Démission de la quasi-totalité des membres du CNNum

Suite à l’ingérence du gouvernement qui avait réclamé, la semaine dernière, le départ de la militante antiraciste Rokhaya Diallo, du Conseil National du Numérique fraîchement nommé, sa Présidente, Marie Ekeland, et la quasi-totalité de ses membres ont choisi de démissionner.

Le projet que j’ai porté d’ouverture, d’indépendance de pensée et de diversité, a été mis à l’épreuve dès le démarrage. Je ne vois pas aujourd’hui, comment continuer à le porter en maintenant son essence et de bonnes chances de réussite.

Sources :
Ingérence du gouvernement au CNNum : la présidente Marie Ekeland a démissionné
Le nouveau Conseil national du numérique explose au décollage

Libérer, délivrer… et surveiller ? Le manager sous tension

Comment manager en confiance ? Doit-on libérer ses collaborateurs des contraintes de « l’ancien monde » ? Ou faire usage des outils de transparence numérique pour mieux piloter, et surveiller, à distance afin de produire plus de résultats ?

Dans leur ouvrage, Julie Bastianutti, Marguerite Descamps et Frédéric Petitbon ont réfléchi aux contradictions, sources de tensions, que les managers doivent affronter dans le « nouveau monde ».

Source : Libérer, délivrer… et surveiller ? Les tensions vécues par le manager dans les organisations entre nouveau et ancien monde

Quand les GAFA s’efforcent de séduire les enfants

Quelques semaines après la polémique qui a contraint YouTube à enlever de sa plateforme YouTube Kids, dédiée aux enfants, 150 000 vidéos inappropriées, Facebook montre à son tour son intérêt pour cette cible en lançant Messenger Kids pour les 6-12 ans. Les géants du numérique espèrent ainsi séduire, presque au berceau, une nouvelle génération d’utilisateurs.

Source : Les raisons de l’intérêt des GAFA pour nos enfants

Les Français divisés face aux changements qui impactent l’économie

L’étude Ipsos/Sopra Steria et Lire la Société portant sur la perception par les Français des nouveaux enjeux de l’économie souligne, une fois de plus, la profonde fracture sociale qui divise notre pays. De fait, sur à peu près toutes les questions, un clivage très net sépare les catégories moyennes et supérieures, plus confiantes en l’avenir, des catégories populaires, qui se perçoivent comme moins bien armées pour faire face aux défis qui vont se présenter à eux.

Par exemple, concernant l’impact des technologies numériques sur l’emploi, une moyenne de 34% des Français y voient une menace, mais ce pourcentage monte à 42% chez les ouvriers, alors qu’ils se limite à 19% chez les cadres.

Source : Des Français divisés face aux nouveaux enjeux de l’économie

Quel futur pour l’État numérique ?

Ouverture des données publiques, services publics numériques, montée des civic tech… Comment l’Etat s’accommode-t-il des mutations numériques ? Comment peut-il être lui-même acteur et promoteur de cette révolution ?

Pour en parler et en débattre, retrouvons Nicolas Princen, ancien conseiller au numérique de Nicolas Sarkozy, Paula Forteza, députée rapporteure du groupe de travail « La démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne », Henri Verdier, Directeur interministériel du numérique et du système d’information de l’Etat, Emmanuel Paquette, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, et Camille Putois, fondatrice de K, plateforme d’aide aux démarches administratives.

Sommes-nous plus distraits… et moins productifs que jamais ?

Alors que le temps moyen de concentration d’un être humain est désormais de 8 secondes, ce qui le place juste derrière… les 9 secondes du poisson rouge, on peut légitimement se demander dans quelle mesure l’économie souffre de cette « crise de l’attention ». C’est la question que s’est posée Dan Nixon, un économiste de la Bank of England, dans un récent article, ici en version originale.

Source : Sommes-nous plus distraits… et moins productifs que jamais ?

La fracture numérique se résorbe… lentement

La dernière édition du Baromètre du numérique, étude réalisée par le Crédoc sous la direction de l’Arcep, du Conseil général de l’économie et de l’Agence du Numérique, vient d’être rendue publique. Mesurant l’adoption par les Français des outils numériques, elle constate la démocratisation du smartphone (73% d’équipement chez les Français de plus de 12 ans), qui devient logiquement l’outil préférentiel de connexion à Internet (42% contre 38% pour l’ordinateur). Avec lui, tous les usages offerts par la société numérique progressent.

