SFR : les syndicats craignent une casse sociale encore plus sévère qu’attendu

Aux 5000 suppressions d’emplois attendues dans le cadre de l’accord « New Deal » (drôle de nom pour une charrette…) signé cet été chez SFR, pourraient s’ajouter 2000 transferts vers des filiales de la maison mère Altice. Sans oublier le millier de salariés de la branche distribution, non concernée par les accords de préservation des emplois, qui devraient avoir quitté le groupe avant la fin de l’année… et les 1200 à 1300 salariés qui ont déjà quitté l’entreprise, plus ou moins volontairement, selon les syndicats.

licenciements

Source : Licenciements SFR : les syndicats craignent une casse sociale plus sévère

Grève chez SFR : « Quand on dégraisse comme ça, c’est pas pour continuer »

Même s’il a peu mobilisé, l’appel à la grève ce mardi chez SFR a été l’occasion pour certains de réitérer leur craintes concernant l’avenir de l’opérateur, alors que la direction souhaite supprimer 5.000 postes.

Source : Grève chez SFR : « Quand on dégraisse comme ça, c’est pas pour continuer »

Lutte contre le chômage: Hollande a-t-il gagné son pari?

Le chômage est reparti à la baisse au mois de juillet. François Hollande a salué cette tendance lors d’un déplacement dans une entreprise à Trélazé le mois dernier.

Source : Lutte contre le chômage: Hollande a-t-il gagné son pari?

Vous avez été nombreux à apprécier l’intervention d’Eric Heyer lors de notre Table Ronde sur la Loi Travail :

Retrouvez ses intéressantes analyses dans cette émission d’Inter, ré-écoutable sur le site de la station.

La moitié des cadres franciliens prêts à baisser leur salaire pour aller en région

Selon une étude menée par Cadremploi, plus de huit cadres de région parisienne sur dix voudraient s’installer en province pour avoir un meilleur cadre de vie.

Source : La moitié des cadres franciliens prêts à baisser leur salaire pour aller en région – Challenges.fr

Tiens, l’un de nos sujets de revendication, la décentralisation des services nationaux pour permettre aux personnels de « faire carrière » en région, est à nouveau conforté par les enquêtes…

Automatisation et emploi : plus de questions que de réponses

Source : Automatisation et emploi : plus de questions que de réponses

Une seule certitude in fine : la nécessité de se former tout au long de sa vie pour mieux s’adapter aux évolutions technologiques. Une conclusion confortée par de nombreux travaux de recherche.

En tant que syndicalistes, nous devons donc nous battre pour une formation professionnelle toujours plus efficace… et nous former nous-mêmes sans relâche pour mieux identifier ce qui est utile pour tous.

IBM France : un front intersyndical pour contester en justice le PSE

Source : CFE-CGC

Texte intégral du communiqué :

IBM France : un front intersyndical pour contester en justice le PSE

Contre toute attente, le PSE IBM France a été homologué par la DIRECCTE. L’intersyndicale IBM France (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, UNSA) et le Comité Central d’Entreprise vont contester cette décision en justice.

Le projet de PSE de l’entité service GTS/IS concerne la suppression de 360 postes dont la grande majorité est transférée dans des pays à faibles coûts salariaux. Il vient d’être homologué par la DIRECCTE, de manière incompréhensible au regard des dernières décisions de justice concernant la définition des catégories professionnelles (Renault trucks, SAP et Fnac).

Au delà des drames humains que ce plan va générer au sein d’IBM pour ceux qui seront amenés à être licenciés, cette décision range clairement l’administration française du coté des entreprises, contre les intérêts des salariés.

Il est donc primordial que cette décision soit annulée par la justice.

Après cette surprenante homologation qui pose question, les organisations syndicales et le comité central d’entreprise vont saisir au plus vite le tribunal administratif afin de demander l’annulation de ce plan dont le seul objectif pour IBM est d’augmenter sa profitabilité au détriment de ses salariés français, et dans l’attente, la suspension de sa mise en œuvre.

L’ensemble des organisations syndicales IBM unies considèrent que les catégories professionnelles telles que décrites par IBM et restreintes au seul service ciblé par le PSE sont illicites, qu’IBM ne montre pas une réelle volonté de reclassement et que les mesures du plan, pour la plupart inférieures au Plan de Départ Volontaire (PDV) de 2015, ne sont pas à la hauteur des moyens de l’entreprise IBM France (91,5 millions d’euros de résultats en 2015) et du groupe IBM.

