Echos du Digiworld 2013 : interview d’Yves Gassot de l’IDATE

IT espresso a interviewé le Directeur général de l’IDATE, qui organise le Digiworld Summit à Montpellier. Cette manifestation annuelle permet de faire le point sur les grandes tendances du moment dans l’univers des technologies de l’information.

Parmi les questions posées :

Peut-on s’attendre à une nouvelle donne dans le financement des réseaux télécoms avec une contribution plus active des OTT ?


[Les opérateurs télécoms] ne sont pas condamnés par l’innovation technique. En règle générale, les gens n’ont jamais autant communiqué. Ils n’ont jamais eu autant d’appétit pour s’emparer des nouvelles infrastructures d’accès. Par contre, il faut ré-inventer un business model.

En Europe, on recense plus d’une centaine d’opérateurs télécoms (exploitants réseaux, MVNO…). Pour aboutir à un marché unique des télécoms, une phase de consolidation est-elle nécessaire ?

Ensuite, on peut analyser ces résultats exécrables des opérateurs comme le fruit d’une guerre des prix. On l’a vu avec l’arrivée de Free Mobile en France. Sa stratégie pour gagner des parts de marché rapidement a été proposer des tarifs attractifs. Ses concurrents ont dû réagir en abaissant leurs tarifs pour éviter de perdre trop de clients. Pour le grand bénéfice du consommateur à court terme. C’est indiscutable et c’est une très bonne chose.

Le revers de la médaille, c’est que la situation n’est pas soutenable àà moyen terme et elle pèse sur les moyens d’investissement. Il y a très certainement un lien à faire avec ce sujet et le retard pris dans la 4G et le déploiement de réseaux à haut débit en Europe.

La guerre des prix peut engendrer une consolidation sur un marché donné : on passe de quatre à trois acteurs. C’est ce qui s’est passé en Autriche et en Irlande.

Il faut absolument suivre l’opération initiée en Allemagne pour fusionner O2 (filiale de Telefonica) et E-Plus (filiale de KPN) car elle est stratégique au regard de l’importance de ce marché en Europe (c’est le premier).

Si les autorités antitrust (Allemagne et Commission européenne) donnent leur feu vert à ce rapprochement, cela pourrait des idées sur d’autres marchés (Royaume-Uni, France, Italie, Espagne…) : pourquoi soutenir par principe l’exploitation de quatre opérateurs ?

En France, la cohabitation à quatre opérateurs mobiles est-elle tenable ?

Elle me semble très difficile au regard des prix pratiqués et des résultats financiers. C’est vrai pour Orange au regard de ses derniers résultats mais aussi pour SFR et Bouygues Telecom.

Cette tendance n’est pas soutenable sur le long terme. Il y aura forcément un processus de consolidation.

J’observe que les processus d’introduction en Bourse de Numericable et de SFR sont liés à des intentions d’investisseurs de sortir du marché. Les changements capitalistiques ne changeront rien à la concurrence vivace.

Parallèlement, on observe le processus de mutualisation des réseaux entre SFR et Bouygues Telecom. Ce partage de l’infrastructure constitue un signe que le marché cherche sa voie dans le sens de la consolidation. C’est une manière d’alléger la pression concurrentielle.

Lire l’interview complète sur IT espresso.fr

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