs de demain ?

Alors que la réforme en cours des lois sur le travail semble passer largement à côté des mutations actuellement à l’œuvre, France Stratégie nous propose d’y réfléchir à travers une note de synthèse intitulée « Nouvelles formes du travail et de la protection des actifs ».

france stratégie

Dans cette note, cet organisme de réflexion rattaché… au gouvernement, s’interroge sur les transformations du monde du travail, entre salariat et travail indépendant, et sur la façon dont le droit du travail peut/doit les accompagner.

Plutôt que de trancher sur cette question, France Stratégie propose trois scenarii.
Le premier consiste en une sorte de statu quo, la législation s’adaptant au fil de l’eau, sans remise en cause de la distinction entre salariat et travail indépendant.
Le second scénario propose la création d’un statut hybride, entre salariat et travail indépendant, pour tenir compte des « travailleurs indépendants économiquement dépendants ». Ce statut reconnaîtrait l’autonomie du travailleur, tout en lui offrant des garanties minimales.
Enfin, le troisième scénario, plus radical, dépasse la distinction entre salariat et travail indépendant pour créer un « statut de l’actif », garantissant, à partir d’un socle minimal commun, une protection adaptée au degré de dépendance du travailleur.

Destinée à ouvrir le débat, cette note s’accompagne d’un appel à contribution, ouvert jusqu’à la fin du mois d’avril. Un moyen d’enfin s’exprimer sur cette question cruciale ?

Source : Nouvelles formes du travail et de la protection des actifs

PME bretonnes: l’utilisation des TIC accroît la capacité d’innovation

Comment les entreprises bretonnes utilisent-elles internet et les outils numériques. L’étude « Usages du numérique en Bretagne » dresse un bilan sur trois ans de l’évolution des pratiques. Si elle fait le lien entre innovation et utilisation des TIC, elle tire aussi un signal d’alerte sur le manque de formation accordée aux salariés.

Source : PME bretonnes: l’utilisation des TIC accroît la capacité d’innovation

Et si vous voulez lire l’étude dans sont intégralité, vous pouvez la trouver sur le site de M@rsoin.

« L’homme de la rue » très méfiant vis-à-vis du Big Data… et il n’est pas tout seul

La récente étude portant sur le Big Data, réalisée par Harris Interactive pour le compte du cabinet de conseil Quantmetry, montre, sans surprise, une méconnaissance du sujet par les Français : plus de 60% n’en ont jamais entendu parler au cours des 6 derniers mois, et près de 90% se disent mal informés sur son utilisation par les entreprises et les organismes publics.

Logiquement, de l’ignorance découle la méfiance : seuls 15% des interviewés perçoivent le Big Data comme une « source d’opportunités pour les consommateurs dont les besoins seront mieux connus », tandis que 81% estiment qu’il est plutôt synonyme de « risques pour les consommateurs parce qu’ils seront fichés ».

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Voici le résumé de l’étude et la présentation complète.

Ils rejoignent ainsi de nombreuses interventions plus que nuancées sur le sujet, la dernière en date étant celle de Mounir Mahjoubi, le nouveau président du Conseil National du Numérique qui, dans son discours d’ouverture de la conférence Big Data Paris, a mis en garde l’assistance contre les dérives potentielles liées au Big Data.

Parité hommes-femmes : les grandes entreprises n’ont pas encore brisé le « plafond de verre »

Considérons d’abord le verre à moitié plein : depuis 2009, la part des femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des entreprises cotées en Bourse a triplé, frôlant désormais les 28%, selon le récent Rapport sur la Parité en entreprise, réalisé par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) et le Conseil supérieur de l’égalité professionnelle (CSEP).

