France Télécom : le problème, c’est la génération bonus!

Florence Noiville, journaliste au Monde et auteur de « J’ai fait HEC et je m’en excuse » ne mâche pas ses mots. Interrogée par Marianne 2 sur la situation à France Télécom, elle dit notamment :

Partout où l’on pousse à bout le principe MMPRDC, « Make more profit, the rest we don’t care ». Partout, cette maximisation du profit se fait au détriment de la dimension humaine. Faire sortir une personne de la masse salariale est considéré comme une victoire. L’humain devient l’ennemi, une source de coûts à contenir le plus possible. Mais la charge de travail ne baisse pas, le stress est plus grand et le sentiment de culpabilité de voir ses camarades partir alors qu’on reste se développe.

L’interview au complet sur Marianne 2.

La litanie des suicides à France Télécom: à quand la remise en cause d’une politique toxique?

Une vingtaine de suicides en un an et demi, des arrêts maladie en hausse de 50% depuis cinq ans, +30% en un an de visites chez des médecins du travail, dont plusieurs ont démissionné devant leurs propres conditions de travail inacceptables…

Terrible série que ces suicides d’agents France Télécom égrenés jour après jour dans la presse: à Lannion fin août, à Besançon le 11 août, à Marseille le 13 juillet, où dans sa lettre d’adieu celui qui allait mettre fin à ses jours dénonçait «l’urgence permanente» et «la surcharge de travail». Sans parler des tentatives de suicide, plus nombreuses (12,5 fois plus de tentatives que d’actes réussis en France) et non médiatisées elles, à l’exception du geste spectaculaire d’un technicien de Troyes qui s’est poignardé le 9 septembre.

Une vingtaine de suicides depuis février 2008, et il aura fallu celui, sur son lieu de travail vendredi 11 septembre, d’une salariée à Paris, pour que les pouvoirs publics s’émeuvent des conséquences toxiques d’une politique de ressources humaines. Rappelons que dans notre pays, depuis quinze ans le suicide tue plus que l’accident automobile.

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