RH : vers une hot-line collaborateur à toute heure ?

ITV de Ludovic Guilcher, DRH Groupe adjoint d’Orange : « Notre enjeu est de repenser la valeur ajoutée de la fonction RH pour concilier digital et humain »

Source : RH : vers une hot-line collaborateur à toute heure ?

Le contenu du papier va très au-delà de ce que suggère le titre, et mérite d’être lu en entier, analysé et médité. Il pose la question de la mise en convergence (possible ? pas possible ?) entre les attentes de l’employeur et celles des salariés face à la numérisation du travail et des apprentissages.

Comme tout ce qui touche à ces processus de numérisation du travail, le rôle des managers est fortement questionné, leur adhésion recherchée, sans pour autant que soit clairement explicité le bénéfice concret qu’ils peuvent en attendre, pour eux-mêmes et pour leurs équipes.

Il convient aussi de voir ce qu’au delà des beaux discours l’entreprise est capable de concrétiser sur le terrain : il y a souvent loin des intentions aux réalisations… et ici en l’occurrence est en partie passée sous silence la collecte massive d’informations sur les salariés de l’entreprise… sous couvert de leur proposer un parcours de formation plus adapté par exemple.

Serons nous, comme dans les réseaux sociaux publics tels que Facebook (ou LinkedIn ici cité), entièrement « pistés » et « décortiqués » via les big data, sans savoir exactement ce qui est collecté sur nous, dans quel but, avec quelle interprétation et quelle exploitation ? Comment serons nous informés et formés sur la compréhension des enjeux et des conséquences possibles ?

Serons nous sommés d’adhérer sans restriction ou aurons nous le pouvoir, en tant que salariés, de décider d’une phase d’observation avant que de « plonger » corps et âmes dans la « digitalisation au travail », ou d’une mise en retrait après test ? Ceux qui le feront n’en seront-ils pas sanctionnés, ne serait-ce que dans leurs parcours professionnels, alors que rien aujourd’hui ne démontre que cette « digitalisation » soit réellement un facteur de progrès pour l’entreprise et pour ses personnels ? Ou que de n’y pas totalement adhérer empêcherait de remplir efficacement et avec compétences ses missions professionnelles ? Voire que des salariés plus doués pour le « faire-savoir » ne prennent le pas sur des salariés plus doués pour le « faire » et le « produire », qui reste cependant au cœur des enjeux de l’entreprise ?

Toutes ces questions restent ouvertes, et c’est à nous, organisations syndicales représentant les personnels, de nous en saisir pour que la numérisation ne nous avale pas tous crus…

La surveillance des communications internationales validée par le Parlement

Le Parlement a adopté un texte comblant un vide laissé par la loi renseignement. La surveillance des communications internationales impliquera moins de contrôles que celle des interceptions effectuées dans l’Hexagone.

Source : La surveillance des communications internationales validée par le Parlement

 

Barbariser la régulation pour réguler les barbares | Sébastien Soriano

TECHNO – Le numérique est une source inépuisable d’opportunités. En moins d’une génération, la mise en réseau planétaire des individus a permis l’apparition de nouvelles formes de partage et de communication. Au-delà des opportunités économiques, le numérique permet d’entrevoir le développement d’une société de la connaissance, fondée sur un espace public de plus en plus participatif.

Source : Barbariser la régulation pour réguler les barbares | Sébastien Soriano

Euh… plutôt que des idées générales très peu opérantes… quand elles ne sont pas erronées, on aurait préféré que le patron de l’Arcep (régulateur des télécoms) nous en dise plus sur l’opération « les barbares attaquent la régulation »…

Le PDG d’Orange prône l’instauration d’un contrat unique

Interrogé en marge du Sommet de l’économie organisé par Challenges, Stéphane Richard estime que le syndicalisme français ne s’occupe que de ceux qui ont un emploi.

Source : Le PDG d’Orange prône l’instauration d’un contrat unique

Une voix de plus à la rescousse du Medef, et une pierre dans le jardin des syndicalistes…

La loi renseignement : une loi liberticide ? / France Inter

La loi sur le renseignement est vivement contestée par les citoyens qui redoutent la perte de leurs libertés et d’être surveillés continuellement. La loi renseignement est-elle réellement liberticide ?