Pour l’intersyndicale, les différents projets d’IBM France présentés aux instances représentatives en 2016 qui concernent notamment le PSE 2016, le transfert du personnel administratif de l’entité « Global Administration » dans une nouvelle filiale de Manpower, le transfert de l’entité française « Global Financing » dans une filiale d’une des nombreuses holding d’IBM basée aux Pays-Bas, montrent à l’évidence une volonté stratégique d’IBM d’accélérer la transformation mondiale de l’entreprise.

Pour l’intersyndicale, la France ainsi que l’ensemble des filiales IBM de l’Europe de l’ouest ne semblent plus avoir leur place dans cette transformation mondiale, les emplois étant transférés massivement dans les pays à bas coûts salariaux.

Cette transformation se fait clairement au seul profit des actionnaires et au détriment de l’emploi en France. IBM France préfère investir plus d’un milliard d’euros de sa trésorerie pour la réalisation de projets européens et de prise de participation dans d’autres sociétés IBM plutôt que d’investir dans l’innovation en France.

Les derniers PSE IBM France sur la période 2013/2016 se sont soldés par plus de 1 700 suppressions d’emploi (671 en 2013, 422 en 2014, 251 en 2015 et 360 en 2016), sans compter les autres dispositifs de séparation : ruptures conventionnelles, licenciement pour « insuffisance professionnelle », refus de mobilités contraintes…

L’intersyndicale IBM rappelle que le Plan Prévisionnel Triennal (PPT) de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) présenté le 5 avril 2016 annonce une prévision de suppression globale de 1 019 postes pour la période 2016/2018 (dont 651 dans la seule entité GTS visée par le PSE) pour arriver à un total de 5 717 salariés en France fin 2018 (contre plus de 25 000 en 1990 et moins de 10 000 en 2010).

L’intersyndicale IBM s’offusque que pendant ce temps, IBM France ait pu bénéficier en 2015 de plus de 20 millions d’euros d’aide de l’État par le biais des dispositifs de Crédit Impot Recherche (CIR) et Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE).

L’intersyndicale IBM France constate que cette transformation IBM va conduire en 2016 à supprimer plus de 4 000 emplois en Europe de l’Ouest avec différents plans de réduction d’emploi en Allemagne, France, Italie, Belgique, Suède, Danemark, Pays-Bas et Grande-Bretagne.

L’intersyndicale IBM continuera de se battre par tous les moyens à sa disposition, tant syndicaux que juridiques et médiatiques, contre les suppressions de postes et le démantèlement d’IBM France au profit des actionnaires et au détriment de l’emploi en France.

Bouygues Telecom renégocie les RTT

La filiale télécoms de Bouygues est en pleine réorganisation du temps de travail. Les jours de RTT pourraient être payés aux salariés qui le souhaitent.

Source : Bouygues Telecom renégocie les RTT – Le Figaro

Pas de licenciement programmés donc chez Bouygues Telecom (ouf)… mais, comme on peut s’y attendre partout où il y a forte compression des effectifs, l’employeur a besoin de faire travailler plus ceux qui restent pour assurer l’ensemble de l’activité.

Une idéologie économique qui conduit inéluctablement à la destruction des emplois

Le phénomène n’est évidemment pas surprenant, et toutes les mesures prises ces dernières années sapent progressivement tous les acquis sociaux des salariés, dans un processus très pervers qui se déroule cependant toujours à peu près selon les mêmes étapes. Dans le secteur des télécoms, nous venons de le rappeler dans notre tribune :

  • on crée les conditions d’une concurrence effrénée, en théorie au bénéfice du consommateur final ;
  • la guerre des prix qui s’ensuit, alors que le marché n’a pas la capacité d’absorber 4 opérateurs dans des conditions optimales de rentabilité et d’investissement dans la durée, rogne les marges, tandis qu’il est difficile de se développer (et même de se maintenir) sans continuer d’investir dans les réseaux ;
  • les acteurs en présence compriment tous leurs coûts de fonctionnement, dont évidemment les salaires, que certains tendent d’ailleurs trop souvent à considérer comme des dépenses et non comme un investissement indispensable à la dynamique de développement de l’entreprise ; cela se traduit par des destructions massives d’emplois, par tous les moyens possibles (et il en existe de plus en plus avec la promulgation de la Loi Travail) ;
  • enfin, une fois que les effectifs ont été réduits jusqu’à l’os, on s’aperçoit que les ressources humaines sont insuffisantes pour traiter toute l’activité.

