Des rumeurs évoquant un rachat de Bouygues Telecom par Orange ont émergé cette semaine. Interrogé sur ce point, le ministre de l’économie Emmanuel Macron a fait comprendre qu’il n’était pas absolument contre un retour à trois opérateurs.
L’opérateur estime que l’Arcep n’a pas encadré dès le départ le contrat d’itinérance conclu par Free Mobile avec Orange, ce qui aurait permis au nouvel opérateur de pratiquer des tarifs particulièrement bas.
Bouygues Telecom persévère : en 2012, son Directeur Général, intervenant à l’Université d’été de la CFE-CGC Orange, soulignait déjà l’asymétrie concurrentielle liée à la faculté de Free Mobile de disposer d’un contrat d’itinérance sur le réseau d’un concurrent.
Les pertes d’emploi ont malheureusement eu lieu. Mais personne n’en dédommage les chômeurs induits, ni n’est astreint à re-créer les emplois perdus (+ de 10 000 chez les seuls opérateurs de télécom… sans parler des autres acteurs de la filière, tels que distributeurs, centres d’appels, équipementiers, sous-traitants de tous ordres…).
En plus de la révision constitutionnelle, le gouvernement prévoit un nouveau texte de loi pour étendre grandement les prérogatives du parquet et de la police en temps ordinaire. Un pas de plus vers la surveillance généralisée sous couvert de lutte contre le terrorisme ?
Les représentants CFE-CGC Orange et Numericable-SFR
alertent le gouvernement.
Face à la situation très préoccupante des salariés de Numericable-SFR, qui rappelle de manière très inquiétante les prémices de la crise sociale intervenue en 2009 chez France Télécom, les représentants CFE-CGC d’Orange et de Numericable-SFR alertent le gouvernement afin qu’il intervienne au plus vite pour travailler à l’apaisement d’un contexte potentiellement porteur de conséquences néfastes pour l’entreprise Numericable-SFR et pour ses salariés.
En PJ, la lettre ouverte adressée à :
Madame Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique
Monsieur Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique
Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
Le gouvernement met les petits plats dans les grands pour que les startups françaises triomphent au CES 2016, qui se tiendra du 6 au 9 janvier à Las Vegas. L’enjeu : continuer à détruire les clichés tenaces sur la France et s’imposer comme un pays à la pointe de l’innovation auprès des médias et des investisseurs du monde entier.
En réaction aux attentats de vendredi, l’Etat va donner davantage de latitude aux services de renseignement, à la police et à la justice pour contrer le terrorisme, quitte à empiéter un peu plus sur le respect des droits et des libertés individuelles.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a de nouveau remis en cause mardi le statut actuel du contrat à durée indéterminée (CDI) et souhaité que la future réforme du code du travail s’inspire fortement du rapport Combrexelle.
Le net bruisse ce matin des déclarations du Medef, qui continue inlassablement son travail de sape du contrat et du code du travail… avec (malheureusement) un certain succès du côté du gouvernement… dont on se demande de plus en plus quels intérêts il défend. Mais ceci est une autre histoire.
Notons au passage que le Medef prétend en particulier que « les chefs d’entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises (PME), renonceraient à embaucher pour cette raison. »… bien que le Medef représente essentiellement les grands boites… Manipulation ?
Quant au caractère « anxiogène » du CDI pour les patrons, peut-être devrions nous envisager une grande collecte parmi les (de plus en plus rares) salariés en CDI afin de leur offrir une cure antistress ?
Un conseil d’administration de l’équipementier télécoms s’est tenu jeudi soi et devait revoir en présence de l’ancien directeur général d’Alcatel-Lucent les conditions d’attribution de ses primes, dont le montant avait été fixé initialement à 14 millions d’euros.
Un sujet à suivre, dans la droite ligne des questions que nous avons évoquées lors de notre université d’été 2015 « Enjeux de la numérisation de nos vies », dont nous aurons bientôt l’occasion de reparler…
Des journalistes dénoncent « 1 000 ans de SMIC (il faudrait avoir travaillé depuis le Moyen-Age pour avoir accumulé pareille somme) pour 10 000 emplois supprimés en deux ans ».
Le Medef s’est dit « choqué » (mais à part « étudier le dossier », n’a spontanément prévu aucune mesure particulière…).
Les décodeurs ont quant à eux calculé que la prime représente 218 années de salaire moyen chez Alcatel Lucent (lequel salaire moyen est donc à peu près 5 fois le SMIC si tout le monde suit bien).
La CFE-CGC Alcatel-Lucent dénonce que le redressement de l’entreprise « s’est fait au prix d’un plan social d’une violence sans précédent ».
Emmanuel Macron, qui en mai félicitait Michel Combes pour son nouveau poste chez Altice (selon Challenges), a finalement « souhaité que le Haut Comité sur le gouvernement d’entreprise (HCGE) et l’Autorité des marchés financiers rendent des avis sur les conditions de son départ et qu’Alcatel-Lucent puisse en tirer les conséquences » et « a manifesté son mécontentement à propos de la décision de Michel Combes de quitter Alcatel-Lucent avant même la finalisation du rapprochement du groupe avec le finlandais Nokia » (propos recueillis auprès de l’entourage du Ministre dans une dépêche Reuters).
Globalement, tout le monde s’accorde sur le fait que l’attribution de ce parachute doré est quelque peu tirée par les cheveux, qu’il s’agisse du montant, de la pertinence, des modalités de calcul, ou du timing d’amendement des clauses de l’indemnité de départ de Michel Combes, qui quitte Alcatel-Lucent de son plein gré rappelons-le.