Source : La loi renseignement : une loi liberticide ? / France Inter

L’émission « Le téléphone sonne » sur France Inter recevait le 3 novembre 2015 :

  • Jean-Marie Delarue, Ancien président de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, qui s’est également exprimé en juillet dernier à l’Université d’été de la CFE-CFC Orange. Il précise notamment dans cette émission que s’il ne fait pas partie de la nouvelle Commission Nationale de Contrôle des Techniques de Renseignement, c’est parce qu’il a refusé de participé à une instance dont il ne cautionne pas le fonctionnement, tel que défini par la nouvelle loi.
  • Eric Ciotti, Député Les Républicains des Alpes-Maritimes, président de la commission d’enquête sur la surveillance des filières et des individus jihadistes, et l’un des plus grands défenseurs de la Loi renseignement.

Une starlette des réseaux sociaux nous rappelle que les images savent mentir

En changeant les légendes de ses photos sur Instagram, Essena O’Neil, une jeune Australienne de 18 ans suivie par près de 700 000 abonnés, nous rappelle que les images ne disent que ce que l’on veut bien leur faire dire.

Source : Une starlette des réseaux sociaux nous rappelle que les images savent mentir

Même s’il est paradoxal d’utiliser les réseaux sociaux pour dénoncer leurs dérives, la démarche n’en demeure pas moins intéressante : espérons qu’elle saura faire réfléchir d’autres « apprenties starlettes » et faire prendre un peu de recul aux gens sur un passe-temps parmi les plus pervers qui soient…

Pierre Gattaz: « le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant »

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a de nouveau remis en cause mardi le statut actuel du contrat à durée indéterminée (CDI) et souhaité que la future réforme du code du travail s’inspire fortement du rapport Combrexelle.

Source : Pierre Gattaz: « le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant »

Le net bruisse ce matin des déclarations du Medef, qui continue inlassablement son travail de sape du contrat et du code du travail… avec (malheureusement) un certain succès du côté du gouvernement… dont on se demande de plus en plus quels intérêts il défend. Mais ceci est une autre histoire.

Notons au passage que le Medef prétend en particulier que « les chefs d’entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises (PME), renonceraient à embaucher pour cette raison. »… bien que le Medef représente essentiellement les grands boites… Manipulation ?

Quant au caractère « anxiogène » du CDI pour les patrons, peut-être devrions nous envisager une grande collecte parmi les (de plus en plus rares) salariés en CDI afin de leur offrir une cure antistress ?

Peut-on encore reprendre le contrôle de nos données ?

À l’ère des mégadonnées, de l’informatique en nuage, du marketing comportemental basé sur la publicité ciblée, de la surveillance et de la cybercriminalité, les citoyens se sentent dépossédés de leurs données personnelles et aspirent à davantage de maîtrise. Concilier le développement de l’économie numérique, fondée sur l’exploitation des données, et la protection de la vie privée des citoyens, est un casse-tête pour les entreprises et pour les États.

Source : Peut-on encore reprendre le contrôle de nos données ?

Un papier plutôt bien fait, qui met en avant notamment les solutions du libre.

Il est clair que si nous voulons reprendre le contrôle, nous ne pourrons nous en remettre ni à la Commission européenne, ni à l’État (qui ne rêve que de nous mettre sous contrôle, comme il l’a démontré avec la Loi sur le Renseignement), et encore moins aux grands acteurs du Net, qui, même s’ils en venaient à changer leur modèle économique pour passer à autre chose que la récupération et la revente de nos données, manqueraient singulièrement de crédibilité pour prétendre nous protéger (ils le disent déjà dans leurs Conditions Générales, mais n’en font évidemment rien !!)

Comme il n’existe aucun repas gratuit, ce que nous ne paierons pas avec notre argent, nous devrons le payer avec notre temps : celui de monter en compétences pour comprendre les enjeux, savoir identifier les acteurs (et le code) qui respectent vraiment nos données et notre liberté, et non seulement choisir, mais aussi contribuer au développement de solutions loyales.

Une utopie ? peut-être… mais il nous en reste si peu par les temps qui courent que, comme dans le domaine du développement durable , nous ferions bien de reprendre nos vies en main en prenant nous même les initiatives dont nous aimerions profiter, avant d’être définitivement broyés par le système… Cessons d’être des consommateurs pour devenir des citoyens… et nous pourrons envisager de changer le monde.

