Google Maps vient de se doter, mardi, d’une nouvelle fonctionnalité. Avec «Votre Timeline», les utilisateurs pourront désormais visualiser leurs moindres déplacements.
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Big Data : au commencement était la donnée
Et si on partait du point de départ ? Les données sont en effet ce qui donne un sens à la notion même de Big Data – ou mégadonnées, selon les recommandations linguistiques de la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France.
Selon la définition, faisant désormais autorité, énoncée par Gartner en 2012, les données du Big Data présentent trois caractéristiques majeures, que les nouvelles technologies de traitement de l’information permettent de prendre en compte : leur Volume, leur Variété et leur Vélocité. La littérature marketing y rajoute parfois 2 V complémentaires, la Véracité (la qualité et la fiabilité des données) et la Valeur (leur caractère monétisable).
De fait, depuis le début de l’ère numérique, le Volume de données existantes a connu une croissance exponentielle. Si cette notion peut être appréhendée plus aisément à travers des infographies comme celle de VoucherCloud, elle peut être résumée en quelques chiffres : il y a un peu plus de 10 ans, le trafic Internet était de l’ordre de 100Go de données échangées par seconde (soit autant qu’en un jour entier 10 ans auparavant). Aujourd’hui, nous avons dépassé les 30 000Go par seconde et nous devrions atteindre les 50 000Go d’ici à 2018. Conséquence de cette explosion des volumes, 90% des données aujourd’hui existantes datent de moins de 2 ans.
Au-delà de l’augmentation du nombre d’utilisateurs de solutions IT et de la croissance des volumes opérationnels de données, c’est surtout la Variété de plus en plus grande des sources, liée à l’évolution des usages et des technologies de traitement de l’information, qui justifie cette croissance exponentielle. Hier, les données utilisables par les acteurs du monde socio-économique se limitaient à des informations hautement formatées. Aujourd’hui, le Big Data permet de traiter tout type de donnée, dans sa forme originelle, non structurée, multipliant ainsi les sources.
Les comportements en ligne – plus ou moins anonymes –, comme la navigation, la recherche et l’utilisation des outils de communication sont les premiers qui viennent à l’esprit. Les informations et comportements clairement identifiés sont eux aussi « trackés », à l’image de toutes les interactions en ligne avec les entreprises, telles que le remplissage de formulaires, les réactions à l’e-mailing, les objets et services achetés, les transactions financières, l’utilisation des coupons de fidélité, ou les échanges liés au SAV : tous les clients d’Amazon peuvent constater qu’aucun de leurs faits et gestes sur ses sites n’échappe au plus connu des e-commerçants. Ce qui change, c’est que toutes les entreprises s’y mettent, de façon parfois plus discrète mais pas moins intensive. N’oublions pas les réseaux sociaux, puisqu’il semblerait, selon une récente étude, que Facebook nous connaisse mieux que nos meilleurs amis. Les contenus, photos, vidéos, musique, articles de blogs, que nous créons, lisons, partageons et auxquels nous réagissons n’échappent pas non plus au Big Data. Et bien sûr, cela fonctionne aussi en mobilité, grâce à nos chers smartphones et autres tablettes, qui dévoilent par ailleurs des informations concernant notre usage des applications ainsi que nos données de géolocalisation.
C’était tout – et déjà beaucoup – jusqu’à l’émergence de l’Internet des Objets. Désormais, notre corps, « augmenté » par les « wearables » tels que les montres ou les bracelets connectés, peut révéler des informations concernant notre santé ou notre activité physique. De même, notre maison, équipée de solutions connectées relatives à la sécurité, à la gestion énergétique ou au simple confort peut en dire beaucoup sur nos habitudes, tout comme notre voiture, possiblement connectée elle aussi, au-delà du seul GPS. Nous voilà donc 100% connectés dans un environnement qui ne l’est pas moins et livre, en open data, ses propres informations, des statistiques démographiques et économiques aux données nécessaires au bon fonctionnement des services publics (transport, éducation, vie culturelle, etc.).
