La fin du salariat est-elle inéluctable ?

Sur cette question très sensible, on a surtout entendu jusqu’à présent s’exprimer les experts du monde du travail. Dans sa récente étude sur « L’évolution du travail », ADP, outsourceur spécialisé dans la gestion des ressources humaines, a interrogé des employeurs et des salariés des grandes régions développées.

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La presse fait état des résultats concernant la France, qui montrent que les travailleurs sont bien conscients des mutations en cours. Voici un extrait de l’article de Challenges qui dévoile les principaux chiffres.

Est-ce la fin des carrières en entreprise ?

En tout cas, les Français le pensent puisqu’ils sont 53% à anticiper qu’ils pourront – et devront sans doute – travailler là où leurs compétences sont nécessaires, sans lien de fidélité à une seule entreprise. Aujourd’hui la « carrière » repose souvent sur une succession d’expériences et de postes dans la vie d’un homme ou d’une femme, au sein d’une même entreprise ou de plusieurs. Or, pour 47% des personnes interrogées en France, les entreprises embaucheront dans l’avenir exclusivement des travailleurs contractuels, au cas par cas. Ainsi la masse salariale pourrait se changer en un ensemble de freelance ou collaborateurs temporaires.

Avec cette révolution du travail anticipé, c’est la notion de salaire garanti chaque mois qui serait remise en question puisque 56% des personnes interrogées estiment qu’elles seront payées en temps réel, à la mesure de leur contribution professionnelle.

La carrière telle qu’on l’entend aujourd’hui pourrait même ne plus avoir de fin… Plus de la moitié des Français consultés pour l’enquête (57%) considèrent que dans le futur, il n’y aura plus d’âge standard de départ à la retraite.

Pour en savoir plus, consultez l’étude complète d’ADP.

Un plan social « larvé » chez SFR ?

Et voilà malheureusement un nouvel exemple de la politique de réduction d’effectifs, généralisée dans le secteur des télécoms et déjà mise en lumière lors de notre dernière actualisation des graphiques relatifs aux indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France.

sfr

Depuis le rachat de SFR par le câblo-opérateur Numericable de Patrick Drahi fin 2014, les deux entités auraient chacune essuyé 450 départs non-remplacés, explique un responsable syndical.

Source : Un plan social « larvé » chez SFR ?

Industrie 4.0 – Ouvrages – La Documentation française

couverture livre

L’industrie 4.0 : vers nouvelles formes de coopération liées à la numérisation de l’industrie. Un ouvrage encore inédit, en France

Source : Industrie 4.0 – Ouvrages – La Documentation française

Selon le résumé présenté dans la newsletter du Monde : « d’ici à 2030, « la numérisation de l’industrie conduirait à créer 430 000 emplois en Allemagne mais en détruirait 490 000, soit un solde négatif de 60 000 emplois ». L’étude, réalisée par l’Institut pour la recherche sur le marché du travail et la formation professionnelle, précise que ce sont les emplois « dans le pilotage et la maintenance des machines qui seraient le plus touchés ». Elle fait valoir aussi que l’industrie 4.0 devrait changer le différentiel de rémunération entre l’industrie et les services. « 

Rapport Terrasse : résumer le collaboratif au OnDemand, les politiques en retard d’une loi dès le rapport parlementaire?

Source : Rapport Terrasse : résumer le collaboratif au OnDemand, les politiques en retard d’une loi dès le rapport parlementaire?

Une lecture critique argumentée et pleine de liens pour approfondir les questions soulevées par l’économie collaborative. Un sujet clef qui nous rattrapera si nous ne nous en saisissons pas…

Droit du travail : neuf syndicats réclamment le retrait du plafonnement des indemnités prud’homales

Une intersyndicale s’était réunie mardi, à l’initiative de la CGT, pour discuter d’« actions et initiatives communes » contre un texte jugé trop favorable au patronat.

Source : Droit du travail : neuf syndicats réclamment le retrait du plafonnement des indemnités prud’homales

A lire aussi, sur le site de la CFE-CGC  : Projet de loi El Khomri : un projet déséquilibré à ce stade

Orange-Bouygues Telecom : en cas d’échec, des risques pour l’emploi sur l’ensemble de la filière télécoms

Lors de la présentation des (bons) résultats 2015 d’Orange, Stéphane Richard a démenti tout accord avec Bouygues Telecom, affirmant que « quelques semaines supplémentaires sont nécessaires pour prendre une décision ».

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Appelant de ses vœux l’aboutissement de la négociation, il s’est fendu d’un avertissement quant aux conséquences sociales d’un possible échec, mettant ainsi un peu de pression supplémentaire sur les divers intervenants du dossier.

