Cyber-fatalisme coupable d’Orange sur les données personnelles

Le vol de données personnelles sur les réseaux numériques est un fléau du XXIe siècle. Personne, ni entreprise, ni association, ni administration, ni particulier n’est à l’abri de cette délinquance sans visage.

Ce n’est pas une raison pour subir le phénomène avec fatalisme. C’est pour cela que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a décidé de mettre Orange au pilori au moyen d’un « avertissement public ».

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L’ex-France Télécom explique que « la faille de sécurité serait liée aux risques inhérents à une chaîne de sous-traitance », peut-on lire dans la délibération. C’est bien le problème !
Toutes les grandes entreprises recourent à des armadas de sous-traitants dans de multiples domaines. Mais dans le BTP, comme dans l’énergie ou les télécommunications, le risque est le même : celui d’une dilution de la responsabilité.

Lire l’article complet sur le blog « Pertes & Profits »

 

De notre point de vue, ces sous-traitances en cascade non seulement diluent la responsabilité, ce qui en l’occurrence a une incidence sur la sécurité des données de nos clients, mais elles conduisent également à la perte de compétences de l’entreprise sur ses activités, de plus en plus proches du cœur de métier.

Tout cela a évidemment des conséquences sur la sécurité, la qualité des produits, la différenciation des offres… , bref des éléments clefs sacrifiés au nom de la course aux coûts bas et à la flexibilité de l’emploi. Est-ce le monde dans lequel nous voulons vivre ?

Vie privée : comment Mark Zuckerberg a changé d’avis

Une analyse intéressante sur le blog Pixels, dont voici deux citations pour vous donner envie de la lire en entier :

Comme le raconte Slate, M. Zuckerberg s’est lancé dans un monologue reconnaissant la complexité des interactions sociales au sein de Facebook où les utilisateurs sont loin de vouloir mener toute leur vie en public.

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Il ne faut pas donc pas être trop surpris par cette soudaine révélation : pragmatique, Mark Zuckerberg  a simplement trouvé un nouveau moyen pour que ses utilisateurs partagent toujours plus de vos données personnelles. Les investisseurs peuvent être rassurés.

Il est également intéressant de relire l’entretien avec le sociologue Antonio A. Casilli, intitulé « La fin de la vie privée est un mythe » . Deux extraits ?

L’idée de la « fin de la vie privée » est liée aux intérêts économiques des géants du Net, dont les modèles économiques se basent sur la monétisation des données personnelles. C’est là que les entrepreneurs se font aussi« entrepreneurs de morale », c’est-à-dire instigateurs d’un processus de persuasion du public, de manipulation des éducateurs et d’influence sur des décideurs politiques.

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Dans un contexte de connectivité généralisée, la vie privée cesse d’être un droit individuel et devient une négociation collective. Il s’agit de définir à qui on peut dévoiler quoi, et de définir son rapport aux autres sur le Net, autant qu’aux entreprises comme Facebook et aux Etats. Cette « négociation » se renouvelle dans un cadre de complexité sociale et technologique croissante. Ainsi la peur de voir la vie privée disparaître révèle l’ampleur croissante de nos attentes à son égard, tout autant que la difficulté à saisir les nouveaux modes par lesquels elle s’exprime.

Loin d’appartenir au passé, la vie privée reste au coeur de nos préoccupations de citoyens et d’utilisateurs de technologies.

 

NDLR : Autrement dit, il n’y a ni désir d’en finir avec la vie privée, ni fatalité liée au fonctionnement intrinsèque d’Internet en la matière. Il faut juste exercer sa vigilance et mener les combats nécessaires pour ne pas devenir de simples pions entre les mains des industriels… ou des Etats !

Itinérance de Free Mobile : les régulateurs ne sont pas en phase…

L’Autorité de la concurrence insiste pour que le contrat d’itinérance de Free Mobile sur le réseau d’Orange s’interrompe assez rapidement, pour obliger le 4ème opérateur à faire concurrence aux autres dans des conditions plus équitables. Mais l’Arcep (régulateur des télécoms) ne semble pas pressée de demander des comptes à Free, et encore moins à le sanctionner, bien que rien n’assure qu’il soit « dans les clous » concernant le déploiement de son réseau pour répondre aux obligations de sa licence…

Comme le souligne l’article de Silicon.fr « Un accord [l’accord d’itinérance] qui avait fait polémique auprès de la concurrence qui y voyait là un moyen pour Free à casser le marché en affichant des tarifs agressifs rendus soutenable par l’absence d’investissement dans un réseau mobile en propre. » … et qui de facto a globalement mis en péril l’emploi et l’investissement dans un secteur d’activité pourtant loin d’être en phase d’obsolescence !

