Bouygues Telecom réclame 2,28 milliards d’euros à l’Etat

L’opérateur estime que l’Arcep n’a pas encadré dès le départ le contrat d’itinérance conclu par Free Mobile avec Orange, ce qui aurait permis au nouvel opérateur de pratiquer des tarifs particulièrement bas.

Source : Bouygues Telecom réclame 2,28 milliards d’euros à l’Etat

Bouygues Telecom persévère : en 2012, son Directeur Général, intervenant à l’Université d’été de la CFE-CGC Orange, soulignait déjà l’asymétrie concurrentielle liée à la faculté de Free Mobile de disposer d’un contrat d’itinérance sur le réseau d’un concurrent.

La CFE-CGC Orange, pour sa part, dénonçait les pertes d’emploi associées à ce lancement. Vous pouvez revoir les interventions de Bruno Deffains sur la question des emplois, et de Laurent Benzoni sur les effets de la régulation.

Les pertes d’emploi ont malheureusement eu lieu. Mais personne n’en dédommage les chômeurs induits, ni n’est astreint à re-créer les emplois perdus (+ de 10 000 chez les seuls opérateurs de télécom… sans parler des autres acteurs de la filière, tels que distributeurs, centres d’appels, équipementiers, sous-traitants de tous ordres…).

Après France Télécom, Numericable-SFR ?

Les représentants CFE-CGC Orange et Numericable-SFR
alertent le gouvernement.

Face à la situation très préoccupante des salariés de Numericable-SFR, qui rappelle de manière très inquiétante les prémices de la crise sociale intervenue en 2009 chez France Télécom, les représentants CFE-CGC d’Orange et de Numericable-SFR alertent le gouvernement afin qu’il intervienne au plus vite pour travailler à l’apaisement d’un contexte potentiellement porteur de conséquences néfastes pour l’entreprise Numericable-SFR et pour ses salariés.

En PJ, la lettre ouverte adressée à :

  • Madame Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique
  • Monsieur Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique
  • Madame Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

 

Télécharger :
– le communiqué en PDF
pdfCdP_CFE-CGC_Orange_et_Numericable-SFR_alerte_au_gouvernement.pdf
– la lettre ouverte aux Ministres
pdfCFE-CGC_Orange_et_Numericable-SFR_Lettre_ouverte_aux_Ministères_2décembre2015.pdf

Le digital labor / France Inter

Le digital labor désigne le travail invisible qui se manifeste au travers de nos traces numériques : ces contenus générés par les utilisateurs, qui finissent par nourrir les profits des industriels. Mais quels sont les enjeux de cette réflexion?

Source : Le digital labor / France Inter

Une émission fort intéressante avec pour invités :

  • Antonio Casilli – Sociologue
  • Valérie Peugeot – Chercheuse à Orange Labs, en charge des questions de prospective au sein du laboratoire de sciences humaines et sociales (et invitée de notre Université d’été 2015)
  • Marie-Anne Dujarier – Sociologue du travail, maitre de conférences Sorbonne Panthéon, chercheuse au laboratoire Lise, CNRS au Cnam

A écouter et réécouter sans modération, pour poursuivre la réflexion…

Le PDG d’Orange prône l’instauration d’un contrat unique

Interrogé en marge du Sommet de l’économie organisé par Challenges, Stéphane Richard estime que le syndicalisme français ne s’occupe que de ceux qui ont un emploi.

Source : Le PDG d’Orange prône l’instauration d’un contrat unique

Une voix de plus à la rescousse du Medef, et une pierre dans le jardin des syndicalistes…

Pierre Gattaz: « le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant »

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a de nouveau remis en cause mardi le statut actuel du contrat à durée indéterminée (CDI) et souhaité que la future réforme du code du travail s’inspire fortement du rapport Combrexelle.

Source : Pierre Gattaz: « le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant »

Le net bruisse ce matin des déclarations du Medef, qui continue inlassablement son travail de sape du contrat et du code du travail… avec (malheureusement) un certain succès du côté du gouvernement… dont on se demande de plus en plus quels intérêts il défend. Mais ceci est une autre histoire.