Le problème, c’est que les lois Zimmermann (janvier 2011) et Sauvadet (mars 2012) portant sur cette question imposent une proportion d’au moins 40% pour les administrateurs de chaque sexe. Malgré des progrès notables, on est encore assez loin du compte. Et c’est encore pire pour les entreprises non cotées dont le chiffre d’affaires dépasse les 50 millions d’euros et qui comptent plus de 500 salariés, également visées par ces lois, qui comptent moins de 15% de femmes dans leurs conseils d’administration et de surveillance !

égalite hommes femmes

Sources :
Parité dans les entreprises : deux lois plus tard, le « plafond de verre » persiste
La bataille des réseaux féminins pour ancrer la parité dans la réalité des directions d’entreprise

Le télétravail reste sous-développé en France, Télé Travail – Les Echos Business

Selon la 5ème enquête sur le télétravail de l’Obergo, le nombre réel de salariés convertis au « home office » serait bien inférieur aux chiffres avancés par ses promoteurs.

Source : Le télétravail reste sous-développé en France, Télé Travail – Les Echos Business

On nous aurait menti ?

Rapport du Conseil National du Numérique : qu’en reste-t-il un mois après ?

A l’aube de cette nouvelle année 2016, Benoît Thieulin, Président du Conseil National du Numérique, remettait à la Ministre du Travail, Myriam El Khomri, un rapport intitulé « Travail, Emploi, Numérique : Les nouvelles trajectoires ».

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Se basant sur les auditions de 50 experts, il est articulé en deux parties : la première dresse une cartographie des controverses, récapitulant les risques pour l’emploi induits par la révolution numérique en marche, tandis que la seconde présente une liste de 20 propositions d’adaptation du système légal et de protection sociale au sens large.

Quelques semaines après la sortie de ce rapport, on constate que, malgré des propositions portant sur des sujets propices au débat, comme la mise en place d’un revenu de base, il a finalement inspiré assez peu d’articles d’analyse, comparativement au rapport Mettling, paru en septembre 2015.

Voici cependant les parutions que nous avons jugées les plus intéressantes :

Reste à savoir quelles propositions vont inspirer la Ministre du Travail pour ses grands travaux à venir…

L’investissement dans le numérique, solution miracle pour doper la productivité française ?

Depuis le milieu des années 90, la France subit, comme l’ensemble de ses voisins européens, un ralentissement marqué de la croissance de sa productivité horaire de travail, désormais passée sous la barre des 1% par an, enregistrant, depuis la crise de 2008, un net décrochage par rapport aux Etats-Unis. A l’origine de cette constatation, France Stratégie, l’organisme gouvernemental d’études stratégiques et prospectives, vient de publier une note d’analyse sur les causes de ce phénomène.

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Pour une fois, ce n’est pas l’insupportable coût du travail qui est mis en cause, mais le manque d’investissement dans le numérique des entreprises tricolores, contrairement à leurs consœurs américaines. Plus qu’un sous-investissement, l’étude évoque un « mal-investissement », auquel s’ajoute une surprotection des entreprises vieillissantes et peu productives. Ainsi, le processus de « destruction créatrice », cher à Joseph Schumpeter, qui a eu lieu aux Etats-Unis, ne s’est pas pleinement produit, empêchant le renouvellement du tissu productif, tandis que les rigidités légales et réglementaires contribuent elles aussi à limiter le développement des entreprises les plus productives.

La bonne nouvelle, c’est que « la plus grande diffusion des technologies numériques et la recomposition d’une partie du tissu productif pourrait assurer un rebond non négligeable des gains de productivité ». Pour favoriser ce « rebond », le rapport France Stratégie dresse trois actions à suivre :

  • renforcer les compétences des salariés, à travers une politique d’éducation ambitieuse alliant réforme structurelle de la formation initiale et augmentation des moyens pour la formation continue ;
  • aider les entreprises les plus innovantes, via une simplification administrative et fiscale, des réformes pro-concurrentielles et une allocation prioritaire des aides ;
  • encourager la mobilité des travailleurs, en réduisant notamment la dualité des contrats (CDI vs. CDD), grâce à une révision du Code du travail – nous y voilà quand même –, assurant sécurité et flexibilité, pour inciter les salariés les plus qualifiés à prendre des risques pour rejoindre des entreprises plus innovantes.