Arnaud Montebourg semble souhaiter que l’itinérance cesse le plus tôt possible, du moins s’exprimait-il ainsi en janvier dernier. On peut dès lors s’interroger sur le fait qu’aucune action n’ait été menée, en cohérence avec les mesures réclamées par l’Autorité de la concurrence, qui pour une fois apparaissent raisonnables… même si, rappelons-le, c’est elle qui a contraint Orange à offrir l’itinérance à Free Mobile sur son réseau, en contrepartie de l’autorisation de mise en œuvre des offres Open…
« Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie », dit un vieux proverbe : il semble valoir aussi pour les autorités de régulation.

Pour sa part, la CFE-CGC Orange a toujours dénoncé les conditions faites à Free pour proposer ses offres de téléphonie mobile, au nom de la défense de l’emploi et de l’investissement, et d’une vision à moyen terme de l’intérêt collectif national. Des économistes avisés ont démontré depuis que le bilan du lancement de Free Mobile était globalement négatif pour la collectivité, mais qui s’en soucie ?

En attendant, le marché des télécommunications européen est en pleine consolidation, et le marché à 3 opérateurs pourrait devenir la norme. Un autre économiste, spécialiste de la régulation et du marché des télécoms, démontrait, il y a au moins 2 ans, que c’était vraisemblablement le point d’équilibre entre économies d’échelle et concurrence pour assurer aux consommateurs le meilleur prix, sans détruire la capacité d’investissement des opérateurs. Mais là encore, quand l’idéologie de la concurrence s’en mêle, il est difficile de faire entendre raison aux décideurs européens et nationaux !

YouTube : Orange critique vivement le classement des FAI de Google

Depuis quelques semaines, Google agite la sphère télécoms avec son classement des meilleurs FAI pour regarder YouTube. Ce comparatif n’est pas encore disponible en France, mais hérisse déjà le poil des FAI de l’Hexagone, à commencer par Orange. Interrogé par 01net, l’opérateur historique se livre à une critique cinglante de ce comparatif, jugé réducteur et partisan.
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La congestion est avant tout la conséquence du refus de certains acteurs qui envoient massivement des contenus de prendre en charge une partie des flux qu’ils génèrent sur les réseaux des FAI, notamment par un partage des coûts liés à l’augmentation significative du trafic sur les réseaux des FAI. »

En somme, Google est prié de contribuer au financement des infrastructures télécoms avant de se permettre de taper sur les FAI.
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Deuxièmement, Orange pense que ce classement est en réalité une méthode déloyale pour faire pression sur les FAI qui ne veulent pas subir les énormes flux Google sans broncher.

Lire l‘article complet sur01net.com

NDLR : Quand l’acteur en situation de monopole n’est pas celui qu’on croit… et la neutralité du net instrumentalisée dans un but de captation du profit…

Droit de savoir contre droit à l’oubli

Une fois de plus, les principes du droit anglo-saxon s’opposent à la vision partagée par les autres pays d’Europe, qu’on pourrait définir comme inspirés du droit romain.

Il s’agit en l’occurrence de la mise en œuvre du droit à l’oubli, actuellement défendu par une directive européenne de 1995 sur les données personnelles, récemment explicitée par une décision de la Cour de justice de l’Union européenne à l’encontre de Google, « estimant qu’un moteur de recherche sur Internet est responsable du traitement des données personnelles contenues dans les pages indexées et donc les résultats de recherche fournis aux internautes.« , qui conduit aujourd’hui le moteur de recherche à supprimer des liens vers des pages de Wikipedia, qui crie à la censure.

Qu’a-t-on le droit de savoir sur qui ?

