Télécoms : le fragile équilibre du marché français

Après des années de guerre prix, Orange, Numericable-SFR, Free et Bouygues Telecom semblent se focaliser davantage sur la rentabilité et la création de valeur, dans le sillage d’un appétit croissant des consommateurs pour l’Internet à très haut débit. Même si, dans un univers toujours très concurrentiel, de nouvelles passes d’armes restent possibles.

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Uber France condamnée en appel pour « pratique commerciale trompeuse »

L’offre payante de transport de personne UberPop avait été suspendue en juillet à l’issue d’un bras de fer entre la filiale française du géant américain et le gouvernement.

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Tous ubérisés ? « Actuellement, il n’y a pas un marché qui puisse dire que ça ne le concerne pas » | Microsoft Ideas

La transformation numérique, toutes les entreprises en parlent. Leur vocabulaire ? « Collaboratif », « en mode start-up », « lean management », « briser les silos », sans oublier « Big Data », « objets connectés » et « disruption »… Assiste-t-on là à un phénomène de mode ou à une réelle évolution des mentalités ? Et au-delà du discours, qu’en est-il des actes, de la remise en question des business model traditionnels aux impacts sur l’interne ou l’externe ?

Source : Tous ubérisés ? « Actuellement, il n’y a pas un marché qui puisse dire que ça ne le concerne pas » | Microsoft Ideas

Même si cet article est évidemment une publicité pour les solutions Microsoft, les remarques du consultant interrogé ne sont pas dénuées de sens 🙂

Yves Riesel, Qobuz : « Il faut sortir du système soviétique de Deezer et Spotify »

Le destin du service français d’écoute de musique en ligne Qobuz, en redressement judiciaire, repose dans les mains du tribunal de commerce de Paris. Yves Riesel, son cofondateur et président du directoire, explique sans détour à « La Tribune » les difficultés Qobuz et sa vision du marché du streaming musical.

Source : Yves Riesel, Qobuz : « Il faut sortir du système soviétique de Deezer et Spotify »

Une réflexion intéressante sur les modèles économiques de la musique numérique…

Peut-on encore reprendre le contrôle de nos données ?

À l’ère des mégadonnées, de l’informatique en nuage, du marketing comportemental basé sur la publicité ciblée, de la surveillance et de la cybercriminalité, les citoyens se sentent dépossédés de leurs données personnelles et aspirent à davantage de maîtrise. Concilier le développement de l’économie numérique, fondée sur l’exploitation des données, et la protection de la vie privée des citoyens, est un casse-tête pour les entreprises et pour les États.

Source : Peut-on encore reprendre le contrôle de nos données ?

Un papier plutôt bien fait, qui met en avant notamment les solutions du libre.

Il est clair que si nous voulons reprendre le contrôle, nous ne pourrons nous en remettre ni à la Commission européenne, ni à l’État (qui ne rêve que de nous mettre sous contrôle, comme il l’a démontré avec la Loi sur le Renseignement), et encore moins aux grands acteurs du Net, qui, même s’ils en venaient à changer leur modèle économique pour passer à autre chose que la récupération et la revente de nos données, manqueraient singulièrement de crédibilité pour prétendre nous protéger (ils le disent déjà dans leurs Conditions Générales, mais n’en font évidemment rien !!)

Comme il n’existe aucun repas gratuit, ce que nous ne paierons pas avec notre argent, nous devrons le payer avec notre temps : celui de monter en compétences pour comprendre les enjeux, savoir identifier les acteurs (et le code) qui respectent vraiment nos données et notre liberté, et non seulement choisir, mais aussi contribuer au développement de solutions loyales.

Une utopie ? peut-être… mais il nous en reste si peu par les temps qui courent que, comme dans le domaine du développement durable , nous ferions bien de reprendre nos vies en main en prenant nous même les initiatives dont nous aimerions profiter, avant d’être définitivement broyés par le système… Cessons d’être des consommateurs pour devenir des citoyens… et nous pourrons envisager de changer le monde.

