La mise à mort du travail

France 3 diffuse ce soir à 20h35 et mercredi soir à 23h05 un documentaire qui semble éclairant sur ce qui est (enfin) en train de devenir un vrai sujet de société. Voici un extrait de la présentation de Telerama :

L’idée des auteurs – le producteur, Christophe Nick, et le réalisateur, Jean-Robert Viallet – n’était pas de faire un énième film sur la souffrance au travail, ni de stigmatiser des patrons voyous ou des salariés réfractaires à toute évolution, mais de montrer ces souffrances (c’est le premier volet) et d’en comprendre les causes (deuxième et troisième volets). Comment ? En analysant à travers le prisme de deux entreprises mondialisées (Carglass et Fenwick) la manière dont l’organisation du travail est surdéterminée par les deux contraintes macroéconomiques que sont l’actionnariat et la libre concurrence. En démontrant comment les logiques de rentabilité pulvérisent les liens sociaux et humains dans l’entreprise et sont en train de tuer le travail lui-même en le réduisant à sa seule composante économique.

Pour en savoir plus, la page web dédié à cette série documentaire par France 3.

Les salariés d’EADS en pleine crise de confiance

Comme le note avec un humour au vitriol un lecteur des Echos qui est sans doute un salarié d’EADS,  les dirigeants d’entreprises semblent découvrir avec stupéfaction que leurs salariés sont démotivés…  Les alertes, qu’elles viennent du monde syndical, médical ou des consultants RH n’ont pourtant pas manqué ces dernières années. Mais personne n’avait envie de les écouter.

La crise qui a éclaté chez France Télécom aura au moins eu le mérite de soulever le couvercle. Les enquêtes se multiplient, les déclarations de dirigeants, politiques ou d’entreprises, aussi. Quelles mesures concrètes seront prises pour endiguer la souffrance au travail, pour restaurer la confiance entre les salariés et leurs entreprises ? Pour l’instant, c’est la grande inconnue. Les pratiques bancaires ont été dénoncées à hauts cris par les plus hauts représentants politiques de la planète lorsque la crise financière a éclaté. Le sommet de Pittsburg a accouché d’une dénonciation des bonus des traders, mais pour le reste, rien ou presque n’a changé, tout particulièrement en France.

Le monde actuel est devenu d’une totale ambiguïté. De tous les scandales qui éclatent chaque jour dans les médias, on ne sait jamais lesquels engendreront un vrai changement des règles ou des comportements : dans bien des cas, quelques déclarations véhémentes tiennent lieu d’unique remède.

Les dirigeants d’EADS disent qu’ils veulent vraiment tenir compte de l’enquête réalisée par Gallup. Seuls les salariés pourront dire, dans quelques mois ou un peu plus, si les choses ont vraiment changé.

Le commentaire de l’enquête et la réaction des dirigeants d’EADS sont à lire dans Les Echos du 21 octobre.

Impunément, travailler tue

Sur le blog de Gilles Raveau :

“Sinistres mais révélateurs, les suicides à France Telecom ne doivent pas devenir l’arbre qui cache la forêt. Car, depuis des dizaines d’années, des salariés meurent deux fois. Physiquement, puis symboliquement. Ils meurent car ils travaillent. Ensuite, ils meurent du silence et du mépris ; de l’absence de reconnaissance pénale, médicale et publique, des causes professionnelles de leurs décès.” C’est ce qu’explique très bien ce magnifique texte signé dans le cadre de l’initiative de la Fondation Copernic “travailler tue impunément”.

La suite sur le blog de Gilles Raveau