Jeunes et emploi : la quête de sens

Un récent sondage OpinionWay – 20 Minutes pour l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire affirme notamment que le critère numéro un de choix d’un emploi pour les 18-30 ans est le « sens », devant d’autres critères plus objectifs comme la rémunération, la possibilité de concilier vie privée et vie professionnelle (plutôt une nouveauté par rapport aux générations précédentes) ou la situation géographique de l’entreprise. De quoi amener les entreprises à se repenser pour séduire cette « cible ».

Sources :
Un métier qui a du sens, premier critère de choix pour les jeunes
Les entreprises face aux nouvelles exigences de la génération Y

Les Français divisés face aux changements qui impactent l’économie

L’étude Ipsos/Sopra Steria et Lire la Société portant sur la perception par les Français des nouveaux enjeux de l’économie souligne, une fois de plus, la profonde fracture sociale qui divise notre pays. De fait, sur à peu près toutes les questions, un clivage très net sépare les catégories moyennes et supérieures, plus confiantes en l’avenir, des catégories populaires, qui se perçoivent comme moins bien armées pour faire face aux défis qui vont se présenter à eux.

Par exemple, concernant l’impact des technologies numériques sur l’emploi, une moyenne de 34% des Français y voient une menace, mais ce pourcentage monte à 42% chez les ouvriers, alors qu’ils se limite à 19% chez les cadres.

Source : Des Français divisés face aux nouveaux enjeux de l’économie

Quel futur pour l’État numérique ?

Ouverture des données publiques, services publics numériques, montée des civic tech… Comment l’Etat s’accommode-t-il des mutations numériques ? Comment peut-il être lui-même acteur et promoteur de cette révolution ?

Pour en parler et en débattre, retrouvons Nicolas Princen, ancien conseiller au numérique de Nicolas Sarkozy, Paula Forteza, députée rapporteure du groupe de travail « La démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne », Henri Verdier, Directeur interministériel du numérique et du système d’information de l’Etat, Emmanuel Paquette, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, et Camille Putois, fondatrice de K, plateforme d’aide aux démarches administratives.

Selon McKinsey, les robots vont accaparer entre 400 et 800 millions d’emplois d’ici à 2030

Voilà donc un nouveau rapport qui vient alimenter la réflexion sur cette problématique. Il est l’œuvre du cabinet McKinsey, qui a mené une étude dans 46 pays et sur 800 professions différentes. Selon ses conclusions, de 400 à 800 millions d’actifs (soit un cinquième du total mondial) pourraient se voir remplacés par des robots dans leur emploi, 75 à 375 millions d’entre eux étant même forcés de changer de catégorie de métier et d’apprendre de nouvelles compétences. Ces chiffres varient évidemment en fonction des pays, les économies industrialisées étant les plus touchées, et des professions considérées.

Source : Automatisation : 375 millions de personnes forcées de changer d’emploi d’ici 2030 ?

Inquiets pour leurs données, les Français freinent leur utilisation d’Internet

Source : Inquiets pour leurs données, les Français freinent leur utilisation d’Internet

L’étude mentionnée dans cet article, réalisée avec le CREDOC et suivie depuis déjà plusieurs années, est disponible dans son intégralité sur le site de l’Arcep.

Un petit extrait de l’infographie qui donne à réfléchir :

Quel monde du travail pour demain ?

La nature du travail s’est modifiée sous l’égide de nouvelles pratiques de flexibilité, en flux tendu. Comment penser l’avenir du travail dans un tel contexte ? Quels défis devrons-nous relever ?

Source : Quel monde du travail pour demain ?

L’article se passe de commentaire : il faut juste le lire, et réfléchir collectivement dans tous les groupes concernés, d’une part sur ce que l’on veut promouvoir, et d’autre part sur les leviers à activer pour l’obtenir.

Ce ne sera pas simple, et il sera impossible de faire l’impasse l’action collective des travailleurs, avec des démarches suffisamment puissantes pour faire pièce aux puissances en présence, dans les entreprises comme dans les états, qui rêvent d’abord des gains de productivité induits par les nouvelles technologies avant de se préoccuper de la place des travailleurs ou du partage des gains.

La fracture numérique se résorbe… lentement

La dernière édition du Baromètre du numérique, étude réalisée par le Crédoc sous la direction de l’Arcep, du Conseil général de l’économie et de l’Agence du Numérique, vient d’être rendue publique. Mesurant l’adoption par les Français des outils numériques, elle constate la démocratisation du smartphone (73% d’équipement chez les Français de plus de 12 ans), qui devient logiquement l’outil préférentiel de connexion à Internet (42% contre 38% pour l’ordinateur). Avec lui, tous les usages offerts par la société numérique progressent.