Notons au passage que le Medef prétend en particulier que « les chefs d’entreprises, notamment des petites et moyennes entreprises (PME), renonceraient à embaucher pour cette raison. »… bien que le Medef représente essentiellement les grands boites… Manipulation ?

Quant au caractère « anxiogène » du CDI pour les patrons, peut-être devrions nous envisager une grande collecte parmi les (de plus en plus rares) salariés en CDI afin de leur offrir une cure antistress ?

STMicroelectronics tranchera sur l’avenir des produits numériques « début 2016 »

Le fabricant franco-italien de semiconducteurs STMicroelectronics (ST) a indiqué jeudi qu’il prendrait « une décision finale déb

Source : STMicroelectronics tranchera sur l’avenir des produits numériques « début 2016 »

Encore une boite de la filière télécoms en difficultés… et qui est au CA ???

La CFE-CGC de Numericable-SFR écrit au Conseil d’Administration pour l’alerter sur la situation dramatique de l’entreprise

Face à la politique financière ahurissante d’Altice (voir notamment ce précédent billet) et à ses retentissements inquiétants pour le fonctionnement au quotidien de l’entreprise et pour sa pérennité, la section CFE-CGC de Numéricable-SFR a décidé d’écrire une lettre ouverte au Conseil d’Administration de Numericable-SFR, présidé par Michel Combes, dont nous reproduisons le texte ci-dessous, avec l’autorisation des intéressés.

Vous pouvez également en télécharger la version tract pdf: Lettre Ouverte de la CFE-CGC au CA Numericable-SFR

Les salariés de NUMERICABLE-SFR assistent médusés aux parties de poker de Monsieur DRAHI, bien loin des difficultés quotidiennes auxquelles ils font face depuis de longs mois.
Près de 50 milliards de dettes ont désormais été contractées. Cette frénésie d’achats a été rendue possible sans aucun problème pour ALTICE puisque les banques ont suivi les yeux fermés.
Néanmoins, un événement majeur s’est produit fin septembre.
Le marché inquiet de la situation économique mondiale et une note d’analyse de GOLDMAN SACHS sur l’endettement d’ALTICE ont fait peur aux financiers jusqu’alors enthousiastes.
ALTICE a dû proposer dans l’urgence le taux de rémunération incroyable de 11% par an auprès de prêteurs pour que ces derniers acceptent de le suivre dans son dernier achat aux Etats-Unis. A l’époque du rachat de SFR le taux était de 4,5%.
Les actions d’ALTICE et de NUMERICABLE ont chuté lourdement, entrainant une flopée d’articles mettant en doute le devenir du modèle de croissance par endettement, dit LBO.
Mieux encore, c’est la compétence même du management d’ALTICE à digérer en si peu de temps, autant de rachats, qui est désormais en question !
ALTICE, qui jusqu’alors ne parlait que d’achats, s’est opportunément empressé de rassurer ses financiers en jurant qu’il n’y aurait plus de nouvelles acquisitions avant deux ans. ALTICE va désormais se concentrer sur la bonne exécution des synergies

