Travail et numérique : métamorphoses d’hier et de demain

Hier, des artisans britanniques détruisaient leurs métiers à tisser. Aujourd’hui, des livreurs à vélo font grève un peu partout en Europe. Sous l’impulsion de mutations tout à la fois technologiques et sociales, le monde du travail se métamorphose, se décompose et se recompose.  Cet article très intéressant jette un coup d’œil dans le rétro pour mieux préparer le futur.

Source : Travail et numérique : métamorphoses d’hier et de demain

Intelligence artificielle : vers des « collaborateurs augmentés » ?

C’est officiel : « 2018 sera l’année du passage à l’échelle industrielle de l’IA » ! En tout cas, c’est la récente étude du Boston Consulting Group et du groupe de protection sociale Malakoff Médéric qui le certifie.

Si ce type d’affirmation péremptoire fait trop souvent long feu, cette étude, qui évalue les impacts à venir de l’IA sur les entreprises et leur « capital humain », mérite quand même qu’on s’y arrête. On y apprend par exemple que si les dirigeants considèrent très majoritairement l’intelligence artificielle comme une « bonne chose » pour leur entreprise et pour eux-mêmes, les salariés sont nettement moins enthousiastes (ça se voit même dans un graphique qui ne représente pas les opinions négatives ;-)).

Source : L’intelligence artificielle pourrait créer des « collaborateurs augmentés »

Le père du Web s’alarme de la puissance des grandes plateformes

Il y a 29 ans, Tim Berners-Lee, ingénieur logiciel au CERN présentait à son supérieur hiérarchique le schéma d’une mise en réseau de plusieurs ordinateurs… qui allait donner naissance au World Wide Web.

Commémorant cet acte fondateur, le père du Web vient de publier une lettre ouverte dans laquelle il met notamment en garde le public sur l’influence de plus en plus grande des géants du Net, appelant à une régulation renforcée de ces plateformes.

Source : Tim Berners-Lee met en garde contre le poids des géants du numérique

Plus de la moitié des consommateurs français falsifient leurs données clients

Selon une étude paneuropéenne réalisée par YouGov Plc pour le spécialiste de la sécurité RSA, un grand nombre de consommateurs (41% en moyenne aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et en France, mais 55% dans l’Hexagone !) communiquent aux entreprises des données clients fausses. S’ils souhaitent avant tout échapper aux sollicitations publicitaires intempestives, nombre d’entre eux ne font tout simplement pas confiance à leurs fournisseurs pour garantir la sécurité et la confidentialité de leurs données.

La data, or noir du XXIème siècle ? Il semblerait qu’il y ait quand même pas mal de boue dans le pipeline…

Source : 55% des consommateurs français prêts à falsifier leurs données clients

Ubérisation : les acteurs historiques contre-attaquent

Même plus peur ! Les leaders de l’industrie sont en passe de reprendre les rênes de l’innovation, qu’ils avaient un temps laissés aux « disrupteurs » numériques. C’est en tout cas ce qu’affirment leurs dirigeants dans une récente étude mondiale menée par IBM.

Source : Ubérisation : les acteurs historiques contre-attaquent…

Les cadres doivent maîtriser de plus en plus de compétences transverses

Dans sa récente étude Evolution des métiers et des compétences cadres : quels enjeux ?, l’Apec montre la complexification croissante des métiers des cadres : sur leur cœur de métier, il leur est demandé une spécialisation et une expertise technique de plus en plus poussées. Et, dans le même temps, sous l’impact de multiples facteurs de transformation (numérique, mondialisation, métropolisation, réglementation, innovation, transition énergétique), ils doivent maîtriser de nombreuses compétences transverses.

Source : [Etude Apec] Entre hyper spécialisation et multi-compétences, le métier de cadre se complexifie

Que faire de nos données personnelles ?

Alors que l’idée d’une monétisation des données personnelles a récemment suscité un important débat, voici une discussion entre experts de la question : Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL, Lionel Maurel, juriste et membre du Conseil d’orientation stratégique de la Quadrature du Net, et Isabelle Landreau, avocate et membre du conseil scientifique du think tank GenerationLibre.

La révolution de la data est-elle vraiment engagée en France ?

Une très intéressante tribune de Frédéric Charles, de Green.SI, qui pose les bonnes questions au sujet de la data, le fameux « or noir du XXIème siècle », dont les entreprises françaises semblent encore peiner à extraire la valeur.

Source : La révolution de la data est-elle vraiment engagée en France ?

Pour l’Arcep, les terminaux sont le « maillon faible » d’un Internet ouvert

Le régulateur français des télécoms vient de publier un rapport intitulé Les terminaux, maillon faible de l’ouverture d’Internet. Selon ce dernier, les terminaux (smartphones, tablettes, assistants vocaux, etc.), leurs systèmes d’exploitation et leurs magasins d’applications limitent de facto notre accès à Internet en nous enfermant dans des écosystèmes propriétaires, restrictifs et peu compatibles entre eux. Visant une nouvelle fois les géants de l’IT, en particulier Google, Apple et Microsoft, l’Arcep formule une série de préconisations « pour assurer un internet ouvert et le libre choix des utilisateurs ».