S’il n’y a pas de consolidation, oui, je considère en effet qu’il y a des risques pour l’ensemble de la filière, et notamment sur le plan social. Depuis deux ans, on a quand même eu pas mal de réductions d’effectifs, notamment chez Bouygues Telecom. Qui peut certifier qu’il n’y en aura pas d’autres à l’avenir ?

Pas vraiment une découverte si l’on considère l’évolution de l’emploi de la filière télécoms sur les dernières années, mais un rappel utile à l’heure où le marché français s’apprête peut-être à vivre son évènement le plus important depuis… l’arrivée de Free Mobile en 2012.

Source : Rachat de Bouygues Telecom : des inquiétudes sur l’emploi

Orange – Bouygues Télécom : vers un Yalta des clients et des salariés ?

Ou comment le démantèlement annoncé de Bouygues Télécom devrait se traduire par d’incroyables accords entre Orange, SFR et Free pour se partager les clients (pour éviter qu’Orange dépasse 50% de parts de marché, ses concurrents pourraient récupérer l’ensemble des clients low cost de la nouvelle entité)… et les salariés, dont « plusieurs milliers » pourraient passer chez Free. Y a-t-il un moment où on va nous demander notre avis ?

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Source : Rachat de Bouygues Telecom par Orange : l’Etat veut imposer des conditions drastiques

Digitalisation des Ressources Humaines : encore un long chemin à parcourir

Ces derniers jours, nous avons repéré sur le Web plusieurs contenus intéressants portant sur cette thématique.

Un article autour de l’étude « RH et transformation digitale » de Unow évoque le caractère inéluctable, mais lent de cette évolution.
Un autre article analyse les attentes de la génération Z en matière de ressources
Enfin, la vidéo ci-dessous recueille l’avis sur la question de Yves Grandmontagne, ancien DRH France de Pfizer puis Microsoft.

« Quelles transformations de l’emploi à l’heure de la révolution numérique ? » : notre compte-rendu

Sous l’égide du Digital Society Forum, plateforme collaborative initiée par Orange autour des questions relatives à la vie numérique, un débat, intitulé « Quelles transformations de l’emploi à l’heure de la révolution numérique ? », s’est déroulé hier au Musée de l’Homme.

Retransmis en live sur Dailymotion, il donnait l’occasion d’entendre les positions sur ce sujet de 7 intervenants :

  • des représentants du monde académique : Philippe Aghion du Collège de France, et Augustin Landier, de la Toulouse School of Economics ;
  • des dirigeants de grandes entreprises : Stéphane Richard, à l’initiative de l’évènement, Sébastien Bazin, P-DG du Groupe AccorHotels, et Georges Plassat, P-DG du groupe Carrefour ;
  • des acteurs de l’économie numérique : Céline Lazorthes, fondatrice et dirigeante de la FinTech Leetchi, et Frédéric Mazzella, cofondateur de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar.

Voici un compte-rendu de cet évènement paru dans le Blog du Modérateur. Pour notre part, nous avons trouvé cette rencontre assez frustrante !

Sur la forme d’abord : 70mn laissées aux 7 intervenants (suivies de 50mn d’interventions/questions du public) pour dresser un état des lieux des transformations de l’emploi sous l’effet du numérique (40mn), puis pour présenter leurs solutions d’adaptation à ces transformations (30mn), ça fait en moyenne 2 fois 5mn par personne. C’est évidemment extrêmement court, et plus propice aux tweets qu’aux réels diagnostics.

Du coup, le fond fut assez décevant, à l’instar du communiqué de presse présentant la manifestation et du sondage BVA qui l’accompagne, nous « apprenant » que la transformation numérique transforme les métiers, qu’elle est perçue comme bénéfique… ou pas, que pour s’y adapter, rien de tel que la formation, et que l’économie du partage, c’est bien !
Pour ce qui est du débat proprement dit, baignant dans une atmosphère résolument optimiste, il est resté très généraliste, de sorte le spectateur un peu avisé sur la question n’y a sans doute pas appris grand-chose. Sur les constats :

  • Les économistes confirment que le numérique détruit des emplois (principalement intermédiaires), défavorisant les travailleurs non qualifiés qui peuvent toujours se reconvertir en indépendants dans les services à la personne… De toute façon, « l’entreprise ne peut pas être le lieu de la redistribution», affirme Augustin Landier.
  • Les dirigeants de grandes entreprises voient plus d’opportunités que de menaces dans cette « période intéressante», cette « mutation qu’ils embrassent ». Conscients des défis auxquels l’entreprise est soumise, « testée sur sa capacité de changement de culture » (Sébastien Bazin) et « obligée à plus de transparence » (Georges Plassat), ils estiment qu’elle saura s’adapter, et leurs employés avec, à grand renfort de « formations et d’équipement » (Stéphane Richard).
  • Pour les deux acteurs de l’économie numérique, cette transformation est évidemment synonyme de créations d’emplois, au sein d’entreprises plus justes, plus cohérentes et plus transparentes.