STMicroelectronics tranchera sur l’avenir des produits numériques « début 2016 »

Le fabricant franco-italien de semiconducteurs STMicroelectronics (ST) a indiqué jeudi qu’il prendrait « une décision finale déb

Source : STMicroelectronics tranchera sur l’avenir des produits numériques « début 2016 »

Encore une boite de la filière télécoms en difficultés… et qui est au CA ???

« L’uberisation peut aussi toucher les télécoms », prévient le PDG d’Orange

Quelques mois après l’annonce de sa stratégie Essentiels 2020, le PDG d’Orange, Stéphane Richard évoque la transformation numérique de l’opérateur. Il l’affirme : il n’y a pas de raison pour que son entreprise soit « à l’abri de l’émergence d’acteurs d’un genre différent qui [l’]amène à revoir, en profondeur, [son] modèle économique. » Alors il anticipe. En se rapprochant des start-up, en particulier. Mais aussi – et c’est nouveau – en collaborant avec Google, Facebook et SpaceX, plutôt que de continuer de voir ces géants du numérique comme des ennemis.

Source : « L’uberisation peut aussi toucher les télécoms », prévient le PDG d’Orange

Des menaces ???

Baromètre Cegos « Climat social et qualité de vie au travail »

Source : Baromètre Cegos « Climat social et qualité de vie au travail » – Actualité RH, Ressources Humaines

Climat social 2015 : 1 salarié sur 4 dit avoir déjà subi un problème psychologique grave ou été victime de harcèlement moral au cours de sa carrière
Le Groupe Cegos a dévoilé les résultats de la 17ème édition de son baromètre « Climat social et qualité de vie au travail ».
Pour cette édition 2015, 1204 personnes (750 salariés, 307 managers et 147 Directeurs ou Responsables des Ressources Humaines d’entreprises du secteur privé de plus de 100 salariés) ont été interrogées au cours des mois de juillet et août.
Ce Baromètre 2015 reflète sous de nombreux aspects la complexité ambiante entourant le monde du travail. Les mutations à l’œuvre (et en premier lieu l’impact de la digitalisation) paraissent globalement acceptées par les salariés et les managers. Mais l’ampleur et la rapidité de ces changements font planer des risques sérieux en matière de santé au travail.

On peut retrouver la synthèse du communiqué de la Cegos sur le site myRHline, et les baromètres des années précédentes sur le site de la Cegos.

Quelques remarques rapides sur le contenu de cette synthèse, qui mérite d’être lue en détail :

  • Il faut continuer de combattre la surcharge de travail, qu’on soit manager, simple salarié ou évidemment syndicaliste. Toute la difficulté est évidemment de pouvoir dire « non » quand on est en poste, alors que le chômage menace, et constitue de fait un moyen de pression implicite ou explicite sur les salariés.
  • Sur la digitalisation qui augmente la charge de stress et brouille toujours plus la frontière entre vie professionnelle et vie privée, l’étude en reste toujours aux constats, certes réels, tandis que peu de solutions consistantes ou crédibles sont mises en place dans les entreprises : le sujet reste entier, et il est urgent que les organisations syndicales s’en saisissent, pour ne pas laisser les employeurs façonner seuls le monde du travail d’aujourd’hui et demain.
  • Sur la question du climat social, les modalités de management qui favorisent un bon climat peuvent être immédiatement mises en œuvre par les animateurs d’équipe. Pas toujours simple, car il faut simultanément se remettre en question, et faire accepter de telles modalités par les Directions d’entreprises, trop souvent plus promptes à mettre la pression sur les objectifs à atteindre par les équipes sans se préoccuper de la brutalité générée par cette pression.
  • Sur la perte de confiance des managers et des salariés sur la capacité des organisations syndicales à les défendre, les responsabilités sont sans doute partagées, et chacun devrait balayer devant sa porte… Les représentants du personnel qui n’abordent pas toujours les sujets sous le bon angle (il faut parfois aller demander l’application du droit aux Juges, tandis que d’autres problématiques nécessitent une médiation subtile pour trouver leurs solutions). Et les Directions d’entreprise, trop souvent totalement rigides, obnubilées par les résultats à court terme et leur pouvoir de décision, qui ne laissent aucune place à une négociation « gagnant / gagnant » sur le moyen et long terme. Un vrai sujet quoiqu’il en soit pour les organisations syndicales…

Economie – Le Parlement européen déçoit les défenseurs de la neutralité du Net

Le Parlement européen a validé, mardi, les mesures très controversées à l’encontre de la neutralité du Net. À tel point que certains défenseurs de ce principe parlent d’un jour noir pour les internautes européens.