Déjà évoquée dans ces colonnes, l’excellente web-série interactive Do Not Track fournit des illustrations assez édifiantes de la façon dont toutes nos données sont collectées.
Nombreuses et variées, ces données sont de plus en plus souvent exploitées en temps réel, justifiant le 3ème V, dédié à la Vélocité.
Il n’est pas étonnant que ces données en nombre infini, qui décrivent de plus en plus précisément nos comportements et leur évolution, soient désormais considérées comme le moteur principal de l’économie numérique. Le Web en témoigne d’ailleurs, filant généreusement les métaphores aurifère et pétrolifère. En offrant des opportunités d’analyse plus larges et plus fines, le Big Data ouvre de nouveaux horizons, non seulement au confort des utilisateurs, mais aussi à la prise de décision des entreprises et des organisations. Pour quels usages ? Avec quels intérêts et quels risques ? La suite au prochain numéro…
Approuvée par l’Assemblée Nationale, la Loi Renseignement fait toujours l’unanimité… contre elle
Depuis son annonce à la mi-mars jusqu’à son approbation ce 5 mai par l’Assemblée Nationale avec une très large majorité, le projet de loi relatif au renseignement a fait l’objet de nombreux débats entre ses partisans et ses détracteurs.
Pour mémoire, ce projet, né après l’attaque de Charlie Hebdo, entend donner plus de moyens aux services de renseignement : accès direct aux « réseaux des opérateurs » (télécoms, services en ligne, hébergeurs) pour surveiller une personne suspecte, utilisation d’outils comme les « IMSI Catchers » pour intercepter les appels téléphoniques des mobiles, installation de « boîtes noires » chez les acteurs du numérique pour repérer automatiquement les comportements à risque. L’utilisation de ces dispositifs de surveillance sera contrôlée par une autorité indépendante, la Commission nationale de contrôle (CNCTR).
Une telle perspective n’a pas semblé émouvoir plus que ça le grand public. Selon un sondage CSA, près de 2/3 des Français se disaient « favorables à une limitation de leurs libertés individuelles sur Internet au nom de la lutte contre le terrorisme ». Valérie Peugeot, vice-présidente du Conseil national du numérique, explique les raisons de cette apathie par un manque de sensibilisation (« il n’y a rien de plus difficile que de se rebeller contre l’invisible »). D’ailleurs, dans le même sondage CSA, moins de 30% des Français affirmaient connaître le contenu du projet…
En revanche, les acteurs et observateurs du monde numérique en analysent depuis plus d’un mois les tenants et les aboutissants, et leurs avis sont quasi unanimement hostiles à la Loi sur le Renseignement. Une phrase de la tribune libre rédigée par un collectif d’hébergeurs début avril résume l’ensemble de leurs récriminations : « Le projet de loi du gouvernement est non seulement liberticide, mais également anti-économique, et pour l’essentiel, inefficace par rapport à son objectif. »
Un projet liberticide adopté sans débat démocratique
L’argument relatif à la violation des libertés individuelles est le plus soulevé. Dès l’annonce du projet, le Conseil national du numérique s’est inquiété « d’une extension du champ de la surveillance », invitant le gouvernement « à renforcer les garanties et les moyens du contrôle démocratique ». De leur côté, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe Nils Muižnieks, et les rapporteurs des Nations Unies sur les droits de l’homme Michel Forst et Ben Emmerson ont cosigné une tribune libre critiquant ce projet, « parce qu’il autorise le recours à des méthodes de surveillance qui font peser une menace sérieuse sur le droit au respect de la vie privée », « parce qu’il permet la mise en œuvre de ces mesures intrusives sans un contrôle préalable indépendant », et « parce qu’il pourrait aggraver les tensions sociales en autorisant un contrôle indiscriminé de personnes qui ne sont pas soupçonnées d’activité terroriste ». Par la voix de sa présidente Isabelle Falque-Pierrotin, la CNIL s’est, pour sa part, déclarée préoccupée par la question du devenir des données collectées.
