Quels types d’organisation du travail à l’horizon 2030 ?

France Stratégie, Commissariat général à la stratégie et à la prospective rattaché au Premier Ministre, vient de publier un très intéressant document de travail prospectif, qui s’intéresse à l’évolution futures des quatre grands modèles d’organisation du travail qui existent aujourd’hui.

Les organisations du travail sont un élément prédictif majeur pour imaginer le travail de demain. Elles ont contribué à modeler le monde d’aujourd’hui, et leur évolution sera porteuse de profonds changements à la fois pour les travailleurs, pour l’économie et pour la société dans son ensemble. Si les organisations dites apprenantes et hautement participatives offrent de bonnes perspectives aux salariés (stabilité de l’emploi, accès à la formation continue, conditions de travail satisfaisantes, etc.), d’autres modèles pourraient leur être moins favorables. Comment ces organisations du travail évolueront-elles d’ici 2030 ? Ces mutations seront-elles sources d’amélioration en termes de qualité du travail, de pratiques managériales et de mobilité ? En se fondant sur leurs caractéristiques actuelles et sur les grandes tendances – économiques, technologiques, démographiques et sociétales – qui façonneront  les  quinze  prochaines  années,  ce document propose  quatre  évolutions  possibles des modes d’organisation du travail : un boom des organisations apprenantes, l’essor de la plateforme apprenante virtuelle, le recours à un super-intérim et l’apparition d’un taylorisme new age. À chaque fois, il esquisse les conséquences sur la vie au travail comme sur la capacité des entreprises à bien figurer dans la compétition mondiale. Ces scénarios ne constituent pas des prédictions mais visent à nourrir la réflexion sur l’avenir du travail : si certains peuvent apparaître inquiétants, d’autres sont davantage porteurs d’espoir.

Source : Imaginer l’avenir du travail – Quatre types d’organisation du travail à l’horizon 2030

Robotisation : même les métiers à haute qualification seront touchés

C’est au tour de Gartner de communiquer sur la thématique de la destruction des emplois liée à l’automatisation. Le cabinet tord le cou à l’idée selon laquelle ne disparaîtraient que les emplois qui demandent le moins de compétences : les métiers à haute qualification (médecins, avocats, professions de l’IT) sont également menacés, et ce à horizon 5 ans !

Source : IT, avocats ou médecins, l’IA piquera votre job d’ici 5 ans

La révolution digitale à l’épreuve de l’économie

Multi-entrepreneur, « digital champion » représentant de la France auprès de la Commission européenne sur le numérique, Gilles Babinet a écrit de nombreux livres sur l’impact des nouvelles technologies sur l’économie et la société. En exclusivité pour La Tribune, il analyse dans cet article le mystère du « paradoxe de Solow » : on voit la révolution digitale partout, sauf dans les statistiques de productivité. La deuxième partie de son article aborde les liens entre la productivité et l’emploi à l’heure de l’intelligence artificielle.

Sources :
La révolution digitale à l’épreuve de l’économie : l’enjeu de la productivité (1/2)
La révolution digitale à l’épreuve de l’économie : productivité et emploi (2/2)
« Notre défi, c’est la montée en gamme du capital humain »

Une tribune en 2 volets et une interview tout à fait passionnantes, pour approfondir la réflexion sur les enjeux de l’économie numérique.

Le TGV illimité, enjeu de la transformation du travail

En matière de transformation du travail, l’accès à la mobilité joue aussi un rôle déterminant et notamment l’accès aux transports nationaux et transnationaux comme le TGV.

Source : Le TGV illimité, enjeu de la transformation du travail

Une réflexion intéressante, tant sur les facteurs qui transforment le travail et permettent de faciliter ou de rentabiliser des activités, que sur les transformations induites par les modèles de tarification « illimitée » dans différents domaines.

Les algorithmes sont-ils une nouvelle forme de bureaucratie ?

Dans le webzine Real Life, l’essayiste Adam Clair dresse une intéressante comparaison entre algorithmes et bureaucratie. Les algorithmes, rappelle-t-il, « sont conçus pour améliorer la prise de décision humaine en supprimant supposément ses biais et ses limites, mais les protocoles analytiques inévitablement réducteurs qu’ils mettent en œuvre se révèlent surtout vulnérables à des formes d’utilisation abusive ». A l’image des bureaucraties, ils visent ainsi à concentrer le pouvoir dans des structures ordonnées et cohérentes.