Source : Economie – Le Parlement européen déçoit les défenseurs de la neutralité du Net

Comme trop souvent, la Commission européenne se fourvoie, incapable d’avoir une vision « éclairée » qui concilie intelligemment les besoins des consommateurs, l’approche citoyenne (qui n’a rien à voir avec la consommation, mais la CE confond souvent), et l’organisation du business.

Sous prétexte de favoriser les consommateurs, elle supprime les frais d’itinérance… sans s’interroger sur les ressources dont disposeront désormais les opérateurs et les collectivités locales pour renforcer les réseaux pendant les périodes d’affluence touristique de sites peu peuplés le reste du temps, ni comprendre que cette mesure favorise les nomades des pays les plus riches de l’Europe, au détriment des pays les moins favorisés économiquement, auxquels on supprime une ressource clef pour développer harmonieusement leurs réseaux de télécommunications.

En la matière, nous ne partageons pas l’analyse du PDG d’Orange.

De l’autre côté, sans qu’on en saisisse bien les fondements (si ce n’est un lobbying particulièrement efficace de certains grands groupes ?), elle renforce la puissance de services numériques déjà trop puissants, souvent développés par des entreprises non européennes qui violent nos règles fiscales autant qu’elles le peuvent pour accaparer les profits du trafic généré par nos citoyens, qui pourront bénéficier d’autoroutes gratuites à grande vitesse, au détriment de la liberté d’expression (Google ou Facebook sont loin d’en être les promoteurs zélés) ou encore d’innovations portées par des petites structures européennes qui ne bénéficieront pas des mêmes avantages pour faire émerger leurs services.

Des vieux cons largués ou des commissaires manipulés ? A vous de juger…

La CFE-CGC de Numericable-SFR écrit au Conseil d’Administration pour l’alerter sur la situation dramatique de l’entreprise

Face à la politique financière ahurissante d’Altice (voir notamment ce précédent billet) et à ses retentissements inquiétants pour le fonctionnement au quotidien de l’entreprise et pour sa pérennité, la section CFE-CGC de Numéricable-SFR a décidé d’écrire une lettre ouverte au Conseil d’Administration de Numericable-SFR, présidé par Michel Combes, dont nous reproduisons le texte ci-dessous, avec l’autorisation des intéressés.

Vous pouvez également en télécharger la version tract pdf: Lettre Ouverte de la CFE-CGC au CA Numericable-SFR

Les salariés de NUMERICABLE-SFR assistent médusés aux parties de poker de Monsieur DRAHI, bien loin des difficultés quotidiennes auxquelles ils font face depuis de longs mois.
Près de 50 milliards de dettes ont désormais été contractées. Cette frénésie d’achats a été rendue possible sans aucun problème pour ALTICE puisque les banques ont suivi les yeux fermés.
Néanmoins, un événement majeur s’est produit fin septembre.
Le marché inquiet de la situation économique mondiale et une note d’analyse de GOLDMAN SACHS sur l’endettement d’ALTICE ont fait peur aux financiers jusqu’alors enthousiastes.
ALTICE a dû proposer dans l’urgence le taux de rémunération incroyable de 11% par an auprès de prêteurs pour que ces derniers acceptent de le suivre dans son dernier achat aux Etats-Unis. A l’époque du rachat de SFR le taux était de 4,5%.
Les actions d’ALTICE et de NUMERICABLE ont chuté lourdement, entrainant une flopée d’articles mettant en doute le devenir du modèle de croissance par endettement, dit LBO.
Mieux encore, c’est la compétence même du management d’ALTICE à digérer en si peu de temps, autant de rachats, qui est désormais en question !
ALTICE, qui jusqu’alors ne parlait que d’achats, s’est opportunément empressé de rassurer ses financiers en jurant qu’il n’y aurait plus de nouvelles acquisitions avant deux ans. ALTICE va désormais se concentrer sur la bonne exécution des synergies

