« La quête de sens des jeunes générations lance un défi aux entreprises classiques »

Le bureau parisien du Boston Consulting Group (BCG) a confié à Ipsos et à la Conférence des Grandes Ecoles une enquête sur les attentes des jeunes diplômés, analysant notamment l’attractivité qu’exerce sur eux le secteur de l’économie sociale et solidaire. Loin des clichés hâtifs sur la génération Y, les futurs jeunes diplômés semblent cultiver le paradoxe, combinant envie de réussir et désir de rendre le monde meilleur. Jean-Michel Caye, directeur associé du BCG, invite les entreprises qui souhaitent les recruter à prendre en compte ces deux aspirations.

jeanmichel_caye

Sources :
Article « La quête de sens des jeunes générations lance un défi aux entreprises classiques » prévient Jean-Michel Caye du BCG
Etude Talents : ce qu’ils attendent de leur emploi

Travailler 37 heures sans compensation diminuerait le coût du travail de 3%

C’est, en tout cas, le calcul fait par le sénateur Albéric de Montgolfier (Les Républicains) dans son rapport, réalisé au nom de la commission des finances du Sénat, concernant les enjeux du temps de travail pour la compétitivité, l’emploi et les finances publiques.

37_heures

Dressant d’abord un bilan de la réduction du temps de travail issue des lois Aubry, il estime que les bons résultats enregistrés (création ou la préservation d’environ 350 000 emplois entre 1998 et 2002) proviennent « essentiellement des allègements généraux de charges et de la flexibilité accrue de l’organisation du travail », et que « la baisse de la durée légale de 39 à 35 heures a eu, au mieux, un impact très marginal ». Reprenant l’argument développé par tous les détracteurs des 35 heures, il affirme qu’à moyen terme, cette mesure a pesé sur la compétitivité des entreprises françaises. Et c’est très logiquement qu’il en conclut que faire évoluer les règles relatives au temps de travail – sa durée légale et/ou la majoration des heures supplémentaires – constituerait « un levier important de renforcement de la compétitivité des entreprises » et du « potentiel de croissance » du pays.

Pour cela, quatre scenarii sont envisagés, le premier autour de l’augmentation de la durée du temps de travail sans compensation salariale, les trois autres autour de la diminution voire de la suppression de la majoration des heures supplémentaires :

  • Une augmentation de 2 heures par semaine de la durée légale du travail, qui passerait alors à 37 heures, sans compensation salariale, engendrerait « une baisse du coût du travail de 3 %, en tenant compte des montants « économisés » sur les heures supplémentaires, soit environ 1,6 milliards d’euros » et permettrait « la création de 40 000 à 400 000 emplois ». C’est la solution préconisée par le rapport ;
  • Avec la suppression de la majoration des heures supplémentaires, « le coût du travail serait globalement minoré de 0,4 % » ;
  • Un report du seuil de déclenchement des heures supplémentaires de 35 à 36 heures occasionnerait « une baisse du coût du travail de 0,2 %» ;
  • Quant à la diminution de la majoration des heures supplémentaires, elle engendrerait une « baisse du coût du travail de 0,02 % » par point de majoration enlevé.

Prenant fait et cause pour la solution d’augmentation de la durée légale du travail, le rapport déplore l’« effet marginal » résultant d’une diminution de la majoration des heures supplémentaires, regrettant qu’elle soit, pour l’instant, la principale mesure envisagée.

A quelques semaines de la présentation en Conseil des Ministres du projet de loi sur le réaménagement des règles relatives au temps de travail, voilà un coup de pression supplémentaire mis sur le gouvernement .

STMicroelectronics va supprimer 430 postes en France

Dans un récent article, nous évoquions l’évolution très négative des chiffres de l’emploi dans l’ensemble de la filière télécoms durant les dernières années. La nouvelle orientation prise par STMicroelectronics ne va pas contribuer à arranger les choses…

stmicroelectronics

Son PDG, Carlo Bozotti, vient d’annoncer l’arrêt progressif de l’activité de l’entreprise dans les processeurs pour décodeurs et box Internet, justifiant la suppression de 1400 postes dans le monde, dont 430 en France ! Dénonçant l’absence d’une stratégie globale, les syndicats de STMicroelectronics contestent le bien-fondé de cette décision. Ils ne manqueront pas de réclamer des comptes à l’Etat actionnaire, à hauteur de 13,5% du capital, lors d’une entrevue à Bercy, prévue pour le 14 février.

