J’ai réalisé que j’étais exploité (et que je ne pouvais rien y faire) – Rue89 – L’Obs

Source : J’ai réalisé que j’étais exploité (et que je ne pouvais rien y faire) – Rue89 – L’Obs

Une manière amusante d’évoquer le dernier livre de Dominique Cardon & Antonio A. Casilli : « Qu’est-ce que le Digital Labor ? », dont vous pouvez retrouver des extraits sur INAglobal.

Elections aux Etats-Unis : et si l’algorithme de Google déterminait le vainqueur?

Des chercheurs américains ont fait une découverte qui fait froid dans le dos: il y aurait un « effet de manipulation des moteurs de recherche ». Dans leur étude, ils pointent du doigt l’influence que pourrait avoir l’algorithme de Google sur l’issue de l’élection présidentielle.

Source : Elections aux Etats-Unis : et si l’algorithme de Google déterminait le vainqueur?

Données personnelles : le casse-tête de Microsoft

Depuis son lancement à la fin juillet, Windows 10 suscite la polémique au sujet du respect de la vie privée. Malgré les critiques, les responsables de Microsoft France se veulent rassurants, tout en rappelant que la société ne peut se passer des données pour déployer des services innovants.

Source : Données personnelles : le casse-tête de Microsoft

Mapstr, l’appli française qui va ringardiser Foursquare et Citymaps ?

Son fondateur, Sébastien Caron, a su identifier les faiblesses de Google Maps, Foursquare et Citymaps pour proposer une appli qui permet de géolocaliser ses lieux préférés de manière simple et intuitive sur une carte interactive. Mapstr a séduit 50.000 utilisateurs en un mois et vient de lever 800.000 dollars (690.000 euros) auprès de business angels.

Et si un petit poucet français nommé Mapstr détrônait les applications reines de la géolocalisation comme Foursquare et Citymaps? C’est encore un doux rêve pour la startup parisienne dirigée par un polytechnicien de 35 ans, Sébastien Caron. D’autant plus qu’avec la démocratisation des smartphones, on ne compte plus les services qui fonctionnent grâce à la géolocalisation. Pourtant, Mapstr, lancée le 16 juillet dernier, a tout de la bonne idée que tout le monde attendait sans le savoir.

L’application est un mariage improbable mais heureux entre le service de géolocalisation Google Maps, un bloc-note et un répertoire numérique. Elle permet d’enregistrer ses lieux favoris sur une carte interactive, puis de les organiser avec des mots-clés. D’un touché de doigt, chacun peut inscrire ses restaurants fétiches, ses boutiques préférées, des musées à visiter, les adresses de ses amis ou ses futurs points de chute lors d’un week-end à l’étranger, et les retrouver à tout moment.

Lire la suite dans La Tribune

NDLR : un outil sans doute intéressant à tester pour se faire sa propre idée de son utilité. En revanche, je suis un peu refroidie quand je lis que l’entrepreneur a pour objectif in fine de vendre son application à Google…

Podcast d’été : Homo numéricus

Il est de tradition de proposer des « lectures de vacances »… mais à l’ère numérique, un « podcast de vacances » est aussi indiqué, non ?

Cet été, Nicolas Demorand vous propose, chaque dimanche à 13h20, l’émission « Homo numéricus », qui fait le point sur différents enjeux de la numérisation avec d’intéressants invités. Il a démarré avec Dominique Cardon, que nous connaissons bien :

Vous pouvez retrouver toutes les archives sur le site de France Inter, ou vous abonner au podcast via iTunes ou via RSS.

Bonne écoute !

Uber tente d’éviter un procès qui pourrait remettre en cause son modèle économique

 

Uber $20 ride credit gift card
L.A. Foodie via Flickr – CC BY 2.0

Habitué des tribunaux, Uber joue encore plus gros que d’habitude. Jeudi 6 août, à San Francisco, la société américaine de transport urbain va tenter d’obtenir l’annulation d’une class action (action en nom collectif) qui pourrait remettre en cause son modèle économique. La procédure porte sur le statut de travailleurs indépendants de ses chauffeurs. Les plaignants estiment qu’ils auraient dû bénéficier du statut de salariés, avec toutes les obligations que cela implique pour leur employeur.

Dans la Silicon Valley, le recours à cette main-d’œuvre est au cœur de tout un pan de la révolution numérique : l’économie à la demande, aussi surnommée l’économie des petits boulots. Comme Uber, nombre de start-up se sont lancées en limitant les embauches. Elles ont levé des dizaines, voire des centaines de millions de dollars sur la promesse de collaborateurs à bas coûts et extrêmement flexibles.

