Macron ou le mépris à l’égard des corps intermédiaires ? Un problème plus complexe

A lire, cette très stimulante analyse, signée par Guy Groux, directeur de recherche associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, concernant les rapports entre le gouvernement Macron et les corps intermédiaires. Allant au-delà du simple constat d’un mépris des partenaires sociaux par l’exécutif, elle pointe du doigt la nécessaire évolution du rôle des corps intermédiaires et de leur rapport avec l’Etat, au regard du contexte politique et social actuel.

Source : Macron ou le mépris à l’égard des corps intermédiaires ?

Un étrange dialogue social

A lire le passionnant éclairage de l’économiste Jacques Freyssinet, chercheur associé à l’Institut de recherches économiques et sociales, qui fait écho à des articles récemment publiés dans ces colonnes (ici, ici, ou encore ), et dont voici l’introduction :

L’importance accordée au dialogue social fait partie du discours de nos gouvernements successifs. La préparation de la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » a donné lieu à une juxtaposition de formes hétérogènes de concertation et de négociation. Le gouvernement a fait connaître les enseignements qu’il tirait des résultats de ces procédures. Si son attitude a été différente dans les trois domaines de l’apprentissage, de la formation et du chômage, elle exprime globalement la volonté d’un renforcement du contrôle de l’Etat dans des domaines où la négociation collective et la gestion paritaire tenaient une place importante : « vous dialoguez et je décide ».

Source : Un étrange dialogue social

A quoi servent les entreprises ?

En janvier dernier, l’Institut de l’Entreprise présentait une enquête menée par Elabe et intitulée « A quoi servent les entreprises ? ».

Les entreprises sont perçues par les Français comme ayant un très fort impact sur leurs parties prenantes et, au-delà, sur les quartiers, villes et régions dans lesquelles elles sont implantées ainsi que sur les citoyens dans leur ensemble. Les Français expriment également de fortes attentes vis-à-vis des entreprises sur des domaines essentiels de leur vie – comme la création d’emploi, l’amélioration des conditions de travail, l’insertion des jeunes et l’employabilité.

Cette intensité nouvelle des attentes envers les entreprises révèle qu’aux yeux des Français, la responsabilité de l’entreprise s’étend bien au-delà des dimensions strictement économiques et financières. Les résultats de l’étude dessinent explicitement les contours de l’entreprise telle que l’espèrent les Français : soucieuse des problématiques sociales, sociétales et environnementale, combinant les avantages de la grande entreprise et de la PME, développant l’employabilité  des collaborateurs et l’emploi des jeunes, instaurant un partage des profits qu’ils percevraient comme plus équitable, accordant une place plus importante pour les salariés dans les instances de gouvernance.

De nombreuses entreprises jouent déjà un rôle de premier plan sur ces différents  sujets. Mais l’image de l’entreprise dans son ensemble reste structurellement grevée par le fossé entre les Français les plus favorisés – qui ont une image de l’entreprise plutôt positive – et les Français les moins favorisés qui ont une perception plus négative, teintée de méfiance voire de colère. L’étude dessine donc en creux un questionnement sur l’utilité sociale de l’entreprise et le besoin de renforcer la connaissance des actions d’intérêt général menées par les entreprises.

Source : A quoi servent les entreprises ?

Le volet numérique du rapport Borloo sur les banlieues

L’ancien ministre Jean-Louis Borloo vient de remettre au gouvernement un rapport sur les banlieues. Ce dernier comporte plusieurs dispositions concernant le numérique. Il préconise notamment la création de 200 campus dans l’Hexagone, pour favoriser la formation, l’accès à l’emploi, ou encore le lien avec les services publics. Une proposition intéressante, pour tenter de résorber une fracture vécue comme une violence par les exclus du numérique.

Source : Rapport Borloo sur les banlieues : ce qu’il contient pour le numérique

Et si Amazon était le plus puissant – et le plus dangereux – des GAFA ?

Dans une récente lettre à ses actionnaires, Jeff Bezos, le fondateur et P-DG d’Amazon, a dévoilé des chiffres inédits sur l’utilisation de ses services. Ainsi, en plus du e-commerce, le géant de Seattle domine notamment les marchés du cloud et de la maison intelligente (avec son enceinte connectée Alexa), et son appétit de conquête ne semble connaître aucune limite.

Source : Et si Amazon était le plus puissant – et le plus dangereux – des GAFA ?

1 entreprise (de plus de 10 salariés) sur 3 n’a pas de représentant du personnel

Malgré l’obligation légale, 33% des établissements de plus de 10 salariés (et 54% des établissements de 11 à 19 salariés) ne sont couverts par aucune instance représentative du personnel. C’est ce que nous révèle la récente étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Dans 50% des cas, cette carence est expliquée par l’absence de candidatures lors des dernières élections professionnelles, et dans 25% des cas, par « l’absence de demande » des salariés.

Dans la plupart des situations, le représentant de la direction renvoie ainsi au manque d’intérêt ou d’implication des salariés l’absence de représentant du personnel.