Une chronique d’InternetActu.net développe cette comparaison.

Source : Les algorithmes sont-ils une nouvelle forme de bureaucratie ?

Où sont passées les candidatures citoyennes ?

L’année 2016 a été riche en mobilisations et initiatives citoyennes. Pourtant, aucun candidat issu de la société civile ou émanant d’un mouvement citoyen ne figure parmi les finalistes de l’élection présidentielle. Pourquoi cet échec et quels futurs pour les différents mouvements ? Réponses avec Benjamin Ball, Co-directeur de campagne de Charlotte Marchandise (LaPrimaire.org), Nicolas Doucerain, Président du mouvement Nous Citoyens, Anne Hessel, porte-parole de Nouvelle Donne, et Anne Radovic, citoyenne engagée dans La Maison des Citoyens.

Le travail vu par les candidats à la Présidentielle

Code et contrat de travail, nouvelles formes d’emploi, formation et apprentissage, dialogue social, chômage… La Fondation Travailler autrement a décortiqué les principaux engagements des candidats à la Présidentielle sur la thématique du travail. Elle a ainsi constitué un dossier intégrant les mesures qui lui semblaient les plus importantes dans chaque programme.

Source : Le travail vu par…

Nouvelles formes d’emploi – Le Labo de l’économie sociale et solidaire

Les notions d’emploi, de travail ou encore d’activité sont aujourd’hui bouleversées par les transformations économiques en cours. Cela nous oblige à réfléchir au modèle de référence pour le faire évoluer tout en maintenant la protection sociale, socle de la société française. L’érosion de l’emploi devient une tendance de fond avec des conséquences sociales majeures. Dans ce contexte, le Labo de l’ESS a lancé un groupe de travail en 2016 pour recueillir et caractériser des nouvelles réponses à ces problématiques et pour faire des propositions favorables à leur développement.

Source : Nouvelles formes d’emploi – Le Labo de l’économie sociale et solidaire

A lire et à s’approprier pour pouvoir agir.

Discriminations au travail : un tableau assez sombre

En fin de semaine dernière, le Défenseur des Droits et l’Organisation Internationale du Travail ont dressé un constat inquiétant dans la 10ème édition de leur Baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi.

L’emploi apparaît comme un milieu particulièrement discriminant, une personne sur deux considérant que les discriminations sont fréquentes au cours d’une recherche d’emploi et une sur trois dans la carrière. Les expériences déclarées par les personnes en activité – en emploi ou chômage – confirment ces représentations puisqu’un tiers de la population active (34 %) rapporte des discriminations liées au sexe, à l’âge, à la grossesse ou la maternité, à l’origine, aux convictions religieuses ou au handicap et à la santé, dans son parcours professionnel au cours des 5 dernières années. (…) Le fait d’être une femme dans le halo de la maternité, d’être un jeune homme d’origine extra-européenne, ou d’être en situation de handicap, apparaissent comme des caractéristiques associées à des taux particulièrement élevés d’expériences d’inégalités de traitement.

Source : Discrimination au travail: une réalité violente

A lire : La laisse électronique – Les cadres débordés par les TIC

Synthèse de diverses études quantitatives et qualitatives sur l’usage des technologies de communication par les cadres, cet ouvrage, écrit à huit mains par des universitaires français dresse un constat des nouvelles manières de travailler induites par ces outils.

Voici le résumé fait par l’éditeur :

L’activité numérique des cadres sur leurs différents terminaux électroniques mobiles s’intensifie au rythme des nouvelles injonctions à communiquer des organisations contemporaines. Connectés, hyper connectés, débordés, comment les cadres vivent-ils leurs pratiques des outils de communication mobiles ? Comment font-ils face à ce qui est parfois évoqué comme une « laisse électronique » ? À travers plusieurs enquêtes qualitatives et quantitatives, auprès de cadres, de directeurs des Ressources Humaines et de responsables syndicaux, cet ouvrage dresse un panorama nuancé des pratiques et des usages numériques dans les entreprises contemporaines. À la veille de l’édification du Droit à la Déconnexion (issue de l’article 55 de la Loi n° 2016-1088 du 8 août 2016), ce livre apporte un double éclairage : d’une part, il rend compte du sens des pratiques numériques mises en œuvre par les individus et collectifs de travail pour mener à bien leur activités quotidiennes, et, d’autre part il pointe les écueils d’une forte prescription des usages technologiques, en termes d’appropriation, de liberté et d’autonomie dans le travail.