« L’uberisation peut aussi toucher les télécoms », prévient le PDG d’Orange

Quelques mois après l’annonce de sa stratégie Essentiels 2020, le PDG d’Orange, Stéphane Richard évoque la transformation numérique de l’opérateur. Il l’affirme : il n’y a pas de raison pour que son entreprise soit « à l’abri de l’émergence d’acteurs d’un genre différent qui [l’]amène à revoir, en profondeur, [son] modèle économique. » Alors il anticipe. En se rapprochant des start-up, en particulier. Mais aussi – et c’est nouveau – en collaborant avec Google, Facebook et SpaceX, plutôt que de continuer de voir ces géants du numérique comme des ennemis.

Source : « L’uberisation peut aussi toucher les télécoms », prévient le PDG d’Orange

Des menaces ???

La CFE-CGC de Numericable-SFR écrit au Conseil d’Administration pour l’alerter sur la situation dramatique de l’entreprise

Face à la politique financière ahurissante d’Altice (voir notamment ce précédent billet) et à ses retentissements inquiétants pour le fonctionnement au quotidien de l’entreprise et pour sa pérennité, la section CFE-CGC de Numéricable-SFR a décidé d’écrire une lettre ouverte au Conseil d’Administration de Numericable-SFR, présidé par Michel Combes, dont nous reproduisons le texte ci-dessous, avec l’autorisation des intéressés.

Vous pouvez également en télécharger la version tract pdf: Lettre Ouverte de la CFE-CGC au CA Numericable-SFR

Les salariés de NUMERICABLE-SFR assistent médusés aux parties de poker de Monsieur DRAHI, bien loin des difficultés quotidiennes auxquelles ils font face depuis de longs mois.
Près de 50 milliards de dettes ont désormais été contractées. Cette frénésie d’achats a été rendue possible sans aucun problème pour ALTICE puisque les banques ont suivi les yeux fermés.
Néanmoins, un événement majeur s’est produit fin septembre.
Le marché inquiet de la situation économique mondiale et une note d’analyse de GOLDMAN SACHS sur l’endettement d’ALTICE ont fait peur aux financiers jusqu’alors enthousiastes.
ALTICE a dû proposer dans l’urgence le taux de rémunération incroyable de 11% par an auprès de prêteurs pour que ces derniers acceptent de le suivre dans son dernier achat aux Etats-Unis. A l’époque du rachat de SFR le taux était de 4,5%.
Les actions d’ALTICE et de NUMERICABLE ont chuté lourdement, entrainant une flopée d’articles mettant en doute le devenir du modèle de croissance par endettement, dit LBO.
Mieux encore, c’est la compétence même du management d’ALTICE à digérer en si peu de temps, autant de rachats, qui est désormais en question !
ALTICE, qui jusqu’alors ne parlait que d’achats, s’est opportunément empressé de rassurer ses financiers en jurant qu’il n’y aurait plus de nouvelles acquisitions avant deux ans. ALTICE va désormais se concentrer sur la bonne exécution des synergies