ALORS, RIEN NE VA PLUS ?
L’impact sur NUMERICABLE-SFR a été immédiat. L’agence de notation MOODY’S a réduit le lundi 5 octobre à la catégorie «très spéculative» l’endettement de NUMERICABLE-SFR et presse ALTICE d’accélérer son désendettement par des réductions supplémentaires de coûts. Une chose est certaine, ALTICE a besoin de Cash et SFR sera mis fortement à contribution.
Ce mercredi 15 octobre, vous annonciez d’ailleurs un versement d’un dividende de 2,5 milliards aux actionnaires de NUMERICABLE-SFR soit 90% pour ALTICE, payé à hauteur de 1,6 Milliards par endettement !
Les 900 millions restants seront pris sur la trésorerie du Groupe. La justification avancée à ce dividende extraordinaire est l’exceptionnelle rapidité de la croissance de nos résultats qui ne justifie pas que l’on attende que l’argent soit bien rentré en caisse pour vous le verser !
Face aux 2,5 Milliards de dividendes versés aux actionnaires, qu’avez-vous prévu pour les salariés qui ont largement contribué à ces résultats exceptionnels ?
La CFE-CGC vous suggère fortement un versement exceptionnel de 10.000€ pour les 15.800 salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR, soit une enveloppe de 158 Millions. Vous voyez, la fille à Papa sait rester raisonnable…
Emprunter pour payer des dividendes, c’est vrai que c’est de la saine gestion ! Emprunter pour NUMERICABLE-SFR au moment où sa notation crédit est considérée comme très spéculative ne nous permettra pas d’accéder à des taux favorables comme vous l’indiquez. Au contraire, nous devrons payer des taux d’intérêts exorbitants, digne du crédit revolving et vous le savez parfaitement.
Réemprunter alors que notre dette est déjà considérable, est dangereux pour notre avenir.
SFR doit payer au prix fort les emplettes internationales d’ALTICE : qui est la fille et qui est le papa, M. DRAHI ?
Où en est votre engagement d’avril 2014 de ne pas demander de dividendes afin de permettre à SFR de maintenir ses investissements et de rembourser la dette déjà contractée ?

RIEN NE VA PLUS !
Tous ces éléments sont inquiétants pour NUMERICABLE-SFR.
Contrairement à ce qui a été dit, les premiers mois d’expérience chez NUMERICABLE-SFR ne donnent pas vraiment confiance en la réussite de la méthode DRAHI vendue au marché.
Réduire encore de manière massive les coûts chez SFR nous parait dangereux pour l’avenir même de l’Entreprise tant elle casse l’outil de production.
Imposer de manière autiste une « méthode » sans écouter l’expérience des salariés pour la faire évoluer et l’adapter à notre réalité est un exercice voué à l’échec.
A l’heure actuelle, les fameuses « synergies » détruisent de la valeur en interne et ce dans toutes les Directions. Elles touchent tous les salariés mais aussi tous nos clients :

1) Problèmes de management et de budget
– Les budgets réduits au minimum commencent à remettre en cause le service rendu de plusieurs directions opérationnelles. Dans tous les cas nous sommes à des années lumières des moyens nécessaires pour réussir les ambitions affichées : PERDU
– La latitude décisionnelle des salariés et des managers est réduite de jour en jour, « c’est comme ça et pas autrement » : PERDU
– Les achats d’ALTICE ont le dernier mot, et les décisions prises en comité d’investissement peuvent être remises en cause du jour au lendemain : PERDU
De telles décisions, comme d’arrêter des projets, le manque de perspectives, des objectifs individuels et collectifs inatteignables et la pression constante, engendrent une grave dégradation des conditions de travail et une multiplication des démissions. Combien de départ ? Combien d’arrêt de travail ? : PERDU

2) Problèmes d’outils
-Certains outils de reporting hors service empêchent des remontées sur l’état réel des déploiements et des ventes. Le maintien de plusieurs sociétés au sein de NUMERICABLE-SFR, nécessite le maintien de multiples outils informatiques et la mise en place de flux considérables entre les différentes sociétés qui alourdissent le travail opérationnel de beaucoup de salariés : PERDU

