Vie privée : comment Mark Zuckerberg a changé d’avis

Une analyse intéressante sur le blog Pixels, dont voici deux citations pour vous donner envie de la lire en entier :

Comme le raconte Slate, M. Zuckerberg s’est lancé dans un monologue reconnaissant la complexité des interactions sociales au sein de Facebook où les utilisateurs sont loin de vouloir mener toute leur vie en public.

[…]

Il ne faut pas donc pas être trop surpris par cette soudaine révélation : pragmatique, Mark Zuckerberg  a simplement trouvé un nouveau moyen pour que ses utilisateurs partagent toujours plus de vos données personnelles. Les investisseurs peuvent être rassurés.

Il est également intéressant de relire l’entretien avec le sociologue Antonio A. Casilli, intitulé « La fin de la vie privée est un mythe » . Deux extraits ?

L’idée de la « fin de la vie privée » est liée aux intérêts économiques des géants du Net, dont les modèles économiques se basent sur la monétisation des données personnelles. C’est là que les entrepreneurs se font aussi« entrepreneurs de morale », c’est-à-dire instigateurs d’un processus de persuasion du public, de manipulation des éducateurs et d’influence sur des décideurs politiques.

[…]

Dans un contexte de connectivité généralisée, la vie privée cesse d’être un droit individuel et devient une négociation collective. Il s’agit de définir à qui on peut dévoiler quoi, et de définir son rapport aux autres sur le Net, autant qu’aux entreprises comme Facebook et aux Etats. Cette « négociation » se renouvelle dans un cadre de complexité sociale et technologique croissante. Ainsi la peur de voir la vie privée disparaître révèle l’ampleur croissante de nos attentes à son égard, tout autant que la difficulté à saisir les nouveaux modes par lesquels elle s’exprime.

Loin d’appartenir au passé, la vie privée reste au coeur de nos préoccupations de citoyens et d’utilisateurs de technologies.

 

NDLR : Autrement dit, il n’y a ni désir d’en finir avec la vie privée, ni fatalité liée au fonctionnement intrinsèque d’Internet en la matière. Il faut juste exercer sa vigilance et mener les combats nécessaires pour ne pas devenir de simples pions entre les mains des industriels… ou des Etats !

Droit de savoir contre droit à l’oubli

Une fois de plus, les principes du droit anglo-saxon s’opposent à la vision partagée par les autres pays d’Europe, qu’on pourrait définir comme inspirés du droit romain.

Il s’agit en l’occurrence de la mise en œuvre du droit à l’oubli, actuellement défendu par une directive européenne de 1995 sur les données personnelles, récemment explicitée par une décision de la Cour de justice de l’Union européenne à l’encontre de Google, « estimant qu’un moteur de recherche sur Internet est responsable du traitement des données personnelles contenues dans les pages indexées et donc les résultats de recherche fournis aux internautes.« , qui conduit aujourd’hui le moteur de recherche à supprimer des liens vers des pages de Wikipedia, qui crie à la censure.

Qu’a-t-on le droit de savoir sur qui ?

En gros, l’Union européenne défend le droit à l’oubli, les anglo-saxons défendent le droit de savoir. Une vraie question, à la fois

  • juridique : qui a le droit d’exposer ou de demander la suppression de quelle information concernant des personnes ?
  • technique : est-il possible de supprimer toute trace d’une information publiée sur Internet, sachant notamment que n’importe qui peut l’avoir captée à un instant T, pour la republier plus tard sur le net, au même endroit ou ailleurs ? Une pratique courante sur certaines pages Wikipedia régulièrement remaniées pour faire apparaître ou disparaître des informations jugées « sensibles » ou simplement inadéquates par les personnes concernées.
  • et enfin morale : pour combien de temps doit on être considéré comme responsable et comptable d’actes qu’on a renié depuis, voire légalement expiés ? l’être humain a-t-il droit à l’erreur ?  est-ce que cela varie en fonction du caractère plus ou moins public de la personne concernée ? qu’a-t-on le droit de savoir sur autrui ? qui peut juger de l’adéquation des informations délivrées sur une personne, la personne concernée ou des tiers ? et selon quels critères ?

