« La concentration détruit plus d’emplois que la concurrence »

C’est Monsieur Silicani, président de l’Arcep, qui le dit, et c’est à lire dans Challenges.

Un petit extrait :

Fleur Pellerin a souligné que l’emploi devait mieux être pris en considération dans le cadre de l’organisation de la filière télécom. Est-ce une façon de dire que ce n’était pas le cas avant ?
Le souhait du Gouvernement est que, lorsqu’il y a attribution de licences, l’emploi fasse partie des engagements pouvant être pris par les opérateurs pour obtenir ces licences – j’emploie à dessein le terme « d’engagement », et pas celui « d’obligation », car au niveau communautaire, il ne peut pas y avoir d’obligation. Ainsi, nous pourrions lier l’attribution d’une licence à l’importance du volume des emplois créés. C’est d’ailleurs très exactement ce qui a été fait pour attribuer la quatrième licence mobile à Free : l’attribution de cette licence comportait un critère relatif à l’emploi. Mais le « poids » de ce critère pourrait être augmenté.

On parle d’étude d’impact. Justement, quelle était la source du chiffre de 10.000 suppressions d’emploi lié à l’arrivée de Free que vous avez évoqué au début de l’année ?
J’imagine que le précédent gouvernement a fait faire à ses services une étude avant de prendre la décision, en janvier 2009, d’attribuer une 4ème licence mobile 3G. Il appartient à l’actuel gouvernement de la demander aux services placés sous son autorité. Quant au chiffre cité lors de la conférence de presse de l’ARCEP de mars 2012 (une fourchette de 5 à 10.000 emplois) il correspond au niveau moyen des estimations des analystes, de celles des opérateurs et de celles des experts économiques et financiers que nous avons consultés. Il s’agissait, en outre, de chiffres bruts, et ne prenant donc en compte ni les emplois créés par Free Mobile, ni la croissance, à moyen et long termes, du secteur.
Il faut aussi souligner les effets indirects de l’arrivée du 4ème opérateur mobile. En effet, le marché français des télécoms est extrêmement dynamique avec une forte croissance des volumes depuis le début de l’année 2012 : +11% pour la téléphonie mobile, 1,8 million d’abonnés mobiles en plus, + 28% pour les SMS, +70% pour la data… Tous les indicateurs ont cru énormément en volume et le passage au très haut débit, notamment à la 4G, offrira aux opérateurs de nouvelles sources de revenus, à partir de 2013.

Monsieur Silicani « imagine que le gouvernement a fait faire une étude à ses services »… Quant aux chiffres cités par l’Arcep elle-même, ou plutôt par son président, ils ressemblent… hum, à une évaluation au doigt mouillé ?

N’est-ce pas au régulateur, qui dispose par ailleurs de tous les chiffres du marché et qui a des moyens pour réaliser des études, de préparer très sérieusement ce type d’évaluation en amont de la rédaction des projets de nouvelles licences ?

Plus globalement, on est très frappé, dans l’ensemble de l’article, sur le renvoi des responsabilités et des choix vers le gouvernement. L’Arcep est-elle une autorité indépendante ?

 

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