Le son de cloche est le même du côté des intellectuels. Pour le philosophe et écrivain Eric Sadin, « Cette loi est répréhensible. C’est une faute, c’est une faute politique, c’est une faute sociétale, c’est une faute éthique et c’est une faute juridique, ça fait beaucoup ! ». Antoinette Rouvroy, chercheuse au Fonds de la Recherche Scientifique belge, qualifie ce projet de « fantasme de maîtrise de la potentialité », reposant sur « l’idée que grâce au calcul, grâce à l’analyse des données en quantité massive, grâce au big data, on va pouvoir vivre dans un monde non-dangereux ».
« Etonné et inquiété » par cette loi, l’historien et sociologue Pierre Rosanvallon estime, pour sa part, qu’elle a été « très mal préparée et très mal écrite » et qu’elle n’a « aucune colonne vertébrale ». Enfin, figurant au rang des premiers et des plus farouches opposants à la Loi Renseignement, La Quadrature du Net dénonce, au-delà du contenu du projet en lui-même, la rapidité avec laquelle il est mis en place, et cela sans débat démocratique.
Le recours au big data inadapté à la lutte contre le terrorisme ?
Comme d’autres observateurs, Grégoire Chamayou, chargé de recherche au CNRS, conteste l’efficacité d’un recours au big data à des fins de surveillance : « Contre les attentats de demain, croire que les scénarios de ceux d’hier seront utiles, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, alors que la couleur et la forme de l’aiguille ne cessent de changer. Même à supposer que le terrorisme présente des signatures repérables par data mining – ce qui est pour le moins hasardeux –, pareil système va engendrer pléthore de suspects, dont une écrasante majorité de fausses pistes – et ceci par millions. »
Jean-Marie Delarue, Président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) ne dit pas autre chose, goûtant peu les « techniques évidentes de pêche au chalut » induites par ce projet. Il craint par ailleurs que la CNCTR ne soit qu’un « colosse aux pieds d’argile, un contrôleur dépendant d’un tiers pour accéder aux données qu’il est chargé de contrôler ». Selon lui, plus qu’un renforcement, « il y a donc un affaiblissement très net du contrôle ».
Un risque d’affaiblissement économique des acteurs du numérique français
Concernés au premier chef par la mesure des « boîtes noires », les hébergeurs français y ont vu une menace directe de leurs intérêts : « En tout, 30 à 40 % de notre chiffre d’affaire est réalisé » avec des clients étrangers qui « viennent parce qu’il n’y a pas de Patriot Act en France, que la protection des données des entreprises et des personnes est considérée comme importante. Si cela n’est plus le cas demain en raison de ces fameuses boîtes noires, il leur faudra entre 10 minutes et quelques jours pour quitter leur hébergeur français ». Les hébergeurs craignent par ailleurs de voir les entreprises françaises les quitter pour l’étranger : « ce sont des milliers d’emplois induits par le cloud computing, le big data, les objets connectés ou la ville intelligente que les start-ups et les grandes entreprises iront créer ailleurs ».
Face à la menace des hébergeurs de « déménager leurs infrastructures, investissements et salariés là où leurs clients voudront travailler avec eux », le gouvernement n’a pas tardé à réagir et à leur proposer l’amendement n°437. Il leur permet de faire eux-mêmes la distinction entre les données de connexion, que les services de renseignement pourront consulter sous réserve d’une validation préalable par la CNCTR, et les contenus, qui resteront privés. Cet amendement semble avoir satisfait les hébergeurs, même si Valentin Lacambre, pionnier de la liberté d’expression sur Internet, a décidé de fermer son service Altern.org, affirmant : « Pour nous, un seul jour sous écoute globale est un jour de trop ».