Mais, si la fracture numérique se réduit peu à peu, elle est encore bien réelle et laisse encore des millions de personnes en dehors de la toile : 12 % des interviewés, contre 15% en 2016, ne se connectent jamais à Internet, tandis que 33% s’estiment peu ou pas compétents pour utiliser un ordinateur (31% pour un smartphone), un chiffre toutefois en diminution de 12 points par rapport à 2013.

Reste maintenant au secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, à trouver les solutions les plus favorables à l’accompagnement de ces exclus du numérique.

Ce ne sera pas la même solution d’un département à l’autre. Je veux que tous les acteurs disent quels publics sont éloignés, ensuite on regardera qui est capable d’accompagner. Des départements auront un tissu d’associations du numérique très dense. L’enjeu, c’est de savoir comment on leur donne une place importante et comment on les finance. D’autres n’ont pas d’associations : on va regarder si on favorise leur création ou si on donne les moyens aux maisons du service au public.

Source : Baromètre du numérique 2017 : la fracture se résorbe… lentement

Pas facile d’être une femme dans le milieu de la tech !

Le sujet n’est, hélas, pas une nouveauté. Ainsi, fin 2013, Fleur Pellerin, alors ministre de l’Économie numérique, dénonçait « Le sexisme insidieux du numérique ». Mais, longtemps tabou, il a été mis sous l’éteignoir, avant que ne se déclenche, en 2017, un mouvement salutaire de libération de la parole initié aux Etats-Unis, sous l’effet de plusieurs scandales qui ont touché la Silicon Valley et, plus récemment de l’affaire Weinstein.

En France, des étudiantes de l’école 42, ont témoigné sur le malaise qu’elles ressentent dans le cadre de leurs études à l’institut de formation informatique, entre machisme ambiant et comportements ou remarques déplacés de leurs congénères. Cette école n’a toutefois pas l’apanage du sexisme : en 2013, un mémoire en sociologie évoquait déjà ce fléau au sein de l’école Epitech. Par ailleurs, les premiers résultats d’une étude menée actuellement par la start-up Social Builder, auprès d’étudiants d’une vingtaine de formations aux métiers du numérique, sont tout simplement accablants.

Alors que le pourcentage de femmes dans les filières high-tech est en diminution, le sexisme étant un des facteurs expliquant cette tendance à la baisse, il est désormais temps d’AGIR !
Pour les formations incriminées, l’instauration d’une tolérance zéro vis-à-vis de ces comportements intolérables apparaît comme une évidence.
Des initiatives de promotion de la mixité dans le secteur du numérique existent déjà : à l’intérieur même des écoles (code[Her] à l’école 42, E-mma à Epitech), dans le cadre d’associations dédiées, comme StartHer ou  Women in Games, et bien sûr, sous l’égide de l’Etat, à l’instar du trop éphémère plan d’action « Sexisme, pas notre genre » mis en place en septembre 2016 par le secrétariat d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Il convient de les multiplier pour faire sortir les femmes de la position de « minorité visible » où elles sont confinées dans le monde de la tech.

Personne ne peut prétendre avoir la solution miracle et instantanée pour résoudre ce problème, qui commence à affecter réellement les entreprises et les recruteurs, et pas seulement pour des raisons « politiquement correctes »: s’il n’y a pas assez de femmes dans l’univers du numérique, il est aussi à craindre que les services offerts manquent la cible des femmes, qui pour le coup pèsent souvent bien plus lourd dans la balance économique, notamment parce que se sont souvent elles qui décident des dépenses des ménages.

Il va de soi qu’un engagement de la société dans son ensemble est nécessaire pour faire bouger les choses, depuis l’éducation des jeunes enfants, pour faire savoir aux filles comme aux garçons qu’elles sont légitimes partout et qu’elles méritent d’être accueillies partout avec le même respect que les hommes. Toutes les initiatives qui vont dans le sens d’une meilleur équité méritent donc toute notre attention, car pour le moment personne ne connaît « la » solution, et c’est plus probablement un éventail de solutions qui doit être déployé. Nous les suivrons donc dans ce blog. N’hésitez pas à nous faire part des actions efficaces dont vous avez connaissance !

Loin de casser les silos, les réseaux sociaux d’entreprise les répliquent

Les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) ne cessent de se développer dans les grands groupes, qui souhaitent ainsi favoriser le partage de connaissances et le décloisonnement de leurs équipes. Mais une étude réalisée par la chaire intelligence RH et RSE du Groupe IGS en collaboration avec le cabinet BDO montre que l’organisation des RSE reproduit fidèlement les hiérarchies déjà en place au sein des organisations. Ainsi, les individus sont 8,5 fois plus actifs dans les groupes créés par leurs managers que dans les autres : loin de casser les silos, les RSE reproduisent numériquement les structures hiérarchiques physiques des entreprises.