ALORS, RIEN NE VA PLUS ?
L’impact sur NUMERICABLE-SFR a été immédiat. L’agence de notation MOODY’S a réduit le lundi 5 octobre à la catégorie «très spéculative» l’endettement de NUMERICABLE-SFR et presse ALTICE d’accélérer son désendettement par des réductions supplémentaires de coûts. Une chose est certaine, ALTICE a besoin de Cash et SFR sera mis fortement à contribution.
Ce mercredi 15 octobre, vous annonciez d’ailleurs un versement d’un dividende de 2,5 milliards aux actionnaires de NUMERICABLE-SFR soit 90% pour ALTICE, payé à hauteur de 1,6 Milliards par endettement !
Les 900 millions restants seront pris sur la trésorerie du Groupe. La justification avancée à ce dividende extraordinaire est l’exceptionnelle rapidité de la croissance de nos résultats qui ne justifie pas que l’on attende que l’argent soit bien rentré en caisse pour vous le verser !
Face aux 2,5 Milliards de dividendes versés aux actionnaires, qu’avez-vous prévu pour les salariés qui ont largement contribué à ces résultats exceptionnels ?
La CFE-CGC vous suggère fortement un versement exceptionnel de 10.000€ pour les 15.800 salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR, soit une enveloppe de 158 Millions. Vous voyez, la fille à Papa sait rester raisonnable…
Emprunter pour payer des dividendes, c’est vrai que c’est de la saine gestion ! Emprunter pour NUMERICABLE-SFR au moment où sa notation crédit est considérée comme très spéculative ne nous permettra pas d’accéder à des taux favorables comme vous l’indiquez. Au contraire, nous devrons payer des taux d’intérêts exorbitants, digne du crédit revolving et vous le savez parfaitement.
Réemprunter alors que notre dette est déjà considérable, est dangereux pour notre avenir.
SFR doit payer au prix fort les emplettes internationales d’ALTICE : qui est la fille et qui est le papa, M. DRAHI ?
Où en est votre engagement d’avril 2014 de ne pas demander de dividendes afin de permettre à SFR de maintenir ses investissements et de rembourser la dette déjà contractée ?

RIEN NE VA PLUS !
Tous ces éléments sont inquiétants pour NUMERICABLE-SFR.
Contrairement à ce qui a été dit, les premiers mois d’expérience chez NUMERICABLE-SFR ne donnent pas vraiment confiance en la réussite de la méthode DRAHI vendue au marché.
Réduire encore de manière massive les coûts chez SFR nous parait dangereux pour l’avenir même de l’Entreprise tant elle casse l’outil de production.
Imposer de manière autiste une « méthode » sans écouter l’expérience des salariés pour la faire évoluer et l’adapter à notre réalité est un exercice voué à l’échec.
A l’heure actuelle, les fameuses « synergies » détruisent de la valeur en interne et ce dans toutes les Directions. Elles touchent tous les salariés mais aussi tous nos clients :

1) Problèmes de management et de budget
– Les budgets réduits au minimum commencent à remettre en cause le service rendu de plusieurs directions opérationnelles. Dans tous les cas nous sommes à des années lumières des moyens nécessaires pour réussir les ambitions affichées : PERDU
– La latitude décisionnelle des salariés et des managers est réduite de jour en jour, « c’est comme ça et pas autrement » : PERDU
– Les achats d’ALTICE ont le dernier mot, et les décisions prises en comité d’investissement peuvent être remises en cause du jour au lendemain : PERDU
De telles décisions, comme d’arrêter des projets, le manque de perspectives, des objectifs individuels et collectifs inatteignables et la pression constante, engendrent une grave dégradation des conditions de travail et une multiplication des démissions. Combien de départ ? Combien d’arrêt de travail ? : PERDU

2) Problèmes d’outils
-Certains outils de reporting hors service empêchent des remontées sur l’état réel des déploiements et des ventes. Le maintien de plusieurs sociétés au sein de NUMERICABLE-SFR, nécessite le maintien de multiples outils informatiques et la mise en place de flux considérables entre les différentes sociétés qui alourdissent le travail opérationnel de beaucoup de salariés : PERDU

3) Problèmes avec nos clients, nos fournisseurs, les autorités gouvernementales :
– Les clients Grand Public ont dit stop aux hausses de prix et au refus de subventionner les mobiles. Près de 1,7 millions d’entre eux nous ont quittés depuis le début d’année et l’image de SFR s’est encore fortement dégradée : PERDU
– Certains fournisseurs demandent désormais des paiements en avance pour toute prestation et livraison à SFR : PERDU
– Le terme « fibre » utilisé par NUMERICABLE-SFR semble remis en cause par l’ARCEP : PERDU
– Les collectivités locales dénoncent le non-respect du déploiement de leur Fibre par NUMERICABLE-SFR : PERDU