Quoi qu’il en soit, malgré les centaines de signatures des acteurs du numérique sur la Pétition NiPigeonsNiEspions, la Loi Renseignement a désormais été adoptée par l’Assemblée Nationale. Voyons maintenant quel sera l’avis du Conseil Constitutionnel, que François Hollande s’est engagé à saisir.
Comment ça, je suis surveillé ?
Pour vous préparer au débat sur les enjeux de la numérisation de nos vies en terme de respect de la vie privée, thème de notre Université d’été des 22 & 23 juin prochains, vous pouvez consulter l’excellente « web série » mise en place par Arte : Do not track
Entièrement interactive, elle vous permettra de comprendre par qui, pourquoi et comment vos usages des outils numériques sont collectés et utilisés.
Petit extrait de la présentation du projet :
Do Not Track explore les différentes manières dont le Web moderne enregistre et traque nos activités, nos publications et nos identités. Pour vous aider à comprendre comment vos informations sont utilisées et collectées… nous vous demandons de participer avec vos données. Oui, vos données. Ça peut sembler paradoxal, mais c’est en vous prêtant au jeu que vous pourrez comprendre l’implication du tracking – non seulement pour vous, mais pour vos amis ou votre famille. Quelle est la valeur cachée derrière chacun de vos clics ? Que se passe-t-il sans que vous vous en rendiez compte et sans votre consentement ? Soyez curieux et reprenez le contrôle.
Toutes les deux semaines, un épisode personnalisé abordera un sujet différent : de nos téléphones portables aux réseaux sociaux, de la publicité personnalisée au big data.
Leur point commun ? Utiliser les méthodes et outils des trackers pour vous traquer pendant que vous les regardez.
Nous voulons expérimenter le tracking pour ainsi mieux le comprendre. Nous vous demanderons de nous donner des informations personnelles sur vos goûts, vos avis, vos habitudes. Plus nous en saurons, plus vos épisodes seront personnalisés. Rien que pour vous.
Entre chaque épisode, lisez, écoutez et fouillez plus en profondeur les thématiques abordées, à travers du contenu supplémentaire. Commentez et échangez sur les sujets abordés. Pour rester informé et vivre l’expérience complète, laissez-nous votre mail !
Cash Investigation : « Les secrets inavouables de nos téléphones portables »
Savez-vous qu’il est possible qu’un enfant chinois de 13 ans, travaillant 16 heures par jour soit « caché » derrière votre smartphone ? Et que votre téléphone portable est fabriqué avec plusieurs minerais qui proviennent du nord-est de la République démocratique du Congo, en prise à des massacres depuis 20 ans.
Une enquête édifiante, à (re)voir en replay sur le site de France 2
Pour s’interroger, s’indigner, différer peut-être l’achat d’un nouveau smartphone… et interroger nos directions d’entreprises : voulons nous continuer à faire notre business avec la sueur des enfants et le sang des mineurs ?
Bien sûr, ça fâche et ça dérange. Mais n’est-il pas temps d’ouvrir les yeux, pour qu’enfin ça puisse changer ? Car ne nous faisons pas d’illusion : aujourd’hui, ce sont les enfants chinois et les mineurs d’Afrique qui s’épuisent et meurent pour fabriquer nos smartphones. Mais ne nous faisons pas d’illusion : si nous ne faisons rien, demain, nos propres enfants seront soumis aux mêmes conditions de travail. A moins qu’ils n’aient plus de travail du tout… Est-ce ce que nous voulons ?
Et si, chez les opérateurs et les équipementiers européens, nous commencions à plancher sur le smartphone éthique et durable ?
Delphine Ernotte-Cunci, directrice exécutive d’Orange France, invitée des Echos
Delphine Ernotte-Cunci, directrice exécutive d’Orange France, revient sur la décision du groupe de distribuer Netflix sur sa box et explique les besoins en fréquences alors que les données sont multipliées par 2 tous les 18 mois sur le réseau Orange.