Rappelons au passage que Didier Lombard, l’ex-PDG de France Télécom, toujours mis en examen dans le cadre de la procédure en cours suite à la vague de suicides intervenue dans le Groupe durant son mandat, est toujours président du Conseil de surveillance de STMicroelectronics.

La France indemnise-t-elle mieux les chômeurs que ses voisins ?

La comparaison des régimes européens d’assurance chômage est un exercice délicat, tant les règles varient d’un pays à l’autre.

Source : La France indemnise-t-elle mieux les chômeurs que ses voisins ?

Les décryptages des « Décodeurs » sont toujours très intéressants. Et comme dirait l’autre, un peu de social, ça peut pas faire de mal…

En opposant entrepreneurs et salariés, Emmanuel Macron déclenche la polémique

La vie d’un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier.

emmanuel macron

Certes, la phrase, volontiers provocatrice, prononcée par le Ministre de l’Economie Emmanuel Macron au micro de BFMTV-RMC portait surtout sur les risques inhérents au lancement d’une entreprise (« (L’entrepreneur) peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties »). Mais elle n’a pas manqué d’enflammer la presse et les réseaux sociaux, pour abonder dans le sens du ministre ou au contraire fustiger sa sortie. Le Monde est allé plus loin avec un article sont annalysées, statistiques de l’INSEE à l’appui, les situations des deux catégories à travers différents critères.

Mais peut-on vraiment trancher sur cette question, tant les différences sont nombreuses et criantes, non seulement entre entrepreneurs et salariés, mais aussi à l’intérieur de ces catégories. Un monde sépare en effet l’auto-entrepreneur et le dirigeant de SARL d’une part, le cadre et l’ouvrier d’autre part… Au-delà de ces considérations, il paraît, quoi qu’il en soit, assez peu sain d’opposer deux catégories de travailleurs partageant une même préoccupation d’exercer leur activité dans des conditions décentes et, si possible, épanouissantes.

Travail et numérique : aux Etats-Unis, on laisse l’innovation se développer avant de légiférer

Vendredi dernier s’est tenue à Paris, au siège de l’OCDE, une rencontre des ministres du Travail des pays membres. Chercheurs, syndicalistes et politiques ont esquissé leur vision de l’avenir du travail à l’heure de la mondialisation et de la numérisation.

thomas perez

A cette occasion, le Secrétaire d’état au Travail des Etats-Unis, Thomas Perez a accepté de répondre aux questions de L’Usine Digitale, explicitant notamment l’attitude libérale adoptée Outre-Atlantique face à la transformation du travail sous l’effet du numérique. Selon lui, l’important est de laisser l’innovation technologique se développer et de « s’en emparer à bras le corps », avant de légiférer sur la protection des travailleurs pour rendre l’innovation « inclusive ».

Top chrono pour une interview à l’américaine, en dix minutes et entre deux portes

Des millions d’emplois menacés par la « quatrième révolution industrielle »

Le rapport sur le futur de l’emploi (à consulter en version complète ou en résumé) publié hier par le World Economic Forum (WEF), à l’occasion de l’édition 2016 du Forum de Davos qui s’ouvre demain, n’est pas très réjouissant. Il s’appuie sur une étude menée dans les 15 premières économies mondiales, pays ou groupements de pays qui totalisent environ 65 % de la main d’œuvre mondiale. Ce rapport nous annonce que la « quatrième révolution industrielle » (autour de technologies émergentes comme le cloud computing, le Big Data, l’Internet des Objets, la robotique, l’intelligence artificielle, etc.) va provoquer la disparition de plus de 5 millions de postes dans le monde d’ici à 2020.

quatrieme_revolution_industrielle

En effet, les quelques 2 millions de postes créés dans des domaines spécifiques tels que l’informatique, les mathématiques et l’ingénierie, ne suffiront pas à compenser les 7 millions d’emplois perdus « en raison des sureffectifs, de l’automatisation et de la désintermédiation ». Le rapport du WEF détaille secteur par secteur et pays par pays l’impact d’une révolution qui affectera tout particulièrement les travailleurs en « col blanc » et le personnel administratif. Par ailleurs, la main d’œuvre féminine sera relativement plus pénalisée : seulement 48% des 7 millions d’emplois menacés sont actuellement occupés par des femmes, mais leur moindre proportion dans le marché global du travail et leur sous-représentation dans les secteurs appelés à croître maximisent l’impact de cette évolution sur leur activité.