Sur les solutions pour s’adapter à cette transformation, le débat est allé encore un peu plus vite :

  • Georges Plassat évoque le besoin de s’adapter à la disparition des frontières entre les canaux de commerce physiques et digitaux et à une concurrence exacerbée, et estime que tout passera par une meilleure compréhension du client.
  • Sébastien Bazin rebondit sur cette idée en évoquant une mutation de l’entreprise, hier centrée sur ses produits, aujourd’hui sur ses clients, qui nécessite une mutation du management, du rapport de force induit par l’entreprise pyramidale au rapport de flux qui anime les entreprises du numérique. Pour se rapprocher de ce nouvel idéal, il annonce la mise en place chez Accor d’un « shadow comex» constitué de 12 salariés de moins de 35 ans.
  • Stéphane Richard insiste à nouveau sur l’importance de la formation, tant initiale que continue – sur ce sujet, bonne nouvelle, la Grande Ecole du Numérique est en train de prendre forme.
  • Du côté des économistes, c’est la thématique de la flexisécurité qui est mise en avant, introduisant la dimension politique associée à cette thématique : le travailleur doit avoir le « droit à l’expérimentation», soutient Philippe Aghion, et pouvoir passer facilement de l’entreprise au self-emploi et inversement, et être soutenu financièrement durant ses périodes de formation. Augustin Landier va dans le même sens, estimant qu’il faut défendre le statut de l’auto-entrepreneur qui, faute d’un CDI, n’a pas accès au crédit, notamment pour son logement.
  • Enfin, Céline Lazorthes insiste sur le nouveau rôle du manager, désormais devenu accompagnateur, chef d’orchestre et « responsabilisateur » à l’ère de l’entreprise numérique.

Enfin, sur les questions/interventions du public, notons la quasi-unanimité des intervenants sur le droit à la déconnexion, seul Sébastien Bazin se singularisant d’un « Réveillons-nous ! Chez Google, ils ont fini les 35h le mercredi soir ! », qui laisse songeur.

Dans sa conclusion, très succincte, Stéphane Richard reste « dans une tonalité résolument optimiste », élargissant enfin le débat au rôle de l’Etat, remis en cause par cette nouvelle forme de démocratie et sommé de « traiter beaucoup mieux des grands maux collectifs comme l’accès à l’emploi et le chômage ».

Mariage Orange/Bouygues Telecom : Stéphane Richard ne veut pas que les discussions s’éternisent

Le PDG d’Orange estime qu’une annonce sur la possibilité d’un accord, ou pas, pourrait intervenir fin février ou mi-mars.

Source : Mariage Orange/Bouygues Telecom : Stéphane Richard ne veut pas que les discussions s’éternisent

Et il réaffirme, devant les micros, qu’il ne devra y avoir aucune suppression d’emploi. On plussoie…

Rapport du Conseil National du Numérique : qu’en reste-t-il un mois après ?

A l’aube de cette nouvelle année 2016, Benoît Thieulin, Président du Conseil National du Numérique, remettait à la Ministre du Travail, Myriam El Khomri, un rapport intitulé « Travail, Emploi, Numérique : Les nouvelles trajectoires ».

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Se basant sur les auditions de 50 experts, il est articulé en deux parties : la première dresse une cartographie des controverses, récapitulant les risques pour l’emploi induits par la révolution numérique en marche, tandis que la seconde présente une liste de 20 propositions d’adaptation du système légal et de protection sociale au sens large.

Quelques semaines après la sortie de ce rapport, on constate que, malgré des propositions portant sur des sujets propices au débat, comme la mise en place d’un revenu de base, il a finalement inspiré assez peu d’articles d’analyse, comparativement au rapport Mettling, paru en septembre 2015.

Voici cependant les parutions que nous avons jugées les plus intéressantes :

Reste à savoir quelles propositions vont inspirer la Ministre du Travail pour ses grands travaux à venir…

Pourquoi l’Assurance chômage intéresse tant le monde politique?

Le Président de la République ainsi que plusieurs autres leaders politiques ont récemment appelé à une modification des règles de l’assurance chômage. Pourtant, la réalité sur l’indemnisation du chômage n’est pas toujours celle que l’on croit. Et une modification des paramètres n’est pas forcément aisée… ni vraiment nécessaire.

Source : Pourquoi l’Assurance chômage intéresse tant le monde politique?

Quelques précisions techniques ne font pas de mal pour dissiper le brouillard démagogique des idées reçues…