En fin d’intervention, la vision de Delphine Ernotte-Cunci sur la féminisation d’Orange.
Itinérance de Free Mobile : les régulateurs ne sont pas en phase…
L’Autorité de la concurrence insiste pour que le contrat d’itinérance de Free Mobile sur le réseau d’Orange s’interrompe assez rapidement, pour obliger le 4ème opérateur à faire concurrence aux autres dans des conditions plus équitables. Mais l’Arcep (régulateur des télécoms) ne semble pas pressée de demander des comptes à Free, et encore moins à le sanctionner, bien que rien n’assure qu’il soit « dans les clous » concernant le déploiement de son réseau pour répondre aux obligations de sa licence…
Comme le souligne l’article de Silicon.fr « Un accord [l’accord d’itinérance] qui avait fait polémique auprès de la concurrence qui y voyait là un moyen pour Free à casser le marché en affichant des tarifs agressifs rendus soutenable par l’absence d’investissement dans un réseau mobile en propre. » … et qui de facto a globalement mis en péril l’emploi et l’investissement dans un secteur d’activité pourtant loin d’être en phase d’obsolescence !
Arnaud Montebourg semble souhaiter que l’itinérance cesse le plus tôt possible, du moins s’exprimait-il ainsi en janvier dernier. On peut dès lors s’interroger sur le fait qu’aucune action n’ait été menée, en cohérence avec les mesures réclamées par l’Autorité de la concurrence, qui pour une fois apparaissent raisonnables… même si, rappelons-le, c’est elle qui a contraint Orange à offrir l’itinérance à Free Mobile sur son réseau, en contrepartie de l’autorisation de mise en œuvre des offres Open…
« Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie », dit un vieux proverbe : il semble valoir aussi pour les autorités de régulation.
Pour sa part, la CFE-CGC Orange a toujours dénoncé les conditions faites à Free pour proposer ses offres de téléphonie mobile, au nom de la défense de l’emploi et de l’investissement, et d’une vision à moyen terme de l’intérêt collectif national. Des économistes avisés ont démontré depuis que le bilan du lancement de Free Mobile était globalement négatif pour la collectivité, mais qui s’en soucie ?
En attendant, le marché des télécommunications européen est en pleine consolidation, et le marché à 3 opérateurs pourrait devenir la norme. Un autre économiste, spécialiste de la régulation et du marché des télécoms, démontrait, il y a au moins 2 ans, que c’était vraisemblablement le point d’équilibre entre économies d’échelle et concurrence pour assurer aux consommateurs le meilleur prix, sans détruire la capacité d’investissement des opérateurs. Mais là encore, quand l’idéologie de la concurrence s’en mêle, il est difficile de faire entendre raison aux décideurs européens et nationaux !
3G-4G : l’Arcep salue la qualité de service d’Orange et épingle Free Mobile
De temps en temps, il est bon que des mesures concrètes rappellent le bon sens : tout a un prix, et on ne peut laisser croire qu’on peut obtenir une Ferrari pour le prix d’une 2CV.
L’enquête annuelle de l’Arcep sur la qualité des services mobiles rappelle à point nommé cette évidence.
D’après ZDNet, les résultats concordent avec les mesures qu’ils publient avec leur partenaire 4GMark :
Le régulateur a réalisé au 1er trimestre 90.000 mesures dans 900 communes et agglomérations, dans des conditions d’usages diverses et variées : dans les immeubles, au rez-de-chaussée, en mouvement, dans la rue, dans les trains…, avec comme ligne directrice une série de 258 critères de qualité.
En 3G, les conclusions publiées rejoignent celles établies régulièrement par 4Gmark pour notre service 4GMonitor : Orange se place en tête en débits médians descendants (9,3 Mb/s), devant un Bouygues Telecom en progression (5,7 Mb/s), un SFR en recul (4,2 Mb/s) et un Free en queue de peloton (4 Mb/s).