Au-delà de la pertinence de cette analyse, on peut toutefois s’interroger sur la légitimité d’une telle démarche pour l’organe de réglementation français. Nous savons que l’Autorité cherche à étendre son périmètre d’intervention, mais il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment de ses missions premières…

Source : Pour l’Arcep, les smartphones sont le « maillon faible » d’un Internet ouvert

Le Conseil national du numérique sert-il à quelque chose ?

Alors que le CNNum est en pause forcée depuis la démission collective de la quasi-totalité de ses membres en fin d’année dernière, un journaliste du volontiers poil à gratter magazine Usbek & Rica s’interroge sur la pertinence de cette institution, et sur ses moyens d’augmenter son impact sur la prise de décision gouvernementale en matière de numérique.

Source : Le Conseil national du numérique sert-il à quelque chose ?

Numérique : pour une expérience utilisateur non addictive

En réponse aux articles dont nous nous sommes faits l’écho, qui stigmatisent le caractère addictif du smartphone et des réseaux sociaux, en voici un autre qui résume les travaux d’un spécialiste américain du design (dont la tribune est à lire en VO ici). En s’appuyant sur les enseignements de l’expérience utilisateur, il réfléchit aux moyens… d’éloigner les utilisateurs de leurs appareils numériques.

Source : Comment concevoir une expérience utilisateur qui ne soit pas addictive ?

Uber, une aberration du capitalisme ?

Dans notre économie de marché, ce sont généralement les sociétés les plus rentables qui attirent les actionnaires et survivent dans la durée, tandis que celles qui sont incapables de créer des richesses disparaissent rapidement. Dans cette tribune, Frédéric Fréry, enseignant-chercheur à ESCP Europe, se penche sur une stupéfiante exception à cette logique, Uber, qui a enregistré en 2017 une nouvelle perte de 4,5 milliards de dollars.

Source : Uber, le capitalisme dévoyé

Quand les GAFA fixent les règles du jeu

Dans son intéressant article prospectif « From Territorial to Functional Sovereignty: The Case of Amazon« , le juriste américain Frank Pasquale montre que les GAFA ne se limitent plus à un simple rôle d’acteurs du marché, endossant de plus en plus souvent celui de régulateurs, qui fixent leurs propres conditions aux acteurs qui dépendent d’eux. En cela, ils prennent la place des Etats, dont ils outrepassent la souveraineté territoriale au profit d’une souveraineté fonctionnelle.

Source : Souveraineté fonctionnelle : la puissance des GAFAM met-elle en péril les démocraties ?

Violences faites aux femmes en ligne : il y a urgence !

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a remis hier à Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État au numérique, un rapport accablant sur l’état des violences faites aux femmes en ligne. Le HCE affirme ainsi que 73% des femmes en sont victimes, notamment sous la forme d’un harcèlement sexiste et sexuel via la publication d’images ou de propos insultants, dénigrants ou menaçants, mais aussi d’un cyber-contrôle par leur conjoint. « Pour en finir avec l’impunité des violences faites aux femmes en ligne », le HCE formule de nombreuses recommandations.

Il faut que la société prenne conscience que ces violences s’inscrivent dans un continuum avec les violences faites aux femmes. La stratégie de l’agresseur en ligne est la même que hors ligne, son désir d’emprise identique, et le traumatisme pour les victimes aussi grave.

Source : Internet, un lieu hostile pour les femmes ?

Inégalités salariales hommes-femmes : chez Uber aussi

Une étude, réalisée aux Etats-Unis par des universitaires en collaboration avec l’équipe économique d’Uber, montre que les hommes qui conduisent des véhicules sous la bannière de l’entreprise de VTC  gagnent environ 7 % de plus par heure, soit 130 dollars en moyenne par semaine, que leurs collègues femmes.

Mais cette disparité ne serait pas liée à une discrimination de la part de l’entreprise, de son application ou des passagers. Elle résulterait plutôt de différences de comportements des chauffeurs – qui ont tendance à aller plus vite (et donc à faire plus de courses) et acceptent des trajets plus longs – mais aussi des contraintes auxquelles sont soumises, comme nombre de leurs congénères, les femmes qui conduisent pour Uber :

Les hommes travaillent plus d’heures et prennent plus de courses que les femmes, en moyenne. Pourquoi ? Notamment, parce que les femmes ont plus de contraintes — par exemple, emmener les enfants à l’école le matin, devoir amener Johnny à son match de football… (…) Ces contraintes font que les femmes ont moins d’expérience et bénéficient moins d’apprentissage par la pratique.

Source : Les conductrices Uber gagnent 1,24 dollar par heure de moins que les conducteurs : pourquoi ?