La performance financière exceptionnelle des premiers mois risque d’être le miroir aux alouettes. Sur 1,1 Milliards de synergies, une partie est faite en ralentissant les ventes, les achats, les subventions de terminaux et le déploiement du réseau. Ce ne sont pas des économies pérennes mais bien une perte qu’il faudra comptabiliser plus tard.
Quand les autres opérateurs retrouvent la croissance de leur EBITDA en gagnant des clients, NUMERICABLE-SFR le fait en en perdant.
Au final, que de promesses non tenues auprès des salariés, des clients, des instances et des autorités !
C’est le jeu me direz-vous ?
Le jeu de refuser la réalité, de ne pas prendre en compte l’intérêt social, de dénigrer ses forces vives.
La CFE-CGC a souhaité être constructive et a porté une confiance toute relative au projet industriel ambitieux de la construction d’un opérateur convergent haut débit tel que vous nous l’aviez présenté.
La CFE-CGC a un syndicalisme pragmatique, cohérent face aux réalités du marché.
Les salariés nous alertent sur vos méthodes pour cacher la vérité, à nous tous, salariés du Groupe NUMERICABLE-SFR. Oui, nous, les salariés, toujours trop nombreux et toujours trop payés aux yeux de M. DRAHI, comme il se plaît à le répéter à l’envie.
La CFE-CGC comptait sur votre droiture.
Jusqu’à présent vous n’avez pas vraiment joué le jeu, si ce n’est celui de flamber auprès des banques et des marchés financiers. Bien, et maintenant ?

Les salariés sont épuisés et démotivés.
Toutes les directions et le management subissent une pression terrible, sans moyen, et font face jour après jour à de nouvelles difficultés sans voir le bout du tunnel.
Vos engagements auprès des salariés n’ont pas été tenus, vos engagements auprès des autorités réglementaires et du gouvernement risquent de ne plus l’être.

Pour rappel vos 4 engagements forts :
1. Engagement sur le maintien de l’emploi : votre politique vise manifestement à dégoûter les salariés jusqu’à les faire fuir de l’Entreprise.
2. Présidence du Conseil d’Administration par M. DRAHI lui-même : il a déjà été remplacé par Michel COMBES, arrivé dans les conditions qu’on connaît.
3. Taux d’endettement inférieur à 3,5 fois EBITDA: nous risquons d’approcher les 5 si vous continuez à faire de SFR votre nouvelle Banque interne.
4. Cotation du Groupe NUMERICABLE-SFR à Paris : Pour combien de temps encore, quand on voit le déménagement d’urgence opéré pour ALTICE vers les Pays Bas ?

EST CE LA CHRONIQUE D’UNE PERTE ANNONCÉE ?
Vouloir gagner des fortunes en construisant un grand Empire est sans doute un jeu excitant mais il vous donne aussi des responsabilités sociales.
Les salariés, eux, ne sont pas là pour jouer.
Ils attendent tout comme la CFE-CGC une réponse pour ce qui concerne le versement exceptionnel de 10 000 €.

Le temps des communs : festival francophone des communs du 5 au 18 octobre 2015

LeTempsDesCommuns

250 événements sont organisés dans 7 pays et une cinquantaine de villes francophones, pendant ce festival, coorganisé par l’association  Vecam, pour vous permettre de découvrir et de participer à la construction des « communs.

Ces biens partagés, réels ou virtuels, des photos en « creative commons » proposées  sur des plates-formes en ligne aux jardins potagers cultivés en commun dans les plates-bandes de la municipalité ou de votre immeuble et ouverts à tous, recouvrent aujourd’hui de multiples activités, qui permettent de co-construire et de (re)trouver le sens du bien collectif partagé.

Internet a ouvert de nombreuses portes et occasions de partager des biens numériques et du savoir, et le projet de loi « Pour une République numérique », ouvert à la consultation des citoyens, contient des éléments qui concernent les communs.