Pour le moment, tout le monde s’insurge, mais nul ne sait comment se finira l’histoire…
Faut-il ajouter un peu d’huile sur le feu ?
Chez France Télécom-Orange, on connaît aussi Michel Combes, qui fut notamment Directeur financier sous la présidence de Thierry Breton, avant d’être remercié par Didier Lombard en 2006.
Et si son parcours dans les télécoms retracé par Le Figaro rapporte le témoignage positif d’un ancien collaborateur : «Michel Combes a laissé un très bon souvenir à tous ceux qui ont travaillé avec lui, chez France Telecom», une petite plongée dans les archives de BFM Business révèle un portrait moins flatteur.
Partout où il est passé pour « redresser » les entreprises, il l’a fait avec une grande brutalité en matière de suppressions de postes, avec pour préoccupation essentielle le redressement financier à court terme par la réduction des coûts ou des « ficelles » financières qui améliorent certains ratios mais entravent la capacité d’investissement de l’entreprise, comme le rachat d’actions. Si une telle politique peut en effet satisfaire les actionnaires, pour lesquels le rendement financier s’améliore quasi instantanément, et faire remonter le cours de l’action, l’efficacité économique de long terme (pérennisation et développement de l’entreprise, de son CA et de ses positions sur le marché, préservation et développement de l’emploi…) est nettement plus douteuse.
Pour sa part, la CFE-CGC Orange s’interroge sur le bénéfice collectif de ces politiques financières d’écrémage qui permettent à une poignée de dirigeants et d’investisseurs de capter la richesse, tandis que le chômage continue de croître et que l’ancienne belle place mondiale des acteurs français de la filière des télécoms n’est plus qu’un lointain souvenir…
(à mettre en lien avec les propos de Joseph Stiglitz, cité dans notre précédent billet…)
Une première version du projet de loi a fuité dans la presse… Le projet contient notamment des éléments concernant les données personnelles…
Protection des données personnelles
Portabilité des données personnelles
Plusieurs articles prévoient la possibilité de copier des données personnelles des clients collectées par les sites de service en ligne lors de transactions ou d’inscriptions. A chaque fois qu’un internaute donne son identité pour acheter un billet d’avion ou s’inscrit sur un forum, il pourra recevoir, sous format électronique, une copie des informations enregistrées par le site.
Possibilité de mener des « class actions »
Les internautes pourront se regrouper à travers des associations de consommateurs, et saisir la justice lorsqu’ils s’estiment victimes de litiges liés à leurs données personnelles.
Un « testament numérique »
Fini, les pages des réseaux sociaux transformées en pierres tombales : le projet de loi prévoit que chaque internaute puisse laisser à un proche des directives sur l’avenir de ses données numériques en cas de décès. La personne désignée pourra ensuite contacter les réseaux sociaux et sites marchands pour demander l’effacement des données personnelles.
Alors qu’UberPop a cessé son activité en France sous la pression des taxis et de l’Etat, la question d’une réglementation de l’économie collaborative, qui révolutionne le travail et bouscule des secteurs entiers, se fait de plus en plus pressante. Un chantier complexe à la fois sur le plan technique et politique. Explications.
Un intéressant article à lire dans La Tribune, sur un sujet abordé lors de notre Université d’été sur les enjeux de la numérisations de nos vies, et dont les organisations syndicales doivent se saisir de toute urgence pour que le numérique ne devienne pas le synonyme d’une énorme régression en matière de droits et de protection sociale pour les travailleurs, éventuellement doublée d’une nouvelle jungle pour le consommateur et d’une grande perplexité pour le citoyen.
Sans doute l’occasion de rappeler, une fois de plus, que le progrès technique ne vaut que s’il est accompagné d’un progrès social équivalent.
Le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans estime que le projet de loi renseignement actuellement débattu en France « pourrait soulever d’importantes questions de droit », dans un courrier adressé à des députés et dont l’Agence France-Presse a eu copie jeudi. « Ce projet de loi pourrait soulever d’importantes questions de droit. Toutefois, conformément à sa pratique habituelle, la Commission ne s’estime pas compétente pour commenter la législation nationale d’un État membre tant que la procédure intérieure n’est pas achevée ni la loi en question adoptée », écrit Frans Timmermans dans ce courrier adressé aux députés Philippe Juvin et Thierry Solère.
Les deux parlementaires avaient annoncé début mai qu’ils saisissaient l’UE de ce projet de loi qui « viole », selon eux, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Pour eux, « le projet de loi français met à la disposition de la puissance publique des pouvoirs exorbitants, qui vont au-delà de la légitime action de prévention et de répression du terrorisme ». Juvin est élu au Parlement européen depuis 2009 et porte-parole de la délégation française du Parti populaire européen (PPE) et Thierry Solère est député des Hauts-de-Seine proche de Bruno Le Maire. La Charte des droits fondamentaux s’impose aux États membres, quand ils mettent en oeuvre la législation de l’UE.
Députés et sénateurs français sont parvenus mardi en commission mixte paritaire (CMP) à un accord sur ce projet de loi controversé. Le texte, défendu notamment au nom de la lutte antiterroriste par le gouvernement, mais cible de critiques sur le risque de « surveillance de masse », passera en lecture définitive à l’Assemblée le 24 juin.