C’est aujourd’hui un vrai sujet de société, qui mérite qu’on prenne le temps du recul pour analyser les arguments de chacun, qui, pris isolément, apparaissent tous défendables : on lira avec profit les articles du Monde cités en lien et leurs références, et toute la polémique autour de Google et des données personnelles (Google a notamment publié le 31 juillet une lettre ouverte aux CNILS européennes pour expliquer qu’il ne sait plus trancher ce qu’il doit ou non supprimer de ses résultats de recherche).

Censure ou… auto-censure ?

Si on y regarde d’un peu près, on s’aperçoit que les défenseurs du droit de savoir, de la transparence, crient à la censure chaque fois qu’on leur demande d’effacer un lien ou une information au nom du respect des données personnelles, de la vie privée ou du droit à l’oubli.

On se souvient de la fracassante déclaration d’Eric Schmidt, PDG de Google : « Si vous faites quelque chose que vous souhaitez que personne ne sache, peut-être devriez vous commencer par ne pas le faire. » Autrement dit,  » pratiquez l’auto-censure pour vous conformer à la morale dominante, et vous n’aurez rien à cacher, donc rien à craindre… notamment de nos merveilleux outils d’investigation, dont la puissance dépasse ce que vous pouvez imaginer « .

Rien d’étonnant sans doute de la part d’États-uniens qui se posent en défenseurs de la démocratie et de la liberté d’expression. Mais l’histoire montre que même la puissance impérialiste des États-Unis est incapable de protéger les citoyens du monde contre toute dictature… et en cas de dictature, la transparence peut-être fatale, même pour ceux qui n’ont transgressé aucune loi.

Et les faits concrets démontrent qu’en parallèle, la vision libérale, voire ultra-libérale, défendue par les mêmes, conduit à un véritable « pilotage » des individus par les intérêts commerciaux, clairement lisible dans les propos des dirigeants de Google tels que rapportés dans l’article de Rue89, et que chaque internaute peut régulièrement expérimenter s’il est un peu vigilant. Est-ce encore vraiment de la démocratie ?

Je n’aurai pas l’audace de prétendre trancher cette question, qui mérite assurément un débat plus nourri, mais simplement d’y apporter mon grain de sable… pour vous donner à réfléchir sur la plage.

 

« Droit à la déconnexion » en France, les Anglo-Saxons ricanent

Un accord de branche signé récemment dans le secteur du numérique prévoit un « droit à la déconnexion » pour les cadres en forfait-jour, une innovation qui a suscité ces derniers jours des moqueries « anti-frenchies » dans les médias anglo-saxons.

L’accord, signé par la Fédération Syntec (métiers de l’ingénierie, du numérique, des études et du conseil), la fédération Cinov (métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique) et les syndicats CFDT et CFE-CGC le 1er avril porte sur les forfaits-jours, dispositif qui permet de rémunérer principalement des cadres sans se baser sur leurs horaires hebdomadaires.

Pour respecter une durée de repos minimale, il innove en évoquant noir sur blanc une « obligation de déconnexion » des outils informatique (mails, portables, etc.).

Lire la dépêche de l’AFP l’Express, ou Les Échos plus complets

Précisons que l’étonnante signature du Syntec, qui n’est pas connu pour offrir les conventions collectives les plus favorables aux salariés, fait suite à une série de contentieux, où quelques entreprises du secteur ont eu à payer des rappels d’heures supplémentaires conséquents. La précédente rédaction de la convention collective n’était pas assez précise selon la Cour de cassation.

D’après cet article de Courrier Cadres, d’autres secteurs pourraient être concernés :  cadres au forfait jour, il est encore temps de vérifier la légalité de votre contrat de travail ! Promis, on ne dira rien aux médias anglais !

Comment notre ordinateur nous manipule

Tout a commencé avec une géniale invention, celle du cookie. Une simple ligne de code – par exemple MC1:UID = 6daa554691bd4 f9089dc9d92e5cdadf4 – déposée sur votre navigateur par les sites Web que vous visitez, et des publicités ciblées s’affichent sur votre écran.
Appelé ainsi en référence aux biscuits que les restaurants offrent au moment de l’addition, le cookie apparaît dès 1994, l’année où le Web s’ouvre au public. Vingt ans plus tard, il reste le socle de la publicité en ligne, une industrie qui a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires mondial de 102 milliards de dollars.