ALORS, RIEN NE VA PLUS ?
L’impact sur NUMERICABLE-SFR a été immédiat. L’agence de notation MOODY’S a réduit le lundi 5 octobre à la catégorie «très spéculative» l’endettement de NUMERICABLE-SFR et presse ALTICE d’accélérer son désendettement par des réductions supplémentaires de coûts. Une chose est certaine, ALTICE a besoin de Cash et SFR sera mis fortement à contribution.
Ce mercredi 15 octobre, vous annonciez d’ailleurs un versement d’un dividende de 2,5 milliards aux actionnaires de NUMERICABLE-SFR soit 90% pour ALTICE, payé à hauteur de 1,6 Milliards par endettement !
Les 900 millions restants seront pris sur la trésorerie du Groupe. La justification avancée à ce dividende extraordinaire est l’exceptionnelle rapidité de la croissance de nos résultats qui ne justifie pas que l’on attende que l’argent soit bien rentré en caisse pour vous le verser !
Face aux 2,5 Milliards de dividendes versés aux actionnaires, qu’avez-vous prévu pour les salariés qui ont largement contribué à ces résultats exceptionnels ?
La CFE-CGC vous suggère fortement un versement exceptionnel de 10.000€ pour les 15.800 salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR, soit une enveloppe de 158 Millions. Vous voyez, la fille à Papa sait rester raisonnable…
Emprunter pour payer des dividendes, c’est vrai que c’est de la saine gestion ! Emprunter pour NUMERICABLE-SFR au moment où sa notation crédit est considérée comme très spéculative ne nous permettra pas d’accéder à des taux favorables comme vous l’indiquez. Au contraire, nous devrons payer des taux d’intérêts exorbitants, digne du crédit revolving et vous le savez parfaitement.
Réemprunter alors que notre dette est déjà considérable, est dangereux pour notre avenir.
SFR doit payer au prix fort les emplettes internationales d’ALTICE : qui est la fille et qui est le papa, M. DRAHI ?
Où en est votre engagement d’avril 2014 de ne pas demander de dividendes afin de permettre à SFR de maintenir ses investissements et de rembourser la dette déjà contractée ?

RIEN NE VA PLUS !
Tous ces éléments sont inquiétants pour NUMERICABLE-SFR.
Contrairement à ce qui a été dit, les premiers mois d’expérience chez NUMERICABLE-SFR ne donnent pas vraiment confiance en la réussite de la méthode DRAHI vendue au marché.
Réduire encore de manière massive les coûts chez SFR nous parait dangereux pour l’avenir même de l’Entreprise tant elle casse l’outil de production.
Imposer de manière autiste une « méthode » sans écouter l’expérience des salariés pour la faire évoluer et l’adapter à notre réalité est un exercice voué à l’échec.
A l’heure actuelle, les fameuses « synergies » détruisent de la valeur en interne et ce dans toutes les Directions. Elles touchent tous les salariés mais aussi tous nos clients :

1) Problèmes de management et de budget
– Les budgets réduits au minimum commencent à remettre en cause le service rendu de plusieurs directions opérationnelles. Dans tous les cas nous sommes à des années lumières des moyens nécessaires pour réussir les ambitions affichées : PERDU
– La latitude décisionnelle des salariés et des managers est réduite de jour en jour, « c’est comme ça et pas autrement » : PERDU
– Les achats d’ALTICE ont le dernier mot, et les décisions prises en comité d’investissement peuvent être remises en cause du jour au lendemain : PERDU
De telles décisions, comme d’arrêter des projets, le manque de perspectives, des objectifs individuels et collectifs inatteignables et la pression constante, engendrent une grave dégradation des conditions de travail et une multiplication des démissions. Combien de départ ? Combien d’arrêt de travail ? : PERDU

2) Problèmes d’outils
-Certains outils de reporting hors service empêchent des remontées sur l’état réel des déploiements et des ventes. Le maintien de plusieurs sociétés au sein de NUMERICABLE-SFR, nécessite le maintien de multiples outils informatiques et la mise en place de flux considérables entre les différentes sociétés qui alourdissent le travail opérationnel de beaucoup de salariés : PERDU

3) Problèmes avec nos clients, nos fournisseurs, les autorités gouvernementales :
– Les clients Grand Public ont dit stop aux hausses de prix et au refus de subventionner les mobiles. Près de 1,7 millions d’entre eux nous ont quittés depuis le début d’année et l’image de SFR s’est encore fortement dégradée : PERDU
– Certains fournisseurs demandent désormais des paiements en avance pour toute prestation et livraison à SFR : PERDU
– Le terme « fibre » utilisé par NUMERICABLE-SFR semble remis en cause par l’ARCEP : PERDU
– Les collectivités locales dénoncent le non-respect du déploiement de leur Fibre par NUMERICABLE-SFR : PERDU