Source : Livre – Les cadres face aux défis de leurs nouveaux outils

Comment les syndicats sont utiles aux salariés… et aux entreprises

En 1984, le livre « What Do Unions Do? », écrit par les économistes et universitaires américains Richard B. Freeman et James L. Medoff, soutenait notamment l’idée, plutôt révolutionnaire à l’époque, selon laquelle les syndicats pouvaient contribuer à l’amélioration de la performance économique des entreprises.

Plus de 30 ans après la publication de cet ouvrage, Richard B. Freeman et deux autres universitaires, dont le Français Patrice Laroche, se sont repenchés sur les résultats de l’étude menée aux Etats-Unis en 1984, pour savoir s’ils avaient bien résisté à l’épreuve du temps et s’il était possible de généraliser leurs conclusions à l’ensemble des pays industrialisés : le passage au crible de plus de 300 études empiriques sur la question montre bien que la productivité est généralement supérieure dans les entreprises où des syndicats sont présents, dans la mesure où représentants des salariés et employeurs coopèrent.

Source : Comment les syndicats sont utiles aux salariés… et aussi aux entreprises

Quelle société pour demain ? La CFE-CGC interpelle les candidats à la Présidentielle

La CFE-CGC s’invite dans la campagne pour l’élection présidentielle, avec un dossier (consultable et téléchargeable ici) dans lequel elle affiche sa volonté de « réconcilier l’économie de marché avec l’intérêt général ». Après un état des lieux global des récentes évolutions du monde, dans ses aspects économiques, sociétaux et sociaux, elle se penche plus particulièrement sur 8 thématiques, pour lesquelles elle formule des propositions : les parcours professionnels, l’économie au sens large (avec des incursions dans les domaines de l’industrie, du développement durable et du logement), le numérique, la protection sociale, la santé au travail, le handicap, le dialogue social, et l’Europe et l’international.

La CFE-CGC pose par ailleurs 7 questions aux candidats, dont les réponses seront publiées intégralement et sans commentaire sur son site.

  • Comment réconcilier l’économie de marché avec l’intérêt général de notre pays ?
  • Le relèvement de l’âge d’ouverture des droits à la retraite est fréquemment évoqué comme mesure pour restaurer et pérenniser l’équilibre de nos régimes de retraite. Considérez-vous cette mesure comme pertinente ? Proposez-vous d’autres mesures permettant d’atteindre le même objectif ?
  • Pouvons-nous, en France, tirer profit de la 4e révolution industrielle sans l’expression des intérêts convergents et contradictoires issue de l’exercice du dialogue social ?
  • Quel avenir pour le statut de la Fonction publique, en y intégrant les contractuels de plus en plus nombreux dans le périmètre du secteur public ?
  • Comment construire un droit à la formation spécifique pour la population « encadrants et experts » ?
  • Quelle est votre position concernant le principe de « conditionnalité sociale » dans les accords de libre-échange ? Que pensez-vous de l’élévation du Socle social européen comme levier pour favoriser l’adhésion au projet européen ?
  • Quelles mesures envisagez-vous afin de développer l’égalité des chances des personnes en situation de handicap dans leur cursus scolaire, universitaire et pour leur accès à un emploi de cadre ou technicien ?

Les smartphones, télécommandes de nos vies

Suréquipés de capteurs et, bientôt, renseignés, de façon croissante, par les objets connectés, dopés à la 4G, en attendant la 5G, voyant leurs capacités d’analyse augmentées par l’Intelligence Artificielle, nos smartphones se muent en véritables cerveaux. Ils sont désormais en mesure de conseiller (et de surveiller) de plus en plus finement leurs propriétaires en fonction de leurs affinités, de leurs humeurs, états de santé, etc. Cet article fait le point et dresse quelques scenarii intéressants.

Source : Le smartphone, la télécommande de notre vie

Les cadres insatisfaits veulent-ils vraiment devenir indépendants ?

Certains prophètes du travail nous annoncent la fin du salariat, l’ubérisation progressive de l’économie poussant les salariés vers le statut de travailleur indépendant. Par ailleurs, il y aurait également une aspiration d’une part des salariés à sortir du lien de subordination pour évoluer vers plus d’indépendance dans leur activité professionnelle.

Mais qu’en est-il vraiment ? Thomas Durand, professeur titulaire de la chaire de management stratégique au CNAM, tente de répondre à cette question sous le prisme de la population spécifique des cadres.