Au-delà d’une automatisation dont l’impact sur l’emploi reste encore limité dans la majorité des secteurs, c’est le changement de nature du travail qui devrait le plus contribuer à ces pertes d’emplois. En rendant le travail possible de n’importe où et n’importe quand, les nouvelles technologies favorisent la fragmentation des tâches par les entreprises. En découle une nouvelle « économie des petits boulots » (« gig economy »), dans laquelle un travail jadis confié à un salarié est désormais proposé, via des plateformes numériques, à une multitude de travailleurs indépendants. La première grande substitution à venir ne serait donc pas celle du travailleur humain par les robots, mais celle du salarié par les « freelancers », provoquant ainsi la « désintermédiation » évoquée par le rapport WEF.

Source : Emploi : la peur de la grande substitution – Les Echos

L’inscription à Pôle Emploi passe désormais obligatoirement par Internet

A partir du 1er mars, toutes les demandes d’inscription à Pôle Emploi devront se faire en ligne. Cette procédure, testée dans plusieurs régions depuis octobre 2015, est désormais étendue à l’ensemble de la France.

pole emploi

Comme le résume un des commentaires de l’article de Clubic, « la possibilité de le faire par internet, c’est cool, l’obligation, beaucoup moins ». Surtout si l’on considère que les 18% de Français qui ne disposent pas d’une connexion Internet à domicile figurent généralement parmi les populations les plus « fragiles », comme le montre l’édition 2015 du Baromètre du numérique du CREDOC (pages 41 à 44) : majoritairement plutôt âgés (mais environ 10% de non-internautes sont encore en âge de travailler), seuls, peu ou pas diplômés et disposant d’un faible niveau de revenus.
Toutefois, le décret pense à ces derniers en prévoyant qu’« à défaut de parvenir à s’inscrire lui-même par voie électronique, le travailleur recherchant un emploi peut procéder à cette inscription dans les services de Pôle emploi, également par voie électronique, et bénéficier le cas échéant de l’assistance du personnel de Pôle emploi ».

Le plaidoyer de Stéphane Richard pour le rachat de Bouygues Telecom

Pour le PDG d’Orange, la nécessité d’investir impose la consolidation en France, et plus largement en Europe.

Source : Le plaidoyer de Stéphane Richard pour le rachat de Bouygues Telecom – ITW dans Le Monde du 12 janvier

Pour en savoir plus, vous pouvez également (ré)écouter l’émission de France Inter du samedi 16 janvier, dont Stéphane Richard était l’invité.

Emploi : le plan de la dernière chance pour Hollande

Le président de la République a présenté, lundi matin, des mesures visant à « inverser la courbe du chômage » avant 2017.

Source : Emploi : le plan de la dernière chance pour Hollande

Votre feuilleton fleuve, avec en perspective une nouvelle étape de « détricotage » du droit du travail, à suivre de près…

Patrick Thiébart, JeantetAssociés – Le salariat face à l’économie numérique et au travail collaboratif – Cap décideurs – xerfi-business-tv.com

Source : Patrick Thiébart, JeantetAssociés – Le salariat face à l’économie numérique et au travail collaboratif – Cap décideurs – xerfi-business-tv.com

Une interview intéressante qui remet un peu les pendules à l’heure… Croire, pour les entreprises, qu’elles ont tout à gagner en déportant le risque sur les travailleurs en « uberisant » leur activité au maximum est, comme trop souvent de nos jours, une vision court-termiste qui peut se retourner contre les entreprises elles-mêmes.

Espérons donc que la justice française sera aussi sage que l’américaine en la matière : cela invitera certainement les entrepreneurs à remettre plus rapidement les pieds sur terre, et assainira la réflexion sur l’uberisation.

