Vers une réduction progressive des effectifs des centres d’appels Orange

Invité hier du « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro, Stéphane Richard a été interrogé sur la politique du groupe en matière d’emploi (vers 17:00 sur la vidéo). Prenant l’exemple des centres d’appels, il a notamment indiqué que le groupe allait « progressivement réduire » leurs effectifs, qui se chiffrent  actuellement à 20 000. Justifiant cette décision par la diminution sensible du nombre d’appels au profit du digital sur les dernières années, il n’a pas donné de précision sur l’ampleur de la réduction envisagée, ni sur son calendrier.

Source : Restructuration : Orange annonce une réduction des effectifs dans ses centres d’appels

La lutte contre le chômage devient-elle une lutte contre les chômeurs ?

La nouvelle convention de l’assurance chômage est entrée en vigueur le 1er novembre. Si les conditions d’affiliation sont assouplies, cette réforme pourrait aboutir à une baisse des droits des chômeurs. Ces derniers vont-ils être remplacés par des travailleurs précaires toujours plus nombreux ?

Jean-Claude Barbier, sociologue et directeur de recherche au CNRS, Francis Kramarz, directeur du Centre de recherche en économie et statistique et professeur à l’Ecole Polytechnique, et Rose-Marie Péchallat, ex-conseillère Pôle Emploi et créatrice du blog Recours Radiation, en débattent.

Gagner la bataille de l’intelligence artificielle

Source : Gagner la bataille de l’intelligence artificielle

Personne ne peut contester que la France doit évidemment (s’)investir dans l’IA, non seulement pour ne pas se laisser distancer dans la bataille mondiale, mais aussi, on l’espère, pour que justement elle soit un gain pour le collectif, c’est-à-dire pour tous les citoyens, et pas seulement pour les entreprises qui la mettront en œuvre.

Cela pose 2 questions complémentaires de celles évoquées dans l’article :

  • Tous les personnels dont les postes seront remplacés par des robots, physiques ou virtuels, ne seront pas repositionnés sur des postes à plus forte valeur ajoutée, c’est pure hypocrisie de le laisser croire. Dès lors, que fait-on des autres ? comment ne pas continuer de creuser les inégalités qui s’aggravent de plus en plus dans les pays « dits » développés ? quelles missions confier à ces travailleurs évincés de leurs entreprises, non seulement pour qu’ils continuent d’avoir des moyens de subsistance matérielle, mais aussi une dignité, un rôle valorisant dans la société ? Il est donc urgentissime de réfléchir aux métiers que l’on crée en parallèle de ceux qui vont disparaître, pour ne laisser personne au bord du chemin, ni créer des « sous-travailleurs ».
  • Quel partage de la valeur et des gains de productivité offerts par l’IA ? Ces dernières décennies, les gains de productivité ont été prioritairement affectés aux actionnaires, parfois aux consommateurs (quand la bataille concurrentielle fait rage), mais peu aux travailleurs, pas aux chômeurs, et peu ou mal à la formation.

Les deux questions sont évidemment liées : il faut procéder à une réallocation du travail et des richesses, afin que l’IA soit un réel progrès (social et pas seulement technologique) pour nos sociétés, et qu’elle nous conduise vers un monde plus agréable pour tous, où l’humain garde non seulement une activité rémunératrice, mais aussi son libre arbitre et la compréhension du monde qui l’entoure, des règles qui le régissent. Voilà un beau projet économique et politique pour la France et pour l’Europe, qui n’en doutons pas serait de nature à enthousiasmer nombre de citoyens !

Il ne suffit donc pas de pousser les entrepreneurs de tous poils à se lancer dans l’IA, il faut les inciter, voire les obliger, à « embarquer » tout le monde dès lors qu’ils mettent leurs solutions en œuvre. Sinon, ils se contenteront de remplacer la main d’œuvre par des robots et d’encaisser les bénéfices, laissant à une puissance publique qui ne cesse de s’amenuiser, se coupant souvent les ailes elle-même, la charge de s’occuper de celles et ceux qui seront restés sur le bord du chemin, comme cela a été fait depuis la fin des « Trente Glorieuses ».

Si les Français se montrent critiques et pessimistes sur la mise en œuvre de l’IA, c’est justement parce que la question n’est pas traitée dans sa globalité, et personne n’en est dupe. C’est tout à notre honneur. Que les entrepreneurs et les gouvernants saisissent la question par le bon bout de la lorgnette, et les opinions, c’est certain, changeront !

L’expérience collaborateur, de la théorie à la pratique

Concept symétrique à l’expérience client, l’expérience collaborateur en est encore à ses balbutiements. Résultera-t-elle d’une simple transformation des méthodes de management, d’une révolution dans la gestion des ressources humaines ou d’une mutation en profondeur de toute la culture de l’entreprise ? Les invités du Social Media Club en débattent.

Source : Employee Experience : du concept à la pratique

Forfaits jours : que doit prévoir l’accord collectif ?

