Comme le note avec un humour au vitriol un lecteur des Echos qui est sans doute un salarié d’EADS, les dirigeants d’entreprises semblent découvrir avec stupéfaction que leurs salariés sont démotivés… Les alertes, qu’elles viennent du monde syndical, médical ou des consultants RH n’ont pourtant pas manqué ces dernières années. Mais personne n’avait envie de les écouter.
La crise qui a éclaté chez France Télécom aura au moins eu le mérite de soulever le couvercle. Les enquêtes se multiplient, les déclarations de dirigeants, politiques ou d’entreprises, aussi. Quelles mesures concrètes seront prises pour endiguer la souffrance au travail, pour restaurer la confiance entre les salariés et leurs entreprises ? Pour l’instant, c’est la grande inconnue. Les pratiques bancaires ont été dénoncées à hauts cris par les plus hauts représentants politiques de la planète lorsque la crise financière a éclaté. Le sommet de Pittsburg a accouché d’une dénonciation des bonus des traders, mais pour le reste, rien ou presque n’a changé, tout particulièrement en France.
Le monde actuel est devenu d’une totale ambiguïté. De tous les scandales qui éclatent chaque jour dans les médias, on ne sait jamais lesquels engendreront un vrai changement des règles ou des comportements : dans bien des cas, quelques déclarations véhémentes tiennent lieu d’unique remède.
Les dirigeants d’EADS disent qu’ils veulent vraiment tenir compte de l’enquête réalisée par Gallup. Seuls les salariés pourront dire, dans quelques mois ou un peu plus, si les choses ont vraiment changé.
Le commentaire de l’enquête et la réaction des dirigeants d’EADS sont à lire dans Les Echos du 21 octobre.