Une pression accrue sur ceux qui travaillent

Que se passe-t-il alors ? On pourrait évidemment embaucher… C’est non seulement délicat après un plan de départs (volontaires ou contraints), mais c’est surtout contraire à l’idéologie patronale : le chômage est une modalité de partage du travail qui lui convient, car elle permet de faire pression à la baisse sur l’ensemble des variables du coût du travail, et d’obtenir des salariés plus dociles. Nous devons donc nous attendre à ce que tout y passe :

  • augmentation du temps de travail de ceux qui ont un poste, souvent déjà effective, notamment pour les cadres qui dépassent allègrement leur temps de travail théorique grâce au forfait jour qui fait l’impasse sur l’horaire effectif journalier, et ce sans compensation salariale (ou une compensation incomplète du travail supplémentaire demandé) ;
  • suppression des RTT, qui rappelons le ont compensé une intensification du travail conséquente depuis leur mise en place, et qui devaient permettre aux entreprises d’optimiser les plages d’activité de leurs équipes, pour mieux répondre aux attentes de la clientèle (extension des horaires d’ouverture par exemple) ou mieux utiliser l’outil industriel (faire tourner les machines quasiment 24 x 7) afin d’améliorer leur efficacité globale et donc leur rentabilité, ce qui a souvent été le cas ;
  • baisse de la rémunération chaque fois qu’elle est possible, très facilement via l’intéressement et la participation, ou au travers de toutes les rémunérations variables dont il est toujours possible de faire varier les paramètres pour verser moins aux personnels, et demain sous d’autres formes encore, rendues possibles par la Loi Travail ;
  • gel ou quasi gel des augmentations salariales, régime sous lequel nous vivons depuis déjà plusieurs années, et qui, de plus en plus, s’accompagne également d’un gel des promotions / évolutions de carrière, les nouvelles compétences que les salariés sont contraints d’acquérir de plus en plus vite n’étant plus considérées comme valorisables pour lesdits salariés (seule l’entreprise en tire profit) ;
  • dégradation des conditions de travail, à la fois par l’intensification de la pression aux résultats et des rythmes de travail qui s’accélèrent, mais aussi – et cette question ne devrait pas être négligée par les employeurs s’ils veulent conserver des salariés motivés, et donc efficaces – sentiment de plus en plus amer que les efforts consentis ne sont plus reconnus à leur juste valeur.

La vigilance des syndicats de plus en plus nécessaire

Alors que tous ces éléments sont, de plus en plus, renvoyés à la négociation dans les entreprises, il importe que les représentants syndicaux des salariés ne bradent pas le travail de leurs collègues.

Pour cela, ils doivent à la fois continuer de s’armer pour faire des analyses pertinentes permettant de démonter les argumentations fallacieuses qu’on leur oppose régulièrement, mais aussi réfléchir sérieusement aux moyens de restaurer un rapport de force qui rétablisse l’équilibre : aujourd’hui, et quoiqu’ils en disent, ce rapport de force est clairement du côté des employeurs, qui ont parfaitement réussi leur lobbying jusqu’à convaincre un gouvernement dit « de gauche » de prendre des mesures anti-sociales et d’adopter les idées les plus destructrices de l’idéologie néo-libérale.

Ce n’est pas toujours simple, car nous sommes tous attachés à la pérennité de nos entreprises, dont les difficultés économiques peuvent être bien réelles, et la plupart des salariés, syndicalistes compris, sont prêts à faire des sacrifices pour les sauver. Mais nous ne devons pas pour autant tout accepter : si la croissance est en berne, les inégalités sont en hausse. Il est donc plus que jamais nécessaire de défendre l’intérêt des travailleurs, ceux qui sont en poste comme ceux qui voudraient bien l’être.

En l’occurrence, les études économiques sérieuses montrent que les mesures les plus efficaces pour lutter contre le chômage ont été… celles de la réduction du temps de travail (revoir ici, et par exemple). Si nous voulons faire notre job de syndicalistes, ce n’est donc sans doute pas le moment d’accepter un recul sur ce plan.

