Survivre sans publicité ? Un site pirate a peut-être trouvé la solution

Les sites Internet, on le sait, se financent principalement grâce à la publicité. Et l’industrie, on le sait aussi, est actuellement secouée par une crise. En premier lieu, il y a le fait que Google et Facebook absorbent la plus grande partie des revenus de la publicité numérique. En 2016, ils ont représenté 99 % de la croissance du chiffre d’affaires de la publicité numérique aux États-Unis et ont absorbé 77 % de l’ensemble des dépenses publicitaires.

Source : Survivre sans publicité ? Un site pirate a peut-être trouvé la solution

Pas forcément plus recommandable, qu’il s’agisse d’utiliser la BlockChain, dont on peut légitimement s’interroger sur la fiabilité et la soutenabilité compte tenu des ressources informatiques, notamment de stockage « ad vitam » qu’elle réclame, ou de l’utilisation des ressources machine à l’insu des utilisateurs.

Mais cette réflexion « out of the box » et les réactions qu’elles suscitent chez des internautes par ailleurs de plus en plus exaspérés par l’envahissement de leurs écrans par la publicité, reste intéressante.

Services publics, fonction publique : la puissance publique à l’heure de l’ubérisation

Source : Les Rencontres des Acteurs publics

Si l’on en croit le programme, il est là aussi question de « construire le service public de demain, digital et humain ». 

Souhaitons qu’il y ait des intervenants ou des participants pour rappeler que :

  • L’incantation ne suffit pas.
  • Numériser les services ne se fait pas en un clic, très loin de là, et qu’on est encore très loin d’avoir construit des standards numériques permettant à tous les publics de s’approprier un nouveau service en 3 clics, quoiqu’en pensent les concepteurs au moment de délivrer les applications.
  • Il faut réfléchir au tempo et aux canaux qu’on offre en parallèle pour rester accessible à toutes et tous, la tentation de l’économie immédiate par un basculement brutal du guichet physique à l’appli à demi foireuse ou au serveur vocal qui ne comprend jamais votre accent étant, d’expérience, toujours la plus forte… et bien sûr la plus désastreuse quand on se donne la peine de faire les bilans en coûts complets (ce que personne en réalité ne veut faire, préférant jeter un voile pudique sur un concret si contradictoire avec les théories qui ont gouverné la mise en place des projets).
  • Il est impératif d’envisager d’emblée une vision globale de l’écosystème dans lequel s’inscrit le projet de « digitalisation ».

Car l’État, à vouloir économiser sur tout (relire ce que nous écrivions ici cette semaine) :

  • les investissements pour accompagner le déploiement des réseaux de télécommunications,
  • la formation des enseignants et des élèves sur le bon usage des outils numériques,
  • les guichets physiques de services publics,
  • le nombre et la formation des agents du service public,

prend le risque d’aggraver la fracture sociale et la fracture numérique, qui ne sont déjà que trop prégnantes aujourd’hui.

Mais qu’importe, Jupiter, lui sait manier un « mulot », les autres n’ont qu’à se bouger pour savoir en faire autant et déménager en centre ville, n’est-ce pas ?

Intégrer l’état d’urgence dans le droit commun : les enjeux de la loi

Le projet de loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure », qui avait été voté au Sénat en première lecture en juillet, est examiné par les députés depuis lundi. Censé mettre fin à l’état d’urgence, en vigueur depuis près de deux ans, ce texte… en reprend presque toutes les mesures pour les intégrer dans le droit commun : des dispositifs, jusqu’ici temporaires et exceptionnels, qui limitent les libertés des citoyens le temps de lutter contre un danger imminent, risquent de devenir légaux en temps normal. Explications.

Source : Etat d’urgence dans le droit commun : les enjeux de la loi

Le Monde Festival : les débats consacrés au travail

Le Monde Festival s’est déroulé en fin de semaine dernière dans divers lieux de spectacle parisiens.

Voici les vidéos des deux débats consacrés au monde du travail (accédez à l’ensemble des débats ici).

L’entreprise peut-elle faire le bonheur ?

La pyramide hiérarchique est ébranlée. Les apôtres de l’«entreprise libérée » ou « entreprise responsabilisante » ont le vent en poupe. Mais la révolution managériale est-elle réellement arrivée ? Retrouvez des réponses dans ce débat avec Isaac Getz, théoricien de la notion d’entreprise libérée, Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin, Catherine Coupet, PDG du groupe Up (ex-Chèque Déjeuner), Michel Hervé, président du groupe Hervé, et Carole Couvert, présidente d’honneur de la CFE-CGC.

Faut-il rêver d’un monde sans travail ?

