Salariés et sortie de crise : une étude TNS Sofres

TNS Sofres vient de publier une étude sur la relation des employés avec leurs entreprises et le système économique. L’analyse globale de TNS est édifiante. Extraits :

L’étude révèle en tout premier lieu une remise en cause massive du système actuel par les salariés français :

* Les ¾ estiment que la crise a prouvé qu’il apportait plus de problème que de solution
* La même proportion estime que les intérêts des entreprises (ou de leurs dirigeants) et des salariés ne vont pas dans le même sens
* La quasi-totalité se dit choquée par au moins une des caractéristiques du système
* Les termes de profit, de mondialisation, de capitalisme sont massivement associés à des évocations négatives
* L’effet « le système va mal mais dans mon entreprise / administration ça se passe beaucoup mieux » semble moins fort que par le passé

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Image hey mr glen (Flickr) sous licence CC by-nc

Dans ce contexte de rupture du lien entre employeurs et salariés, il n’est pas surprenant d’observer :

* Une ouverture importante aux modes de revendication forts voire durs qui va jusqu’à la compréhension à l’égard de l’emploi de la force par les salariés, partagée par 2/3 des salariés (et même 43% des cadres !).
* Une crise de confiance à l’égard tant de son employeur que de ses dirigeants

Ces résultats sont nettement plus critiques que ce que nous avions pu mesurer cet été dans une grande enquête « avant / après » la crise (étude qui mettait néanmoins en évidence un mal-être diffus et une certaine perte de sens). La médiatisation actuelle de la souffrance au travail, suite aux suicides chez Orange, aurait-elle conduit à « cristalliser » ce mal-être, libérant ainsi la critique ?

[…]

Enfin, les jeunes paraissent beaucoup plus à l’aise dans le monde du travail que leur ainés, les quinquas apparaissant particulièrement fragilisés (mais ils cumulent les plus faibles perspectives d’avenir et de sentiment de reconnaissance).

Les syndicats doivent certainement rénover leurs pratiques pour emporter l’adhésion

Pour identifier ce que les personnels sont près à faire pour que les choses changent, il faut entrer dans le détail du rapport :

  • 35% sont prêts à s’investir pour faire changer les choses, 27% souhaitent qu’elles changent mais ne sont pas prêts à prendre de risque pour cela ;
  • les modalités d’action envisagées ne sont pas très innovantes : la pétition (78%), les manifestations  (59%), la grève (54%) ;
  • les modes d’expression directs sont privilégiés : échanges informels avec la hiérarchie (64%), échanges directs avec le dirigeant (55%), au détriment des IRP (27% souhaitent que les syndicats aient davantage de pouvoir) ;
  • les jeunes et les personnels des grandes organisations sont ceux qui font le plus confiance aux syndicats (respectivement 54 et 53%) ;
  • l’accompagnement attendu est plus individuel (formation, conditions de travail : 57%)  que collectif (équipe plus soudée : 43%).

Des enseignements à méditer pour l’action au quotidien !

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