Mais, si la fracture numérique se réduit peu à peu, elle est encore bien réelle et laisse encore des millions de personnes en dehors de la toile : 12 % des interviewés, contre 15% en 2016, ne se connectent jamais à Internet, tandis que 33% s’estiment peu ou pas compétents pour utiliser un ordinateur (31% pour un smartphone), un chiffre toutefois en diminution de 12 points par rapport à 2013.

Reste maintenant au secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, à trouver les solutions les plus favorables à l’accompagnement de ces exclus du numérique.

Ce ne sera pas la même solution d’un département à l’autre. Je veux que tous les acteurs disent quels publics sont éloignés, ensuite on regardera qui est capable d’accompagner. Des départements auront un tissu d’associations du numérique très dense. L’enjeu, c’est de savoir comment on leur donne une place importante et comment on les finance. D’autres n’ont pas d’associations : on va regarder si on favorise leur création ou si on donne les moyens aux maisons du service au public.

Source : Baromètre du numérique 2017 : la fracture se résorbe… lentement

Pas facile d’être une femme dans le milieu de la tech !

Le sujet n’est, hélas, pas une nouveauté. Ainsi, fin 2013, Fleur Pellerin, alors ministre de l’Économie numérique, dénonçait « Le sexisme insidieux du numérique ». Mais, longtemps tabou, il a été mis sous l’éteignoir, avant que ne se déclenche, en 2017, un mouvement salutaire de libération de la parole initié aux Etats-Unis, sous l’effet de plusieurs scandales qui ont touché la Silicon Valley et, plus récemment de l’affaire Weinstein.

En France, des étudiantes de l’école 42, ont témoigné sur le malaise qu’elles ressentent dans le cadre de leurs études à l’institut de formation informatique, entre machisme ambiant et comportements ou remarques déplacés de leurs congénères. Cette école n’a toutefois pas l’apanage du sexisme : en 2013, un mémoire en sociologie évoquait déjà ce fléau au sein de l’école Epitech. Par ailleurs, les premiers résultats d’une étude menée actuellement par la start-up Social Builder, auprès d’étudiants d’une vingtaine de formations aux métiers du numérique, sont tout simplement accablants.

Alors que le pourcentage de femmes dans les filières high-tech est en diminution, le sexisme étant un des facteurs expliquant cette tendance à la baisse, il est désormais temps d’AGIR !
Pour les formations incriminées, l’instauration d’une tolérance zéro vis-à-vis de ces comportements intolérables apparaît comme une évidence.
Des initiatives de promotion de la mixité dans le secteur du numérique existent déjà : à l’intérieur même des écoles (code[Her] à l’école 42, E-mma à Epitech), dans le cadre d’associations dédiées, comme StartHer ou  Women in Games, et bien sûr, sous l’égide de l’Etat, à l’instar du trop éphémère plan d’action « Sexisme, pas notre genre » mis en place en septembre 2016 par le secrétariat d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Il convient de les multiplier pour faire sortir les femmes de la position de « minorité visible » où elles sont confinées dans le monde de la tech.

Personne ne peut prétendre avoir la solution miracle et instantanée pour résoudre ce problème, qui commence à affecter réellement les entreprises et les recruteurs, et pas seulement pour des raisons « politiquement correctes »: s’il n’y a pas assez de femmes dans l’univers du numérique, il est aussi à craindre que les services offerts manquent la cible des femmes, qui pour le coup pèsent souvent bien plus lourd dans la balance économique, notamment parce que se sont souvent elles qui décident des dépenses des ménages.

Il va de soi qu’un engagement de la société dans son ensemble est nécessaire pour faire bouger les choses, depuis l’éducation des jeunes enfants, pour faire savoir aux filles comme aux garçons qu’elles sont légitimes partout et qu’elles méritent d’être accueillies partout avec le même respect que les hommes. Toutes les initiatives qui vont dans le sens d’une meilleur équité méritent donc toute notre attention, car pour le moment personne ne connaît « la » solution, et c’est plus probablement un éventail de solutions qui doit être déployé. Nous les suivrons donc dans ce blog. N’hésitez pas à nous faire part des actions efficaces dont vous avez connaissance !

Cible d’un piratage, Uber aurait acheté le silence des cybercriminels

Uber vient de révéler avoir fait l’objet, en octobre 2016, d’un grave piratage ayant exposé les données personnelles de 57 millions de clients et de 7 millions de chauffeurs. Ayant caché l’incident pendant plus d’un an, Uber aurait payé pas moins de 100 000 dollars aux pirates pour qu’ils gardent le silence sur cette affaire. De quoi établir un précédent qui pourrait donner des idées aux hackers…

Un épisode qui vient clôturer (?) en beauté cette annus horribilis, au point que des voix se font désormais entendre demandant de « liquider Uber ». Mais si on y ajoute un modèle économique qui n’a pas encore fait ses preuves, Uber peut-il tout simplement survivre sur le long terme ?

