Etat d’urgence : plus c’est long, moins c’est bon

La période actuelle d’état d’urgence, dont la durée a déjà été prolongée deux fois depuis son instauration le 14 novembre 2015, devrait prendre fin le 26 mai prochain… avant, sans doute, une reconduction jusqu’à fin juillet au moins.

Dans ce contexte, l’équipe de Data Gueule, émission de format court produite par France 4, publie une vidéo intitulée « Etat d’urgence : plus c’est long, moins c’est bon ». Comme à son habitude, elle s’appuie sur de nombreux chiffres, mais aussi sur une analyse plus « littéraire » de cet état d’exception, notamment à travers les propos du philosophe Michael Foessel.

Surveillance : tout est permis dès lors qu’une communication se fait sans fil !

Le collectif des « Exégètes amateurs » (qui réunit l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net, le fournisseur d’accès associatif French Data Network et la Fédération des fournisseurs d’accès associatifs) a déposé une question prioritaire de constitutionnalité concernant la Loi Renseignement auprès du Conseil constitutionnel.

En cause un article de l’ancienne loi sur les écoutes, datant de 1991, qui énonçait qu’au nom de la « défense des intérêts nationaux », les communications passant « par voie hertzienne » étaient exempte de tout contrôle ! Ce n’est pas grave, direz-vous, la Loi Renseignement de 2015 a fait le ménage… Ah ben non, elle a oublié, de sorte que c’est toujours open bar pour les interceptions des communications entre un téléphone portable et son antenne relais, d’un ordinateur portable utilisant une clé 3G/4G ou encore des flux Wi-Fi entrant et sortant de n’importe quel terminal. Les services de renseignement ont donc désormais plus de moyens à leur disposition… et toujours aussi peu de limites.

Source : Des associations demandent une révision de la loi renseignement

Après Apple, Twitter défie les autorités américaines

Twitter veut empêcher les autorités américaines d’accéder au logiciel Dataminr qui a accès à l’ensemble des données du réseau social. Cette annonce survient alors qu’un bras de fer oppose plusieurs entreprises de la high-tech aux autorités américaines dans le domaine du partage des informations pouvant être utilisées dans la lutte contre le terrorisme.

Source : Après Apple, Twitter défie les autorités américaines

Données personnelles : les nouvelles règles du jeu en Europe

Après cinq ans de négociations serrées, le Parlement européen a finalement adopté, en décembre 2015, le Règlement européen sur la protection des données personnelles. Entré en vigueur ce 4 mai, ce texte entend dépoussiérer une directive datant de 1995, évidemment inadaptée à l’ère numérique. Mais, concrètement, que change-t-il pour les citoyens et les entreprises ? Fabrice Naftalski, avocat associé chez EY Société d’Avocats et expert sur le droit de la vie privée, nous en dit plus.

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Source : Données personnelles : les nouvelles règles du jeu en Europe

A voir : la carte interactive de la CNIL sur les niveaux de protection des données dans le monde

Quels pays respectent les normes européennes de protection des données personnelles ? C’est la question à laquelle entendre répondre la CNIL à travers une carte interactive listant les lois et le niveau de protection offerts dans chaque pays.

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Logiquement, dans l’attente de l’adoption du Privacy Shield, jugé insatisfaisant en l’état par les CNIL européennes, la carte mentionne que les Etats-Unis ne sont pas, pour l’instant (?), « reconnu[s] comme adéquat[s] par l’UE ».

Source : Une carte de la CNIL pour savoir où vos données peuvent être exportées

L’utilisation des données médicales par le docteur Google fait déjà polémique

A la base, le projet de Google semblait plutôt louable : s’appuyer sur l’intelligence artificielle (IA) et le Big Data pour élaborer une plateforme à destination du monde médical, permettant de diagnostiquer les risques pour des patients de développer certaines maladies en fonction de leurs antécédents.

Dans ce cadre, un contrat avait été passé entre DeepMind, entité de Google dédiée à l’IA, et un organisme britannique gérant trois importants hôpitaux londoniens. Assez strict, cet accord prévoyait évidemment l’anonymisation des données… Mais voilà : vérification faite, cette anonymisation n’est pas effective pour tous les patients. Dans certains cas, on retrouve au milieu des données photos, noms, numéros de sécurité sociale et, plus gênant encore, des informations médicales n’entrant pas dans le champ d’application des maladies suivies (concernant l’utilisation de drogue, le recours à l’avortement, un signalement de séropositivité…).