La performance financière exceptionnelle des premiers mois risque d’être le miroir aux alouettes. Sur 1,1 Milliards de synergies, une partie est faite en ralentissant les ventes, les achats, les subventions de terminaux et le déploiement du réseau. Ce ne sont pas des économies pérennes mais bien une perte qu’il faudra comptabiliser plus tard.
Quand les autres opérateurs retrouvent la croissance de leur EBITDA en gagnant des clients, NUMERICABLE-SFR le fait en en perdant.
Au final, que de promesses non tenues auprès des salariés, des clients, des instances et des autorités !
C’est le jeu me direz-vous ?
Le jeu de refuser la réalité, de ne pas prendre en compte l’intérêt social, de dénigrer ses forces vives.
La CFE-CGC a souhaité être constructive et a porté une confiance toute relative au projet industriel ambitieux de la construction d’un opérateur convergent haut débit tel que vous nous l’aviez présenté.
La CFE-CGC a un syndicalisme pragmatique, cohérent face aux réalités du marché.
Les salariés nous alertent sur vos méthodes pour cacher la vérité, à nous tous, salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR. Oui, nous, les salariés, toujours trop nombreux et toujours trop payés aux yeux de M. DRAHI, comme il se plaît à le répéter à l’envie.
La CFE-CGC comptait sur votre droiture.
Jusqu’à présent vous n’avez pas vraiment joué le jeu, si ce n’est celui de flamber auprès des banques et des marchés financiers. Bien, et maintenant ?

Les salariés sont épuisés et démotivés.
Toutes les directions et le management subissent une pression terrible, sans moyen, et font face jour après jour à de nouvelles difficultés sans voir le bout du tunnel.
Vos engagements auprès des salariés n’ont pas été tenus, vos engagements auprès des autorités réglementaires et du gouvernement risquent de ne plus l’être.

Pour rappel vos 4 engagements forts :
1. Engagement sur le maintien de l’emploi : votre politique vise manifestement à dégoûter les salariés jusqu’à les faire fuir de l’Entreprise.
2. Présidence du Conseil d’Administration par M. DRAHI lui-même : il a déjà été remplacé par Michel COMBES, arrivé dans les conditions qu’on connaît.
3. Taux d’endettement inférieur à 3,5 fois EBITDA: nous risquons d’approcher les 5 si vous continuez à faire de SFR votre nouvelle Banque interne.
4. Cotation du Groupe NUMERICABLE-SFR à Paris : Pour combien de temps encore, quand on voit le déménagement d’urgence opéré pour ALTICE vers les Pays Bas ?

EST CE LA CHRONIQUE D’UNE PERTE ANNONCÉE ?
Vouloir gagner des fortunes en construisant un grand Empire est sans doute un jeu excitant mais il vous donne aussi des responsabilités sociales.
Les salariés, eux, ne sont pas là pour jouer.
Ils attendent tout comme la CFE-CGC une réponse pour ce qui concerne le versement exceptionnel de 10 000 €.

Olivier Passet, Xerfi – De la mondialisation sauvage à l’automatisation barbare – Politique éco – xerficanal-economie.com

Source : Olivier Passet, Xerfi – De la mondialisation sauvage à l’automatisation barbare – Politique éco – xerficanal-economie.com

Comme souvent, en quelques minutes, Olivier Passet nous permet de prendre du recul sur les phénomènes à l’œuvre pour nous poser les bonnes questions, en l’occurrence : retrouver une croissance porteuses d’emplois…

Et si le big data faisait émerger « un marché du travail qui s’ignore » ?

Pour mieux faire coïncider les besoins des employeurs avec les compétences de ses candidats, Randstad dévoile une solution basée sur l’analyse des « mégadonnées ». D’après le spécialiste de services en ressources humaines, ce type d’outil constitue une avancée pour « fluidifier » davantage le marché du travail. Et pourquoi pas, faire enfin baisser le chômage. Explications.

Source : Et si le big data faisait émerger « un marché du travail qui s’ignore » ?

NDLR : l’idée semble intéressante le raisonnement cohérent… Comme toujours, reste à voir comment se fera (ou pas) la mise en œuvre…

Amazon, Uber: le travail en miettes et l’économie du partage des restes

Attention à ne pas trop s’enflammer pour les nouvelles formes de micro-travail ou de travail semi-amateur qu’essaient de généraliser les entreprises du secteur numérique.