Source : Un tiers des entreprises n’ont pas de représentant du personnel

La publicité menace la santé d’Internet

Dans son premier rapport sur la santé de l’Internet, Mozilla, éditeur du moteur de recherche Firefox, exprime ses inquiétudes quant à l’avenir d’Internet, dénonçant les dérives d’une économie basée sur la publicité et l’exploitation des données personnelles, ainsi que la domination de géants qui échappent à toute régulation.

Source : L’économie de la publicité est cassée et rend Internet malade

Les réseaux sociaux collectent et utilisent vos données ? C’est dans leur nature !

Dans cette tribune, Hubert Guillaud, le rédacteur en chef d’InternetActu, remet quelques points sur les I. Il rappelle notamment à ceux qui l’auraient oublié qu’il est dans la nature même du modèle économique des plateformes financées par la publicité de collecter les données de leurs utilisateurs pour en tirer de la valeur en améliorant leurs capacités de ciblage. Ainsi, les scandales, récemment dévoilés au grand jour, qui touchent Facebook ou YouTube, ne sont que les expressions naturelles d’un « modèle d’affaires dangereux et socialement corrosif », développé au prix d’une surveillance constante des utilisateurs.

Source : La mauvaise utilisation des données est une caractéristique pas un bug !

« L’avenir du syndicalisme interprofessionnel territorial est menacé »

En fusionnant les instances représentatives du personnel, le gouvernement fragilise l’assise géographique des syndicats, note Eric Ferreres, consultant en ressources humaines, dans cette tribune au Monde.

Source : « L’avenir du syndicalisme interprofessionnel territorial est menacé »

Les Français et le télétravail : entre attentes et craintes

Alors que les blocages de transports ferroviaires qui paralysent les déplacements en France ont notamment conduit la ministre du Travail à se transformer en VRP du télétravail, une étude, réalisée par Harris Interactive pour l’observatoire Enedis, témoigne des opinions des Français sur cette pratique.

S’ils y sont globalement favorables, c’est de façon raisonnée (51% opteraient pour le temps partiel contre 14% seulement pour le temps complet). Et les avantages qu’ils associent au télétravail (meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, réduction de la pollution, responsabilisation des salariés) sont largement compensés par les risques qu’ils entrevoient (frontière moins claire entre vie professionnelle et vie privée, sentiment  de solitude, difficulté pour le travail collectif).

Source : Cinq chiffres clés sur les attentes des Français en matière de télétravail

Le malaise des cadres et des professions intermédiaires s’accroît

A l’occasion de son 18ème congrès, la CGT des Ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT) a rendu public son baromètre, construit en partenariat avec Sécafi et réalisé par Viavoice, sur la situation et les aspirations des cadres et des professions techniciennes et intermédiaires.

Majoritairement confrontés à l’explosion de leur temps et de leur charge de travail, avec des salaires qui ne suivent pas, les cadres ont par ailleurs le sentiment de ne pas être associés aux choix stratégiques de leurs entreprises, dont les pratiques entrent régulièrement en contradiction avec leurs éthiques professionnelles. Des sentiments que partagent majoritairement les techniciens et professions intermédiaires, nombre d’entre eux dénonçant par ailleurs une détérioration des pratiques managériales, qui les empêchent d’effectuer un travail de qualité.

Source : Baromètre Sécafi / Ugict-CGT, réalisé par ViaVoice – Opinions et attentes des cadres et des techs et professions intermédiaires

Parité au travail : des mesures attendues, mais aussi des mentalités à changer

Les résultats d’une étude réalisée par Viavoice pour France 2 et RTL mettent en avant de fortes attentes, au sein de l’opinion publique, pour réduire, ou mieux supprimer, les inégalités entre les femmes et les hommes dans le cadre professionnel. Mais au-delà des mesures à mettre en place dans les entreprises, ils révèlent aussi des efforts importants à faire sur le plan des représentations et des mentalités. De fait si les inégalités dont sont victimes les femmes dans le monde du travail ne sont plus mises en doute (75 % des interviewés en sont conscients, mais 60 % seulement chez les hommes), les a priori sur des métiers « plus adaptés aux hommes ou aux femmes » sont toujours vivaces (pour 60% des Français), de même que les préférences de genre en matière de management ou de collègues de travail.

Source : Hommes et femmes au travail, vers l’égalité ?

Les salariés s’estiment peu préparés aux transformations à venir de leurs métiers

Les premiers résultats de l’enquête réalisée par BVA pour le compte du cabinet de conseil en management et RH BPI Group, qui analyse les sentiments des salariés français face à l’évolution de leurs métiers, font ressortir quatre enseignements principaux : une grande majorité (77%) s’attend à une évolution (forte pour 23%) des compétences nécessaires pour réaliser leur travail dans les trois prochaines années. Face à ces évolutions, seuls la moitié des salariés (54%) se sentent bien préparés, et pour cause : moins d’1 sur 3 (31%) s’est vu proposer une formation adaptée à ces transformations. Pas étonnant, dans ces conditions, que 35% des salariés se sentent exposés à un risque de perte d’emploi !

Source : Enquête BPI Group : un salarié sur trois se sent exposé à un risque de perte d’emploi