On les connaît sous l’appellation de « travailleurs 1099 », en référence au formulaire fiscal qu’ils doivent remplir. Ils s’improvisent chauffeurs de taxis, arpentent les allées des supermarchés, font le ménage à domicile ou livrent achats et repas. Ils ne perçoivent pas de salaire fixe mais sont rémunérés à la tâche. Et ils ne bénéficient d’aucun avantage social. Ni assurance santé, ni retraite, ni chômage, ni congés payés…

Lire la suite dans Le Monde (article complet réservé aux abonnés)

Ce que l’on peut en retenir, c’est que de nombreuses start-up sont actuellement confrontées à ce problème juridique : le lien qu’elles établissent avec les collaborateurs qui fournissent le service est régulièrement requalifié par les tribunaux, et contraignent les entreprises à les embaucher comme salariés.

La remise en cause du salariat, dont les médias nous rebattent les oreilles ces temps-ci (sous l’amicale pression du Medef et consorts ?), pourrait donc bien se heurter à un mur juridique ! D’autant qu’en France, le projet de loi « Justice du 21ème siècle« , qui vient d’être validé par le Conseil des Ministres, intègre des dispositions permettant des actions de groupe en matière de lutte contre les discriminations. Les « exclus du salariat » disposeront donc sans doute d’une arme juridique supplémentaire. (voir aussi l’article de Libération)

 

Economie collaborative : le casse-tête de la législation

Alors qu’UberPop a cessé son activité en France sous la pression des taxis et de l’Etat, la question d’une réglementation de l’économie collaborative, qui révolutionne le travail et bouscule des secteurs entiers, se fait de plus en plus pressante. Un chantier complexe à la fois sur le plan technique et politique. Explications.

Un intéressant article à lire dans La Tribune, sur un sujet abordé lors de notre Université d’été sur les enjeux de la numérisations de nos vies, et dont les organisations syndicales doivent se saisir de toute urgence pour que le numérique ne devienne pas le synonyme d’une énorme régression en matière de droits et de protection sociale pour les travailleurs, éventuellement doublée d’une nouvelle jungle pour le consommateur et d’une grande perplexité pour le citoyen.

Sans doute l’occasion de rappeler, une fois de plus, que le progrès technique ne vaut que s’il est accompagné d’un progrès social équivalent.

Sur le même sujet, vous pouvez lire aussi, toujours dans La Tribune : Travail : le numérique met-il fin au salariat ?

Le gouvernement présente sa stratégie numérique pour la France

Elle était attendue depuis des mois. Jeudi 18 juin, le premier ministre Manuel Valls a présenté lors d’une conférence de presse rien de moins que la stratégie numérique de la France : une série de mesures visant à exposer les ambitions du gouvernement en la matière. La journée a été riche puisque M. Valls s’est aussi vu remettre un rapport du Conseil national du numérique, issu d’une consultation publique et visant à donner des recommandations pour la prochaine grande loi sur le numérique prévue pour l’automne.

Lire la suite sur Le Monde Pixels

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter aussi :

D’après ce qui a été annoncé hier dans les médias, les citoyens sont invités à poursuivre leurs contributions, qui devraient être intégrées au projet de loi sur le numérique qui sera mis à l’étude à la rentrée.

A suivre donc…

5ème Université d’été de la CFE-CGC Orange les 22 et 23 juin 2015

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Enjeux de la numérisation de nos vies

Les universités d’été de la CFE-CGC Orange ont pour objectif de prendre du recul afin de réfléchir sur des sujets clefs pour notre secteur d’activité, avec l’aide d’universitaires, chercheurs, et acteurs du marché.

Cette année, nous avons souhaité faire le point sur les enjeux de l’exploitation des données engendrées par la multiplication des outils numériques, que nous aborderons sous 4 angles particuliers :

  • Exploitations du « Big Data » : état des lieux, enjeux, acteurs, intérêts et risques, régulation possible, segmentation des exploitations (ciblage commercial, sécurité et surveillance, exploitations citoyennes au bénéfice de la collectivité).
  • Cybersécurité : enjeux de la loi sur le renseignement.
  • Données personnelles dans l’environnement professionnel : quid des données collectées par les outils numériques mis à disposition par l’employeur ? (droit et bonnes pratiques)
  • Digitalisation du travail et du dialogue social : quelles pistes d’évolution ?

 

Notre questionnement vise à éclairer les questions suivantes :

Comment respecter un juste équilibre entre liberté et sécurité ?

Quelles pistes pour une exploitation des données au bénéfice de l’intérêt collectif ?

Quelles protections contre les exploitations mettant en risque les salariés, les citoyens et leurs libertés ?