Vous pouvez profiter de ce festival pour enrichir vos connaissances et votre réflexion sur les communs, découvrir des initiatives qui vous motivent à participer ou à initier vous mêmes des projets.

Pour découvrir le festival et son programme, rendez-vous sur « Le temps des communs« .

 

Big Data : quel impact sur le marketing et la relation client ?

Depuis des décennies, les marketeurs analysent les données clients à leur disposition, avec l’objectif de vendre plus et, éventuellement, mieux, c’est-à-dire pendant plus longtemps dans une logique de fidélisation. L’émergence récente du Big Data est venue décupler leur capacité d’analyse et, partant, leurs possibilités de réaction, voire d’anticipation des comportements de leurs clients. De fait, à l’instar de celle de Gartner, la plupart des études estiment qu’entre 50% et 60% des projets Big Data sont liés à l’expérience client au sens large.
Ainsi, en collectant des données lorsque ses clients sont exposés à ses campagnes de communication, achètent ses produits ou souscrivent à ses services, naviguent sur ses sites Web ou interagissent avec elle, une entreprise est à même de mieux les connaître. Elle peut ainsi adapter son offre, sa stratégie et ses outils de vente et de relation client, afin de faire vivre à ses clients une expérience en adéquation avec leurs attentes.
Une fois mise en place la fameuse vision à 360° de ses clients, l’entreprise est susceptible d’obtenir de « nombreux bénéfices marketing », « utiles pour les consommateurs » et « générant de la valeur », comme le montre l’infographie de l’agence Camp de Bases.

Capture

Selon notre analyse, reposant sur une étude Markess, trois grands types d’objectifs président aux actions des directions marketing en matière de Big Data:

  • Vendre plus, notamment en ligne, en personnalisant le parcours digital des clients, de leur navigation sur les sites aux messages publicitaires qui leur sont présentés, pour leur proposer les offres les plus adaptées grâce à une segmentation et à un ciblage plus fins ;
  • Vendre mieux en simplifiant la relation client, grâce à une stratégie adaptée à chaque canal d’interaction (téléphone, e-mail, SMS, Web, réseaux sociaux) et à une optimisation des parcours inter canaux ;
  • Anticiper, en analysant tendances lourdes et signaux faibles pour se préparer aux évolutions comportementales des clients, de façon collective avec, par exemple, de nouveaux produits ou services, ou de façon individualisée, avec notamment la prévention des risques de rupture de la relation client.

A des degrés divers, la majeure partie des secteurs d’activités sont susceptibles de recourir au Big Data pour améliorer l’expérience de leurs clients, mais les plus avancés restent le e-commerce et la grande distribution, les opérateurs de services et le secteur financier.

Amazon, premier de la classe en Big Data

Les entreprises nord-américaines, et en particulier les pure players du Web, ont indéniablement une bonne longueur d’avance en matière d’exploitation commerciale du Big Data. Amazon s’est très tôt positionné en pionnier, avec son service de recommandations personnalisées, système de frappes chirurgicales qui vient se substituer avec succès au bazooka du couponing massif. Le géant du e-commerce peut s’appuyer sur une base de plus de 250 millions de clients, dont il cerne les goûts de plus en plus précisément en compilant des données structurées (déclaratif et navigation) et non structurées (contenus qu’ils stockent dans ses services de cloud). Amazon est ainsi capable de fournir à ses clients, en ligne ou via des campagnes d’e-mailing, des conseils personnalisés en temps réel susceptibles de se transformer en autant de commandes. La firme de Jeff Bezos a d’ailleurs une telle confiance dans la qualité de sa connaissance client qu’elle a déposé, début 2014, un brevet pour un nouveau système de livraison fondé sur l’anticipation des achats ! Ce dernier repose sur un algorithme, élaboré d’après les achats précédents du client, sa liste de souhaits, sa navigation sur le site et les produits qu’il a mis dans son panier sans les acheter.