Emploi dans les télécoms: arrêtons la casse

Face aux conséquences d’une politique de dérégulation outrancière qui n’a pas fini de produire ses effets catastrophiques, il est donc temps que la puissance publique se saisisse des dossiers. Il faut préserver l’emploi et appuyer le déploiement de l’innovation française, qui ne cesse de décliner, faute d’une régulation adéquate. Par Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange, Hélène Marcy, vice-présidente de l’ADEAS (Association pour la Défense de l’actionnariat salarié des opérateurs de télécoms)

Source : Emploi dans les télécoms: arrêtons la casse – La Tribune

 

Comme c’est notre tribune, je me permets d’en restituer le texte intégral :

 

La loi 96-659 du 26 juillet 1996 de réglementation des télécommunications, telle que rappelée sur le site de l’Arcep, indique explicitement que :

   II. – Le ministre chargé des télécommunications et l’Autorité de régulation des télécommunications veillent, dans le cadre de leurs attributions respectives :

[…]

   « 3 Au développement de l’emploi, de l’innovation et de la compétitivité dans le secteur des télécommunications ; […] ».

À ce titre, la CFE-CGC demande régulièrement depuis 2009 que l’attribution des licences mobiles, en vertu desquelles les opérateurs exploitent des fréquences appartenant au domaine public, soient assorties d’engagements pérennes sur l’emploi en France. L’application de telles contraintes à tous les opérateurs n’engendrerait aucune distorsion de concurrence.

Des tarifs ultra-compétitifs

D’ailleurs, la concurrence est plus que féroce dans le secteur des télécoms français : le prix des accès internet comme des communications mobiles y est le moins cher des principaux pays européens, comme l’ont confirmé, en 2016 et en 2015, les régulateurs belge[1] et britannique[2]. L’Europe fait par ailleurs partie des régions du monde où les communications internet et mobile sont les plus abordables, selon les analyses de UIT[3] (Union Internationale des Télécommunications, organisation des Nations Unies). La France se distingue en particulier pour ses offres de « bundle » comportant de l’Internet fixe illimité, où elle se place en tête de palmarès pour les débits offerts[4].

Au prix d’une hécatombe sur les emplois !

Plus de 30 000 emplois détruits en 10 ans… et ce n’est pas terminé !

Chez les opérateurs de télécommunications :

–        + de 8 000 emplois détruits en 10 ans, après une courte embellie liée à la négociation d’embauches supplémentaires chez Orange entre 2010 et 2012, dont les 22 000 suppressions de postes des années 2006 à 2012 incluses avaient débouché sur la crise sociale que l’on sait. Après 2012, les destructions ont recommencé de plus belle, chez tous les opérateurs : – 11 300 emplois entre fin 2012 et fin 2015[5].

–        Désormais, le rythme annuel des destructions oscille entre 3 et 4 000 emplois… et s’aggravera nettement en 2016-2017 : SFR prévoit 5 000 suppressions de postes[6]. Chez Orange, les chiffres seront du même ordre : + de 10 000 départs en retraite sont prévus sur ces deux années, dont à peine un sur deux sera remplacé. Souhaitons que Bouygues Telecom, qui a supprimé plus de 1 000 postes les deux dernières années, n’ait pas d’annonces à faire en la matière[7].

Chez les sous-traitants, tous les chiffres ne sont pas connus, loin s’en faut. Si l’on s’en tient aux seuls centres d’appels, les récents arrêts de contrats signifiés par SFR menacent 3 000 emplois dans les prochains mois[8].

Chez les distributeurs, plusieurs enseignes ont mis la clef sous la porte après l’arrivée du 4ème opérateur mobile : Tel & Com (760 salariés)[9], The Phone House (1200 salariés)[10], sans compter les distributeurs indépendants, mono ou multimarques, qui ont disparu du paysage. Les opérateurs eux-mêmes ferment nombre de leurs boutiques propriétaires, à l’instar d’Orange qui en a supprimé + de 150 depuis 2012… et ne s’en tiendra pas là. Les petites villes sont progressivement abandonnées, au détriment des clients qui ont sans doute le plus besoin d’accompagnement… même s’ils ne sont pas les plus rentables.

Quant aux équipementiers, que reste-t-il des fleurons français des technologies de communication ? Alcatel-Lucent a supprimé des milliers d’emplois et se trouve maintenant sous pavillon Nokia, qui annonce à nouveau de mauvais résultats. Sagem n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut.

Rationalisations dévastatrices

La baisse drastique des prix imposée par la concurrence entre opérateurs suppose en effet de « rationnaliser les coûts », comme on l’écrit froidement dans les présentations financières. Mais cette expression apparemment inoffensive signifie qu’en réalité, chaque opérateur « digitalise » à toute allure la relation client pour limiter le nombre de boutiques et de conseillers clients par téléphone, et achète des équipements fabriqués en Asie, qu’il s’agisse des réseaux de télécommunications ou des terminaux vendus aux clients.

