La lutte contre le chômage devient-elle une lutte contre les chômeurs ?

La nouvelle convention de l’assurance chômage est entrée en vigueur le 1er novembre. Si les conditions d’affiliation sont assouplies, cette réforme pourrait aboutir à une baisse des droits des chômeurs. Ces derniers vont-ils être remplacés par des travailleurs précaires toujours plus nombreux ?

Jean-Claude Barbier, sociologue et directeur de recherche au CNRS, Francis Kramarz, directeur du Centre de recherche en économie et statistique et professeur à l’Ecole Polytechnique, et Rose-Marie Péchallat, ex-conseillère Pôle Emploi et créatrice du blog Recours Radiation, en débattent.

L’expérience collaborateur, de la théorie à la pratique

Concept symétrique à l’expérience client, l’expérience collaborateur en est encore à ses balbutiements. Résultera-t-elle d’une simple transformation des méthodes de management, d’une révolution dans la gestion des ressources humaines ou d’une mutation en profondeur de toute la culture de l’entreprise ? Les invités du Social Media Club en débattent.

Source : Employee Experience : du concept à la pratique

Pourquoi le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle

La question de la reconnaissance du « syndrome d’épuisement professionnel » refait régulièrement surface, au gré d’une actualité souvent tragique. Mais il y a une dizaine de jours, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé que le burn-out ne serait pas, pour l’heure, reconnu comme une maladie professionnelle. Pour quelles raisons ? Cet article nous l’explique.

Sources : Pourquoi le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle

Débat : Google est‑il l’ami de la production et de la circulation des idées ?

Source : maschinengeschrieben, CC BY-SA

Tandis que le PDG de Google France annonce d’importants recrutements, le géant de l’Internet poursuit une tournée auprès de 100 villes de France sous le signe de la formation au numérique. Or, les résultats de travaux de plus en plus nombreux à se pencher sur le pouvoir exercé par les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) sur nos sociétés vont à l’encontre de la perception très positive dont témoignent bon nombre d’utilisateurs à l’égard de Google (universitaires y compris).

Source : Débat : Google est‑il l’ami de la production et de la circulation des idées ?

Alors que, sur le même support, un universitaire se demande s’il ne faudrait pas considérer Google comme un service public, la réflexion de Julien Falgas apparaît beaucoup plus lucide et éclairée.

Bien sûr que Google rend des services à un grand nombre d’utilisateurs chaque jour dans le monde. Mais contrairement à ce que l’on pense, ils ne sont pas gratuits, bien loin de là. Si nous ne les payons pas en monnaie sonnante et trébuchante à chaque utilisation, ils nous coûtent en réalité deux fois, de deux manières différentes.

D’une part, chaque fois que nous achetons les produits ou services qui font de la publicité via Google, que nous les acquérions ou non via une annonce Google, nous payons avec le produit une partie du prix de la publicité faite par l’annonceur dans Google.

D’autre part, c’est le sujet de l’article de Julien Falgas, et c’est nettement plus préoccupant, nous payons chaque utilisation de notre liberté de penser, façonnée par l’ordre et la manière dont Google nous présente ses résultats de recherche.

On peut évidemment en dire autant de beaucoup de médias vivant de la publicité, sur Internet ou à la TV, qui cherchent à nous manipuler, et y parviennent beaucoup plus souvent qu’on ne le croit, et en outre polluent toutes nos consultations & visionnages d’incitations à consommer, souvent très éloignées de nos intentions lorsque nous voulons lire un article sur le net ou voir une émission de TV.

Si le débat est aujourd’hui également pollué, c’est parce que la doxa actuelle vise, de plus en plus, à rentabiliser ou externaliser les services publics, et rend les frontières floues. Cela tend à déplacer le débat sur gratuit / payant, alors qu’il faudrait s’interroger sur intérêt collectif / intérêts privés.

Personnellement, j’ai la chance d’avoir les moyens de payer des impôts, et je préfère contribuer par ces impôts au financement de services publics utiles à toutes et tous, qui seraient de facto gratuits pour les moins riches d’entre nous si l’impôt était réellement progressif et redistributif – ce qui certes est de moins en moins vrai par les temps qui courent.