Sources :
Article Au secours, les entreprises françaises ont oublié d’investir dans le numérique !
Note d’analyse de France Stratégie Comprendre le ralentissement de la productivité en France

« La quête de sens des jeunes générations lance un défi aux entreprises classiques »

Le bureau parisien du Boston Consulting Group (BCG) a confié à Ipsos et à la Conférence des Grandes Ecoles une enquête sur les attentes des jeunes diplômés, analysant notamment l’attractivité qu’exerce sur eux le secteur de l’économie sociale et solidaire. Loin des clichés hâtifs sur la génération Y, les futurs jeunes diplômés semblent cultiver le paradoxe, combinant envie de réussir et désir de rendre le monde meilleur. Jean-Michel Caye, directeur associé du BCG, invite les entreprises qui souhaitent les recruter à prendre en compte ces deux aspirations.

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Sources :
Article « La quête de sens des jeunes générations lance un défi aux entreprises classiques » prévient Jean-Michel Caye du BCG
Etude Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi

Travailler 37 heures sans compensation diminuerait le coût du travail de 3%

C’est, en tout cas, le calcul fait par le sénateur Albéric de Montgolfier (Les Républicains) dans son rapport, réalisé au nom de la commission des finances du Sénat, concernant les enjeux du temps de travail pour la compétitivité, l’emploi et les finances publiques.

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Dressant d’abord un bilan de la réduction du temps de travail issue des lois Aubry, il estime que les bons résultats enregistrés (création ou la préservation d’environ 350 000 emplois entre 1998 et 2002) proviennent « essentiellement des allègements généraux de charges et de la flexibilité accrue de l’organisation du travail », et que « la baisse de la durée légale de 39 à 35 heures a eu, au mieux, un impact très marginal ». Reprenant l’argument développé par tous les détracteurs des 35 heures, il affirme qu’à moyen terme, cette mesure a pesé sur la compétitivité des entreprises françaises. Et c’est très logiquement qu’il en conclut que faire évoluer les règles relatives au temps de travail – sa durée légale et/ou la majoration des heures supplémentaires – constituerait « un levier important de renforcement de la compétitivité des entreprises » et du « potentiel de croissance » du pays.

Pour cela, quatre scenarii sont envisagés, le premier autour de l’augmentation de la durée du temps de travail sans compensation salariale, les trois autres autour de la diminution voire de la suppression de la majoration des heures supplémentaires :

  • Une augmentation de 2 heures par semaine de la durée légale du travail, qui passerait alors à 37 heures, sans compensation salariale, engendrerait « une baisse du coût du travail de 3 %, en tenant compte des montants « économisés » sur les heures supplémentaires, soit environ 1,6 milliards d’euros » et permettrait « la création de 40 000 à 400 000 emplois ». C’est la solution préconisée par le rapport ;
  • Avec la suppression de la majoration des heures supplémentaires, « le coût du travail serait globalement minoré de 0,4 % » ;
  • Un report du seuil de déclenchement des heures supplémentaires de 35 à 36 heures occasionnerait « une baisse du coût du travail de 0,2 %» ;
  • Quant à la diminution de la majoration des heures supplémentaires, elle engendrerait une « baisse du coût du travail de 0,02 % » par point de majoration enlevé.

Prenant fait et cause pour la solution d’augmentation de la durée légale du travail, le rapport déplore l’« effet marginal » résultant d’une diminution de la majoration des heures supplémentaires, regrettant qu’elle soit, pour l’instant, la principale mesure envisagée.

A quelques semaines de la présentation en Conseil des Ministres du projet de loi sur le réaménagement des règles relatives au temps de travail, voilà un coup de pression supplémentaire mis sur le gouvernement .