Globalement, les pertes d’emplois se chiffrent en dizaines de milliers… dans un secteur déclaré comme porteur de croissance !!

Comment le gouvernement et le régulateur peuvent-ils s’en satisfaire ?

Comment envisager « d’inverser la courbe du chômage » lorsque l’on s’interdit systématiquement d’intervenir sur la protection de l’emploi lors de l’attribution des licences ? Que l’on privilégie une concurrence folle qui met tous les acteurs à genoux ? Que l’on ne vérifie pas la viabilité économique des projets de rachat ? Ni que les engagements sur l’emploi concernent bien tout le personnel des entreprises cédées[11] ? Quand l’État prélève sans complexe taxes (et dividendes chez Orange) sur les opérateurs de télécommunications ?

Quelle innovation peut-on attendre dans le domaine du numérique si l’on étouffe les « chefs de file », qui fournissent les infrastructures nécessaires au développement des services qui nécessitent couverture et débit ? Quid des compétences qui disparaissent au fil des suppressions de postes ? D’où viendra l’innovation demain, si ce n’est d’acteurs nord-américains ou asiatiques, qui ont déjà pris une bonne longueur d’avance ?

Les télécommunications sont stratégiques pour notre pays

Des suppressions d’emplois aussi massives dans un secteur porteur d’avenir constituent évidemment un scandale, pour ceux qui les subissent comme pour les citoyens qui s’interrogent sur le futur de notre économie.

Il apparaît pourtant fondamental de préserver nos compétences et nos moyens d’action dans un domaine stratégique. Tous les indicateurs le démontrent : nos concitoyens veulent des réseaux performants et une couverture optimale sur l’ensemble du territoire, mais aussi du conseil et de l’accompagnement pour tirer le meilleur profit d’une révolution technologique sans précédent, et des services de plus en plus pointus. Ce n’est pas sans personnel qu’il sera possible de répondre à ces attentes.

Face aux conséquences d’une politique de dérégulation outrancière qui n’a pas fini de produire ses effets catastrophiques, il est donc temps que la puissance publique se saisisse des dossiers, d’abord pour préserver l’emploi, et pour appuyer le déploiement de l’innovation française, qui était très en pointe à l’aube de l’an 2000 dans le domaine des télécoms… mais qui ne cesse de décliner depuis, faute d’une régulation adéquate.

Sauver ce qui peut encore l’être

Dès 2012, la CFE-CGC a formulé 10 propositions au Ministère de l’Économie Numérique[12]. Certaines ont été partiellement mises en œuvre, mais beaucoup reste à faire ! On peut citer notamment :

–        Créer un fonds commun de soutien à l’emploi dans la filière Télécoms, financé par les opérateurs et les industriels et géré paritairement, pour garantir aux salariés en cours de licenciement des moyens de reconversion, de création d’entreprise et d’accompagnement. Le fonds serait géré paritairement.

Dans l’immédiat et dès à présent, il importe de se préoccuper activement du devenir des 5 000 salariés qui vont quitter SFR[13], afin non seulement qu’ils retrouvent un emploi, mais également que leurs compétences continuent de profiter aux télécommunications françaises.

–        Assortir tout droit d’utiliser des fréquences à des obligations d’emplois en France

–        Étendre le service universel aux mobiles et au très haut débit et faire contribuer tous les acteurs de la chaine de valeur au financement des réseaux et pas seulement les opérateurs.

–        Développer une fiscalité qui favorise l’investissement dans les infrastructures de nouvelle génération, et l’appliquer à tous les acteurs de la chaine de valeur.

–        Garantir la sécurité des infrastructures de télécommunications françaises et les données qu’elles transportent, par des normes techniques (sur les matériels et les applications) garantissant aux utilisateurs finaux la maîtrise de leurs données, mais aussi en imposant que l’actionnariat des opérateurs reste majoritairement français, afin que la France conserve sa souveraineté numérique.