Un arrêt récent précise que l’accord doit fournir aux opérationnels un véritable outil d’ajustement de la charge de travail.
La charge de travail et l’effectivité d’une coupure quotidienne raisonnable doivent faire l’objet d’un contrôle continu.

Un petit rappel de la loi, qui n’est jamais superflu, pour éviter de se laisser embarquer dans des situations toxiques, pour soi-même… et pour l’entreprise.

Comment les géants du Web capturent notre temps de cerveau

« M » prend la mesure du temps et s’intéresse aux façons de le remonter, de le vivre et… de le maîtriser ? Pas évident vu les astuces mises en place par Facebook et autres Snapchat pour tirer les ficelles de notre attention.

Source : Comment les géants du Web capturent notre temps de cerveau

La phrase sans doute la plus intéressante dans cet article, parce qu’elle s’applique évidemment aux réseaux sociaux, mais aussi aux mails…

Plus inquiétant : « On réduit l’attention à un état d’alerte permanent : les systèmes techniques nous poussent à répondre immédiatement aux stimulis, complète Yves Citton, professeur de littérature à l’université de Grenoble Alpes. La logique de la connexion implique toujours une pression de la rapidité et cette pression écrase ce qui, pour Deleuze ou Bergson, était essentiel à l’intelligence, à savoir un certain écart entre le stimulus et la réponse. »
Alors oui, il faut prendre le temps de déconnecter, de réfléchir, de rêver, avant d’être devenus de parfaits idiots conditionnés comme… des pigeons de laboratoire (sic) !

Pourquoi le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle

La question de la reconnaissance du « syndrome d’épuisement professionnel » refait régulièrement surface, au gré d’une actualité souvent tragique. Mais il y a une dizaine de jours, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé que le burn-out ne serait pas, pour l’heure, reconnu comme une maladie professionnelle. Pour quelles raisons ? Cet article nous l’explique.

Sources : Pourquoi le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle

SFR condamné à 100 000 euros d’amende par la DGCCRF

L’opérateur au carré rouge est sanctionné par Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes pour divers manquements aux droits des consommateurs dans le cadre de ses activités de démarchage téléphonique et de vente à distance.

Source : SFR : 100.000 euros d’amende, le dernier cadeau de la répression des fraudes

Mails, navigation Internet, stockage des données : comment réduire son impact énergétique au bureau

Source : Mails, navigation Internet, stockage des données : comment réduire son impact énergétique au bureau

Lire et écrire des emails, imprimer un rapport, utiliser son smartphone, organiser une visioconférence avec son ordinateur portable… Le quotidien de millions de travailleurs ne se vit plus aujourd’hui sans outils informatiques et numériques.

Si ces équipements ont contribué à « dématérialiser » les façons de travailler, cette dématérialisation n’est cependant pas sans coût énergétique.

On estime ainsi que 215 milliards de mails (hors spam) ont été échangés chaque jour le monde en 2016… et quelque 180 millions de recherches effectuées sur Google. Pour permettre toutes ces opérations, il faut des serveurs, des routeurs, des data centers, des terminaux…

Mais il est possible, et en fait assez simple, d’adopter les bons réflexes pour être plus économe en énergie et en ressources sur son lieu de travail, comme le souligne un récent guide conçu par l’Ademe.

THD : Orange « pas favorable » à une nouvelle répartition des déploiements

Par la voix de Pierre Louette, son Directeur général délégué, l’opérateur historique réagit à la proposition de l’Arcep. Opposé à la renégociation du « contrat de droit privé » qu’il a signé avec SFR en 2011 pour le déploiement de la fibre optique dans les zones moyennement denses, il affirme qu’Orange respectera ses engagements, « juridiquement contraignants ».

Source : Très haut débit : Orange fusille l’idée d’un repartage des déploiements

BFM Business veut également faire payer les opérateurs

Dans la droite ligne du mouvement initié par TF1, la chaîne d’information en continu entend, elle aussi, être rétribuée par les opérateurs pour la réutilisation de son signal. Ironie de l’histoire, BFM Business fait partie du groupe Altice, également maison-mère de SFR… L’opérateur au carré rouge pourrait-il décemment lui accorder ce qu’il refuse à TF1 depuis des mois ?

C’est assez facile de convaincre SFR de nous rémunérer. (…) Mais SFR ne veut pas rémunérer cette chaîne s’il n’y a pas d’autres opérateurs qui la rémunèrent aussi.

Source : Droits TV : BFM Business veut également faire cracher les opérateurs

THD : L’Arcep rend son avis au Sénat

Quelles sont les conditions pour atteindre les objectifs du plan France Très Haut Débit ? Quel accueil faire à la proposition de SFR de « fibrer » seul la France ? Sébastien Soriano, le Président de l’Arcep s’est efforcé de répondre à ces deux questions sur lesquelles le Sénat l’avait saisi durant l’été.

S’inquiétant des retards de déploiement de la fibre dans les villes et territoires moyennement denses, il a appelé de ses vœux une nouvelle répartition de ces zones (actuellement 80% pour Orange et 20% pour SFR) entre les opérateurs, pour « utiliser toutes les volontés d’investissements qui se manifestent en ce moment ».