Ou quand docteur Google se transforme en Mister Big Brother…

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Sources :
Royaume-Uni : Google DeepMind fouille dans les dossiers médicaux de 1,6 million de patients
Revealed: Google AI has access to huge haul of NHS patient

Détecter les adblocks serait illégal selon la Commission européenne

Des opérations anti-adblocks comme celles lancées en mars et avril par les grands sites média français sont-elles licites ? Interpellée à ce sujet, la Commission européenne a répondu par la négative (mais sans caractère juridictionnel). En effet, les scripts insérés dans les pages Web pour détecter les bloqueurs de publicités violent la loi leur interdisant « d’accéder à des informations stockées dans l’équipement terminal d’un abonné » sans « une information claire et complète » de ce dernier.

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Source : Pourquoi détecter les adblocks pourrait être illégal selon la Commission européenne

Privacy Shield : les CNIL européennes ne sont pas satisfaites

Conclu début février après d’intenses négociations, le Privacy Shield, accord encadrant le transfert des données personnelles des citoyens européens vers les Etats-Unis, ne convient pas en l’état au G29 des CNIL européennes : trop imprécis, proposant des mesures trop complexes à mettre en œuvre, et ménageant aux Etats-Unis trop d’exceptions permettant une collecte massive des données.

Certes, l’avis du G29 n’est que consultatif, mais si la Commission européenne, qui doit en principe statuer sur le Privacy Shield en juin, choisissait de l’ignorer, elle prendrait le risque de voir les CNIL européennes se tourner vers la Cour de justice de l’Union européenne, pour un combat judiciaire qui pourrait prendre plusieurs années…

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Source : Privacy Shield : les CNIL européennes veulent davantage de garanties

Le Parlement européen a (enfin) adopté le règlement sur la protection des données

Le Parlement européen a adopté la semaine dernière le règlement sur la protection des données personnelles, qui entrera en application en 2018 pour remplacer l’actuelle directive de 1995 (!), et harmoniser le droit de tous les états membres.

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Source : Le Parlement européen adopte le règlement sur la protection des données

Surveillance du salarié : les méthodes se diversifient

Si les plaintes concernant la surveillance des salariés ne représentent que 16% du total des plaintes enregistrées par la CNIL (en augmentation de 2% en 2015, contre 36% d’augmentation globale, selon le rapport d’activité 2015 de la Commission), les entreprises ont désormais recours à des méthodes de plus en plus diversifiées et sophistiquées, à l’instar des puces RFID qui traquent les salariés de Sanofi sur le site de Gentilly. Le rapport de la CNIL détaille les dispositifs mis en oeuvre :

Ces plaintes concernent pour la moitié des dispositifs de vidéo filmant les salariés sur leur lieu de travail, souvent de manière disproportionnée. Plus généralement, sont mis en cause des dispositifs de surveillance accrue des salariés : géolocalisation des véhicules ou des smartphones, accès à la messagerie, prise de contrôle à distance des postes de travail etc. Les employés sont souvent sommairement informés des dispositifs mis en place par leur employeur.

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Source : Vidéosurveillance, géolocalisation… Salariés, souriez, vous êtes surveillés !

Cette entreprise vous file une prime si vous dormez bien la nuit

Une compagnie d’assurance américaine offre à ses employés une prime pour chaque nuit de sept heures de sommeil, validée grâce à des bracelets connectés.

Source : Cette entreprise vous file une prime si vous dormez bien la nuit

A noter : les dispositions prises aux Pays-Bas :

Les Pays-Bas ont pris des dispositions afin de réguler l’ingérence des sociétés dans la vie privée de leurs employés. L’autorité équivalente à la Cnil du pays a tout bonnement interdit aux patrons d’avoir recours aux technologies connectées pour recueillir des données sur leurs salariés, que ceux-ci soient consentants ou non.

Cellebrite, la société qui murmurait à l’oreille des iPhone

Voici une présentation de l’entreprise israélienne Cellebrite, qui fait partie des leaders du marché des fournisseurs de logiciels et matériels d’extraction de données sur téléphone mobile. Elle aurait aidé le FBI à se passer de l’accord d’Apple pour cracker l’iPhone de l’un des deux terroristes de San Bernardino, et compte parmi ses clients… la police française et nombre de ses homologues à travers le monde.

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Source : Cellebrite, la société qui parle à l’oreille des iPhone

Quand la surveillance de masse conduit à l’autocensure

Une étude de la revue américaine Journalism & Mass communication quarterly vient mettre à mal, preuves à l’appui, l’argument du « Rien à cacher », brandi par les partisans d’un accroissement de la surveillance de nos vies. Elle montre en effet statistiquement comment la menace d’une surveillance de masse conduit les internautes à s’autocensurer, en n’exprimant pas leurs opinions lorsque celles-ci sont minoritaires. Elle justifie ainsi l’image du panoptique maintes fois employée par Laurent Chemla dans ses pamphlets contre la Loi Renseignement.

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Source : L’autocensure des idées minoritaires, conséquence de la surveillance de masse