En prenant en compte les critères de qualité établis par l’Arcep, l’opérateur historique atteint 213 indicateurs au-dessus de la moyenne contre 75 pour Bouygues Telecom, 38 pour SFR et seulement 2 pour Free Mobile.
Orange est 1er ou 1er ex-aequo sur 15 des 18 critères mesurant de la navigation sur le web, et atteint 27 critères sur 27 pour consulter des vidéos en streaming. L’opérateur obtient par ailleurs 54 des 54 critères mesurant la vitesse des échanges de données. »
L’article du Monde relève les mêmes constats.
L’étude complète et sa synthèse sont disponibles sur le site de l’Arcep.
Le prix des abonnements baisse, les téléopérateurs trinquent !
Tandis que le dernier indice des prix du mobile de l’ARCEP tombée ce matin annonce « Les prix des services mobiles diminuent de 27,2 % en 2013 en moyenne annuelle après un recul de 11,4 % en 2012. », un reportage de France Inter fait le lien entre la baisse des prix dans la téléphonie et l’emploi dans les centres d’appels : Les abonnements téléphoniques en baisse, ont un coût salarial.
Les centres d’appels réalisent 60% de leur chiffre d’affaire avec les opérateurs télécoms alors quand ces opérateurs vont mal et doivent réduire leurs couts pour suivre la guerre des prix, les salariés des centres d’appel en subissent les conséquences.
Résultat : 4000 emplois perdus en deux ans dans la branche, des salaires qui stagnent au Smic et des conditions de travail de plus en plus difficiles : 80% des salariés sont au Smic. Burn out, fatigue, l’absentéisme y est trois fois plus élevé que la moyenne.
Nous l’avions annoncé dès l’arrivée du 4ème opérateur. Les faits le confirment malheureusement.
Sauvons les emplois chez Bouygues Telecom par un rapprochement avec Orange !
Suite aux interventions dans les médias de Monsieur Montebourg, la CFE-CGC d’Orange et de Bouygues Telecom, ainsi que l’ADEAS adressent une lettre ouverte à Manuel Valls, Premier ministre :
Télécharger la version pdf : Courrier Premier Ministre – CFE-CGC Telecom- Bouygues et Orange
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Satisfaction des premiers utilisateurs de la 4G
C’est une étude commanditée par SFR qui le dit :
Notre étude confirme l’intérêt de la 4G pour ses utilisateurs, qui voient l’arrivée de cette technologie comme un changement important auquel ils ne sont pas prêts de renoncer. Les utilisateurs sont convaincus des performances de la 4G, qui contribuent au développement d’usages plus riches en mobilité (vidéoconférence, Cloud, musique, vidéo). Si la 4G performe avant tout à l’extérieur du domicile, elle rivalise également avec les autres modes de connexion au domicile (WiFi et PC connecté).
La synthèse de l’étude est en ligne sur le site de TNS Sofres.
Free Mobile, le jeu de massacre continue
Avec 5,2 millions de clients, le quatrième opérateur a réussi sa percée au-delà des espérances. Mais son objectif est de conquérir 15 % de part de marché. Ce qui va forcément l’amener à prendre d’autres initiatives.
Les points à retenirLoin d’avoir épuisé l’effet de surprise lié à son irruption sur le marché du mobile en janvier 2012, Free a porté un nouveau coup à ses concurrents en boostant son forfait à 2 euros par mois.
Le « petit » opérateur se prépare à attaquer le marché des forfaits haut de gamme, ce qui ouvrirait un nouveau front face à ses trois rivaux.
Free a intérêt à marquer des points très vite contre la concurrence, car la donne a changé : comme les autres, il va devoir lourdement investir pour se doter de son propre réseau.
L’article complet dans Les Echos
Une analyse peu optimiste, malheureusement très réaliste, et qui aura des conséquences sur l’emploi dans le secteur des télécoms, et aussi donc sur le pouvoir d’achat (revoir la vidéo Xerfi d’hier).