Source : Des hackeurs ont piraté Uber et dérobé les informations de 57 millions de clients

« Google et Microsoft ont acquis des monopoles temporaires qui semblent se perpétuer »

Une très stimulante interview de François Lévêque, auteur de l’ouvrage « Les Habits neufs de la concurrence : Ces entreprises qui innovent et raflent tout » (septembre 2017, Odile Jacob), qui analyse, loin des clichés, le phénomène complexe de la concurrence.

S’exprimant notamment sur les GAFA, il estime que, contrairement à la conception de Schumpeter,  selon laquelle une entreprise ne peut dominer le marché qu’un certain temps, il n’est pas évident, aujourd’hui, de savoir si les géants du numérique se feront un jour concurrencer et battre par de nouveaux acteurs. De fait, loin de se contenter de profiter de leur situation de rente, ces derniers multiplient les innovations dans des secteurs variés, ce qui contribue à renforcer leur toute-puissance.

Source : « Google et Microsoft ont acquis des monopoles temporaires qui semblent se perpétuer »

Deux Français sur trois veulent changer de travail

Source : Deux Français sur trois veulent changer de travail

Ces chiffres sont frappants par leur ampleur : cela fait beaucoup de salariés peu satisfaits de leur poste. L’enquête, disponible en texte intégral sur le site d’AEF, est tout à fait intéressante en ce qui concerne les motivations à changer, pour ceux qui l’ont déjà fait comme pour ceux qui souhaitent le faire.

les Français plébiscitent la volonté d’exercer une activité en phase avec leurs valeurs (70%, contre 55% de ceux qui ont changé) devant le sentiment d’ennui dans leur poste (36%) où la recherche d’une meilleure rémunération (27%).

Cela ne devrait-il pas aussi inciter les employeurs à s’interroger sur :

  • Les buts poursuivis et les valeurs mises en œuvre dans leurs entreprises, non seulement vis à vis des clients, mais aussi des salariés, non seulement en paroles mais aussi en actes ?
  • Ou encore, dans les grandes entreprises, alors que la recherche d’une productivité optimale dans des activités de plus en plus complexes tend à confiner les salariés dans des silos spécialisés dont ils ne peuvent plus sortir, sur leur capacité à offrir des parcours diversifiés dans l’entreprise, pour que l’ennui ne s’installe pas ?
  • Enfin, sur le contenu du travail proposé, mais aussi sur les méthodes, procédures et processus, de plus en plus contraignants et réduisant l’initiative des salariés, pour que l’ennui au travail cesse ?

Autant de pistes de réflexion qui pourraient améliorer l’enthousiasme au travail, constituant peut-être une piste à explorer pour retrouver des gains de productivité, laquelle paraît-il ne progresse plus autant qu’avant…

Bref, un questionnement sur l’humain, qui pourrait déboucher sur une vision « gagnant-gagnant ».

Le président de l’Arcep veut démanteler Google

Considérant Internet comme un bien commun, Sébastien Soriano fustige « une forme de capitulation dans le débat public » face à la domination des GAFA. « Taxer les géants du Web ne suffira pas à mettre à bas leur domination », estime-t-il, « la question n’est pas « Faut-il démanteler Google ? », mais « Comment démanteler Google ? » ».

Il faut déterminer quels sont les leviers de régulation à mettre en place pour rouvrir le jeu, faire émerger des alternatives aux Gafam respectueuses des droits humains et des valeurs qui sont les nôtres.

Source : Démanteler Google est la seule solution (Soriano, Arcep)

L’Internet toujours un peu moins libre en France

Dans l’édition 2017 de son rapport annuel sur l’état des libertés sur Internet dans le monde, l’ONG américaine Freedom House juge que la situation en France continue à se dégrader. La note de 26 sur 100 (0 étant la meilleure, 100 la pire) attribuée à la France n’est certes pas catastrophique, mais la trajectoire des dernières années (20 sur 100 il y a 5 ans) traduit une évolution négative, notamment en matière de respect des droits individuels des internautes.

Source : L’Internet en France jugé encore un peu moins libre qu’avant

Réforme du dialogue social : le fantasme de l’exception française

On le dit irréformable, trop éloigné des entreprises, trop soumis au pouvoir des syndicats. Et si les traits que l’on prête au dialogue social en France et qui servent en grande partie de justification à la réforme actuelle du code du travail correspondaient davantage à une image fantasmée qu’à la réalité ?

Une très intéressante tribune de Vincent Pasquier, Doctorant à Grenoble École de Management.

Source : La réforme du dialogue social et le fantasme de l’exception française

Le bureau idéal, vu par les salariés

L’Observatoire Actineo a présenté les principaux enseignements de son Baromètre 2017 de la qualité de vie au bureau. On retiendra que le bureau fermé reste majoritaire (65%), loin devant l’open space (29%), tandis que le « flex office » (pas de poste de travail attribué) reste marginal. Quant au télétravail et au travail en tiers-lieux, ils progressent.

Source : Baromètre Actineo/Sociovision 2017