Par ailleurs, non content de s’appuyer sur sa connaissance client pour accroître ses ventes, Amazon réfléchit désormais à la meilleure façon de monétiser de façon directe la mine d’or que représente ses données très qualifiées. Annoncé à l’été 2014, le service de publicité en ligne Amazon Sponsored Links n’a pas encore officiellement vu le jour, mais il ne devrait pas tarder à venir concurrencer Google Adsense.

En France, on a des idées… mais on peine encore à les concrétiser

Si 81% des dirigeants marketing interrogés dans le cadre de l’étude menée en France fin 2014 par Fullsix et Limelight sont « convaincus de la grande importance » du Big Data, seuls 18% ont déjà lancé des projets et 6% les ont vus aboutir…

Toutefois, si les entreprises françaises ne versent pas dans une stratégie tout-Big Data à la Amazon, elles ne négligent pas ses apports pour répondre à des problématiques plus ponctuelles.

La grande distribution s’affiche en pionnière, avec des enseignes qui cherchent à collecter autant d’informations que possible concernant leurs clients, en magasin avec la fameuse « digitalisation » du point de vente, mais aussi sur le Web et en mobilité. On retrouve l’idée du « vendre plus » dans la stratégie de la Fnac, qui optimise le ciblage de ses campagnes d’e-mailing en s’appuyant sur un modèle prédictif mettant à profit les informations recueillies concernant ses 20 millions de clients. Mais la dimension de l’anticipation est également au cœur de l’action des distributeurs, à l’image d’Auchan, qui s’est doté d’une solution d’analyse sémantique décortiquant en temps réel les verbatim clients déposés sur ses sites Web et ses comptes Facebook et Twitter. En traitant ce volume important de données non structurées, le distributeur extrait rapidement des informations stratégiques pour y répondre par des actions opérationnelles ciblées.

Voyages-SNCF mise sur le « vendre mieux », notamment avec des applications mobiles qui permettent de personnaliser l’expérience des usagers en facilitant leurs voyages. En fonction de leurs profils, ils se voient relayer en temps réel des informations importantes et proposer des services sur mesure.

Les opérateurs télécoms investissent tout particulièrement dans l’analyse prédictive des données, pour faire baisser leurs taux de churn. Ainsi, en surveillant la navigation des internautes sur ses sites Web, SFR réussirait, selon des chiffres récemment dévoilés, à repérer plus de 80% des candidats au départ, les contactant avant qu’ils aient pris leur décision… semble-t-il avec succès, puisque l’opérateur réussirait à en convaincre 3/4 de lui rester fidèle.

Enfin, le Big Data a également beaucoup à apporter aux entreprises du secteur financier. En permettant aux banques d’analyser en quelques minutes des masses de données qui nécessitaient auparavant plusieurs jours de décryptage, les technologies Big Data leur ouvrent la perspective d’une relation client plus immédiate et plus personnalisée. Le secteur de l’assurance peut s’appuyer sur les modèles prédictifs associés au Big Data, pour anticiper les risques (notamment liés au climat), ou encore développer de nouveaux business models, en matière d’assurance santé ou d’assurance automobile, à l’instar des offres « pay-as-you-drive » notamment mises en place par Direct Assurance.

Mais, les usages du Big Data ne sont pas tous liés au marketing et à la relation client… La suite au prochain numéro.

Les 4 chemins du big data : no best way

Les 4 chemins du big data : no best way – synthèse from Xerfi Canal TV on Vimeo.

Christophe Benavent, Professeur à l’Université Paris Ouest et directeur de l’Ecole Doctorale « Economie, organisations, société », propose une intéressante segmentation des usages du big data dans les modèles d’affaires.
Il fait partie des invités de l’Université d’été de la CFE-CGC les 22 & 23 juin prochains, sur le thème : « enjeux de la numérisation de nos vies sur la vie privée ».

Vous pouvez également retrouver le texte intégral de son article « Big data : no best way » au sein du dossier « Le big data & la santé numérique » de la revue Libellio.