3) Problèmes avec nos clients, nos fournisseurs, les autorités gouvernementales :
– Les clients Grand Public ont dit stop aux hausses de prix et au refus de subventionner les mobiles. Près de 1,7 millions d’entre eux nous ont quittés depuis le début d’année et l’image de SFR s’est encore fortement dégradée : PERDU
– Certains fournisseurs demandent désormais des paiements en avance pour toute prestation et livraison à SFR : PERDU
– Le terme « fibre » utilisé par NUMERICABLE-SFR semble remis en cause par l’ARCEP : PERDU
– Les collectivités locales dénoncent le non-respect du déploiement de leur Fibre par NUMERICABLE-SFR : PERDU

La performance financière exceptionnelle des premiers mois risque d’être le miroir aux alouettes. Sur 1,1 Milliards de synergies, une partie est faite en ralentissant les ventes, les achats, les subventions de terminaux et le déploiement du réseau. Ce ne sont pas des économies pérennes mais bien une perte qu’il faudra comptabiliser plus tard.
Quand les autres opérateurs retrouvent la croissance de leur EBITDA en gagnant des clients, NUMERICABLE-SFR le fait en en perdant.
Au final, que de promesses non tenues auprès des salariés, des clients, des instances et des autorités !
C’est le jeu me direz-vous ?
Le jeu de refuser la réalité, de ne pas prendre en compte l’intérêt social, de dénigrer ses forces vives.
La CFE-CGC a souhaité être constructive et a porté une confiance toute relative au projet industriel ambitieux de la construction d’un opérateur convergent haut débit tel que vous nous l’aviez présenté.
La CFE-CGC a un syndicalisme pragmatique, cohérent face aux réalités du marché.
Les salariés nous alertent sur vos méthodes pour cacher la vérité, à nous tous, salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR. Oui, nous, les salariés, toujours trop nombreux et toujours trop payés aux yeux de M. DRAHI, comme il se plaît à le répéter à l’envie.
La CFE-CGC comptait sur votre droiture.
Jusqu’à présent vous n’avez pas vraiment joué le jeu, si ce n’est celui de flamber auprès des banques et des marchés financiers. Bien, et maintenant ?

Les salariés sont épuisés et démotivés.
Toutes les directions et le management subissent une pression terrible, sans moyen, et font face jour après jour à de nouvelles difficultés sans voir le bout du tunnel.
Vos engagements auprès des salariés n’ont pas été tenus, vos engagements auprès des autorités réglementaires et du gouvernement risquent de ne plus l’être.

Pour rappel vos 4 engagements forts :
1. Engagement sur le maintien de l’emploi : votre politique vise manifestement à dégoûter les salariés jusqu’à les faire fuir de l’Entreprise.
2. Présidence du Conseil d’Administration par M. DRAHI lui-même : il a déjà été remplacé par Michel COMBES, arrivé dans les conditions qu’on connaît.
3. Taux d’endettement inférieur à 3,5 fois EBITDA: nous risquons d’approcher les 5 si vous continuez à faire de SFR votre nouvelle Banque interne.
4. Cotation du Groupe NUMERICABLE-SFR à Paris : Pour combien de temps encore, quand on voit le déménagement d’urgence opéré pour ALTICE vers les Pays Bas ?

EST CE LA CHRONIQUE D’UNE PERTE ANNONCÉE ?
Vouloir gagner des fortunes en construisant un grand Empire est sans doute un jeu excitant mais il vous donne aussi des responsabilités sociales.
Les salariés, eux, ne sont pas là pour jouer.
Ils attendent tout comme la CFE-CGC une réponse pour ce qui concerne le versement exceptionnel de 10 000 €.

Numericable-SFR va reverser 2,5 milliards d’euros à ses actionnaires

Les dividendes destinés aux actionnaires de l’opérateur seront partiellement financés par un emprunt. Une assemblée générale se tiendra « au plus tard le 15 décembre » pour se prononcer sur cette distribution, qui interviendra dans les 30 jours suivant.

Source : Numericable-SFR va reverser 2,5 milliards d’euros à ses actionnaires

Ou comment couler plus rapidement l’entreprise ? Alors que salariés et fournisseurs sont mis sous pression pour fonctionner à l’économie, on ne peut que s’interroger sur ce type de décision… Inconscience ? Absence de vision industrielle ? … ou tout simplement aveu décomplexé de ce qui est considéré comme la priorité du dirigeant : tirer le maximum de cash à court terme pour rétribuer le capital… et rien d’autre !

Consternant quoiqu’il en soit !