La société Free Mobile déboutée de sa plainte contre un professeur d’économie
Fin de l’épisode judiciaire que nous évoquions le 13 février dernier :
Le tribunal de grande instance de Paris a débouté la société Free Mobile dans la procédure qui l’oppose à l’universitaire Bruno Deffains, professeur d’économie à l’université Panthéon-Assas (Paris-II) et auteur d’une étude sur l’impact de l’arrivée du quatrième opérateur sur le marché de la téléphonie mobile.
Selon cette étude, dont les conclusions avaient donné lieu à une tribune publiée dans le quotidien Les Echos en juin 2012, l’arrivée de Free sur le marché allait entraîner « une baisse du chiffre d’affaires dans le secteur des télécoms mobiles » et la perte « de 60 000 à 70 000 emplois », à échéance de quelques années. La société Free, fondée et dirigée par Xavier Niel (l’un des trois actionnaires du Monde), avait aussitôt réagi en mettant en cause l’impartialité de l’universitaire, accusé de travailler pour les opérateurs concurrents et l’avait menacé de poursuites judiciaires pour « dénigrement » ou « concurrence déloyale ».
[…]
Considérant que Free avait outrepassé ses droits en obtenant la saisie de documents, l’avocat de Bruno Deffains, Me Thibault de Montbrial, a déposé une « requête en rétractation » de l’ordonnance devant le tribunal de grande instance de Paris. La procédure contre son client, affirme-t-il, « ne repose sur aucun motif légitime » et « constitue une manœuvre d’instrumentalisation » de la justice par la société Free. L’avocat demandait la destruction ou la restitution des fichiers saisis en décembre 2012 au domicile de son client. Le juge lui a donné raison.
Dans une ordonnance rendue vendredi 1er mars, il observe que « la société Free Mobile ne justifie d’aucun intérêt légitime à faire rechercher les preuves d’un éventuel comportement déloyal [de M. Deffains] à partir de ses installations informatiques ». L’étude « ne comporte aucune critique des services proposés par Free Mobile », et « aucun élément ne conforte l’allégation d’un lien avec des concurrents de la société Free Mobile », indique la décision.
La société Free a en conséquence été condamnée à verser 2 000 euros pour frais de justice à M. Deffains. Pour Me de Montbrial, cette décision marque « un premier coup d’arrêt à la terreur judiciaire entretenue par Free ».
L’article complet dans Le Monde (abonnés)
Quand Xavier Niel fait fouiller l’ordinateur d’un universitaire
En acquérant un tiers du capital du « Monde », on pouvait espérer que Xavier Niel, le patron de Free, coutumier des procès en diffamation, allait calmer ses ardeurs procédurières. Mais pas du tout ! Depuis qu’il a lancé son offre mobile à prix réduit, en janvier 2012, « Citizen Free » a recommencé à dégainer ses plaintes. Contre les journalistes, mais aussi contre… les universitaires !
Il est 7 heures du matin, le 17 décembre 2012, quand Bruno Deffains, professeur d’économie à l’université de Paris-II Panthéon-Assas, voit débarquer à son domicile de Nancy un huissier et un expert accompagnés de deux policiers. Durant deux heures, ces messieurs passent l’ordinateur de l’universitaire au crible et copient des e¬mails et des fichiers, qui ont été placés sous séquestre. Le professeur d’économie est sous le coup d’une action en justice pour dénigrement.
« Sommations interpellatives »
La raison de cette descente ? Xavier Niel n’a pas digéré son article intitulé « Free : quand l’idéologie de la concurrence dessert l’économie », publié dans « les Echos » du 11 juin. Bruno Deffains y résume les conclusions de son étude sur l’impact de l’arrivée du nouvel opérateur dans la téléphonie mobile, en janvier 2012. Selon lui, la baisse totale du chiffre d’affaires dans le secteur des télécoms mobiles (opérateurs, équipementiers, etc.) provoquée par le lancement de Free Mobile – qu’il estime à 6,5 milliards d’euros – va y provoquer la destruction nette de 55.000 emplois dans les deux années suivantes. […]
Lire la suite sur Le Nouvel Observateur
Commenter serait inutile : la lecture de l’article est suffisamment édifiante !