Quant à ceux qui tirent profit financier de leurs activités, même si elles semblent gratuites pour (à) une grande partie des utilisateurs, qu’ils paient des impôts sur chaque territoire où ils exercent leur activité, à hauteur du profit qu’ils en retirent. Cela permettra de financer plus largement des services d’intérêt collectif dans le respect de notre souveraineté nationale et de la démocratie. Car, même si nous ne sommes pas toujours satisfaits, loin s’en faut, des mesures prises par ceux que nous élisons, ce sont eux qui décident quoi faire de l’argent public : des écoles, des routes, des hôpitaux… et des informations ou des services gratuits accessibles à tous sur Internet.

Et pour en finir avec Google, à tous les sens du terme, rappelons qu’il existe Qwant, un moteur de recherche gratuit, européen, qui respecte la vie privée de ses utilisateurs, et non pollué par la publicité. Ah, cela ne ressemblerait-il pas à un vrai service public ?

Bientôt des salariés dans tous les conseils d’administration ?

Commentant la volonté d’Emmanuel Macron de « revisiter cette belle invention gaulliste de l’intéressement et de la participation », le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a estimé cela pourrait aboutir à une présence accrue des salariés dans les conseils d’administration des entreprises.

Si on veut réaffirmer la place des salariés dans l’entreprise, il faut changer la gouvernance.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’est montré plus réservé sur cette idée.

Tout ce qui permettra de mieux associer les salariés aux résultats et à la définition de la stratégie de l’entreprise va dans le bon sens. (…) Est-ce que ça veut dire « pouvoir de décision » ou pas, il faut en discuter. Est-ce que ça doit amener à plus de place dans les conseils d’administration, ce n’est pas la seule solution.

Rappelons qu’actuellement, la présence d’un ou deux représentants des salariés est obligatoire dans les conseils d’administration ou de surveillance des entreprises qui ont leur siège social en France et qui y emploient au moins 1000 salariés.

Sources :
Intéressement, participation: l’exécutif veut aller plus loin et faire entrer les salariés dans les conseils d’administration
Des salariés dans les conseils d’administration? Le Maire se montre réservé

Révolution du travail : renouveau ou enterrement du dialogue social ?

La 5ème édition des Rencontres du Dialogue Social, qui s’est déroulée à Suresnes la semaine dernière, avait pour thème « En marche vers une révolution du travail ? Renouveau ou enterrement du dialogue social ? ». Une trentaine d’intervenants de tous horizons, dont Carole Couvert, présidente d’honneur de la CFE-CGC, sont venus y débattre de la capacité du dialogue social à répondre aux problématiques actuelles : télétravail, seuils sociaux, référendums d’entreprise, hiérarchie des normes…

En voici un compte rendu. Vous pouvez également accéder à la vidéo intégrale (7 heures) de cette manifestation.

Source : La révolution du travail en marche aux 5e Rencontres du Dialogue social

Egalité femmes-hommes : l’écriture dite « inclusive », sujet qui divise

Ses défenseurs y voient une manière de respecter l’égalité entre les sexes. Ses opposants lui reprochent d’appauvrir la langue. Mais de quoi s’agit-il ?

Source : Egalité femmes-hommes : l’écriture dite « inclusive », sujet qui divise

Le nouveau combat des anciens contre les modernes ? Nous, en tous cas, nous avons commencé notre chemin vers l’écriture inclusive. Et si l’un de ses détracteurs prétend que « ce n’est pas à la langue de changer les mentalités« , il est indéniable que cela oblige à réfléchir à chaque fois qu’on écrit ou qu’on prononce un texte. Forcément, ce n’est donc pas « neutre » pour l’évolution des mœurs.

Si vous avez envie de vous y mettre, l’article du Monde contient des liens vers 2 guides d’écriture inclusive :

PS : avez vous remarqué que tous les détracteurs de l’écriture inclusive sont… des hommes ? Ooops, pardon, je sors…

Le projet de loi antiterroriste approuvé en première lecture par les députés

Le projet de loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure » a été adopté à une très grande majorité (415 voix pour, 127 contre, 19 abstentions) par l’Assemblée Nationale en début de semaine. Ce texte entend mettre fin à l’état d’urgence… en intégrant presque toutes ses mesures dans le droit commun. « Insuffisant » pour la plupart des députés Les Républicains, qui ont voté contre, tout comme les députés communistes et de La France insoumise qui, eux, qualifient cette loi de « liberticide ».