Invitation presse

Les journalistes sont cordialement invités à participer à cette Université d’été, qui se déroule au Novotel Porte d’Italie – 22 rue Voltaire – Le Kremlin Bicêtre (métro ou tram Porte d’Italie).

Pour confirmer votre présence aux débats et aux tables de presse organisées lundi et mardi, merci de contacter Jean-Claude Minet (pdfcoordonnées et programme détaillé à télécharger ici).

 

Sur ce blog, vous pouvez également retrouver une série d’articles éclairant les débats que nous approfondirons avec nos intervenants. Suivez le tag « Université d’été« 

Et si l’on payait pour Facebook ?

Le blog Big Browser relaie l’intéressante tribune d’une sociologue américaine, Zeynep Tufekci. Extrait :

Et alors que les inquiétudes vont grandissantes sur les enfreintes à la vie privée qu’induit cet hyper-ciblage publicitaire, Zeynep Tufekci postule que beaucoup de gens « seraient contents de pouvoir payer plus de 20 cents par mois à Facebook ou à Google pour ne pas [les] surveiller, pour un meilleur chiffrement [des communications] et pour [les] traiter comme [des] client[s] dont les préférence et la vie privée comptent »« Si rien que le quart des 1,5 milliard d’utilisateurs de Facebook acceptaient de payer un dollar [0,9 €] par mois […], cela rapporterait plus de 4 milliards de dollars par an. » 

Et elle remet en cause le fait que les internautes refuseraient catégoriquement de payer pour les services « gratuits » qui actuellement ne servent qu’à collecter nos données personnelles.

La question est intéressante, et pourra être évoquée lors de l’Université d’été de la CFE-CGC Orange les 22 & 23 juin prochains…

Les démocraties européennes face à la tentation de la « boîte noire »

Dans Le Monde du 2 juin, une Tribune de Bernard Benhamou, Secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique :

En l’espace de quelques années, l’Internet est devenu l’épine dorsale de nos sociétés ainsi qu’un levier majeur de transformation économique, sociale et culturelle. Les révélations d’Edward Snowden et les attaques menées sur les réseaux ont mis en lumière les nouveaux défis auxquels sont confrontés les États, les acteurs économiques et les citoyens eux-mêmes, pour préserver leur souveraineté numérique.

Plus récemment, les débats autour de la loi sur le renseignement ont mis en évidence la nécessaire maîtrise que devront acquérir les responsables politiques pour faire face aux enjeux issus des technologies. En effet, les architectes du réseau pourraient bientôt faire évoluer les formes mêmes de nos sociétés et à terme modifier le modèle démocratique européen.

Au moment où les instruments de la souveraineté sont devenus indiscernables des outils technologiques, développer auprès des citoyens une culture des choix technologiques deviendra une exigence démocratique. Une culture d’autant plus nécessaire qu’elle sera seule à même d’éviter que les mécanismes qui régissent nos sociétés ne deviennent à leur tour des « boîtes noires » pour les citoyens.

Lire la suite dans Le Monde

Bernard Benhamou est l’un des invités de l’Université d’été de la CFE-CGC Orange. Il interviendra le 22 juin pour nous éclairer et débattre sur la question de la collecte des données et de la cybersurveillance.

Big Data : au commencement était la donnée

Et si on partait du point de départ ? Les données sont en effet ce qui donne un sens à la notion même de Big Data – ou mégadonnées, selon les recommandations linguistiques de la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France.

Selon la définition, faisant désormais autorité, énoncée par Gartner en 2012, les données du Big Data présentent trois caractéristiques majeures, que les nouvelles technologies de traitement de l’information permettent de prendre en compte : leur Volume, leur Variété et leur Vélocité. La littérature marketing y rajoute parfois 2 V complémentaires, la Véracité (la qualité et la fiabilité des données) et la Valeur (leur caractère monétisable).

De fait, depuis le début de l’ère numérique, le Volume de données existantes a connu une croissance exponentielle. Si cette notion peut être appréhendée plus aisément à travers des infographies comme celle de VoucherCloud, elle peut être résumée en quelques chiffres : il y a un peu plus de 10 ans, le trafic Internet était de l’ordre de 100Go de données échangées par seconde (soit autant qu’en un jour entier 10 ans auparavant). Aujourd’hui, nous avons dépassé les 30 000Go par seconde et nous devrions atteindre les 50 000Go d’ici à 2018. Conséquence de cette explosion des volumes, 90% des données aujourd’hui existantes datent de moins de 2 ans.