Assez largement évoquée lors de notre Université d’été, la question de la réorganisation du travail et du partage de la richesse liée à l’apparition de nouvelles formes de travail permises par le numérique commence à devenir un vrai sujet de réflexion et de préoccupation, assez bien évoqué dans cet article de Slate.fr

Le gouvernement recule sur le contrôle des données personnelles des chômeurs

Le gouvernement a annoncé ce mardi avoir retiré un amendement au projet de loi sur le dialogue social visant à permettre à certains agents de Pôle emploi d’accéder aux données personnelles (comptes bancaires, factures de téléphone…) des chômeurs suspectés de fraudes. Déposé vendredi par le gouvernement, l’amendement «va être retiré», car «le ministre s’est rendu compte que ça n’avait pas été suffisamment concerté», a indiqué l’entourage du ministre du Travail, François Rebsamen. «Il s’agissait de donner à Pôle emploi les mêmes moyens de contrôle que les Urssaf», a expliqué cette source, précisant que le ministre ne souhaitait pas que cet amendement soit «interprété comme une volonté de stigmatiser les chômeurs».

L’article complet dans Libération – 26 mai 2015

La conclusion de l’article est particulièrement intéressante :

Pôle emploi a détecté 89 millions d’euros de fraude sur les neuf premiers mois de 2014, selon le dernier bilan disponible. En 2013, 100 millions d’euros de fraude avaient été détectés, un montant qui reste faible par rapport aux 30 milliards d’euros d’allocations chômage versés cette année là. Et par rapport, plus encore, à la fraude fiscale, estimée à 60 milliards d’euros au minimum.

Le fait que le Ministère ait souhaité mettre en œuvre une telle mesure reste particulièrement inquiétant, non seulement en termes de stigmatisation des demandeurs d’emplois, ce qui est vraiment un comble compte tenu du contexte actuel, mais aussi par la volonté d’étendre toujours plus le contrôle de l’État sur les citoyens.

Là où il faut modérer le propos, c’est qu’au moins il est clairement annoncé… alors que les objets connectés, applications ou sites web qui traquent vos données le font rarement de manière explicite. Et ce qui ouvre une lueur d’espoir, c’est qu’on peut faire reculer le gouvernement sur de telles décisions. Il faut donc se mobiliser sur la préservation de nos données personnelles, de toute nature et qui que ce soit qui les collecte.

Notre Université d’été 2015 permettra de mieux comprendre ce qui est à l’œuvre. Vous pouvez aussi suivre la série commencée sur ce blog sur le « Big Data ».

Les opérateurs télécoms en 5 graphiques : actualisation avec les données 2013

Comme chaque année, nous actualisons les graphiques qui permettent d’appréhender, de manière synthétique, les principaux indicateurs clefs des opérateurs de télécommunications en France.

Vous pouvez également retrouver nos analyses des données 2008, 2010, 2011 et 2012.

Ces indicateurs proviennent de l’Observatoire des marchés consolidé par l’Arcep, régulateur français des télécoms, les chiffres étant tirés des séries annuelles depuis 1998, dont nous intégrons les actualisations rétroactives dans nos graphiques. Nous les complétons par l’analyse des données présentées par Orange dans son document de référence 2013.

Ils ne concernent que les opérateurs de télécommunications, hors activité des autres acteurs de la filière, et le marché français.

Les revenus des opérateurs atteignent leur plus bas niveau depuis 10 ans

… tandis que le nombre d’utilisateurs et le trafic ne cessent d’augmenter. Ce sont les services mobiles, engagés dans une spirale « low-cost » depuis l’arrivée de Free Mobile, qui tirent le marché vers le bas (-14% en 2013 vs. -7% pour l’ensemble du marché). Pour la première fois depuis 2005, les revenus du fixe dépassent même ceux du mobile, dont les clients choisissent logiquement les offres toujours moins onéreuses (27% de baisse moyenne des prix en 2013) qui leur sont proposées.