Fiché 108 fois en 3 clics

Les cookies sont gérés par des sociétés spécialisées qui les déposent, les récoltent, les classent, les analysent, les agrègent et les revendent. Ils servent à vous identifier, à vous pister de site en site, à retenir vos mots de passe, à gérer vos paniers d’achat, à déterminer si votre navigation est lente ou rapide, hésitante ou déterminée, systématique ou superficielle…
L’objectif est de vous « profiler », c’est-à-dire de créer des fichiers personnalisés, stockés dans des bases de données. En d’autres termes, de mieux vous connaître afin de vous présenter le bon message publicitaire au bon moment et dans le bon format. […]

Un article très intéressant à lire en intégralité dans Le Monde du 14 avril 2014

A corréler avec l’étude TNS Sofres pour La Poste : Les internautes français et la confiance numérique

Echos du Digiworld : l’intervention de Jacques Attali

Digiworld Summit 2013, 21Nov – Jacques Attali (Attali & Associés) – Plenary Sessions from DigiWorld by IDATE on Vimeo.

  • Une critique de la régulation européenne centrée sur la concurrence
  • Une vision prospective du BigData et des réseaux sociaux
  • Vers l’industrialisation de la santé et de l’éducation

Quelques inputs généraux, mais cependant toujours intéressants pour prendre du recul et réfléchir…

Internet : les Français inquiets du pillage de leurs données personnelles

Un sondage OpinionWay pour Le Figaro fait le point sur le degré de conscience et l’opinion des internautes français concernant l’usage de leurs données personnelles. On peut en retenir les points clefs suivants :

  • l’inquiétude sur la protection des données personnelles
  • le développement de la maturité des internautes, qui comprennent désormais que les services gratuits ont une contrepartie… sans forcément la relier à l’exploitation de leurs données personnelles
  • la demande de plus de transparence… et surtout de plus de réglementation en la matière.

Les résultats du sondage

L’article du Figaro

L’initiative de la CNIL pour faire de l’éducation au numérique une « grande cause nationale », en coopération avec 28 partenaires d’horizons variés, du monde de l’éducation aux organisations professionnelles du monde des TIC, en passant par des associations et des intervenants publics.

En complément, un article du Monde sur le même sujet « Sur le Web, le « paradoxe de la vie privée » »

 

 

Vie privée : des amendements de lobbyistes américains dans le projet de loi européen

Le vote de la future loi européenne sur la protection des données personnelles est au cœur de toutes les tensions. Depuis plusieurs semaines, les chargés de « relations institutionnelles » de grandes entreprises américaines d’Internet à Bruxelles font pression sur les parlementaires pour réduire la portée de la nouvelle législation, jugée trop restrictive. Cela, jusqu’à proposer des amendements repris mot pour mot par certains eurodéputés.

Le texte européen, qui ne sera sûrement pas appliqué avant 2016, vise à mieux contrôler la manipulation et la conservation des données par les entreprises, et à fournir plus de droits aux utilisateurs sur ces données personnelles. Les entreprises américaines, dont le « GAFA » (Google, Amazon, Facebook et Apple) sont les premières concernées, étant celles qui concentrent la majorité de ce « nouveau pétrole«  numérique.

La suite dans Le Monde

Vie privée : Les entreprises US gagnent en commission « consommateurs » au Parlement européen

La commission « consommateurs » (IMCO) du Parlement européen vient de voter pour assouplir la protection de la vie privée des citoyens, se pliant au lobbying d’entreprises principalement américaines1. Ce vote est le premier d’une longue série et est riche d’enseignements sur le rapport de force au Parlement. Il doit sonner comme un appel à l’action pour les citoyens, qui doivent défendre leur droit à la vie privée contre la collecte, le traitement et le commerce illégitimes de leurs données personnelles.

La commission « consommateurs » (IMCO) du Parlement européen a voté ce matin sur son avis concernant le règlement de « protection des données », concernant la vie privée.

Par des votes serrés, les membres de la commission IMCO ont choisi de diluer la protection de la vie privée des citoyens en facilitant, entre autres, un profilage des utilisateurs par les entreprises2 ou en allégeant les obligations de notification de fuites de données personnelles3. La plupart des tentatives pour imposer des garde-fous contre la collecte, le traitement, le stockage et la vente de nos données personnelles ont été rejetées.