En gros, l’Union européenne défend le droit à l’oubli, les anglo-saxons défendent le droit de savoir. Une vraie question, à la fois

  • juridique : qui a le droit d’exposer ou de demander la suppression de quelle information concernant des personnes ?
  • technique : est-il possible de supprimer toute trace d’une information publiée sur Internet, sachant notamment que n’importe qui peut l’avoir captée à un instant T, pour la republier plus tard sur le net, au même endroit ou ailleurs ? Une pratique courante sur certaines pages Wikipedia régulièrement remaniées pour faire apparaître ou disparaître des informations jugées « sensibles » ou simplement inadéquates par les personnes concernées.
  • et enfin morale : pour combien de temps doit on être considéré comme responsable et comptable d’actes qu’on a renié depuis, voire légalement expiés ? l’être humain a-t-il droit à l’erreur ?  est-ce que cela varie en fonction du caractère plus ou moins public de la personne concernée ? qu’a-t-on le droit de savoir sur autrui ? qui peut juger de l’adéquation des informations délivrées sur une personne, la personne concernée ou des tiers ? et selon quels critères ?

C’est aujourd’hui un vrai sujet de société, qui mérite qu’on prenne le temps du recul pour analyser les arguments de chacun, qui, pris isolément, apparaissent tous défendables : on lira avec profit les articles du Monde cités en lien et leurs références, et toute la polémique autour de Google et des données personnelles (Google a notamment publié le 31 juillet une lettre ouverte aux CNILS européennes pour expliquer qu’il ne sait plus trancher ce qu’il doit ou non supprimer de ses résultats de recherche).

Censure ou… auto-censure ?

Si on y regarde d’un peu près, on s’aperçoit que les défenseurs du droit de savoir, de la transparence, crient à la censure chaque fois qu’on leur demande d’effacer un lien ou une information au nom du respect des données personnelles, de la vie privée ou du droit à l’oubli.

On se souvient de la fracassante déclaration d’Eric Schmidt, PDG de Google : « Si vous faites quelque chose que vous souhaitez que personne ne sache, peut-être devriez vous commencer par ne pas le faire. » Autrement dit,  » pratiquez l’auto-censure pour vous conformer à la morale dominante, et vous n’aurez rien à cacher, donc rien à craindre… notamment de nos merveilleux outils d’investigation, dont la puissance dépasse ce que vous pouvez imaginer « .

Rien d’étonnant sans doute de la part d’États-uniens qui se posent en défenseurs de la démocratie et de la liberté d’expression. Mais l’histoire montre que même la puissance impérialiste des États-Unis est incapable de protéger les citoyens du monde contre toute dictature… et en cas de dictature, la transparence peut-être fatale, même pour ceux qui n’ont transgressé aucune loi.

Et les faits concrets démontrent qu’en parallèle, la vision libérale, voire ultra-libérale, défendue par les mêmes, conduit à un véritable « pilotage » des individus par les intérêts commerciaux, clairement lisible dans les propos des dirigeants de Google tels que rapportés dans l’article de Rue89, et que chaque internaute peut régulièrement expérimenter s’il est un peu vigilant. Est-ce encore vraiment de la démocratie ?

Je n’aurai pas l’audace de prétendre trancher cette question, qui mérite assurément un débat plus nourri, mais simplement d’y apporter mon grain de sable… pour vous donner à réfléchir sur la plage.

 

La vie numérique en 2025 et les menaces sur Internet, selon Pew Research Center

Pour les anglophones, un rapport du centre de recherche américain Pew Research Center sur le futur d’Internet… qu’il convient d’analyser en prenant le recul nécessaire sur ce que les Etats-Uniens considèrent comme positif ou pas en la matière : il faut par exemple garder en mémoire que les acteurs sans réseau (dit « OTT », tels Google, Apple, Amazon) s’appuient sur la neutralité du net pour capter à leur seul avantage le bénéfice des investissements réalisés par d’autres dans les réseaux de télécommunications.

 

La révolution numérique et la fin du capitalisme selon Jeremy Rifkin

Si vous n’avez pas lu le dernier Jeremy Rifkin, voici de quoi vous aider à décider si vous en ferez votre lecture de plage cet été.
Si certaines prévisions apparaissent utopiques, la réflexion sur ce que sera l’ère numérique, qui n’est encore qu’à ses débuts, est forcément intéressante… Et tant qu’à formuler des prophéties autoréalisatrices, celles de Rifkin ne sont pas les plus désagréables !

3G-4G : l’Arcep salue la qualité de service d’Orange et épingle Free Mobile

De temps en temps, il est bon que des mesures concrètes rappellent le bon sens : tout a un prix, et on ne peut laisser croire qu’on peut obtenir une Ferrari pour le prix d’une 2CV.