Par ailleurs, le Président de l’Arcep est venu freiner les ambitions de SFR de fibrer seul le territoire français.

La volonté [de SFR] d’investir dans les zones les plus rurales n’est acceptable que si cela se fait en plein accord avec les porteurs de projet de Réseaux d’initiative publique, ce qui signifie pas de débauchage, d’intimidation ou de double déploiement sans concertation.

Source : Très haut débit : l’Arcep veut un « repartage » des zones moyennement denses

Comment Pôle emploi contrôle actuellement les chômeurs

Suite à la proposition très polémique faite la semaine dernière par Pierre Gattaz, le président du Medef, d’un « contrôle journalier ou hebdomadaire » sur les demandeurs d’emploi – qualifiée notamment de « totalement ridicule » par François Hommeril, président de la CFE-CGC –, voilà un article qui nous détaille les dispositifs de contrôle actuellement en vigueur chez Pôle Emploi.

Source : Comment Pôle emploi contrôle les chômeurs

SFR et Bouygues ne pourront plus jouer avec la TVA réduite de la presse

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances, les députés ont adopté un amendement interdisant aux opérateurs télécoms d’appliquer la TVA réduite de la presse à autre chose qu’à la vente de presse en ligne. Ils entendent ainsi mettre fin aux pratiques de SFR et Bouygues Telecom.

Source : SFR et Bouygues ne pourront plus jouer avec la TVA réduite de la presse

Débat : Google est‑il l’ami de la production et de la circulation des idées ?

Source : maschinengeschrieben, CC BY-SA

Tandis que le PDG de Google France annonce d’importants recrutements, le géant de l’Internet poursuit une tournée auprès de 100 villes de France sous le signe de la formation au numérique. Or, les résultats de travaux de plus en plus nombreux à se pencher sur le pouvoir exercé par les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) sur nos sociétés vont à l’encontre de la perception très positive dont témoignent bon nombre d’utilisateurs à l’égard de Google (universitaires y compris).

Source : Débat : Google est‑il l’ami de la production et de la circulation des idées ?

Alors que, sur le même support, un universitaire se demande s’il ne faudrait pas considérer Google comme un service public, la réflexion de Julien Falgas apparaît beaucoup plus lucide et éclairée.

Bien sûr que Google rend des services à un grand nombre d’utilisateurs chaque jour dans le monde. Mais contrairement à ce que l’on pense, ils ne sont pas gratuits, bien loin de là. Si nous ne les payons pas en monnaie sonnante et trébuchante à chaque utilisation, ils nous coûtent en réalité deux fois, de deux manières différentes.

D’une part, chaque fois que nous achetons les produits ou services qui font de la publicité via Google, que nous les acquérions ou non via une annonce Google, nous payons avec le produit une partie du prix de la publicité faite par l’annonceur dans Google.

D’autre part, c’est le sujet de l’article de Julien Falgas, et c’est nettement plus préoccupant, nous payons chaque utilisation de notre liberté de penser, façonnée par l’ordre et la manière dont Google nous présente ses résultats de recherche.

On peut évidemment en dire autant de beaucoup de médias vivant de la publicité, sur Internet ou à la TV, qui cherchent à nous manipuler, et y parviennent beaucoup plus souvent qu’on ne le croit, et en outre polluent toutes nos consultations & visionnages d’incitations à consommer, souvent très éloignées de nos intentions lorsque nous voulons lire un article sur le net ou voir une émission de TV.

Si le débat est aujourd’hui également pollué, c’est parce que la doxa actuelle vise, de plus en plus, à rentabiliser ou externaliser les services publics, et rend les frontières floues. Cela tend à déplacer le débat sur gratuit / payant, alors qu’il faudrait s’interroger sur intérêt collectif / intérêts privés.

Personnellement, j’ai la chance d’avoir les moyens de payer des impôts, et je préfère contribuer par ces impôts au financement de services publics utiles à toutes et tous, qui seraient de facto gratuits pour les moins riches d’entre nous si l’impôt était réellement progressif et redistributif – ce qui certes est de moins en moins vrai par les temps qui courent.

Quant à ceux qui tirent profit financier de leurs activités, même si elles semblent gratuites pour (à) une grande partie des utilisateurs, qu’ils paient des impôts sur chaque territoire où ils exercent leur activité, à hauteur du profit qu’ils en retirent. Cela permettra de financer plus largement des services d’intérêt collectif dans le respect de notre souveraineté nationale et de la démocratie. Car, même si nous ne sommes pas toujours satisfaits, loin s’en faut, des mesures prises par ceux que nous élisons, ce sont eux qui décident quoi faire de l’argent public : des écoles, des routes, des hôpitaux… et des informations ou des services gratuits accessibles à tous sur Internet.

Et pour en finir avec Google, à tous les sens du terme, rappelons qu’il existe Qwant, un moteur de recherche gratuit, européen, qui respecte la vie privée de ses utilisateurs, et non pollué par la publicité. Ah, cela ne ressemblerait-il pas à un vrai service public ?