Le choc Free, un mal ou un bien pour l’emploi ?
L’un voit dans l’arrivée du quatrième opérateur mobile un stimulant pour l’économie tout entière. L’autre s’inquiète de son potentiel destructeur pour les acteurs en place. Un an après l’arrivée du quatrième opérateur mobile, les économistes David Thesmar et Bruno Deffains analysent pour « Les Echos » l’impact de la « révolution Free » dans le mobile.
L’arrivée de Free sur le marché du mobile il y a un an a provoqué un choc économique. Tous deux chercheurs, vous avez réalisé des travaux sur l’impact de ce choc. Bruno Deffains, vous estimez qu’il devrait se traduire dans le scénario le plus probable par la suppression de près de 55.000 emplois. David Thesmar, vous estimez au contraire, avec votre collègue Augustin Landier, qu’il est susceptible d’entraîner la création de 60.000 emplois. Pourquoi une telle divergence ?
Lire la suite sur le site des Echos
Nos commentaires sur l’étude de Messieurs Thesmar & Landier
L’étude publiée à la demande de Free tente de faire croire que l’arrivée du 4ème opérateur mobile sur le marché français pourrait générer la création de 16 à 30 000 emplois en France… (et pas 60 000 d’ailleurs comme l’évoque le questionnement des journalistes des Échos) malheureusement pas dans la filière des télécoms, comme c’est d’ailleurs précisé page 40 du rapport.
Nous laisserons aux vrais experts la critique détaillée de cette « étude » macro-économique, qui se dit basée sur les théories de Keynes… tout en en oubliant quelques règles majeures. A titre d’unique exemple, si les ménages augmentent de 0,1% leur taux d’épargne, tous les résultats de l’étude s’effondrent, et aucun emploi n’est crée. Or, les analyses keynésiennes montrent qu’en temps de crise, les ménages augmentent leur épargne de précaution, au détriment du budget alloué à la consommation. En outre, le rapport table sur un taux d’épargne des Français de 14%… alors que celui-ci est déjà à 16%, et que les chiffres tombés fin 2012 montrent une augmentation record de la collecte sur le Livret A et le Livret de développement durable.
Pour notre part, nous nous bornerons à noter une erreur grossière page 41, dans l’analyse de la croissance en emplois 2009 et 2011 dans le secteur des télécoms. Intéressons nous spécifiquement aux emplois directs chez les opérateurs de télécommunications, selon la source Arcep, également utilisée dans l’étude et dans nos analyses récurrentes. Entre 2009 et 2011, les effectifs des opérateurs sont passés de 124 000 à 127 500, ce qui fait 3 500 emplois, soit 2,8% de croissance. L’étude attribue cette croissance au lancement des offres triple-play de Bouygues Telecom, qui auraient été génératrices d’emplois dans les équipes commerciales, techniques et dans les centres d’appels. Malheureusement, sur cette période, c’est … France Télécom-Orange qui, à elle seule, a alimenté la croissance en emplois chez les opérateurs sur cette période. L’ensemble des opérateurs alternatifs en détruisaient près de 1 700, tandis que France Télécom en recréait 5 200. Quant à la source de cette reprise de l’emploi chez l’opérateur historique, c’est l’effet direct des 10 000 embauches, prévues sur la période 2010-2012, négociées par les organisations syndicales avec la nouvelle Direction de l’entreprise après la crise sociale de 2009.
Comme quoi, pour parler de l’emploi dans la filière des télécoms, il vaut mieux être un spécialiste du secteur !