Source : Téléphoner dans un autre pays de l’UE devient beaucoup moins cher
Cette mesure, adoptée sous la pression de la Commission européenne, semble a priori un bonne nouvelle pour le consommateur. Mais elle comporte un revers de taille : dans les zones touristiques, les investissements, permanents ou saisonniers, pour améliorer la capacité du réseau à écouler les appels, étaient jusqu’alors financés par le roaming. Il est donc à craindre que les déploiements dans ces zones soient désormais ralentis, ou leur couverture saisonnière amoindrie.
Dans certaines zones où la population double ou triple pendant les périodes de fréquentation touristique (exemple typique en France : Lacanau), des infrastructures mobiles viennent compléter les réseaux permanents pour faire face à l’augmentation du trafic. Le financement de ces infrastructures supplémentaires était assuré par les recettes du roaming. S’il sera donc, sur le papier, moins cher pour les touristes de téléphoner depuis ces zones vers leur pays d’origine, dans la pratique, ce ne sera peut-être plus possible d’appeler en raison de la saturation des réseaux, car il n’y aura plus suffisamment de recettes pour financer l’effort de densification des relais.
Notons également que les migrations touristiques se font essentiellement des pays à fort pouvoir d’achat vers les pays à plus faible pouvoir d’achat. Ceux qui sont déjà les plus privilégiés feront donc des économies au détriment des territoires qui avaient besoin de ces ressources pour améliorer leurs infrastructures.
« Toujours plus pour les riches », devise de la Commission européenne ? C’est en tous cas ce que produit sa politique sans discernement, obnubilée par la « concurrence pure et parfaite » (un mythe) sous couvert d’une défense des consommateurs dont les visions sont souvent très « court-termistes »… comme toutes celles exclusivement gouvernées par des approches purement financières.