Un compromis doit maintenant être trouvé avec les sénateurs, qui avaient légèrement restreint le texte en première lecture en juillet, en vue d’une adoption définitive d’ici à la mi-octobre.

Source : Le projet de loi antiterroriste approuvé en première lecture par les députés

L’emploi : une affaire d’Etat ?

L’émoi suscité par la fusion d’Alstom et Siemens relance un vieux débat autour du rôle de l’Etat en matière de politique industrielle, et plus largement dans le domaine de l’emploi. L’Etat a-t-il vocation à diriger ou codiriger des entreprises ? Doit-il se contenter d’être le principal employeur du pays ? Et en période de crise, sa responsabilité l’oblige-t-elle à subventionner certains emplois, ce qui renvoie à la question des contrats aidés ?

Christian Saint-Etienne, professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au CNAM, Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, et Guillaume Goubert, directeur du journal La Croix, débattent de cette question.

Impôts : les géants du numérique plus forts que les États ?

Pourquoi les géants du numérique paient-ils si peu d’impôts en Europe ? Est-ce la faute des GAFA ou bien des États ? Comment convaincre l’Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas, principaux pays récalcitrants à un accroissement de cette imposition ?

Pour en débattre, cette émission d’Arte reçoit Laurent Alexandre, entrepreneur expert en nouvelles technologies, Manon Aubry, responsable Justice Fiscale et Inégalités à Oxfam France, et Vincent Renoux, avocat fiscaliste.

Le Monde Festival : les débats consacrés au travail

Le Monde Festival s’est déroulé en fin de semaine dernière dans divers lieux de spectacle parisiens.

Voici les vidéos des deux débats consacrés au monde du travail (accédez à l’ensemble des débats ici).

L’entreprise peut-elle faire le bonheur ?

La pyramide hiérarchique est ébranlée. Les apôtres de l’«entreprise libérée » ou « entreprise responsabilisante » ont le vent en poupe. Mais la révolution managériale est-elle réellement arrivée ? Retrouvez des réponses dans ce débat avec Isaac Getz, théoricien de la notion d’entreprise libérée, Jean-Dominique Senard, président du groupe Michelin, Catherine Coupet, PDG du groupe Up (ex-Chèque Déjeuner), Michel Hervé, président du groupe Hervé, et Carole Couvert, présidente d’honneur de la CFE-CGC.

Faut-il rêver d’un monde sans travail ?

Rêver d’un monde sans travail pour signer la fin d’une aliénation ? Réduire le temps de travail pour en donner à tout le monde ? Réformer la formation pour ne laisser personne sur la route ? Des questions que se sont posées la sociologue Dominique Méda, le philosophe Pierre Musso, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Serge Papin, PDG du groupement Système U.

Le CNNum rejette le Privacy Shield

Un peu plus d’un an après son adoption par la Commission européenne, le Privacy Shield, qui encadre le transfert des données personnelles des citoyens européens vers les Etats-Unis, reste très contesté. Cette fois, c’est le Conseil national du numérique qui réclame sa renégociation.

Source : Privacy Shield : vers une vraie protection des données personnelles européennes aux USA ?

Réforme du Code du travail : un Français sur deux soutiendrait la contestation

Selon une enquête BVA – La Tribune, 50% des Français, essentiellement ceux qui sont les plus fragiles sur le front du travail, apportent leur soutien à la contestation face à la réforme du Code du travail, un taux comparable à celui enregistré lors des actions de mobilisation contre la loi El Khomri menées au 1er semestre 2016. L’instauration possible d’un « CDI de projet » et le plafonnement des indemnités prud’homales sont les mesures les plus décriées.

Source : Réforme du Code du travail : un Français sur deux soutient la contestation

Quel sera l’impact de la nouvelle loi Travail sur le dialogue social ?

Dans sa réforme du Code du travail, le gouvernement souhaite simplifier le dialogue social au sein de l’entreprise, notamment par une fusion des instances de représentation. Renforcement ou affaiblissement, quelles seront les conséquences pour l’entreprise, les syndicats et les salariés ?

Anne de Haro, déléguée syndicale CGT chez Wolters Kluwer France, conseillère prud’homale et juriste en droit social, et Jean-Charles Simon, économiste et président de l’entreprise Stacian en débattent.