Rappelons aussi que la construction d’une relation de travail productive de valeur, et donc rentable sur le moyen-long terme (ce qui devrait être l’objectif d’un entrepreneur digne de ce nom, par opposition à un simple « faiseur de coups ») repose sur un engagement réciproque entre patrons et travailleurs, qui permet d’établir la confiance, l’engagement et la construction d’une culture d’entreprise. Toutes choses nécessaires pour délivrer des produits et services de qualité, qui pourront, dans la durée, faire la différence sur le marché, au bénéfice de toutes les parties prenantes : clients, salariés, entrepreneurs et investisseurs.

Tiens, au fait, Uber est-il rentable ? Si on en croit le blog de Jérôme Marin, ce n’est pas encore gagné…
A lire sur Silicon 2.0 : Les pertes d’Uber se creusent: un milliard de dollars en six mois

Les opérateurs télécoms en 5 graphiques : la chute se poursuit !

Avec un peu de retard, nous actualisons les graphiques qui permettent d’appréhender, de manière synthétique, les indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France avec les données consolidées de l’année 2014.

Vous pouvez retrouver sur ce blog nos analyses des données 2008, 2010, 2011, 2012 et 2013.

Ces indicateurs proviennent de l’Observatoire des marchés consolidé par l’Arcep, régulateur français des télécoms, les chiffres étant tirés des séries annuelles depuis 1998, dont nous intégrons les actualisations rétroactives dans nos graphiques. Nous les complétons par l’analyse des données présentées par France Télécom-Orange dans son document de référence 2014.

Ils ne concernent que les opérateurs de télécommunications, hors activité des autres acteurs de la filière, et le marché français.

Les revenus des opérateurs atteignent leur plus bas niveau depuis 12 ans

Certes, la baisse de revenus observée par les opérateurs en 2014 (-3,4%) est moins importante que celle de 2013 (-7,3%). Toutefois, les services mobiles (-7%) continuent à tirer le marché vers le bas, alors même que le nombre d’abonnés (+2,5%) et, surtout, le trafic (+7% pour la voix, +2% pour les SMS et +97% pour la data !) ne cessent d’augmenter. De fait, l’étude de l’Arcep sur l’évolution des prix des services mobiles met en lumière une baisse moyenne de 10% en 2014, certes moins importante que celle observée en 2013 (-26%), mais qui continue d’impacter fortement les revenus d’opérateurs engagés dans la spirale du « low-cost » depuis l’arrivée de Free Mobile en 2012. En effet, si l’impact maximal a eu lieu l’année même du lancement de Free Mobile, les renouvellements de contrats qui arrivent à échéance dans les années qui suivent se font systématiquement à des conditions tarifaires en baisse… d’autant plus dans un contexte de morosité économique, alimentée par un chômage de masse qui devient, malheureusement, une constante de notre vie économique.

revenus

Appelé, fin 2014, à commenter ces chiffres et à extrapoler sur leur évolution future, Jean-Ludovic Silicani, alors Président de l’Arcep, pariait sur un accroissement des revenus des opérateurs pour 2015. Pour justifier son optimisme, il estimait que la guerre des prix arrivait à son terme et qu’une « cure d’amaigrissement » du marché avait contribué à son « assainissement ». Hélas, comme toujours, ce sont les emplois du secteur qui ont fait les frais de ce régime forcé, sacrifiés sur l’autel des politiques de rationalisation des coûts des opérateurs. Mais le régulateur n’en a cure, obnubilé par la religion de la concurrence à tout prix.

Les opérateurs poursuivent leur politique de réduction d’effectifs

emplois

De fait, 3000 postes ont été supprimés dans le secteur des télécoms en 2014, soit une baisse des effectifs de 2,5%. De façon logique, la courbe globale du secteur suit de près les fluctuations de l’opérateur historique (qui s’est délesté de 2,6% de ses effectifs contre 2,2% pour ses concurrents), qui représente toujours 82% des effectifs du secteur. Ainsi, les 5000 emplois nets créés entre 2009 et 2012, sous l’effet du « nouveau contrat social » négocié par les organisations syndicales auprès de la direction d’Orange, ont été contrebalancés par… plus de 7000 suppressions de postes en deux ans suite à la fin de cet accord.

emploisOrange

Avec près de 2700 emplois supprimés en 2014, Orange est passé sous la barre symbolique des 100 000 employés en France. La Direction de l’opérateur historique poursuit sa politique de réduction d’effectifs sans plan social, se contentant de s’appuyer sur une pyramide des âges vieillissante : en 2014, les 1600 embauches en CDI n’ont pas compensé les 3600 départs, essentiellement en retraite. Ce mouvement n’est pas près de s’inverser, le Groupe tablant sur le départ à la retraite de 30 000 salariés sur la période 2013-2020, dont une grande partie ne sera pas remplacée : l’objectif affiché est de stabiliser les effectifs autour de 66 000 à l’horizon 2020.