Rêver d’un monde sans travail pour signer la fin d’une aliénation ? Réduire le temps de travail pour en donner à tout le monde ? Réformer la formation pour ne laisser personne sur la route ? Des questions que se sont posées la sociologue Dominique Méda, le philosophe Pierre Musso, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Serge Papin, PDG du groupement Système U.

Uber menace de cesser ses activités au Québec

Sale temps pour le service de VTC, déjà menacé d’être banni de Londres, et qui engage un bras de fer avec le gouvernement canadien pour le pousser à abandonner les nouvelles mesures (formation des chauffeurs et vérification de leurs antécédents judiciaires, contrôle annuel des véhicules) qu’il souhaite mettre en place pour encadrer ses activités, mesures auxquelles sont déjà soumises les chauffeurs de taxis.

Source : Au Québec, Uber menace de cesser son activité à causes de règles jugées restrictives

OVH compte recruter 13 000 personnes d’ici à 2025

La star française de l’hébergement web et du cloud OVH va accélérer ses recrutements, avec le projet d’embaucher 1000 personnes sur l’exercice en cours, puis 2000 à 2500 sur l’exercice suivant. Son ambition est de passer de 2000 employés pour un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires aujourd’hui à 15 000 employés et 5 milliards d’euros de CA en 2025.

Certes, tous les recrutements n’auront pas lieu en France, mais une telle nouvelle est suffisamment rare pour ne pas la négliger…

Source : OVH compte recruter 13000 personnes pour atteindre 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2025

Peut-on ubériser une boulangerie ?

Source : Peut-on ubériser une boulangerie ?

Une intéressante analyse, qui décortique bien et concrètement ce qu’on peut faire avec les outils numériques en terme d’application stratégique pour identifier des modalités d’optimisation et/ou d’extension d’un business.

On peut en conclure que « ce n’est pas forcément le diable », pour plagier une citation connue. La question qui reste à la fin, c’est le partage des risques et de la valeur produite entre les différentes parties prenantes : les producteurs du bien ou du service, les consommateurs, et la plateforme qui les relie.

Dans le cas d’Uber, par exemple, l’un des problèmes est la rétribution des chauffeurs, leur statut, où ils prennent le risque économique alors qu’ils sont dans les faits très subordonnés à la plateforme, et les marges respectivement encaissées par la plateforme et les chauffeurs, qui doivent travailler très au-delà de la durée légale du travail s’ils veulent pouvoir vivre décemment de leur activité. Trop souvent, la plateforme sécurise son business et sait assurer sa rentabilité à moyen terme, en restituant une partie significative de la valeur au consommateur pour rendre son offre attractive, au détriment des producteurs, qu’elle n’attire à elle qu’en raison d’un chômage persistant.

Reste enfin l’évasion fiscale et la destruction parallèle des entreprises « traditionnelles » qui ont joué le jeu et trouvé jusque-là leur équilibre économique. Des externalités qui nécessitent de raisonner sur l’écosystème complet et de réguler en conséquence pour éviter notamment que la destruction (des entreprises et des emplois) n’aille plus vite que la création de nouveaux emplois plus précaires et moins bien rémunérés, évinçant au passage un ensemble significatif de travailleurs, souvent les moins qualifiés, que les nations ne devraient pas cantonner au chômage ou à des emplois de mauvaise qualité. Sans compter que l’évasion fiscale prive également la nation des ressources nécessaires pour indemniser les chômeurs ainsi créés, ou compenser les pertes de sécurité, de pouvoir d’achat, de développement des compétences, dont le maintien était précédemment assuré au niveau des entreprises dans le système traditionnel. C’est l’un des grands enjeux de l’économie des plateformes, et pour le moment, l’équilibre n’est pas trouvé, loin de là.

Arnaud Montebourg : « Il n’est pas trop tard pour nationaliser Alstom »

L’ex-ministre de l’économie s’insurge, dans une tribune au « Monde », contre la vente de la branche ferroviaire d’Alstom à l’allemand Siemens.

Source : Arnaud Montebourg : « Il n’est pas trop tard pour nationaliser Alstom »

Même si a priori on est loin du secteur télécoms, cette tribune mérite d’être relayée sur ce blog : le raisonnement est parfaitement juste et avéré par l’expérience.

Je me permets, pour les lecteurs non abonnés au Monde, de reprendre la liste des cas cités, où non seulement le secteur des télécoms remonte en tête de liste, mais aussi parce que nous craignons que les mêmes raisonnements néfastes de certains de nos gouvernants s’appliquent au désengagement de l’Etat du capital d’Orange, sur lequel nous avons récemment réagi, sans avoir pour le moment de réponse concrète. (lire l’article du Monde et notre courrier)

Un tableau accablant

Jugeons plutôt. Voici le tableau accablant de la vente en pièces détachées du corps industriel de la France, qui résume trois années d’antipolitique industrielle :

1 – Alcatel vendu au finlandais Nokia : Nokia avait promis le maintien de l’emploi en France, ils licencient au bout de trois ans.