Ce vote est le premier de cinq votes pour avis qui se tiendront en commissions parlementaires et d’un vote dans la commission principale (commission des Libertés publiques, LIBE), avant un vote en session plénière4. Il permet d’évaluer le rapport de force au Parlement…

La suite sur La quadrature du Net

Et pour savoir comment vous pouvez agir en tant que citoyen, RDV sur le forum de la même organisation.

Note de la rédactrice :

Il est tout de même étonnant de voir comment l’Europe interprète la notion de « consommateur » et comment elle le défend ! Au delà de l’idéologie du pouvoir d’achat au détriment de l’emploi (alors que sans emploi, pas de pouvoir d’achat, rappelons-le encore et encore, beaucoup l’oublient tous les matins), le consommateur n’est donc bon qu’à être livré en pâture aux entreprises commerciales exploitant leurs données personnelles.

La plupart de ces entreprises sont états-uniennes et se débrouillent par ailleurs pour échapper à la fois au financement des réseaux de télécommunications qui permettent leur activité, et à toute fiscalité en Europe via d’astucieux montages passant par des paradis fiscaux.

A quoi sert donc l’Europe, Commission et Parlement, si elle ne défend ni nos emplois, ni notre vie privée, ni les finances publiques de nos états ?

La diffusion des TIC dans la société française

Le Credoc publie chaque année un rapport sur la diffusion des Technologies de l’Information et de la Communication dans la société française.

En extrême synthèse, voici les points saillants qu’on peut retenir de l’étude 2011 :

  • la tendance de retour à l’équipement en téléphonie fixe, initiée en 2005, se poursuit
  • les 3/4 des Français disposent conjointement du fixe et du mobile, et la même proportion dispose du haut débit à domicile
  • les TIC se diffusent + rapidement en France qu’en Europe, et c’est la nouvelle technologie qui s’est le plus rapidement diffusée dans l’histoire connue des équipements grand public
  • cette diffusion concerne toutes les couches de la population, mais la « fracture numérique » se situe au niveau du nombre et de la sophistication des terminaux connectés dont on dispose
  • même en période de crise, les arbitrages budgétaires des ménages continuent à préserver les TIC
  • les Français ont du mal à se passer d’Internet + de 3 jours de suite
  • corrélativement à une présence accrue sur les réseaux sociaux (40% des Français sont inscrits ) et à la diversification des usages, le tiers des Français s’inquiète pour la protection de ses données personnelles

L’étude complète est disponible sur le site de l’Arcep, et l’on peut retrouver les archives des années précédentes sur le site du Credoc

Les plus grands consommateurs de biens culturels sont… les pirates

Plusieurs études démontrent que les pirates sont également les meilleurs clients de produits culturels. A l’heure où Hadopi sévit, elles remettent en cause l’efficacité des mesures répressives.

« La piratage nuit à la création artistique ». C’est du moins ce que sont obligés de mentionner les fournisseurs d’accès à Internet dans leurs publicités. En réalité, c’est l’inverse, selon plusieurs études – toujours plus nombreuses – en France comme à l’étranger.

Parmi elles, celle menée par la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), chargée de la lutte contre le piratage sur Internet, qui montre que les pirates sont ceux qui achètent le plus de biens culturels.

Lire la suite sur le site de La Tribune

L’étude menée par Hadopi

Rien de très nouveau en effet, hors le fait que l’étude menée par l’Hadopi elle-même le confirme…

Mais en France, le ridicule ne tue pas… en l’occurrence, malheureusement, car il y a fort à parier que rien ne soit remis en cause dans la politique de contrôle des internautes. De là à penser que la défense des droits d’auteur n’était pas le but essentiel… A suivre !

Culture estivale : le web a 20 ans

La « Toile » fête ses vingt ans. La filière Internet représente près de 3 % du PIB mondial. Un poids qui devrait s’accroître, au regard des évolutions attendues, comme le développement des objets connectés.

A l’occasion de cet anniversaire,  La Tribune fait le point sur le développement d’Internet, et en donne les principaux chiffres clefs. Lorsqu’elles sont indiquées, nous vous en redonnons les sources

Et si vous vous interrogiez sur ce que sera le web 3.0, les spécialistes n’ont pas encore tranché : pour certains, ce sera l’Internet des objets, pour d’autres ce sera l’ère des données, avec en particulier ce qu’on appelle désormais le « Big data« , qui permet d’analyser en profondeur des masses colossales d’informations. Big data = big brother ? C’est la question que pose, à juste titre, l’auteur de l’article.