L’enquête annuelle de l’Arcep sur la qualité des services mobiles rappelle à point nommé cette évidence.

D’après ZDNet, les résultats concordent avec les mesures qu’ils publient avec leur partenaire 4GMark :

Le régulateur a réalisé au 1er trimestre 90.000 mesures dans 900 communes et agglomérations, dans des conditions d’usages diverses et variées : dans les immeubles, au rez-de-chaussée, en mouvement, dans la rue, dans les trains…, avec comme ligne directrice une série de 258 critères de qualité.

En 3G, les conclusions publiées rejoignent celles établies régulièrement par 4Gmark pour notre service 4GMonitor : Orange se place en tête en débits médians descendants (9,3 Mb/s), devant un Bouygues Telecom en progression (5,7 Mb/s), un SFR en recul (4,2 Mb/s) et un Free en queue de peloton (4 Mb/s).

En prenant en compte les critères de qualité établis par l’Arcep, l’opérateur historique atteint 213 indicateurs au-dessus de la moyenne contre 75 pour Bouygues Telecom, 38 pour SFR et seulement 2 pour Free Mobile.

Orange est 1er ou 1er ex-aequo sur 15 des 18 critères mesurant de la navigation sur le web, et atteint 27 critères sur 27 pour consulter des vidéos en streaming. L’opérateur obtient par ailleurs 54 des 54 critères mesurant la vitesse des échanges de données. »

L’article du Monde relève les mêmes constats.

L’étude complète et sa synthèse sont disponibles sur le site de l’Arcep.

Le made in France fait vendre

La CFE-CGC Orange avait invité Emery Jacquillat à son université d’été, pour évoquer la question de la sous-traitance, et de son articulation avec les activités « cœur de métier » de l’entreprise.
Sur Xerfi Canal, il parle du « made in France », de son intérêt en termes de développement durable et d’une consommation « qui a du sens ». Un exposé tout à fait intéressant qui montre qu’on peut avoir une démarche marketing à la fois futée et engagée.

Stratégie et transition numérique

Emmanuel Durand, VP marketing de Warner Bros France, raconte son expérience, d’abord dans la musique puis dans l’audiovisuel, de la transition numérique, de ses effets et de la manière dont Warner Bros tente de s’en saisir. Une analyse intéressante, pertinente et modeste à la fois, qui met notamment en lumière une manière d’intégrer les réseaux sociaux dans la stratégie marketing d’une entreprise de création de contenus.

(Presque) tout savoir sur les business models

Cette vidéo de Xerfi Canal remet en perspective la notion de business model, et comment elle a évolué dans la stratégie de l’entreprise. Pas mal pour se recadrer par rapport à ce terme trop souvent galvaudé…

Pour approfondir le sujet, on peut lire le numéro de la revue française de gestion consacré aux business models en 2008, en ligne sur le site du CAIRN.

Le prix des abonnements baisse, les téléopérateurs trinquent !

Tandis que le dernier indice des prix du mobile de l’ARCEP tombée ce matin annonce  « Les prix des services mobiles diminuent de 27,2 % en 2013 en moyenne annuelle après un recul de 11,4 % en 2012. », un reportage de France Inter fait le lien entre la baisse des prix dans la téléphonie et l’emploi dans les centres d’appels : Les abonnements téléphoniques en baisse, ont un coût salarial.

Les centres d’appels réalisent 60% de leur chiffre d’affaire avec les opérateurs télécoms alors quand ces opérateurs vont mal et doivent réduire leurs couts pour suivre la guerre des prix, les salariés des centres d’appel en subissent les conséquences.
Résultat : 4000 emplois perdus en deux ans dans la branche, des salaires qui stagnent au Smic et des conditions de travail de plus en plus difficiles : 80% des salariés sont au Smic. Burn out, fatigue, l’absentéisme y est trois fois plus élevé que la moyenne.

Nous l’avions annoncé dès l’arrivée du 4ème opérateur. Les faits le confirment malheureusement.

Sauvons les emplois chez Bouygues Telecom par un rapprochement avec Orange !

Suite aux interventions dans les médias de Monsieur Montebourg, la CFE-CGC d’Orange et de Bouygues Telecom, ainsi que l’ADEAS adressent une lettre ouverte à Manuel Valls, Premier ministre :

Télécharger la version pdf : Courrier Premier Ministre – CFE-CGC Telecom- Bouygues et Orange

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