2013_revenusPour pouvoir supporter cette baisse de revenus, les opérateurs poursuivent leur politique de rationalisation des coûts à outrance. Et comme ils doivent continuer à assurer la qualité du service et à développer leurs réseaux, ce sont les salaires et les emplois qui pâtissent de cette stratégie.

Orange entre dans une nouvelle phase de réduction d’effectifs, entraînant vers le bas les statistiques d’emploi du secteur

2013_emploisDe façon logique, la courbe globale d’évolution des emplois suit de près les fluctuations de celle d’Orange, qui représente encore 82% des effectifs du secteur. Les accords d’embauche, négociés en 2009 par les organisations syndicales auprès de la direction de l’opérateur historique dans le cadre du « nouveau contrat social », ont pris fin en 2012. Aussi, et comme nous l’avions prévu, les suppressions d’emplois ont repris en 2013 (-2,8%), entraînant l’ensemble du marché (-3,1%), également impacté par les plans sociaux de SFR et Bouygues Télécom. Cette tendance à la baisse devrait malheureusement se confirmer sur les années à venir.

2013_emplois OrangeEn effet, la Direction d’Orange table sur la suppression de 7 000 emplois entre 2013 et 2015. Les 4 000 embauches annoncées sur la période (1 250 en 2013) ne compenseront pas les 11 000 départs (dont 9 000 retraites, un tiers ayant eu lieu en 2013). Considérée pendant de nombreuses années comme un handicap, la pyramide des âges de l’entreprise s’avère désormais un outil précieux permettant de faire baisser les effectifs sans plan social. Le mouvement devrait s’amplifier dans des proportions encore jamais connues dans l’entreprise : Orange anticipe 30 000 départs en retraite d’ici à 2020, dont une grande partie ne sera pas remplacée.

Alors que les conditions de travail ne se trouvent évidemment pas améliorées par ces réductions d’effectifs, les salaires n’évoluent que très peu. Alors que leur augmentation s’était limitée à 2,5% en 2012, elle a été encore moindre en 2013, avec seulement 2,1% de croissance (voir la présentation des résultats 2013, page 24). D’ailleurs, pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, la masse salariale est en baisse.

Ainsi, mis sous pression par ses concurrents, l’opérateur historique fait porter à ses salariés une bonne partie de son effort de rationalisation des coûts, contribuant à une baisse de pouvoir d’achat en pleine période de crise économique.

2013_emplois alternatifsLa situation n’est pas meilleure, loin s’en faut, du côté des opérateurs alternatifs, responsables de la destruction de plus de 1000 emplois en 2013. SFR et Bouygues Télécom, qui ont mis en place des plans sociaux, ont ainsi supprimé plus de 550 emplois chacun.

Les investissements hors achats de licences se maintiennent

2013_investissementsEn 2012, le montant des investissements des opérateurs avait atteint un niveau record, dopé par les achats de licences 4G, qui représentaient le quart des plus de 10 milliards d’euros investis. En 2013, les opérateurs n’ont réalisé quasiment aucune dépense d’achat de licence et leurs investissements, limités aux infrastructures, sont revenus à un niveau plus « normal » de 7,25 milliards d’euros.

Numericable-SFR : la CFE-CGC dénonce une « mise en péril » des salariés

Dans son numéro en kiosques demain et disponible dès aujourd’hui au format numérique, « Marianne » s’intéresse au cas Patrick Drahi, le puissant patron de Numericable-SFR gagné par « l’ivresse des sommets ». Son arrivée à la tête de SFR et les méthodes de management qui y ont été mises en place dans la foulée suscitent en tout cas des remous. Au point de faire sortir de sa réserve habituelle un syndicat comme la CFE-CGC…

Sur le site de Marianne, vous pouvez lire une synthèse de l’article dont la version intégrale est dans le numéro papier de Marianne, et le texte intégral du courrier adressé à sa direction par la section CFE-CGC de SFR.

Vous pouvez également retrouver ce courrier sur le blog de la CFE-CGC SFR.

Il va sans dire que tout notre soutien va aux salariés de SFR-Numéricable et à tous ceux qui les défendent !