Bonne lecture.

Culture estivale : la vie digitale des Français

Poursuite de notre compilation d’études de TNS/Sofres.

Les moyens de communication électroniques et leurs nouvelles interfaces sont au cœur de la réflexion, marketing notamment, pour les salariés des opérateurs de télécommunications, des équipementiers et des fournisseurs de contenus. Révisons donc ensemble comment ils sont perçus et utilisés par nos concitoyens.

Le prochain épisode de « culture estivale » sera consacré aux enjeux corporate et d’image des entreprises.

Bonne lecture. N’hésitez pas à ouvrir le débat dans les commentaires de ce billet.

 

LOPPSI 2 : La CFE-CGC & l’UNSA Télécoms condamne les dispositions liberticides

Des hommes et femmes politiques de tout bord accusant Internet de tous les maux (« envahi par toutes les mafias du monde » selon une formule célèbre), c’est un grand classique. Mais le projet de loi Loppsi 2, adopté par les parlementaires, est un festival d’incompétence, où au nom du tout-sécuritaire ce texte fourre-tout met à mal des principes fondamentaux, notamment en matère d’Internet, avec le blocage annoncé des sites au nom de la lutte contre la pédo-pornographie.


Nous avions déjà dénoncé ce projet avant qu’il ne soit voté, mais il semble que le « pays des Droits de l’Homme » a définitivement oublié ses valeurs fondamentales…

Droit à l’oubli sur Internet: une charte et deux grands absents, Google et Facebook

Un chiffon de papier de plus ou un premier pas vers une meilleure protection de la vie privée sur Internet? Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique, a fait signer cette semaine une charte «Droit à l’oubli numérique dans les sites collaboratifs et les moteurs de recherche» par les représentants de réseaux sociaux, blogs, moteurs de recherche, associations familiales et de protection de l’enfance.

manifestation à Berlin en 2008 pour le droit à la vie privéeManifestation pour le droit à la vie privée, contre la rétention des données personnelles, en octobre 2008 à Berlin (photo: sunside, sur Flickr, sous licence CC by-nc)

Entre autres principes de cette charte, la mise en place d’un «bureau des réclamations» virtuel et la facilitation de la suppression d’un compte, mesures plébiscitées respectivement par 92% et par 97% des internautes (selon une consultation publique du secrétariat d’Etat en mai 2010). Les moteurs de recherche s’engagent quant à eux à ne plus référencer des données qui ont fait l’objet d’une demande de suppression ou qui figurent dans des «espaces personnels» réservés.

Deux hics à cet affichage de bonnes intentions: d’abord, le caractère purement volontaire de la charte, non acté dans une loi. Pour NKM, la loi Informatique et libertés de 1978 suffit tout à fait, et à la vitesse du changement sur la Toile, «il faudrait changer la loi tous les deux ans». Christian Delporte, professeur d’histoire contemporaine, relève dans Libération que «donc, ce qui est pertinent pour le droit d’auteur (Hadopi) ou l’immigration (cinq lois en sept ans) ne l’est pas pour le droit à l’oubli numérique».

Autre bémol, si la charte a été signée par des acteurs importants comme Microsoft France, Copains d’avant (Benchmark Group, récemment vendu à Commentçamarche), Pagesjaunes , Viadeo, il manque les deux entreprises dominantes quant à la vie privée, Google et Facebook.

Propos sur Facebook: plusieurs affaires de licenciement

Concernant le réseau social, à l’affiche des salles de cinéma cette semaine avec The Social Network qui conte la naissance de Facebook, son entrée dans l’actualité sociale est tonitruante cette année: on a vu il y a quelques semaines le cas de trois femmes licenciées d’une association pour des propos tenus sur Facebook, quelques mois après deux salariés de la SSII Alten qui sont passés devant les prud’hommes pour un licenciement similaire.

Facebook n’a pour l’heure pas commenté son refus de signer la charte – selon la secrétaire d’Etat, ses services «discutent» avec les deux géants réfractaires. Quant à Google, son responsable «privacy», Peter Fleisher (son blog) a tenu des propos ambivalents rapportés par La Tribune: « La protection des données personnelles est un droit fondamental qui doit être défendu mais il est important pour nous de le faire en respectant d’autres droits fondamentaux tels que la liberté d’expression. »

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