Source : Loin de casser les silos, les réseaux sociaux d’entreprise les dupliquent, révèle une étude

Conditions de travail : l’Anact lance un portail de références documentaires

L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail vient de lancer un portail de veille, listant les références documentaires sur tous les champs relatifs à cette thématique : qualité de vie au travail, management, prévention des risques, dialogue social, risques psychosociaux, organisation du travail, numérique, égalité professionnelle, articulation des temps, santé au travail, etc.

Le président de l’Arcep veut démanteler Google

Considérant Internet comme un bien commun, Sébastien Soriano fustige « une forme de capitulation dans le débat public » face à la domination des GAFA. « Taxer les géants du Web ne suffira pas à mettre à bas leur domination », estime-t-il, « la question n’est pas « Faut-il démanteler Google ? », mais « Comment démanteler Google ? » ».

Il faut déterminer quels sont les leviers de régulation à mettre en place pour rouvrir le jeu, faire émerger des alternatives aux Gafam respectueuses des droits humains et des valeurs qui sont les nôtres.

Source : Démanteler Google est la seule solution (Soriano, Arcep)

Gagner la bataille de l’intelligence artificielle

Source : Gagner la bataille de l’intelligence artificielle

Personne ne peut contester que la France doit évidemment (s’)investir dans l’IA, non seulement pour ne pas se laisser distancer dans la bataille mondiale, mais aussi, on l’espère, pour que justement elle soit un gain pour le collectif, c’est-à-dire pour tous les citoyens, et pas seulement pour les entreprises qui la mettront en œuvre.

Cela pose 2 questions complémentaires de celles évoquées dans l’article :

  • Tous les personnels dont les postes seront remplacés par des robots, physiques ou virtuels, ne seront pas repositionnés sur des postes à plus forte valeur ajoutée, c’est pure hypocrisie de le laisser croire. Dès lors, que fait-on des autres ? comment ne pas continuer de creuser les inégalités qui s’aggravent de plus en plus dans les pays « dits » développés ? quelles missions confier à ces travailleurs évincés de leurs entreprises, non seulement pour qu’ils continuent d’avoir des moyens de subsistance matérielle, mais aussi une dignité, un rôle valorisant dans la société ? Il est donc urgentissime de réfléchir aux métiers que l’on crée en parallèle de ceux qui vont disparaître, pour ne laisser personne au bord du chemin, ni créer des « sous-travailleurs ».
  • Quel partage de la valeur et des gains de productivité offerts par l’IA ? Ces dernières décennies, les gains de productivité ont été prioritairement affectés aux actionnaires, parfois aux consommateurs (quand la bataille concurrentielle fait rage), mais peu aux travailleurs, pas aux chômeurs, et peu ou mal à la formation.

Les deux questions sont évidemment liées : il faut procéder à une réallocation du travail et des richesses, afin que l’IA soit un réel progrès (social et pas seulement technologique) pour nos sociétés, et qu’elle nous conduise vers un monde plus agréable pour tous, où l’humain garde non seulement une activité rémunératrice, mais aussi son libre arbitre et la compréhension du monde qui l’entoure, des règles qui le régissent. Voilà un beau projet économique et politique pour la France et pour l’Europe, qui n’en doutons pas serait de nature à enthousiasmer nombre de citoyens !

Il ne suffit donc pas de pousser les entrepreneurs de tous poils à se lancer dans l’IA, il faut les inciter, voire les obliger, à « embarquer » tout le monde dès lors qu’ils mettent leurs solutions en œuvre. Sinon, ils se contenteront de remplacer la main d’œuvre par des robots et d’encaisser les bénéfices, laissant à une puissance publique qui ne cesse de s’amenuiser, se coupant souvent les ailes elle-même, la charge de s’occuper de celles et ceux qui seront restés sur le bord du chemin, comme cela a été fait depuis la fin des « Trente Glorieuses ».

Si les Français se montrent critiques et pessimistes sur la mise en œuvre de l’IA, c’est justement parce que la question n’est pas traitée dans sa globalité, et personne n’en est dupe. C’est tout à notre honneur. Que les entrepreneurs et les gouvernants saisissent la question par le bon bout de la lorgnette, et les opinions, c’est certain, changeront !