[1] http://www.fftelecoms.org/articles/economie-des-telecoms-le-regulateur-belge-confirme-l-attractivite-des-tarifs-francais et pour 2015 http://www.latribune.fr/opinions/20150210trib9f2d3208e/la-france-a-les-meilleurs-prix-telecoms-d-europe.html

[2] http://www.fftelecoms.org/articles/economie-des-telecoms-la-france-propose-les-meilleurs-tarifs-selon-le-regulateur

[3] http://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/publications/misr2015/MISR2015-w5.pdf

[4] http://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Documents/facts/ICTFactsFigures2016.pdf

[5] http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/07/28/la-casse-sociale-s-amplifie-dans-le-secteur-des-telecoms-en-france_4975983_3234.html et https://old.telecoms-media-pouvoir.net/index.php/nos-analyses/les-operateurs-telecoms-en-5-graphiques-actualisation-avec-les-donnees-2015/

[6] http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/07/27/sfr-souhaite-supprimer-5-000-emplois-soit-un-tiers-de-ses-effectifs_4975460_3234.html

[7] http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2014/09/24/bouygues-telecom-prevoit-finalementla-suppression-de-1404-postes_4493633_1656994.html

[8] http://www.silicon.fr/3000-emplois-menaces-prestataires-sfr-152121.html et http://www.en-contact.com/resiliation-des-contrats-par-sfr-arvato-et-sitel-touches-b2s-et-teleperformance-epargnes/

[9] http://www.channelnews.fr/tel-and-com-tire-le-rideau-23592

[10] http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/phone-house-va-fermer-en-france-1-200-salaries-concernes-249203

[11]http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/social/20160705.OBS4018/sfr-les-promesses-de-drahi-disparaissent-au-lavage.html et http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211183280765-sfr-trouve-un-accord-avec-deux-syndicats-sur-les-suppressions-de-postes-2018791.php#xtor=RSS-38

[12] http://www.cfecgc-orange.org/201211163459/communiques-de-presse/les-10-propositions-de-la-cfe-cgc-au-ministere-de-l-economie-numerique.html

[13] http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211183280765-sfr-trouve-un-accord-avec-deux-syndicats-sur-les-suppressions-de-postes-2018791.php#xtor=RSS-38

Plan social chez SFR : la CGT et la CFE-CGC appellent à la grève, la CFDT préfère attendre

Deux syndicats, la CGT et la CFE-CGC, appellent à un mouvement national de grève le 6 septembre en réponse au plan social annoncé par SFR Group, qui vise a réduire ses effectifs d’un tiers au travers de 5000 départs volontaires. Si la CFDT juge qu’il est trop tôt pour s’engager dans un rapport de force, elle ne se l’interdit pas… et décidera en fonction des projets qu’annoncera la direction en septembre.

Source : Plan social chez SFR : la CGT et la CFE-CGC appellent à la grève, la CFDT préfère attendre

Dans un communiqué commun, les deux organisations estiment que « le projet de suppressions d’emplois, annoncé par la direction du groupe SFR/Numericable, s’inscrit dans une stratégie globale qui consiste à privilégier les marchés financiers au détriment de l’emploi stable et qualifié, des conditions de travail des salariés, du service rendu, du développement industriel et de l’investissement dans le réseau et la fibre optique. » Elles déplorent aussi avoir « été écartées des dernières séances de négociation. »

SFR tombe dans le rouge au premier semestre et perd des abonnés

L’opérateur SFR, filiale du groupe de médias et télécoms Altice, affiche une perte une perte nette de 84 millions d’euros au premier semestre de 2016. Une contre-performance qui contraste avec le bénéfice net de 828 millions d’euros constaté un an plus tôt. Pour autant, il s’agit de résultats meilleurs qu’attendus ce qui permet au titre SFR de bondir de plus de 5 % en début de séance à Paris.

Source : SFR tombe dans le rouge au premier semestre et perd des abonnés

Après l’annonce du gigantesque plan de départs qui va concerner 5 000 salariés, le cynisme des marchés boursiers est toujours aussi consternant.

Dans les télécoms, des réorganisations à la hache

La décision de supprimer 5.000 postes chez SFR illustre la perte de valeur ajoutée dans un secteur où une concurrence exacerbée oblige à réduire encore les coûts. La question de la responsabilité de l’État est posée.

Source : Dans les télécoms, des réorganisations à la hache | Slate.fr

Une analyse qui recoupe assez largement les nôtres…

« Un plan de départs volontaires comme celui de SFR, c’est de l’horlogerie suisse », estime Xavier Tedeschi

Dirigeant de Latitude RH, Xavier Tadeschi accompagne depuis de nombreuses années des entreprises dans leur transformation. Il est l’auteur de « Et moi je fais quoi ? Plaidoyer pour une saine restructuration » aux éditions du Palio. Un titre qui nous a conduit à lui demander son analyse sur le plan de départs volontaires de SFR. Selon lui bon nombre de questions doivent être encore posées.

Source : « Un plan de départs volontaires comme celui de SFR, c’est de l’horlogerie suisse », estime Xavier Tedeschi