Au final, confronté à la pression d’un marché toujours très concurrentiel, et d’un actionnaire principal (l’État) qui réclame toujours un dividende plus élevé que l’entreprise ne peut le supporter, Orange continue à faire supporter à ses personnels l’essentiel de son effort de rationalisation des coûts, par la baisse des effectifs, mais aussi par la mise en œuvre de mesures d’économie, certes moins « drahistiques » que chez Numericable-SFR, mais qui constituent une pression quotidienne à l’impossible injonction de faire toujours plus avec toujours moins de moyens.

emplois-alternatifs

La situation n’est pas meilleure du côté des opérateurs alternatifs, qui ont vu disparaître un peu plus de 500 emplois en 2014, et aux dernières nouvelles, elle ne devrait pas s’arranger : en juin 2014, Bouygues Télécom annonçait la suppression à venir de 1500 emplois, tandis que le rachat de SFR par Numéricable menacerait à terme entre 1000 et 2000 emplois selon une estimation du Ministère de l’Économie et des Finances.

Les investissements hors achats de licences sont à leur plus bas niveau depuis 4 ans

investissements

Après les achats de licences 4G des années 2011 et 2012, les investissements ont retrouvé un niveau plus « normal » depuis 2013. En 2014, ils ont à peine dépassé la barre des 7 millions d’euros (-2,9% par rapport à 2013), et si on met de côté les rares achats de licences pendant la période, les investissements sont restés en deçà des 7 milliards d’euros, à 6 906 millions d’euros (-3,5%), pour la première fois depuis 2010.

SFR a notablement contribué à cette baisse, en diminuant ses investissements d’infrastructures de 150 millions d’euros, durant la période d’attentisme qui a précédé sa fusion avec Numericable. La politique mise en œuvre par le repreneur risque de ne pas améliorer les choses en 2015… d’autant que tous les opérateurs ont fortement investi dans l’acquisition de nouvelles licences 4G. (Au total, les lauréats devront verser à l’État une redevance fixe de 2 798 976 324 euros. Celle-ci est exigible en quatre quarts entre 2015 et 2018. Ils verseront également une redevance variable égale à 1% du chiffre d’affaires réalisé sur les fréquences concernées. Source : Arcep)

Ces chiffres ne mentionnent pas les dégâts intervenus dans le reste de la filière télécoms

Aucun acteur n’ose plus suivre en détail l’évolution de l’emploi chez l’ensemble des acteurs de la filière des télécoms en France (équipementiers, centres d’appels, réseaux de distribution spécialisés, sous-traitants en génie civil, SSII intervenant directement chez les opérateurs ou dans le domaine des services numériques…).

Les données publiées par la Fédération Française des Télécoms (enquête Arthur D.Little publiée en 2014 et en 2015), qui n’agglomèrent que les 5 premiers acteurs des activités suivantes : opérateurs télécoms, équipementiers réseaux, fabricants de terminaux (qui n’engendrent que très peu d’emplois directs), fournisseurs de contenus et acteurs internet OTT, montrent cependant une très nette baisse de l’emploi :

  • 2012 : 170 000 emplois
  • 2013 : 159 000 emplois
  • 2014 : 156 000 emplois

14 000 emplois perdus en 3 ans sur ce périmètre, dont la moitié chez les opérateurs de réseaux, et sans compter tous les autres sous-traitants du secteur, dont certains ne font plus parler d’eux… ayant purement et simplement disparu du paysage, c’est énorme pour un secteur unanimement reconnu comme l’un des principaux vecteurs de croissance pour l’économie occidentale.

Alors que « l’uberisation » constitue la nouvelle perspective de l’économie numérique (ou portée par le numérique), et sachant quels dégâts elle produit sur la création de valeur et d’emplois stables, il est plus que temps que nos dirigeants se retroussent les manches pour créer les conditions d’une croissance riche en emplois de qualité !