2 – Lafarge dévoré par le suisse Holcim dans le cadre d’une « alliance entre égaux » avec des promesses de maintien du management français : ce management sera plus tard sévèrement éconduit.

3 – L’aéroport de Toulouse-Blagnac : privatisé par le ministère de l’économie au profit d’un oligarque chinois en fuite et poursuivi pour corruption, dans le cadre d’une fausse cession à 49 % qui sont en vérité 51 % en vertu d’un pacte d’actionnaires tenu secret par l’Etat.

4 – La disparition de Technip, fleuron du CAC 40 : vendu au texan FMC, pourtant une entreprise en difficulté qui, après l’absorption dans le cadre d’une « alliance entre égaux », a commencé à déménager le siège social hors de France.

5 -STX, les chantiers navals : vendus aux italiens Fincantieri, dans une « alliance entre égaux » en faisant croire à une fausse nationalisation.

Alstom Transport : aurait dû être nationalisé conformément à l’accord arraché en 2014, et aurait pu racheter l’une des coentreprises dans les énergies renouvelables, est aujourd’hui vendu à Siemens dans une fausse « alliance entre égaux ».

Il y a un point commun à tous ces dossiers. Dans la quasi-totalité d’entre eux, l’Etat disposait du pouvoir juridique d’empêcher la vente, et pouvait à tous coups faire autrement. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il ne l’a pas voulu.

 

 

Très Haut Débit : l’UFC Que choisir dénonce un objectif « illusoire »

Alors que le gouvernement Macron poursuit toujours l’objectif d’une généralisation du Très Haut Débit en France d’ici à 2022, mais ne paraît visiblement pas prêt à investir pour cela, l’UFC-Que Choisir rend publique une étude dans laquelle elle affirme que l’objectif du plan France Très Haut Débit est complètement « illusoire », et que le rythme de déploiement actuel des réseaux ne permettrait de l’atteindre qu’en 2035, soit… avec 13 ans de retard.

Source : Transition vers le très haut débit L’inadmissible amplificateur de la fracture numérique !

Travail : ce qui a changé en une génération

Alors qu’Emmanuel Macron vient de signer les ordonnances réformant le Code du Travail, l’équipe des Décodeurs du Monde s’est interrogée sur  l’évolution des conditions de travail d’une génération sur l’autre. Découvrez, thème par thème (temps de travail, âge de la retraite, représentation syndicale, travail des femmes, chômage, diplômes, précarité, jeunesse, temps partiel, emplois aidés), ce qui a changé sur les 35 dernières années… malheureusement pas souvent pour le meilleur.

Source : Temps de travail, chômage, précarité : ce qui a changé en une génération

Ce rapport sur le piratage que l’UE a « oublié » de rendre public

La députée européenne Julia Reda a publié un rapport datant de 2015 et mandaté par la Commission Européenne sur l’impact du piratage informatique sur les industries culturelles. Les conclusions de ce rapport, qui ne soulignent pas d’impact majeur du piratage sur les ventes, expliquent peut être le manque d’empressement qu’a eu la Commission à le rendre public.

Source : Le piratage néfaste aux ventes ? L’UE renvoyée à ses actes manqués

Londres barre la route à Uber

L’autorité de régulation des transports du Grand Londres refuse de renouveler la licence qui permet à Uber d’exercer dans la capitale britannique. Accusée d’avoir fait preuve de laxisme concernant des accusations de viol et d’agression sexuelle de passagers, mais aussi de chercher à contourner la vigilance des représentants des pouvoirs publics chargés de contrôler ses chauffeurs, la firme américaine cherche désormais à négocier.

Sources :
Route barrée pour Uber à Londres : entre réjouissances et crispations
Banni de Londres, Uber cherche à sauver sa peau

 

HP Entreprise va supprimer 5000 emplois dans le monde

La société informatique américaine Hewlett Packard Enterprise a l’intention de supprimer au moins 5000 emplois au niveau mondial, soit 10% de ses effectifs. Ces réductions d’effectifs devraient débuter avant la fin de l’année, et concerner tant les salariés américains que ceux des autres pays, dont la France, où est implanté HPE.

Source : HP Entreprise va supprimer 5.000 emplois dans le monde

Fiscalité numérique : Bruxelles songe à faire cavalier seul

Dans un communiqué, la Commission européenne a fait comprendre que, si aucun consensus international, notamment avec les Américains, ne voyait le jour à brève échéance, elle pourrait prendre des initiatives de son côté pour assurer une juste imposition des bénéfices des géants du Net.

Source : Bruxelles songe à faire cavalier seul sur la fiscalité des géants du net