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Au-delà de l’augmentation du nombre d’utilisateurs de solutions IT et de la croissance des volumes opérationnels de données, c’est surtout la Variété de plus en plus grande des sources, liée à l’évolution des usages et des technologies de traitement de l’information, qui justifie cette croissance exponentielle. Hier, les données utilisables par les acteurs du monde socio-économique se limitaient à des informations hautement formatées. Aujourd’hui, le Big Data permet de traiter tout type de donnée, dans sa forme originelle, non structurée, multipliant ainsi les sources.
Les comportements en ligne – plus ou moins anonymes –, comme la navigation, la recherche et l’utilisation des outils de communication sont les premiers qui viennent à l’esprit. Les informations et comportements clairement identifiés sont eux aussi « trackés », à l’image de toutes les interactions en ligne avec les entreprises, telles que le remplissage de formulaires, les réactions à l’e-mailing, les objets et services achetés, les transactions financières, l’utilisation des coupons de fidélité, ou les échanges liés au SAV : tous les clients d’Amazon peuvent constater qu’aucun de leurs faits et gestes sur ses sites n’échappe au plus connu des e-commerçants. Ce qui change, c’est que toutes les entreprises s’y mettent, de façon parfois plus discrète mais pas moins intensive. N’oublions pas les réseaux sociaux, puisqu’il semblerait, selon une récente étude, que Facebook nous connaisse mieux que nos meilleurs amis. Les contenus, photos, vidéos, musique, articles de blogs, que nous créons, lisons, partageons et auxquels nous réagissons n’échappent pas non plus au Big Data. Et bien sûr, cela fonctionne aussi en mobilité, grâce à nos chers smartphones et autres tablettes, qui dévoilent par ailleurs des informations concernant notre usage des applications ainsi que nos données de géolocalisation.
C’était tout – et déjà beaucoup – jusqu’à l’émergence de l’Internet des Objets. Désormais, notre corps, « augmenté » par les « wearables » tels que les montres ou les bracelets connectés, peut révéler des informations concernant notre santé ou notre activité physique. De même, notre maison, équipée de solutions connectées relatives à la sécurité, à la gestion énergétique ou au simple confort peut en dire beaucoup sur nos habitudes, tout comme notre voiture, possiblement connectée elle aussi, au-delà du seul GPS. Nous voilà donc 100% connectés dans un environnement qui ne l’est pas moins et livre, en open data, ses propres informations, des statistiques démographiques et économiques aux données nécessaires au bon fonctionnement des services publics (transport, éducation, vie culturelle, etc.).

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Déjà évoquée dans ces colonnes, l’excellente web-série interactive Do Not Track fournit des illustrations assez édifiantes de la façon dont toutes nos données sont collectées.

Nombreuses et variées, ces données sont de plus en plus souvent exploitées en temps réel, justifiant le 3ème V, dédié à la Vélocité.

Il n’est pas étonnant que ces données en nombre infini, qui décrivent de plus en plus précisément nos comportements et leur évolution, soient désormais considérées comme le moteur principal de l’économie numérique. Le Web en témoigne d’ailleurs, filant généreusement les métaphores aurifère et pétrolifère. En offrant des opportunités d’analyse plus larges et plus fines, le Big Data ouvre de nouveaux horizons, non seulement au confort des utilisateurs, mais aussi à la prise de décision des entreprises et des organisations. Pour quels usages ? Avec quels intérêts et quels risques ? La suite au prochain numéro…

Les groupes mondiaux d’Internet

Les groupes mondiaux d’Internet from Xerfi Canal TV on Vimeo.

Cette courte vidéo résume bien les principaux enjeux des gros acteurs de l’Internet. Et même si ce n’est pas très directement exprimé dedans, c’est aussi en lien avec notre questionnement sur le Big Data et le respect de la vie privée : en effet, les caractéristiques de la publicité changent avec Internet. S’il s’agissait au départ d’affiner le profil des utilisateurs pour, comme dans le ciblage classique de la publicité média, présenter les publicités aux cibles les plus en adéquation avec les produits et services vantés, on glisse progressivement, mais de plus en plus vite, vers un ciblage personnalisé à l’extrême, où il s’agit de croiser de multiples données sur les consommateurs pour mieux manipuler leurs actes d’achat.

Ce glissement n’est pas toujours perçu par les internautes, qui se préoccupent avant tout du service rendu par les fournisseurs de services et apprécient leur gratuité apparente. Mais il transforme les internautes de citoyens souhaitant s’informer ou communiquer en purs consommateurs qu’il s’agit de canaliser vers différents actes d’achats, de manière de plus en plus sophistiquée et insidieuse, au risque d’y perdre notre libre arbitre.

A suivre dans notre Université d’été, les 22 & 23 juin prochains…