Michel Boyon, président de l’autorité de régulation de l’audiovisuel, est interviewé dans Les Echos. Morceaux choisis :
A l’instar du rachat par TF1 des chaînes TMC et NT1, certains pensent que la concentration va se poursuivre sur le marché de la télévision numérique terrestre. Y êtes vous favorable?
Le rachat de TMC et NT1 par TF1 n’a pas encore été notifié au CSA. Vous me permettrez donc de ne pas me prononcer sur cette opération. Je suis persuadé néanmoins que les concentrations vont se poursuivre dans le secteur de la télévision. C’est le sens de l’histoire. Mais le CSA sera très vigilant sur tous les regroupements à venir. Il veillera au maintien de la pluralité des acteurs et s’assurera que la concurrence s’exerce le mieux possible. Il faut être conscient que les grands groupes audiovisuels français n’ont pas encore la taille suffisante pour affronter la compétition européenne, qu’il s’agisse de TF1 et M6 pour la télévision gratuite ou de Canal pour le payant.
L’Autorité de la concurrence propose de limiter à un ou deux ans les exclusivités d’Orange. Cette recommandation vous paraît-elle pertinente?
L’avis de l’Autorité de la concurrence est très proche de celui qu’avait rendu le CSA. Nous partageons la même philosophie. Il se différencie néanmoins par la durée consentie à un opérateur pour développer des exclusivités : il me paraît très difficile de construire un nouveau service sur un socle économique et financier solide en un ou deux ans comme le recommande l’Autorité de la Concurrence. Le CSA avait pour sa part préconisé un délai plus long, en maintenant l’opérateur sous surveillance afin de vérifier que les équilibres du marché et les possibilités d’accès du public ne soient pas perturbés.